BTTH Chapitre 160
BTTH Chapitre 162

Hop, voilà donc votre chapitre bonus du samedi soir, que nous devons à la générosité inarrêtable de James ! Remercions le encore 〈3

N’oubliez pas de participer au concours qui se finit demain, et bonne lecture ! (je n’ai pas encore mangé alors vu l’heure, l’autre chap’ bonus sera pour demain)

 

 

Chapitre 161 – Séparation

Après avoir bondi hors de la caverne, Xiao Yan passa son regard sur la vallée. Il vit alors que la lampe dans la petite cabane de paille était encore allumée, et une belle et douce silhouette portant une robe blanche était assise sur une petite chaise. Elle était le dos appuyée contre la porte et lisait à la lueur de la flamme derrière elle, tête baissée, le Livre du Poison aux Sept Couleurs.

Elle sembla remarquer le bruit de pas pas loin d’elle, fronça les sourcils et leva les yeux du livre. Elle regarda le jeune homme marcher lentement sous la lueur sélène et ne put s’empêcher de sourire : « As-tu réussi ton entraînement ? Il y a encore de la nourriture au chaud à l’intérieur.

Le jeune homme fut un peu ému en entendant cette douce voix chaleureuse. Tout la scène, jusqu’aux mots qu’elle utilisa, lui donna l’impression que la Fée Docteure était comme une jeune épouse attendant le retour de son mari après une longue journée. De l’inquiétude et de l’attente transparaissait dans sa tendre et douce voix .

L’expression de l’adolescent se fit de plus en plus douce au fur et à mesure qu’il approchait. Il s’assit à côté d’elle et parcourut son beau visage du regard après avoir jeté un oeil au parchemin entre ses mains. Un moment plus tard, il sembla avoir découvert quelque chose et fronça les sourcils. Il poussa un léger soupir impuissant, tendit la main et essuya le reste de poudre noir, difficile à remarquer, au coin des lèvres rouges de la Docteure. Il sourit ensuite amèrement et secoua la tête.

Il était évident qu’elle avait ingéré du poison pendant qu’il s’entraînait…

La Docteure, en le voyant faire, commença d’abord par devenir cramoisie, puis elle remarqua peu après le reste de poudre noir sur la main de son compagnon et détourna le regard lâchement. Un moment plus tard, elle sortit précipitamment un mouchoir blanc et essuya prudemment toute la poudre de son doigt.

« Il se peut que je parte demain… » dit soudainement Xiao Yan en la regardant faire.

La main qui frottait s’immobilisa un court instant. Elle retrouva sa douceur un peu plus tard et hocha légèrement la tête. Elle dit d’une voix douce : « Après nous être arrêté ici aussi longtemps, il va être temps de repartir. »

Un silence s’installa un moment avant d’être brisé par une question du jeune homme : « Où comptes-tu aller après ? »

« Je pense peut-être aller dans l’Empire Chu Yun y jeter un oeil, une fois sortie de l’Empire Jia Ma. Ensuite, je parcourrai le Continent Dou Qi. » dit la Docteure avec un sourire forcé.

« Dans l’Empire Chu Yun… » murmura son compagnon en son for intérieur avant de rire amèrement une fois de plus. Bien qu’il n’y soit jamais allé, il avait entendu dire qu’il y avait dans cet empire plus de maîtres empoisonneurs que partout ailleurs.

« Je vais aller m’entraîner dans le Désert Tager ; c’est à la frontière est de l’Empire Jia Ma, alors que l’Empire Chu Yun est à l’ouest de ce dernier. Du coup, quand nous partirons demain, nos chemins devront se séparer… » dit il en se frottant le front, puis il leva la tête pour observer les étoiles.

« Oh. » La demoiselle hocha faiblement la tête, manifestement déprimée. Elle dit à voix basse : « J’espère que tu prendras soin de toi. Je ne sais pas si on se reverra à nouveau après s’être séparés demain. Peut-être que je ne reviendrai jamais dans le futur… Ah, mais ça n’est pas sûr encore. Si je parviens à atteindre le niveau où tout le monde me haïra et me craindra… Ah ah, je reviendrai alors dans cette petite vallée, attendre la mort de ce Corps Venimeux Misérable… »

Xiao Yan, face au visage lisse quelque peu malheureusement de la Docteure, ouvrit la bouche légèrement et voulut dire quelque chose. Cependant, aucun mot ne lui parvint. Après tout, selon Yao Lao, la femme qui possédait le même type de corps dans le passé avait fait des choses stupéfiantes et désastreuses.

Après un long silence, il ne put que légèrement tapoter ses épaules et la réconforter en lui disant : « Ca n’arrivera pas. Un Corps Venimeux arrivé à maturation est en effet effrayant, mais aussi longtemps que tu peux te contrôler et ne tue pas des centaines de milliers de personnes sur un excès de rage, personne ne devrait être assez stupide pour te chercher des noises. »

La jeune femme eut un rire amer et secoua légèrement la tête. Cependant, elle resta silencieuse et ne dit pas à son compagnon que lorsque ce corps venimeux arrivait à maturité, le poison accumulé pouvait occasionnellement rendre son propriétaire dingue. Elle n’osait pas promettre de ne rien faire d’horrible dans cet état.

Elle secoua doucement la tête et resta silencieuse un moment, avant de se lever soudainement et d’aller dans la cabane de paille sous le regard perplexe de Xiao Yan. Elle revint un peu plus tard en portant avec précaution un sachet méticuleusement préparé et une petite bouteille de jade.

« Ce sachet contient de la « Poudre de l’Âme Déchue ». Son nom peut faire un peu peur mais ce n’est pas vraiment un poison. C’est quelque chose que j’ai trouvé dans le Livre du ‘Poison aux Sept Couleurs’ et est la meilleure poudre médicinale que je puisse produire pour le moment. » Elle secoua le sachet et dit en souriant : « Cette poudre émet une odeur irritant les yeux. De plus, j’ai également ajouté quelques ingrédients spéciaux là-dedans ; si tu tombes sur une personne puissante contre laquelle tu ne peux rien dans le futur, tu peux lui jeter de cette poudre. Si cette personne est prise par surprise, même si c’est une Da Dou Shi, l’odeur perçante qu’elle dégage lui ferait temporairement fermer les yeux, te donnant ainsi une occasion de fuir. »

Xiao Yan prit le sachet en main d’un air curieux, et eut l’intention de l’ouvrir avant d’être précipitamment arrêté par la Docteure Fée. Elle lui tendit en même temps la bouteille de jade qu’elle avait en main et lui dit, furieuse : « Ce poison ne fait pas la différence entre son utilisateur et l’ennemi. Il vaut mieux que tu boives cet antidote que j’ai créé avant de t’en servir, autrement ta vue sera temporairement scellée et tu resteras aveugle un moment. »

L’adolescent rétracta sa main d’un air embarrassé et rangea prudemment les deux objets. Il pourrait vraiment en avoir besoin plus tard.

La demoiselle sortit ensuite une autre bouteille de jade qu’elle lui lança en disant : « Le Désert Tager est le territoire du peuple serpent de Médusa ; ce sont des experts dans l’utilisation du poison. C’est un antidote de ma composition. Il peut ne pas bloquer complètement le venin de serpent, mais pourra tranquillement dissiper le venin des plus faibles. »

Le jeune homme caressa la bouteille de jade encore un peu chaude et sourit doucement. Bien que cet antidote ne soit pas très utile pour un alchimiste comme lui, son attention le toucha.

« Bien, c’est tout ce que j’avais. Je t’ai tout donné alors n’essaie pas de m’exploiter. » dit la Docteure d’un air espiègle en faisant un signe de la main.

Xiao Yan sourit et hocha la tête. Il tendit la main et frotta l’anneau à son doigt, faisant apparaître une petite bouteille de jade dans sa paume. Elle contenait sept Pilules de Récupération d’Énergie qu’il lui restait de son entraînement.

Il leva la bouteille dans sa main et l’agita devant la jeune femme en souriant. « Je crois que tu n’as jamais vu de vraies pilules médicinales à Qingshan, non ? »

Les yeux vifs de la Docteure s’illuminèrent légèrement à ces mots. Elle fixa intensément la bouteille de jade dans la main de son compagnon et lui demanda d’une voix stupéfaite : « Il y a des pilules là-dedans ? »

Le jeune homme hocha la tête et lui lança le flacon, qu’elle attrapa rapidement et avec précaution. « Ah, oui. C’est à toi à présent. »

Elle lui jeta furieusement un air dédaigneux : « Fais un peu attention ! Et si tu la cassais ? » Ensuite, elle ouvrit rapidement la bouteille et en fit sortir une pilule ronde, lisse et d’une couleur tendant sur le vert sombre. Elle la glissa sous son joli nez et la renifla ; l’odeur médicinale fraîche l’enivra autant qu’elle la rendit triste. Elle avait tenté d’obtenir ce genre d’odeur pendant bien des années. Malheureusement, tout ce qu’elle put sentir fut l’odeur louche du poison.

La Docteure Fée soupira et dit d’un air impuissant après avoir regardée la surface ronde et lisse de la pilule, ainsi que son éclat : « Alors c’est une pilule médicinale ? Les pilules que je produis en utilisant une flamme normale pour mélanger les ingrédients ne peuvent effectivement pas rivaliser avec… »

En la voyant s’apitoyer sur elle-même, l’adolescent secoua la tête et dit : « Bon, je ne voulais pas te décourager en te les donnant. Comme leur nom l’indique, ces pilules peuvent rapidement t’aider à récupérer le Dou Qi que tu as dépensé. Avec leur aide, tu pourras pas mal préserver tes forces en te battant. »

« Je comprends mieux que tu ais pu tenir si longtemps face à Mu She, c’était grâce à ce trésor… » dit elle un sourire aux lèvres, en gardant éhontément la bouteille.

Xiao Yan sourit mais ne lança pas la conversation à ce sujet. Il s’appuya contre la porte et leva silencieusement la tête pour observer le ciel plein d’étoiles.

L’atmosphère contamina la jeune femme qui devint également taciturne. Elle passa le bras autour de ses jambes et ses grands yeux regardèrent le ciel étoilé en clignant discrètement.

Un homme et une femme regardait silencieusement le ciel nocturne sous la lueur féerique de la lune jusqu’à ce que le jour se lève. Les deux jeunes gens s’endormirent profondément, petit à petit, dans les bras l’un de l’autre, appuyés contre la porte.

Quand l’apprenti alchimiste se réveilla le lendemain matin, il découvrit qu’il était allongé sur le lit. Il pencha la tête et parcourut la pièce vide du regard. Il secoua la tête, se débarrassa de sa somnolence et se leva avant de sortir de la cabane.

Une fois dehors, il découvrit que l’Aigle Bleu flottait lentement dans le ciel de la petite vallée. Ses glatissements puissants et clairs répétés semblaient annoncer leur départ.

Alors qu’il allait regarder autour de lui avec espoir, il entendit une voix féminine résonner tout d’un coup à sa gauche : « Tu es réveillé ? »

Xiao Yan tourna la tête, regarda la Docteure qui portait un panier entier d’herbes médicinales et ne put s’empêcher de secouer la tête. Il mit la main dans sa poche et en sortit un anneau de stockage qu’il avait récupéré dans sa ville de Wutan. Il fit deux pas en avant, attrapa la main de la demoiselle et lui passa l’anneau au doigt. Il dit en souriant : « Considère que c’est un cadeau d’adieu. Avec ça, tu devrais avoir beaucoup moins de mal à entreposer tes ingrédients médicinaux. »

Elle sourit en jouant avec l’anneau dans sa main. Bien qu’elle sache que cet anneau était cher, elle ne le refusa pas. Elle rangea prudemment, l’un après l’autre, ses ingrédients dans l’anneau avant d’y mettre le Livre du Poison aux Sept Couleurs et le reste. Elle leva la tête et dit à Xiao Yan d’une voix bsse et douce : « Ne vas tu pas préparer quelques ingrédients médicinaux ? Tu auras du mal à retrouver un aussi bon endroit que celui-ci. »

Son compagnon agita fièrement la main et sourit : « Ah ah, j’ai préparé ce dont j’avais besoin il y a deux jours de ça. »

Les beaux yeux de la jeune femme fixèrent son sourire brillant et elle leva le nez. Elle plaça en soupirant le sifflet de bambou à ses lèvres et souffla doucement, émettant un léger soin qui atteignit le ciel.

L’Aigle Bleu, en l’entendant, se mit immédiatement à descendre en cercle. Il battit des ailes, mettant ainsi une telle pression sur les plantes au sol qu’elles s’y écrasèrent de force.

« Allons-y. C’est la dernière fois qu’on vole ensemble. » dit elle avec un sourire triste. Elle fit ensuite un pas en avant et appuya gracieusement son beau corps contre lui.

Xiao Yan hocha la tête en souriant, tendit le bras et le passa autour de sa taille de guèpe à l’air si fragile. Il bondit du sol, les soulevant tout deux et atterit fermement esur le dos de l’aigle.

De là, il regarda ensuite la cabane de paille rapetissir sous son regard et soupira doucement. Il murmura : « Au revoir ! »

Wazouille
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