DNC Chapitre 200
DNC Chapitre 202

Et hop, voilà la suite du chapitre d’hier ! Mais au final, il vous laisse avec une chute pire encore mes pauvres :p

Bonne lecture à tous tout de même et à tout à l’heure pour le TDG bonus !

Chapitre 201 – Sois libre comme un roturier

Chu Yang réfléchit un moment en silence avant de répondre : « J’ai appris sa disparition, oui. »

Tie Butian pâlit. C’était quelque chose qu’il avait autant deviné que senti, mais il fut choqué d’entendre son ministre l’admettre lui-même.

Tie Shucheng sourit avec satisfaction et dit : « Tu l’as simplement apprise ? »

Le jeune homme réfléchit un temps et dit : « Je l’ai simplement apprise. Je ne m’attendais pas à ce que le Senior Du disparaisse aussi rapidement et à un tel timing. »

Allait-il continuer à cacher certains détails, au final ?

« Vraiment ? »

« Senior Du avait dit auparavant qu’il n’y avait rien de plus dangereux pour lui que de rester au Nuage de Fer. » dit l’adolescent avec désinvolture.

« C’est vrai. » Le père et le fils hochèrent légèrement la tête.

Tie Shicheng rit et dit : « Vu que c’est lui qui m’a soigné il y a dix ans, même Butian a compris donc oui, il est effectivement très dangereux pour lui de rester ici. »

L’adolescent fut surpris et tourna son regard vers le prince, qui le lui rendit d’un air partagé.

Alors Tie Butian le savait déjà, et il est quand même parvenu à se contrôler et à laisser le médecin soigner son père… Il devait supporter une pression absolument inimaginable.

Le docteur l’avait déjà fait une fois, alors comment la jeune altesse pouvait-elle savoir qu’il ne récidiverait pas ?

L’esprit de Tie Shicheng était parfaitement éveillé : « Continue. »

« Votre Majesté ne va pas pouvoir tenir bien plus longtemps. Senior Du m’a même dit que s’il devait déployer tous ses efforts, votre vie pourrait être prolongé de deux mois de plus… Et à ce moment, il lui faudrait mourir. » dit franchement le Fourbe.

« En effet, à ce moment, il n’aurait été épargné ni par Butian, ni par Diwu Qingrou ! »

À ces mots, le ministre ne put s’empêcher de regarder attentivement son interlocuteur. Cet empereur grabataire avait tout compris depuis longtemps.

« Si le prince ne le tue pas, il ne pourra pas donner de réponse au peuple du Nuage de Fer, mais… S’il devait tuer le docteur, alors les conséquences auraient été désastreuses. La mort de Du Shiqing aiderait Diwu Qingrou à rassembler une grande armée, une armée qui serait le résultat de sa vie de labeur en tant que médecin ! » (NdT tous les gens qui lui étaient redevables/reconnaissants en somme)

« Exactement ! »

« J’ai reçu des informations disant que lorsque vous mourrez, Votre Majesté, Diwu Qingrou lancera alors son grand plan. Accablé par votre mort, le pays sera plongé dans le chaos, ce qui donnera au Premier Ministre de plus grandes chances de réussir encore ! Et même si son plan n’aboutit pas, le Nuage de Fer en souffrira tout de même énormément. »

Tie Shicheng réfléchit un moment, et dit lentement : « Oui, le temps joue effectivement contre nous et le seul moyen de couper court à ce scénario serait ma mort prématurée. Malheureusement… Je l’ai dit à Butian de nombreuses fois, mais il ne m’écoute pas ! »

« Maintenant, le Senior Du a disparu et tout le monde est pris par surprise. Je m’y étais préparé mentalement, mais je le suis tout de même un peu quand même. » dit doucement Chu Yang. « Cependant, j’ai découvert que même si nous étions surpris, Diwu Qingrou l’était encore plus ! »

« Bien dit ! » le félicita l’empereur. « Je suis maintenant complètement rassuré ! » Il marqua une pause puis dit sérieusement : « Butian, quoi qu’il arrive à l’avenir, tu n’as pas le droit d’embêter le Ministre Chu avec cette histoire. C’est un grand stratège doté d’une excellente clairvoyance ! Il va définitivement être ta plus grande aide ! »

Le prince ferma tristement les yeux puis, un long moment plus tard, il hocha doucement la tête.

« J’ai voulu me suicider après avoir été blessé, mais Butian était encore jeune à l’époque. Je m’inquiétais pour lui, aussi ai-je essayé de vivre… Plus tard, j’ai voulu mourir, mais j’en étais incapable ! » Tie Shicheng dit joyeusement : « Maintenant que tu es là, Ministre Chu, je suis soulagé ! J’ai attendu ce jour pendant plus de trois ans… Je… Je suis vraiment très fatigué… »

« Je suis très fatigué… très fatigué… » Son regard était douloureux tandis que la roseur de son visage disparaissait peu à peu. Les effets du parfum d’esprit de dragon s’estompaient clairement.

L’empereur continua de s’allonger alors que son regard se fit rêveur. On y lisait une pointe de nostalgie et d’un amour indescriptible ; il murmura : « Mon impératrice, je viens te voir… Toutes ces années… Ne me le reproche pas… »

« Lian’er, Meng’er, Qing’er… » murmura-t-il, appelant la femme et les enfants qu’il avait tués de ses propres mains. Il se mit à crier tout à coup : « Je veux mourir ! Je veux mourir ! Je veux… »

Chu Yang soupira en son for intérieur. Tout le monde n’avait vu en lui que la noblesse et la majesté d’un souverain, mais qui savait quelles cruautés un roi devait endurer ? Un roturier n’oserait probablement pas imaginer sa douleur…

« S’il y a une autre vie… » La lueur dans les yeux de Tie Shicheng s’affaiblit de plus en plus. Il murmura :

« La route d’un souverain est longue, sanglante, variée et confuse,

Et il ne doit avoir que la nation dans son cœur.

Il n’a d’autres choix que de brandir la hache du bourreau en pleurant,

quitte à faire de ses adorables filles et de sa femme des fantômes vengeurs.

La mort nous a séparés dans cette vie.

Dans la prochaine, je jure d’abandonner toutes les richesses,

De ne pas suivre la voie froide

Et d’être libre comme un roturier ! »

« Ha ha… » Il rit faiblement et dit : « Mon enfant… Ne commets pas la même erreur que moi… »

Ses yeux luisirent soudainement avec éclat. On y lisait la joie, le bonheur et l’allégresse comme s’il pouvait voir son aimée l’attendre dans l’autre monde…

Puis la lumière s’éteignit abruptement.

Le souverain gardait la même position qu’avant, mais la vie avait quitté son corps.

Ce jour-là, le souverain de la nation du Nuage de Fer, Tie Shicheng, avait rendu l’âme !

« Père ! … Ne me quitte pas ! » hurla tristement Tie Butian, le regard plein de désespoir tandis qu’il fonça et serra fort le corps frêle de son père contre lui. Il pressait désespérément sa joue contre celle de son père comme s’il essayait de lui transférer sa chaleur…

Puis il cracha tout à coup un amas de sang et tomba, les yeux clos. Il s’était évanoui.

Chu Yang soupira. Il ne savait pas ce qu’il ressentait en assistant à la fin de l’empereur.

Il se souvenait de ce qu’il avait dit un peu plus tôt : « Je suis monté sur le trône en tant empereur à l’âge de dix-huit ans. J’ai construit une puissante armée en quelques années ! Nous étions absolument inégalés ! Du Sud au Nord, tous se rendaient partout où nous allions ! En cinq ans, nous avons étendu d’un tiers le territoire du pays ! J’étais ambitieux, à l’époque ; j’avais l’impression que le monde tenait dans le creux de la main, et n’attendait que moi pour être unifié ! »

« Nos ennemis se rendaient tous partout où nous allions ! »

Quelle puissance, quelle majesté, quelle arrogance devait-il avoir ? L’énorme contraste entre cette époque et le tas d’os qu’il était à présent faisait mal à voir.

Se pouvait-il que la plus grande douleur au cœur de ce souverain soit qu’il ait tué sa femme et ses filles de ses propres mains ? Il s’en était souvenu jusqu’à sa mort…

Mais pourquoi avait-il été aussi cruel, en ce cas ? Il ne l’avait pas révélé avant de mourir, alors si c’était un secret, Tie Shicheng l’avait emporté avec lui dans la tombe…

« La mort nous a séparés dans cette vie. Dans la prochaine, je jure d’abandonner toutes les richesses, de ne pas suivre la voie froide et d’être libre comme un roturier ! »

Les derniers mots du souverain d’une nation étaient : « être libre comme un roturier. » De quoi vraiment faire soupirer les gens. Énormément de monde rêvait de devenir empereur, mais ce dernier sur son lit de mort avait formulé un souhait aussi émouvant !

C’était d’une ironie colossale.

Avant de mourir, ce souverain n’avait pas mandé le moindre officiel pour lui remettre son testament. Il avait certainement très confiance en Tie Butian. De plus, en le laissant à son fils et à personne d’autre, il avait parfaitement fait comprendre ce qu’il pensait…

Butian, le monde t’appartient désormais !

Chu Yang se retira silencieusement, et personne ne l’empêcha de partir. Il savait que le prince avait besoin qu’on le réconforte, mais il était la dernière personne pour ça !

Tie Butian devait l’exécrer à ce moment !

Il ne pouvait qu’attendre qu’il traverse ce moment difficile.

Quoi qu’il en soit, Tie Shicheng était mort six mois plus tôt que dans sa vie passée et avec l’approche de l’hiver, les frontières allaient être paisibles un moment.

Et avec ce temps, Diwu Qingrou ne pourrait absolument rien faire ; en d’autres termes, la plus grande menace envers le Nuage de Fer avait silencieusement disparu.

Cependant, sur le chemin, le jeune homme se sentit accablé, comme s’il portait un poids sur les épaules, ce qui le rendit mécontent.

Une fois hors du palais royal, l’adolescent plein d’inquiétude sembla sentir tout à coup quelque chose de froid sur son visage.

Une voix surprise cria au loin : « Il neige ! Il neige déjà… »

Il leva la tête pour voir la neige remplir le ciel et tomber doucement, plongeant le monde dans une sorte de rêve cotonneux.

Ils étaient encore à la fin de l’automne, à deux jours de l’hiver véritablement. La première neige de la Citadelle était arrivée plus tôt, contre toute attente.

L’adolescent descendit silencieusement la route, et se retrouva peu à peu couvert de neige. La route était également couverte d’un rideau blanc. Les premiers flocons avaient rapidement fondu, mais les suivants recouvrirent rapidement toute trace du sol pour ne laisser que du blanc.

Le monde entier devint blanc après une heure.

Le Fourbe prit une grande inspiration glacée : le fil de ses pensées, jusque-là presque sclérosé, retrouva une certaine activité. Il tourna la tête pour observer le majestueux palais royal qui se tenait au milieu de ce monde de neige, et resta silencieux comme s’il rendait sers derniers hommages à l’empereur défunt.

Quoi qu’il arrive, ce monde est enfin entré dans une nouvelle ère ! se dit-il. Il accéléra le pas et se dirigea rapidement vers le Pavillon de l’Armement Divin…

Les flocons blancs voltigeaient dans les airs, et l’esprit du ministre se vida, comme s’il pourchassait ces flocons et avait disparu dans le ciel interminable.

Le crissement de ses pas dans la neige lui rappela tout à coup quelque chose de sa vie passée. Qing Wu adorait lorsqu’il neigeait. Elle sortait alors à chaque fois avec sa tenue rouge et son ombrelle, et elle observait silencieusement la neige tomber… C’était un de ses plus beaux souvenirs.

Ce genre de grâce parfaite faisait trembler son cœur à chaque fois qu’il y repensait.

Que fais-tu maintenant, Qingwu ?

La silhouette du Fourbe disparut finalement sous les flocons…

Bien que Tie Shicheng ait été alité longtemps et que le peuple se soit préparé à sa mort, tout le pays fut néanmoins choqué par sa mort.

Au même moment, comme si on attendait cette occasion, une nouvelle fut envoyée depuis la frontière comme quoi le Général Dong Wufa du Grand Zhao avait ordonné à trois armées de se mobiliser et d’attaquer le Nuage de Fer en même temps !

Wazouille
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