BTTH Chapter 257
BTTH Chapitre 259

Enfin fini ! Voici donc le troisième BTTH bonus de cette série, toujours grâce à notre généreux mécène : James !

Encore un grand merci à lui et bonne lecture !

 

 

Chapitre 258 – La mystérieuse femme vêtue de vert

 

L’homme en robe noire observa la glace blanche fondant avec indifférence. Il leva lentement la tête, et son regard traversa son doupeng également noir pour balayer lentement la salle plongée dans un silence de mort.

Bien que le voile couvre son regard, tous ceux qu’il observait changèrent drastiquement d’expression et se firent tout petits. Bien des membres de l’assemblée détournèrent leurs regards horrifiés tant ils n’osaient plus le dévisager.

Nalan Yanran serra fermement le poing. Elle pâlit légèrement en observant la glace fondant peu à peu sur le tapis, et trembla légèrement. Le premier doyen du clan Mo, qui il y a une heure encore planifiait son projet ambitieux, n’avait même pas laissé de cadavre derrière lui. Ces deux scènes étaient si différentes l’une de l’autre que les gens eurent du mal à croire que ça se soit réellement passé.

La jeune femme prit une grande inspiration et calma lentement ses émotions. Quoi qu’on en dise, elle n’était vraiment plus la jeune fille sentimentale qu’elle avait été après trois ans d’entraînement. Elle retrouva des couleurs petit à petit, fixa de ses beaux yeux le type en noir et dit : « Qui que vous puissiez être, vous venez d’entrer en conflit avec la Secte des Nuages Brumeux. Mo Cheng ne valait peut-être pas la peine que nous nous battions contre un Dou Huang, mais notre réputation, elle, le mérite ! »

« Aujourd’hui, vous avez tué le premier doyen des Mo devant ces nombreux chefs de factions de la région Nord-Est ; si nous, la Secte des Nuages Brumeux, ne réagissions pas, alors nous décevrons les autres forces qui dépendent de nous. »

L’intrus observa silencieusement la jeune femme qui pouvait ignorer la pression qu’infligeait sa force. Un long moment plus tard, il secoua la tête doucement et dit à voix basse : « Ta Secte des Nuages Brumeux et moi aurions tôt ou tard fini par nous opposer, et je m’y serais rendu même si je n’avais pas tué Mo Cheng aujourd’hui. Le conflit entre nous risque de s’intensifier à ma venue, alors tes menaces n’ont aucun effet sur moi. »

La demoiselle fronça les sourcils à cette réponse et elle cria involontairement : « Qui êtes-vous ? »

« Tu le sauras plus tard. » répondit l’homme en noir d’un air indifférent. Il ignora ainsi son interlocutrice pour se retourner et marcher lentement vers les membres du clan Mo, qui portaient des expressions affligées.

Il s’arrêta à deux mètres de Mo Lan. « Remettez-moi cette personne ! » Sa voix était aussi froide que la banquise, et contenait encore une pointe d’intention de tuer. Le chef du clan comprit clairement le sous-entendu qui planait derrière ces mots et trembla légèrement. Si lui et les siens continuaient à jouer davantage la montre, ils seraient certainement les prochains à finir en statues de glace.

« Elle va arriver immédiatement, messire. » dit-il d’une voix tremblante. Il recula ensuite de deux pas avant de se sentir à l’aise.

Le type vêtu de noir ignora son recul et cracha d’une voix glaciale : « Vous avez cinq minutes. » Après quoi, il ne bougea plus et resta immobile comme un pilier de bois.

Le coin des lèvres de Mo Lan tressaillit une paire de fois à cette déclaration lapidaire. Après quoi, il fit aussitôt signe à un membre du clan et, l’air anxieux, lui demanda de se dépêcher d’aller hâter l’arrivée de la petite.

Des bannières couvertes de calligraphies rouges et festives étaient encore suspendues dans la salle, mais à présent elles ne faisaient plus que sourire amèrement ses observateurs. Il était probable qu’une fois la journée finie, le clan Mo qui allait fêter un heureux événement ne doive préparer des funérailles.

De nombreux regards balayèrent la salle dans son entièreté, et lorsque leur imprudence les mena à regarder l’envahisseur en noir, leurs cœurs tremblèrent violemment. Le Premier Doyen des Mo, qui les avaient muselés jusqu’à ce qu’ils en perdent leur tempérament, était devenu une flaque boueuse entre les mains de cette existence plus terrifiante encore. S’il voulait les étriper, il le ferait ; aucun d’entre eux n’était assez fort pour l’en empêcher.

Ce type de personnage puissant n’était clairement pas de ceux avec lesquels des gens de leur acabit pouvaient entrer en relation. Ils se demandèrent d’ailleurs tous sur quelle quantité de merde canine le doyen avait du marcher pour finir par attirer un type dont la force le plaçait au sommet de l’Empire Jia Ma et se faire tuer de cette façon. (NdT marcher dans de la merde, en Chine, ça porte malheur)

Tous les membres de l’assemblée étaient agités, mais il n’y avait pourtant pas le moindre bruit.

La personne en noir, toujours immobile, tourna légèrement la tête vers le haut. Il parcourut du coin de l’œil le plafond jusqu’à trouver une ombre se tenant sur une poutre, et lui adressa un petite signe de la tête pour lui signaler que tout se passait bien.

Hai Bodong, haut perché, (NdT tenait en son bec un f- hm pardon) sentit le regard voilé du type en noir en dessous. Il hésita un moment avant d’opiner également du chef, mais quand il le fit, c’était avec incertitude parce qu’il avait vaguement senti juste avant un Qi extrêmement bien camouflé, caché quelque part dans la salle. Cependant, ce n’était qu’une impression très vague, au point que même lui ne puisse pas en tirer de conclusion.

Son camarade en dessous ne se rendit pas compte de son incertitude, vu qu’il était lui-même emmitouflé dans une robe noire. Alors qu’il attendait depuis quelques minutes, l’anneau noir à son doigt se mit soudainement à trembler un peu.

La vibration était peut-être infime, mais elle n’échappa pas à l’individu. Il demanda immédiatement d’une voix stupéfaite : « Qu’y a-t-il, Maître ? »

La voix âgée de Yao Lao résonna d’un ton grave et incertain en lui : « Fais attention ; j’ai l’impression de sentir une odeur relativement familière pour une raison qui m’échappe. »

« Hein ? Que voulez-vous dire ? » Xiao Yan en resta momentanément coi. Il dit d’un air abasourdi : « Une odeur familière ? »

« Au moment où tu as emprunté ma force spirituelle et en as fait étalage, cette odeur jusqu’alors parfaitement bien cachée s’est mise à se déplacer. Je crains que je n’aurais jamais pu la repérer autrement… » dit son maître d’une voix grave. « De plus, cette odeur me paraît familière… Comme si j’avais autrefois rencontré celui ou celle à qui elle appartient. »

Le cœur du jeune homme se mit soudainement à trembler à cette déclaration, et un certain choc envahit son visage couvert par la robe noire. Il n’était pas sûr de la force qu’avait pu avoir Yao Lao autrefois, mais il était certain qu’il se tenait au sommet du Continent Dou Qi. Si cette personne avait été en contact avec lui par le passé, alors il ne fallait absolument pas sous-estimer sa force.

Le vieil homme réfléchit : « J’ai rarement rencontré les gens puissants de l’empire, à l’époque. Je pense donc que cette personne inconnue doit être un nomade errant sur le continent… Cela étant, cet individu est venu dans l’Empire Jia Ma pour se cacher dans ce clan Mo…Que veut-il exactement ? »

L’adolescent fronça fortement les sourcils et posa la question qui lui tenait le plus à cœur : « Quelle est sa force ? »

« Je n’en suis pas certain. Je ne peux que vaguement le sentir, à présent. Je ne pourrais même pas te dire exactement qui c’est. » répondit le vieillard avec une légère migraine.

« Quoi qu’il arrive, sois prudent. Attends que Qing Lin n’arrive et emmène-la rapidement loin d’ici. »

« D’accord. » Le Dou Shi hocha la tête. Il prit un air un peu plus sérieux et, sous le couvert de la robe noire, il parcourut tous les gens présents dans la salle. Cependant, il ne détecta rien et sa vigilance augmenta aussitôt graduellement.

Les cinq minutes s’écoulèrent rapidement. Au dernier moment, le chef de clan à l’air anxieux aperçut du coin de l’œil une silhouette humaine ; il tourna la tête vers elle et poussa un soupir de soulagement.

Trois personnes entrèrent dans la salle avec précipitation ; derrière eux se tenait une petite fille portant des vêtements verts, qui regardait timidement de ses grands yeux limpides cet endroit inconnu.

Toute l’assemblée tourna son regard vers cette jeune fille pitoyable, quelque peu stupéfaite. Aucun des spectateurs ne s’attendait à ce qu’un Dou Huang ait provoqué un conflit pour une petite fille plutôt jolie.

Xiao Yan poussa un soupir de soulagement en voyant qu’elle allait bien, si ce n’était qu’elle était un peu maigre et pâle ; les poings serrés sous ses manches se relâchèrent grandement.

Mo Lan prit prudemment la main de la petite demoiselle et marcha anxieusement vers le jeune homme en disant : « Voici la petite fille que le premier doyen a capturée à la Ville du Désert Rocailleuse, messire. Elle n’a pas été blessée durant sa captivité. »

Qing Lin ne reconnut pas son jeune maître sous sa robe, aussi la panique envahit son petit visage quand elle vit qu’on l’amenait à une personne en noir. Elle se débattit un peu, mais ne parvint même pas à secouer la main du chef de clan.

L’adolescent soupira à nouveau de soulagement. Il tendit la main pour recevoir la petite fille quand tout à coup, un changement soudain se produisit dans la salle !

« Bang ! »

Une voix claire résonna soudainement à côté de lui et aussitôt, le sol éclata sous ses pieds. D’innombrables grosses branches vertes jaillirent sous lui, puis elles se tressèrent les unes avec les autres à la vitesse de l’éclair. Elles formèrent en un clin d’œil une cage de bois qui l’emprisonna solidement.

Cet événement soudain laissa tout le monde perplexe, Nalan Yanran comprise. Personne ne s’attendait à ce que quelqu’un ose prendre l’initiative d’attaquer ce Dou Huang.

Pendant que tous les autres en restaient cois, une silhouette humaine vert pâle qui se tenait contre un pilier comme un domestique bondit tout à coup, profitant de la confusion. Elle était si rapide que ça en était terrifiant et en un clin d’œil, elle apparut devant Mo Lan. Elle tendit alors les bras et prit Qing Lin contre elle.

Une fois la jeune fille dans ses bras, elle pressa le sol du bout du pied et sortit rapidement de là. Cependant, une flamme blanche fit rage dans la cage de bois et l’incinéra en un instant. « Tu veux t’enfuir ? » Le jeune alchimiste cria et frappa violemment du pied avec une énergie féroce en direction de la tête de la silhouette verte.

Celle-ci sentit son attaque féroce et agita sa main. Un énorme pilier de bois surgit soudainement du sol et parvint à bloquer son coup, bien que la sciure volait partout dans les airs.

Sa manœuvre réussie, la silhouette verte se tordit étrangement dans les airs et bondit hors de la salle.

« Vieil Hai, arrête-le ! »

« Ho, il y avait bien quelqu’un alors ! » Au moment où cette figure humaine verte allait passer la porte, un air froid s’y concentra et en un instant, il s’aggloméra en un épais bouclier de glace qui bloqua complètement la sortie.

Elle pressa alors doucement du pied le bouclier avant de reculer avec une certaine impuissance. Elle bondit alors au sommet d’un pilier, et son regard tomba sur Hai Bodong qui se tenait sur une poutre. Elle rit d’une voix tendre : « Hihi, deux Dou Huang… ! Je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’il y ait autant de personnes puissantes vivant cachées dans l’Empire Jia Ma. Cela dit, cette petite fille m’intéresse énormément alors je ne peux pas la laisser partir aussi facilement. »

Xiao Yan bondit au sommet d’un autre pilier en un éclair, et observa froidement la femme vêtue de vert qui dissimulait son apparence. Des flammes blanches montèrent rapidement de ses deux paumes.

Trois forces majestueuses déferlèrent violemment dans la grande salle, et tous les spectateurs levèrent la tête pour observer ces trois personnes, abasourdis.

 

Wazouille
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