BTTH Chapitre 285
BTTH Chapitre 287

Et voilà un énorme chapitre de BTTH, une fois de plus ! Après des demandes sur Discord, je vais garder le SW pour demain, afin de vous en proposer deux à la suite ! 😀

Bonne lecture à tous !

 

 

Chapitre 286 : Fouiller à la recherche de trésors

 

Un énorme bâtiment, perpétuellement enveloppé par une légère odeur de pilules médicinales, se trouvait à l’intersection de deux rues. Il y avait, au-dessus de sa porte principale gigantesque, une plaque gravée par trois mots antiques et flamboyants : « Association des Alchimistes. » Les reflets argentés qu’elle dégageait attiraient inconsciemment les regards respectueux des passants.

Même un empereur devrait se montrer respectueux et courtois en se rendant dans le quartier général des alchimistes de l’Empire Jia Ma. Après tout, les gens qui y vivaient pouvaient créer une force capable de faire trembler l’empire tout entier, et appartenaient à la profession la plus respectée du continent Dou Qi tout entier.

De nombreux alchimistes qu’on voyait rarement d’ordinaire passèrent la grande porte de l’Association à pas pressés. Ils portaient des robes de couleurs différentes, qui représentaient fièrement leur rang.

Xiao Yan se tint devant la porte et admira le bâtiment à la grandeur et à la majesté époustouflantes. Il ne put s’empêcher de l’admirer et secoua la tête : une présence aussi imposante était vraiment digne du quartier général de l’Association.

Hai Bodong, à côté de lui, leva la tête et observa également l’édifice encore plus fréquenté et animé que d’habitude, avant de pencher la tête et de demander : « Tu as l’intention de participer à la Grande Assemblée des Alchimistes ? »

« Ça reste à voir. S’ils proposent une récompense capable de me motiver, alors je participerais. Sinon… » Arrivé à ce moment, il fit un petit geste de la main. Il n’allait clairement pas participer à quelque chose d’aussi pénible sans récompense intéressante à la clef.

Le vieillard hocha la tête : « C’est toi qui décides. Ce genre de grande assemblée est un évènement indispensable pour vous autres alchimistes, au point que de nombreux alchimistes étrangers soient venus y participer en toute hâte. » Il tapota ensuite l’épaule de son camarade et dit : « Tu devrais y entrer tout seul, dans ce cas. J’ai envie d’aller régler certaines choses et de revoir de vieux amis. »

Le jeune homme lui jeta un regard et dit : « Tu vas au Clan Miteer, pas vrai ? »

Le Vieil Hai sourit, mais ne lui répondit pas directement. Il le salua de la main et se retourna, avant de s’enfoncer lentement dans la rue de gauche.

Son jeune ami le regarda disparaître dans la foule humaine et murmura : « On dirait qu’il a une grande relation avec les Miteer… »

Il réfléchit un moment, puis secoua légèrement la tête et renvoya ces questions au fond de son cerveau. Que le vieil homme connaisse ce clan depuis longtemps ou non n’avait rien à voir avec lui. Il tourna à nouveau son regard sur la plaque horizontale qui paraissait très ancienne, puis se mit en route et entra dans l’Association.

Il portait encore le masque de soie de glace sur son visage, ainsi qu’une robe d’alchimiste de second rang. Son air ordinaire était vraiment insoupçonnable.

Une riche odeur médicinale souffla sur son visage dès qu’il fut entré ; tous ceux qui la sentaient prenaient involontairement une grande respiration et, ainsi vivifiés, ils levaient le regard pour observer les environs.

L’intérieur de l’Association était extrêmement spacieux, et grossièrement divisé en trois zones : Est, Sud et Ouest. Du côté Est se trouvait un grand hall, où on trouvait de nombreux comptoirs finement taillés dans du granite vert. Quelques alchimistes vêtus de robes étaient assis derrière ces comptoirs, couverts de différentes sortes d’ingrédients médicinaux, de bouteilles de jade, de parchemin, etc… Selon toute vraisemblance, c’était la zone réservée aux échanges commerciaux et au chinage.

La partie Sud du hall, de son côté, était couverte de chaudrons sous lesquels brûlait un feu.  Quelques alchimistes se tenaient derrière ces chaudrons en contrôlant les flammes d’un air sérieux. De nombreux alchimistes de bas rang les entouraient, et partageaient ensemble leurs expériences de raffinage en faisant remarquer aux autres différentes choses.

Le côté Ouest était indubitablement le coin le plus silencieux des trois. Des hommes montaient la garde dans le couloir y menant, ce qui semblait indiquer que seuls alchimistes d’un certain rang pouvaient y entrer. Ceux de bas rang qui passaient devant jetaient à cette entrée des regards envieux et respectueux.

L’adolescent observa le grand hall très animé depuis l’entrée, comme un campagnard découvrant la ville. Il finit par se reprendre peu à peu, un long moment plus tard, et secoua la tête en souriant amèrement.

Il s’enfonça lentement dans le hall, le regard errant alentour. Il hésita un moment, puis se dirigea vers la zone d’échanges et de chinage. Après avoir accidentellement récupéré la technique de Dou de la Paume du Vide à Wutan, il avait extrêmement envie de fouiller les piles d’objets à la recherche de trésors.

Une fois dans la zone Est, il marcha lentement devant les comptoirs carrés placés alentour. Il jaugea d’un regard curieux les nombreux ingrédients médicinaux rares, ainsi que toutes les choses qu’il n’avait encore jamais vues.

Cette zone avait beau être réservée au commerce, les vendeurs présents ne criaient pas pour attirer le chaland, comme les commerçants des marchés. Ils étaient tous assis d’un air décontracté sur leurs chaises et, de temps à autre, ils jetaient un oeil aux gens devant leur comptoir. Ils les jaugeaient alors et s’ils paraissaient avoir assez d’argent, certains vendeurs entameraient alors la discussion. Cependant, la plupart d’entre eux restaient paresseusement vautrés sur leur chaise, avec une attitude décontractée bien différente de celle d’un marchand cherchant à vendre quoi que ce soit. Ils n’étaient pas des marchands, évidemment, et n’avaient pas besoin des pièces d’or ou des trésors que ceux-ci convoitaient. Ce qu’ils cherchaient, eux, c’était à échanger leurs possessions contre d’autres objets.

Quiconque voulant obtenir les ingrédients médicinaux ou leurs pilules devait présenter des trésors rares et uniques pouvant les intéresser.

Pendant sa lente marche, le Dou Shi avait pu voir bien des ingrédients et des pilules rares ou uniques. Il avait même vu, parmi les ingrédients médicinaux, ceux dont il avait besoin pour raffiner une Pilule Violette de Récupération Spirituelle. Par curiosité, il alla demander au vendeur ce qu’il en demandait, mais ne s’attendait pas à ce que le vieil homme ne lui jette qu’un vague regard, avant de lui demander une pilule de quatrième rang. Il ne put donc qu’abandonner d’un air impuissant… Ces ingrédients avaient beau être effectivement très rares, il ne pouvait absolument pas sortir une pilule de quatrième rang en échange. Quoi qu’il en soit, il n’avait pas besoin de trop se soucier de ces ingrédients médicinaux. Une fois de retour à l’auberge, il en parlerait à Hai Bodong et le laisserait trouver une solution.

Il apprit de nombreuses choses en laissant traîner son regard pendant qu’il faisait le tour de cette zone bourrée de trésors. Le comptoir le plus fréquenté de cette zone était celui d’un homme assez vieux, qui avait sorti une sorte de graine de flamme rose. Cette graine était contenue dans une grosse bouteille de jade transparente, où elle se tortillait légèrement en émettant une odeur de pêche.

Ce genre de flamme portait le nom de Flamme de Fleur de Pêche. On ne la trouvait que dans le corps d’une bête magique d’affinité bois de rang cinq, la Bête de Bois Kui. Elle était d’un niveau similaire à la Flamme Violette du Lion Ailé Améthyste mais était bien plus docile et donc, plus facile à dompter. Bien sûr, sa température et sa force destructrice étaient naturellement inférieures à celles de la Flamme Violette. Malgré ça, de nombreux alchimistes chinant dans le coin désiraient la Flamme de Fleur de Pêcher ; ceux qui disposaient d’une certaine fortune s’enquérir des conditions d’échange, mais il semblait que le prix que le vieil homme demandait était très élevé. Par conséquent, personne n’était parvenu à l’acquérir jusqu’à présent.

Xiao Yan se frotta le menton, au milieu de la foule, en regardant la graine de flamme sur le comptoir. Il fronça les sourcils et réfléchit un moment avant de décider de ne pas en vouloir. Il n’avait pas trop d’usage pour ce genre de flammes, étant donné qu’il possédait à la fois une Flamme Exceptionnelle et la Flamme Violette. Il n’avait, par conséquent, pas besoin de payer un prix aussi élevé pour obtenir quelque chose dont il n’avait pas besoin.

Il réfléchit encore à la question avant d’abandonner toute idée de la récupérer. Il resta à distance et observa la situation.

Après que de nombreuses personnes aient échoué dans leurs négociations, d’autres abandonnèrent en reconnaissant leurs propres limites, mais tout ce petit monde ne s’en alla aussitôt pour autant. Au lieu de ça, ils restèrent sur place et observèrent la flamme rose enchanteresse.

Le jeune homme resta un peu perplexe devant les expressions comiques de ces gens, et sourit involontairement avant de secouer la tête. Il allait se retourner quand une ombre argentée repoussa tout à coup la foule. Sous le regard de tous, une jeune femme se précipita vers le comptoir de granite ; ses beaux yeux brillaient en fixant la flamme.

Il fut abasourdi un instant en regardant la demoiselle vêtue d’une robe argentée : « C’est elle ? » Il se reprit et dit doucement : « Est-elle également venue pour participer à la Grande Assemblée des Alchimistes , »

Contre toute attente, il s’agissait bien de Xue Mei, qu’il avait rencontré lorsqu’il était à la Ville de RocNoir. Elle était la disciple personnelle de Franck, le Président de la Branche de RocNoir de l’Association des Alchimistes.

Cette femme,  habituellement assez froide, semblait s’être entichée de la flamme rose, dont elle tenait la bouteille à deux mains. L’adolescent secoua la tête en remarquant qu’elle l’aimait trop pour pouvoir la reposer. En se comportant de la sorte, cette idiote ne poussait-elle pas le vendeur à lui demander un prix exorbitant ?

Effectivement, le vieillard sourit en voyant les manières de la demoiselle. Il dit d’une voix indifférente : « Voulez-vous troquer cette Flamme de Fleur de Pêcher, Mademoiselle ? »

Elle hocha la tête et demanda : « Oui, que voulez-vous en échange ? »

« Une formule médicinale pour une pilule de quatrième rang, avec des traces spirituelles claires. » répondit le vieillard en souriant.

« Quel coeur noir… » Le jeune alchimiste ne put s’empêcher de secouer la tête et de jurer intérieurement en entendant cette offre. Une telle formule médicinale était plus rare encore que la Flamme de Fleur de Pêcher, sans même parler de sa demande de traces spirituelles claires. Il faut savoir que chaque formule médicinale était écrite avec de la Force Spirituelle et qu’à chaque fois qu’une formule était lue, la trace spirituelle qu’elle contenait se dissipait. On pouvait, en gros, lire un parchemin de formule médicinale cinq fois avant qu’elle ne devienne trop trop vague pour être lue. Dans ces cas-là, un lecteur devrait se servir de ses propres capacités pour tenter d’en déchiffrer certaines portions, ce qui serait un gâchis de temps et d’efforts.

Produire un parchemin de formule médicinal nécessitait la force d’un alchimiste au moins du quatrième rang, et il y avait de très grandes chances de rater la production. Par conséquent, les formules médicinales n’étaient pas écrites avec du papier et un stylo comme on pourrait l’imaginer. Certaines choses comme la température de la flamme, le niveau de richesse à faire atteindre aux ingrédients à raffiner, les réactions obtenues en mélangeant les différents ingrédients étaient extrêmement complexes, du même niveau que des formules chimiques. Si un lecteur devait lire tout ça écrit sur du papier, il finirait par avoir une migraine et la vue trouble ;  c’est pourquoi les formules étaient toutes rédigées avec de la Force Spirituelle. Une personne obtenant une de ces formules n’avait qu’à utiliser sa propre Force Spirituelle pour la scanner, et voir tous les détails la concernant gravés dans sa mémoire.

Xue Mei changea d’expression en entendant la demande du vieil homme, qui l’avait clairement mise dans une situation difficile. Cependant, elle semblait ne pas savoir marchander, et finir par hocher la tête devant les yeux stupéfaits du Dou Shi, après avoir réfléchi un moment.

Il sourit amèrement et secoua la tête, suçant sa langue devant la grande générosité de la jeune femme : « Cette idiote est vraiment prête à sortir une formule médicinale de quatrième rang pour sa flamme ? Ah, Franck va probablement être tellement dépité qu’il en mourra… »

Le vieux grigou resta perplexe en voyant sa victime accepter aussi facilement, et il demanda, à moitié incrédule : « Tu acceptes ? »

La demoiselle ne dit rien de plus, sortit un parchemin de son anneau de stockage et le lança au vendeur. Ensuite, elle tint la bouteille transparente à deux mains comme si elle lui appartenait déjà.

Le vieux machin cafouilla en attrapant le parchemin, l’inspecta rapidement puis il utilisa sa force spirituelle pour le sonder. La joie envahit aussitôt son visage ridé.

Xiao Yan soupira et secoua la tête en regardant ces deux-là. Il jeta un oeil à Xue Mei qui serrait la Grain de Fleur de Pêcher contre elle, l’aimant trop pour la ranger. Il pinça ses lèvres, tant il n’avait aucune intention de la saluer, et fit même demi-tour pour sortir de la zone d’échange.

Alors qu’il allait en sortir, il s’arrêta tout à coup à un coin près de la porte. Il pencha la tête et observa le comptoir quelque peu abîmé. Il fronça légèrement les sourcils, hésita un moment et s’en approcha lentement.

Un homme malingre à l’apparence misérable se tenait derrière le comptoir. Très peu de gens s’arrêtaient à son étal, vu que les ingrédients médicinaux qu’il proposait étaient relativement communs, ce qui le rendait quelque peu amer. Il fut un peu abasourdi en voyant le jeune homme s’approcher, et son regard s’éclaira bien davantage quand il tomba sur le badge d’alchimiste de second rang qu’il portait à la poitrine. Il se leva précipitamment et observa son client inespéré d’un air servile.

Voyant qu’il s’arrêtait devant ses produits, il lui demanda précipitamment : « De quoi avez-vous besoin, monsieur ? »

L’adolescent lui jeta un regard, et lui demanda en souriant : « Es-tu encore un apprenti alchimiste ? »

L’homme hocha la tête d’un air embarrassé après avoir été ainsi percé à jour. Il observa le jeune visage de son interlocuteur avec une certaine envie, et lui dit avec un sourire amer : « En effet, je n’ai pas vraiment de talent pour raffiner les ingrédients. Je suis encore un apprenti, même après toutes ces années à m’entraîner. »

Le jeune alchimiste sourit distraitement, un peu touché par cet homme assez vieux pour être considéré comme d’âge moyen. Grâce au soutien de Yao Lao, il avait évolué en toute tranquillité sur la voie de l’alchimie, sans jamais subir de revers majeur. Il avait dû faire bien moins de détours que les autres, grâce à l’expérience de son maître, et à présent qu’il voyait cet homme devant lui, il comprit enfin que progresser en tant qu’alchimiste était loin d’être aussi facile qu’il ne le pensait.

Il se réjouit en sentant clairement le regard envie de vendeur, et soupira avant de baisser la tête et de parcourir le comptoir du regard. Certains des ingrédients médicinaux qui étaient entreposés dans des bouteilles de jade étaient un peu fanés, et ne purent naturellement pas satisfaire le regard avisé du Dou Shi, qui les ignora automatiquement du coup. Sa main bougea lentement le long des objets présentés, l’un après l’autre, et s’arrêta au-dessus d’un morceau de jade noir brisé sans aucun intérêt sous le regard déçu de l’homme maigrelet.

 

Wazouille
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