DNC Chapitre 190
DNC Chapitre 192

Et voilà le dernier DNC de la semaine, et un chapitre très émouvant…

À plus tard pour le BTTH bonus et bonne lecture à tous =)

 

 

Chapitre 191 – Je me battrais même s’il ne me reste rien !

 

« Qu’on amène des torches pour illuminer cette zone ! Archers, restez concentrés ! Les combattants de front, restez sur vos gardes et renforcez l’encerclement de dix lignes supplémentaires ! » Chu Yang donna des ordres à la suite. « Bloquez là, là et là ; ne laissez pas l’eau s’échapper ! »

Ji Mo fronça les sourcils : « Tu ne peux pas attendre demain matin pour attraper d’éventuels guguss, chef ? »

« S’il y a bien des gens cachés quelque part, il s’agit de Roi Martiaux ! » dit nonchalamment le jeune homme. « Et ils sont blessés, qui plus est. Je suis sûr que tu sais que les rois martiaux récupèrent très rapidement, aussi si nous leur laissons une nuit supplémentaire à recouvrer leurs forces, nous perdrons encore de nombreux soldats ! Une défaite ou de grosses pertes représentent toujours un échec pour la personne en charge ! »

Il continua : « Il ne faut jamais laisser à l’ennemi l’occasion de retrouver son souffle ! Un instant de répit en leur faveur peut être pour nous une malchance irrécupérable ! »

Ji Mo soupira et regarda le jeune homme : « Oh, je comprends mieux à présent… »

Il pensa également : Il se soucie même de soldats qu’il ne connaît pas personnellement, alors comment pourrait-il causer du tort à ses frères martiaux ?

Pendant ce temps, de nombreuses personnes accouraient déjà avec des seaux d’eau, et d’autres derrière approchaient à toutes jambes…

Bien qu’il y ait une nombreuse main-d’œuvre de présente, il n’y avait cependant pas assez de matériel, aussi allaient-ils devoir faire preuve de patience pour accomplir leur objectif.

À ce moment précis, cinq personnes commencèrent à creuser un sillon le long du chemin, dans lequel de l’eau finit par couler plus tard. Il s’était avéré qu’il y avait un puits avec une poulie de l’autre côté.

Ainsi, l’eau coula continuellement vers la maison. Petit à petit, de nombreux hommes mirent la main sur des outils ; l’un d’entre eux avait même trouvé un gros tambour de l’armée, et l’avait ramené dans un chariot tiré par un cheval. Ce devenait même amusant car chaque trajet qu’il faisait ramenait ainsi l’équivalent de cinquante à soixante seaux d’eau…

Plusieurs officiers bondirent sur place et hurlèrent férocement sur les soldats : « Plus vite ! Plus vite ! »

Le temps passa lentement tandis que le manoir du fonctionnaire se transforma en un marais.

Les quelques celliers qu’ils avaient préalablement découverts furent les premiers à se remplir d’eau…

Une énorme main-d’œuvre était présente ; des gens portaient de l’eau, en sortaient du puits et d’autres bloquaient les moindres craquelures par lesquelles elle pouvait s’échapper. Au loin, d’autres hommes faisaient la chaîne pour relayer les seaux jusque-là.

L’armée utilisait une vingtaine de puits des environs simultanément.

L’eau avait déjà inondé près d’un demi-hectare…

D’innombrables soldats surveillaient tranquillement la scène : des archers, des hommes armés de lances de jet, tous prêts à tirer sur l’ennemi ! Ils tenaient tous leurs armes fermement, les yeux brillants.

En dessous, Kong Shangxin et Yin Wufa, accompagnés de six hommes, éprouvaient tous une grande anxiété.

Au début, ils n’entendaient aucun bruit et avaient donc pensé que l’armée s’était retirée. C’est alors qu’ils poussaient un soupir de soulagement qu’un vacarme éclata…

Ils ne parvenaient pas à entendre ce qui se disait à la surface, puisqu’ils étaient loin sous terre. Ils n’entendaient que des cris ponctuels, et finirent par éprouver un certain malaise.

Mais que font-ils ?

L’air de la chambre secrète commença à s’humidifier peu à peu, et la température baissa ensuite. Kong Shangxin fronça les sourcils comme s’il réfléchissait à quelque chose, alors que son expression devenait de plus en plus froide…

Un moment plus tard, de l’eau commença à couler du plafond.

Yin Wufa écarquilla les yeux en le remarquant : « De l’eau ! De l’eau s’infiltre ! » Tout le monde pâlit simultanément, réalisant enfin que le Roi des Enfers Chu avait l’intention de les inonder pour les forcer à sortir ! C’était une terrible nouvelle pour eux !

Bien qu’ils n’aient virtuellement aucune entrée ou sortie, ils se trouvaient toujours sous terre et leur pièce était si grande que tant que de l’eau devait couler à la surface, elle finirait par se remplir à un moment ou l’autre ! Ou pire, elle pourrait même s’effondrer complètement !

S’ils ne mourraient pas noyés, ils mourraient étouffés !

Les deux experts de niveau Roi furent pétrifiés en voyant les gouttes devenir des filets continus… Et encore plus lorsque des morceaux de terre commencèrent à tomber du plafond.

Ils étaient dans une situation vraiment épouvantable !

Ils devraient affronter le blocus d’une grosse armée en remontant à la surface. Ils ne savaient pas exactement combien de personnes la composaient, mais ils savaient que ce devait être un nombre conséquent au vu des bruits qu’ils avaient entendus. Les deux rois martiaux étant grièvement blessés, ils n’étaient pas sûrs de pouvoir briser le blocus mais ils savaient que s’ils restaient là… ils mourraient silencieusement.

Ils étaient vraiment coincés entre Scylla et Charybde !

Davantage de terre tomba, et l’eau finit par tremper leurs chaussures.

Les deux Rois Martiaux ne parvinrent même pas à pleurer.

Tu es vraiment cruel hein, Roi des Enfers Chu ?

C’est un plan absolument sans merci et tu y as quand-même pensé ?

« Chefs, prenez une décision immédiatement car cette chambre va bientôt s’effondrer ! » dit hâtivement un Vénérable Martial. Il n’avait pas encore fini de parler que davantage de terre leur tomba dessus…

Kong Shangxin poussa un rugissement furieux, et dit les yeux injectés de sang : « Nous allons tenter une percée ! »

Avant même qu’il n’ait pu finir de parler, les trois Vénérables, les deux Aïeux et le Maître Martial du Hall des Cavaliers de Fer affichèrent une expression tragique !

Ils savaient tous ce que cette percée signifiait, d’autant qu’avec les blessures de leurs Rois Martiaux, ils n’avaient réellement pas la moindre chance de s’en sortir !

L’ennemi les affrontait avec sa supériorité numérique absolue. Avec elle, il n’avait pas besoin d’experts pour les tuer, les soldats ordinaires suffiraient… Ils mourraient indubitablement au combat en sortant, mais en restant ici ils finiraient par se noyer… Ils pourraient au moins gagner un peu de terrain en se battant, alors que mourir noyé était un vrai gâchis…

Kong Shangxin se redressa faiblement et observa solennellement les petits ruisseaux coulants du plafond : « J’aimerais dire quelques mots avant que nous ne tentions une sortie, mes frères. »

Tous les autres se redressèrent de même et écoutèrent silencieusement.

Le Roi Martial était au bord des larmes. Il prit une seconde pour se calmer et regarda ses subordonnés : « La situation est dangereuse au point que je ne sais pas moi-même si je vais pouvoir m’échapper. Par conséquent, cette bataille… Sera peut-être la dernière que nous mènerons côte à côte ! »

Il dit à voix basse : « Moi, Kong Shangxin, vous ai tous entraînés dans cette merde avec moi ! Tout ça n’est arrivé que parce que j’ai agi de mon propre chef, et ça a entraîné ces conséquences désastreuses… Je vous ai tous plongés dans cette situation désespérée ! »

« Ne dites pas ça s’il vous plaît Chef… Nous nous battrons ensemble et mourrons ensemble. Nous sommes tous du Jiang Hu, et nous acceptons la mort pour ce qu’elle est. »

« Merci pour votre compréhension. S’il y a une vie après celle-ci, j’espère que nous pourrons à nouveau nous battre ensemble dans le Jiang Hu et contrôler le monde. Nous nous battrons de toutes nos forces pour l’unifier ! »

Kong Shangxin parlait avec un ton de plus en plus solennel. Il pressentait que sa vie allait bientôt se terminer, aussi mit-il toutes ses émotions dans ses paroles comme si elles venaient de son cœur.

Yin Wufa eut l’impression que sa poitrine allait exploser sous la pression et lui jeta un regard noir avant de dire rageusement : « Ce n’est pas comme si nous n’avions aucune chance, Second Frère ! Pourquoi dois-tu être aussi pessimiste ! »

« Écoute-moi ! » Kong Shangxin sourit et marcha jusqu’à lui, puis il lui tapota doucement l’épaule et dit : « Troisième Frère, si tu parviens à rentrer au Grand Zhao cette fois, ne pense pas à te venger. »

Il tourna ensuite la tête et s’inclina profondément devant ses six subordonnés.

« Mais que faites-vous, chef ! » Le chef des Cavaliers de Fer, qui avait eu assez de chance pour survivre jusque-là, s’agenouilla et pleura à chaudes larmes : « Nous mourrons tous ensemble ! Chef, pourquoi… Pourquoi… » Arrivé là, il commença à hoqueter et ne put plus continuer davantage.

« Non, vous trois ! Vous avez de grandes chances de pouvoir vous échapper sans la moindre blessure ! » dit sincèrement Kong Shangxin. « Je ne vous demanderai qu’une chose. Si possible… Emmenez mon troisième frère loin de là ! »

Yin Wufa cria rageusement : « Comment pourrais-je partir si tu restes, hein ? Lorsque nous avons juré d’être frères, nous avons promis de mourir ensemble sans laisser l’un de nous en arrière ! Tu veux que je devienne sans coeur, c’est ça ? Vu la situation, ça ne me dérange pas de mourir avec tout le monde ici ! »

« C’est tout naturel ! SI nous devons mourir, ce doit être ensemble ! » Kong Shangxin regarda son frère martial avec émotion et pensa : Je te dois la vie Troisième Frère, alors tu dois quitter cet endroit sain et sauf même si je dois finir taillé en pièces.

Il ne rajouta rien d’autre et regarda silencieusement ses frères martiaux. Au bout d’un moment, il dit : « Souvenez-vous de ce que j’ai dit. »

Une fois cela dit, il regarda calmement le Cavalier Officier et lui dit avec sincérité : « Vieux Sa, nous nous connaissons depuis bien longtemps ; c’est mon dernier ordre, mais aussi ma dernière requête ! »

L’officier s’agenouilla en tremblant, tandis que ses larmes coulèrent sans cesse. Il opina répétitivement le chef.

Kong Shangxin regarda Yin Wufa avec nostalgie et dit à voix basse : « Frère, je veux vraiment… encore chevaucher à travers le Jiang Hu avec toi… » Ses paroles étaient presque inaudibles.

Une fois cela dit, il se retourna aussitôt et ne regarda plus en arrière.

Yin Wufa rugit : « On fait une percée ! » Cela dit, il ne fonça pas et attira discrètement le Cavalier Officier de côté. Il lui dit hâtivement : « Vieux Sa, si les choses tournent mal… Tu dois absolument faire sortir le Second Roi ! S’il te plaît ! » Sans attendre sa réponse, il suivit Kong Shangxin et sortit.

Le Vieux Sa resta un moment choqué. Face à la mort, ces deux Rois Martiaux célèbres pour leur brutalité illustraient parfaitement le mot ‘fraternité’ !

Je peux mourir, mais mon frère doit vivre !

De la terre tombait continuellement du plafond tandis que Kong Shangxin et Yin Wufa, fins l’un comme l’autre, sortirent de la chambre noire. Cependant, leurs épaules larges donnaient l’impression qu’ils soutenaient le plafond l’un pour l’autre ! Ils émirent lentement une aura acérée qui déferla d’eux comme des tsunamis dans le passage étroit qu’ils taillaient !

La boue coulait comme de la pluie et l’eau était déjà montée jusqu’à leurs genoux.

Kong Shangxin se tint au milieu, bien droit. Il ferma les yeux et dit sans se retourner : « Prenez soin de vous, frères ! »

 

Wazouille
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