DNC Chapitre 185
DNC Chapitre 187

Et voilà le chapitre régulier du mercredi ! Un beau chapitre, ma foi =)

Bonne lecture et on se retrouve vers 22h pour le 1er TDG bonus, minuit au plus pour le second !

Chapitre 186 – Je vais m’enivrer pour toi

Le soir même, au manoir du premier ministre dans le Grand Zhao

Diwu Qingrou, vêtu de blanc, resta debout seul au milieu du kiosque les mains dans le dos après avoir renvoyé tous les domestiques. Il resta silencieux un long moment à regarder le ciel nocturne.

L’automne était très froid ! Le vent soufflait à travers le ciel, et la tristesse de la séparation était difficile à avaler…

Un long moment plus tard, le silence fut déchiré par un soupir. Le ministre demanda à voix basse : « Es-tu déjà parti, Frère ? »

Le vent continua de gémir, mais ne lui apporta pas de réponse.

Il se retourna lentement vers une superbe table gravée dans du bois ordinaire, dont tous les coins étaient usés ce qui laissait penser qu’elle avait été faite il y a des décennies. Six plats remplis et une cruche de vin y étaient posées.

Quatre coupes de vin étaient placées dans les quatre directions : Est, Ouest, Sud et Nord.

Il rejoignit le siège principal et s’y assit. Il attrapa ensuite la cruche, remplit son verre et la fixa un long moment avant de la reposer.

« Je ne veux toujours pas croire que tu es parti ! » murmura-t-il. « Ton identité, tes ressources… Tu es bien trop important pour moi comme pour l’ennemi. Tant que tu restes une force prépondérante, personne ne peut te tuer aussi facilement ! »

« Alors je vais continuer de croire que tu es encore emprisonné ! » Diwu Qingrou secoua la tête et sourit amèrement. Il se saisit ensuite de son verre de vin tandis qu’une larme perla du coin de son œil et tomba dans la coupe, qu’il vida d’une traite.

Il avala ce vin mêlé à la tristesse de sa larme, ferma les yeux et écouta les battements de son cœur. Son visage pâle rougit sous l’alcoolémie du vin, mais il garda les yeux clos. Il baissa légèrement la tête et murmura : « Mais je n’aurais pas cru que, dans cette lutte pour la suprématie mondiale, la personne s’opposant à moi serait un autre héros ! »

Il avait mis l’emphase sur le mot ‘héros’ par pur sarcasme.

« Qui sera le souverain de la domination mondiale ?

Neuf Cieux, je serai celui-là !

Purge le monde de millions de gens ordinaires !

Les généraux créeront des mers de sang, et les soldats feront des os ! »

Le ministre chuchota : « C’est le premier poème que j’ai jamais écrit, Second Frère, et je me souviens encore de quand je t’ai poussé à répondre ! »

« Des millions de généraux et de meneurs échoueront !

Le sable jaune tiendra lieu d’armure aux érudits ! (NdT ils vont être enterrés)

Je regarde tous les cieux et les unifie !

Je vais partager tes ambitions ! »

Il soupira.

« L’hégémonie mondiale appartient aux gens sans peur,

La hardiesse est l’essence des histoires de héros.

Ceux-ci mènent des millions vers les conquêtes,

Se battent jusqu’à ce que le sol soit couvert d’os,

Et ne font qu’ajouter un autre volume pour l’empereur ! »

« Tu veux dire qu’un héros peut être un général ou un meneur, mais pas un souverain ! Les rois sont féroces et ambitieux, mais ce sont ces deux qualités qui font un héros. Un souverain capable de planifier et d’élaborer des stratégies avec des aides talentueux peut contrôler le monde entier ! As-tu jamais pensé que tu allais mourir des mains d’un ‘héros’ en déclamant ces vers ? »

Diwu Qingrou rit d’une voix tremblante comme s’il avait peur. Il leva sa coupe, la vida à nouveau puis y reversa du vin et dit avec des trémolos dans la voix : « Second Frère, tu disais que lorsque nous aurions réussi, tu viendrais t’asseoir et t’enivrer avec moi parce que tu ne m’avais jamais vu réellement ivre ! Aujourd’hui, je vais réaliser ton souhait ! »

Il leva à nouveau la coupe en direction des étoiles distantes, et la vida cul sec.

« Tu disais toujours que je menais une vie trop épuisante, que je vivais avec trop de mensonges et que je ne pourrais pas être heureux… Aujourd’hui, je vais tout laisser tomber et m’enivrer avec toi ! »

Le vent semblait gémir doucement ; les fleurs et les arbres oscillaient sous son souffle, tandis que les feuilles bruissaient comme si son jeune frère martial de jadis lui parlait encore en désignant le vaste pays du doigt !

Quand tout n’était encore qu’amusement ! Quand ils étaient encore jeunes et frivoles !

Le ministre secoua la tête et gloussa ; une larme tomba de sa joue… Dans cet endroit, seul au cœur de la nuit, le héros sans égal toujours calme devant le danger ne pouvait plus contrôler ses émotions davantage…

Une voix l’appela doucement derrière lui : « Premier Ministre… »

« Buchu est venu s’enivrer avec nous, second frère ! » Il ne se retourna pas, car il savait que seul Han Buchu oserait approcher à un moment pareil. Tout autre intrus mourrait sur-le-champ !

Han Buchu marcha vers lui avec une jarre de vin. Il sourit et dit : « Je suis venu spécialement pour vous saouler ce soir, Premier Ministre ! »

« Bien, bien ! » Diwu Qingrou rit : « Assieds-toi ! »

« Depuis combien de temps ne nous sommes pas assis tous les quatre à boire à cette table, Buchu ? Je me souviens qu’à l’époque, tu étais réservé et tenais précisément le compte du nombre de verres que tu buvais. Après avoir vidé ta coupe, tu traçais une ligne de l’ongle sur la table, ha ha ha… Regarde, tes marques sont encore là ! »

« Premier Ministre ! » Han Buchu éprouva de l’amertume en regardant ces traces de leur jeunesse passée : « Premier Ministre, vous… vous avez gardé cette table ? »

« La vie est comme un rêve et quand je me réveille, je veux en garder des traces ! » murmura le stratège. « Te souviens-tu ? À l’époque, Numéro Un était à ta gauche et Yun He face à toi ! »

« En effet. »

« Tu avais alors bu huit coupes de vin, mais tu as tracé neuf lignes ! » Le ministre rit en se plongeant dans ses souvenirs. « À cause de ça, Numéro Un t’a traité de tricheur ! »

« Ha ha ha… » Han Buchu éclata également de rire, le regard perdu au loin tandis que ces souvenirs remontaient à la surface. « Ça fait déjà plus d’une dizaine d’années… »

Les deux hommes burent silencieusement quelques coupes. Han Buchu avait évidemment quelque chose à lui dire, mais il n’osait pas aborder le sujet ; du coup, il ne put que l’accompagner, un verre après l’autre…

Diwu Qingrou pencha légèrement la tête de côté en le regardant : « Parle ! »

« En. »

« Premier Ministre, cette fois… Est-ce que l’initiative du Roi Martial Kong perturbe vos plans ? » Demanda son conseiller avec une extrême prudence.

« Il a été téméraire, bien sûr, mais c’était une erreur de ma part. Je n’aurais jamais dû envoyer Kong Shangxin là-bas ! » Diwu Qingrou soupira : « J’ai pensé à tout avant de l’envoyer : à sa personnalité, ses qualités de meneur d’hommes ainsi que d’autres aspects… Mais j’ai oublié quelque chose de très important : la nature humaine ! »

« Plaît-il ? »

« La nature humaine, te dis-je ! » Le stratège soupira à nouveau : « Les gens ne sont pas des plantes, ils ne peuvent pas être dépourvus d’émotions. Lorsque Kong Shangxin était traqué dans les Trois Cieux Intermédiaires, il n’avait nulle part où aller et fuit jusqu’aux Trois Cieux Inférieurs, couverts de blessures et au seuil de la mort. Yin Wufa et son frère l’ont sauvé, aussi a-t-il contracté auprès d’eux une dette à vie ! Il a beau être un homme toujours serein, comme le proverbe le dit : ‘Un homme bien mourra pour son ami de cœur’. C’est également un des piliers du Jiang Hu ! »

« Comment aurait-il pu rester indifférent face à l’horrible état de Yin Wufa ? »

« La nature humaine est une chose vraiment merveilleuse qui peut, dans certaines conditions, transformer un lâche en un guerrier intrépide, et le plus grand des héros en une souris timide. Un téméraire pourrait prendre le dessus dans une situation dangereuse, et un érudit devenir plus désorienté qu’un enfant devant un léger problème ! »

« J’ai réfléchi à la question, mais j’ai oublié ce point capital. » Diwu Qingrou rit : « J’ai fini par voir les choses comme un puissant officiel, et j’ai pris l’habitude de la cour royale de toujours peser les gains et les pertes en chaque chose. Cette erreur est de ma responsabilité, pas celle de Kong Shangxin ! »

« Je me suis mal servi des gens, voilà mon problème ! » Il leva sa coupe de vin et dit doucement : « Faudra que je fasse attention sur ce point à l’avenir ! »

« Vous m’avez ouvert les yeux, Premier Ministre ! Vous êtes vraiment remarquable ! » dit Han Buchu. Ce n’était pas que des simples flatteries. Combien de personnes occupant de hautes positions comme le Ministre étaient capables de se remettre en question de la sorte ? De plus, il avait même reconnu son erreur devant son subordonné.

Il était vraiment digne d’occuper sa position ! Et le Diwu Qingrou sobre était encore plus terrifiant encore !

« De plus, la témérité de Kong Shangxin nous aura prouvé quelque chose… » dit-il gravement. « Que Numéro Un est mort ! » Une grande douleur apparut alors dans son regard. Il ferma les yeux en sentant son cœur battre douloureusement.

Son conseiller afficha également une expression sévère.

Ils étaient tous deux intelligents, aussi n’y avait-il pas besoin d’autres explications.

« Le Roi Kong et Yunhe nous ont envoyé des nouvelles… » dit Han Buchu d’un ton hésitant.

Le Ministre l’interrompit d’un geste de la main, remplit tranquillement sa coupe de vin une fois de plus et lui dit : « Parlons un peu du Roi des Enfers Chu ! »

Son ami siffla doucement : « Cette personne… est vraiment difficile à appréhender ! »

« Hmm, laisse-moi parler en ce cas ! » Diwu Qingrou sourit : « Buchu, d’après les méthodes de ce Roi des Enfers Chu… Je peux voir en lui un talent comme on en voit une fois tous les milliers d’années ! Il a ton côté prudent et calculateur ainsi que le sang-froid de Yunhe, mais il est plus audacieux encore que Gao Sheng. Un point supplémentaire : ses stratégies sont parfaites ! »

Han Buchu s’assit en silence et l’écouta. C’était son petit plaisir que de pouvoir écouter tranquillement le ministre analyser quelqu’un, pointant ses forces, ses faiblesses et comment l’affronter.

« Pour commencer, le Roi des Enfers Chu a rejoint le groupe de Du Shiqing, puis il est entré dans la Citadelle du Nuage de Fer et a créé le Pavillon de l’Armement Divin, qui lui servit de tremplin pour occuper directement la position de chef du Pavillon Butian ! »

« Cette période de temps nous apprend que malgré sa jeunesse, le Roi des Enfers Chu est très méticuleux, et que toutes ses actions ont un but. Chaque attaque qu’il lance frappe directement le point faible de son adversaire ! »

Bien sûr, le Ministre ne croyait pas qu’il était un Roi Martial comme le prétendait la rumeur.

« Parlons de sa première étape : Chu Yang a profité de la confusion de Du Shiqing et du fait qu’il ait sauvé beaucoup de monde. Le monde est plein de situations où les gens se montrent ingrats et ne paient pas leurs dettes et Du Shiqing, en tant que médecin, n’a pas pu les éviter. Ce jour-là, une personne surgit de nulle part pour repayer sa dette, et ça a probablement dû rendre le vieux docteur follement heureux, ce qui est parfaitement compréhensible ! De plus, il ne voulait pas aller au Nuage de Fer et était mentalement très vulnérable à ce moment ! Et c’est pourquoi ce Chu Yang a complètement réussi à le convaincre avec son histoire de rembourser la bonté qu’il leur avait démontrée. »

« Dans cette première étape, Chu Yang s’est servi de la nature humaine ! » dit-il d’un ton lourd de sens.

Han Buchu hocha doucement la tête.

« Pour la seconde étape, toute personne lucide comprendrait mon plan en voyant Du Shiqing entrer dans le Nuage de Fer, et c’est bien pourquoi l’armée du pays envoya des soldats jouer les bandits pour le tuer. Cependant, Chu Yang sauva le médecin de ce faux pas sans même révéler l’identité de ces assaillants, et les a laissé partir. C’est là la clef ! Vous autres n’y avez vu qu’un évènement ordinaire et avez ignoré la signification profonde derrière ce geste ! »

« Sans cette étape, son Pavillon de l’Armement Divin aurait été facilement détruit ! »

 

Wazouille
Les derniers articles par Wazouille (tout voir)
DNC Chapitre 185
DNC Chapitre 187

Related Posts

14 thoughts on “DNC Chapitre 186

  1. d’ailleurs je me suis toujours demandé, comment le docteur est-il arrivé a la citadelle dans sa première vie ? il aurait pas du mourir ?

    1. Je me suis posé la question aussi. C’est le soucis avec les renaissances ou les remontes dans le temps, il y a toujours des points incompréhensible… Ici on peut se l’expliquer avec le fait que l’Aïeul au sabre du feu (dont j’ai oublié le nom) qui l’escortait, est parvenu à s’enfuir avec lui. C’est ce qui semble le plus logique.

  2. je ne peux m’empêcher d’avoir de la sympathie pour l’ennemi après ce chapitre
    sinon après ses déduction il me fait penser a L de death note^^

Répondre à emile Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com