IATM - Chapitre 2
IATM - Chapitre 4

Bonjour ! Dernier chapitre de la semaine. A lundi pour la suite !

 

Chapitre 3 : Premier combat 1/7

Les hommes étaient tous réunis sur le terrain, au garde-à-vous. Roan vit la treizième escouade où étaient stationnés Tane et Pierce.

« Cette tension dans l’air… »

Ce n’était, dans son état d’esprit actuel, qu’une faible menace, mais même alors, avant chaque bataille, le niveau de stress augmentait. Il exultait de cette tension.

« Hmm. Je me sens… Vivant. »

Mais il fut une nouvelle fois sorti de sa réflexion.

Mason avait repris sa tirade… Malgré toute l’indifférence manifeste de Roan, ça ne l’arrêtait pas.

« Je me souviens, une fois, y’a un orc qui m’a lancé une… »

Mason s’arrêta tout net. Un groupe venait d’arriver.

« On va s’en sortir. », pensa Roan en souriant.

Effectivement, Gale et ses suppléants venaient d’apparaître. Le Commandant du bataillon de la Rose. Dosen les avait rejoint.

« Asseyez-vous », dit une voix.

Tous les soldats s’assirent en silence, en attente de leurs ordres. Gale était légèrement surélevé par rapport à leurs positions, et les regardait fièrement. Il s’exprima d’une voix puissante :

« Nous allons partir d’ici, la forteresse d’Ellin, jusqu’au village d’Ale, avant d’arriver à la plaine Pedian. »

« Chef ! », hurlèrent de nombreuses voix à l’unisson.

« A n’en point douter, nous sommes l’élite du septième régiment. » pensa-t-il.

Il était fier de voir une telle motivation chez des soldats qui avaient, ces cinq dernières années, tellement enduré. Il les regardait avec fierté, comme un père avec son fils.

« Personne n’a le droit de mourir, c’est bien compris ? »

Ca avait beau être l’usage, ces paroles semblaient chez lui sincères.

« C’est vrai… Gale était du genre à s’attacher à ses troupes. »

Il s’était jeté dans la mêlée quand les gobelins avaient attaqué, essayant de les sauver. Quand les renforts arrivèrent, le corps le plus abimé fut indéniablement le sien.

« Un homme tel que lui se doit de vivre. »

Roan était admiratif.

Le bruit des pas commença à retenir. Les troupes se déplaçaient en cadence, Roan, Mason et les autres éclaireurs en tête.

En vérité, il s’agissait moins d’éclaireurs que guides servant à ouvrir la marche. Toutefois, le rôle semblait n’importer que bien peu à Mason qui reprit son discours…

« Où en étais-je ? Ah oui, l’orc. Alors, là… »

« Pourquoi c’est sur moi que ça tombe… », pensa Roan.

Il y en avait d’autres, pourquoi spécifiquement lui ? Mais en tournant la tête, il en comprit la raison. Tous les autres se tenaient à distance.

« Ah… C’est une habitude. »

Sans le moindre doute, sa tendance au babillage était bien connue. Ils avaient trouvé en lui un parfait remplaçant… Cependant, Roan n’y tint rapidement plus et s’exprima :

« Bon, ne sommes-nous pas supposés inspecter les alentours, des fois que des monstres arrivent ? »

« Puis j’ai attrapé sa jambe, et… Hein ? Des monstres ? »

Mason stoppa nette sa pluie de postillons et le regarda d’un air abasourdi. Il lui secoua les épaules ajouta :

« Ecoute le nouveau, t’as aucune raison de t’en faire. C’est une zone sécurisée qu’on connaît bien. Il n’y a aucun monstre ici. »

« Mais… », s’opposa Roan.

« Haha, tu es plus trouillard que tu n’en as l’air ! »

Mason fit mine de ne rien entendre, l’air quelque peu méprisant. Roan ne s’en offusqua pas. Au moins, il se taisait enfin.

Bientôt, ils parvinrent aux abords de la montagne.

« Le gouffre de la Rose… Non. Le gouffre d’Ale », se dit-il. Il n’était plus question, aujourd’hui, d’en changer le nom en mémoire aux morts.

Roan serra sa lance entre ses doigts, en avalant sa salive.

Ils s’approchaient.

« C’est parti. », se dit-il avant d’interpeler à nouveau Mason.

« Mason ? »

« Oui ? »

« Quelque chose ne tourne pas rond. Ne devrions-nous pas jeter un oeil avant de passer ? »

L’air à nouveau étonné, Mason lui demanda : « Inspecter quoi ? », avant de s’énerver quelque peu.

« Ecoute-moi bien trouillard, c’est une zone sécurisé. Il n’y a pas de monstres ici. »

« Et s’il y en avait ? »

« Si ma tante en avait… C’est l’une des zones les plus sûres de Rins. », lâcha finalement l’autre, persuadé que personne au monde ne connaissait mieux l’endroit que lui.

« Je suis natif d’ici », répondit Roan.

Ainsi, malgré tout, Mason demanda aux autres éclaireurs :

« Bon, le petit nouveau pense qu’il faut inspecter les lieux avant de s’y engouffrer. Qu’est-ce que vous en pensez ? »

Les visages furent manifestement amusés par la question, et les moqueries se firent bientôt entendre :

« Mais qu’est-ce qu’il raconte comme conneries lui ? »

« La bleusaille a la trouille… »

« Quand on sait pas, le mieux, c’est encore de fermer sa gueule ! »

Mais la détermination de Roan ne changea pas d’un iota. Plus sérieux que jamais, il leur répondit à tous :

« S’il y a quoi que ce soit dans un passage comme celui-ci, on va tous y rester. »

Mason hurla : « Ah, vraiment ?! » avant de se rapprocher de lui et d’ajouter, l’air menaçant : « Ne dis pas de conneries. Aucune chance que ça se produise. »

Mais il était hors de question pour Roan de changer d’avis maintenant. Il n’en connaissait que trop bien les risques.

« Bon, ça suffit. », lui dit Mason l’air pour de bon furieux.

La seule raison pour laquelle il osait s’exprimer ainsi, c’était parce qu’il savait qu’il ne dépendait pas directement de lui. Il n’aurait jamais tenté un coup pareil avec Tane ou Pete. Il ajouta finalement, plus agacé que jamais :

« Bon, si tu y tiens tellement, vas-y. Mais seul. »

« Vraiment ? Je peux ? »

On aurait presque pu considérer cette acte comme de la désertation. Malgré tout, Mason assentit.

« Vas-y. Ca ne craint rien, donc je ne pense pas que ce soit très grave. »

Il se moquait un peu. Mais Roan fut enfin soulagé, et prit son départ en courant.

Il ne fallait pas que quelqu’un se rende compte de son absence. Pourtant, Gale l’avait vu faire.

« C’est qui ce soldat en train de courir seul dans les gorges ? », demanda-t-il à Dosen.

« Hmmm… On dirait l’un des éclaireurs. Je vais aller voir ce qu’il se passe. », lui répondit-il.

Gale avait l’air dérangé mais accepta. Il ne pouvait risquer la sécurité du régiment.

Dosen partit au galop et arriva rapidement.

« Mason ! »

« Oui, Major Dosen ? »

« C’est qui ce crétin ? Comment se fait-il qu’il soit parti tout seul ?! »

Ses yeux étaient injectés de sang. Mason n’eut d’autre choix que de prendre son air le plus gêné, puis se frottant l’arrière de la tête, répondit :

« Il pensait qu’il risquait d’y avoir des monstres et a voulu aller vérifier par lui-même. »

« Là ? Mais c’est n’importe quoi, c’est une zone parfaitement sécurisée ! Quel con ! »

« Il le sait bien, mais même alors… »

« Chier. Bon, Gale l’a vu partir. Vous en répondrez devant lui, tous les deux. »

« C’est injuste ! C’est lui qui insistait, et… »

« La ferme. C’est ta responsabilité, soldat. Tu dois maîtriser tes troupes. »

Après quoi, Dosen regagna l’arrière du cortège.

Mason le regarda s’éloigner et fronçant les sourcils, avec l’impression que même le cheval se moquait de lui, dit en criant :

« Putain ! Tout ça à cause de ce con ! »

Il cracha au sol, et regarda dans la direction qu’avait pris Roan. Mais où pouvait-il bien être passé…

Ah, s’il le tenait sous la main ! Mais Roan, qui ne savait rien de ce qu’il se passait, s’approchait du point critique.

Il sentit quelque chose.

Il y avait comme une ambiance menaçante, plombante, qui flottait. Il serra fermement sa lance, nerveux.

« Maintenant, pas question de se louper. »

Il n’était pas nécessaire de chercher quoi que ce soit. Il lui suffisait d’attendre quelques minutes, puis de revenir haletant, l’air effrayé, en prétendant avoir vu des gobelins. Ça suffirait.

Il souriait, et s’adossa à un arbre en attendant.

« J’avais oublié qu’il faisait si beau, ce jour là… »

Il se souvenait de chaque détail de cette funeste journée. Ce terrible jour où, sans crier gare, des monstres les avaient tous attaqués. Ce jour où le temps se faisait pourtant si clément.

« On avait presque l’impression de partir en voya… »

Il se tut tout à coup, pris d’un frisson.

« Y’a… y’a quelque chose. », pensa-t-il en avalant à nouveau sa salive qui raclait sa gorge sèche.

Cette fois, plus de doutes, ce n’était plus seulement une impression. Ce son…

« Yark… »

Ce son.

Son visage se glaça.

C’était un gobelin.

« YARK ! »

Nostra
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