IATM Chapitre 47
IATM Chapitre 49

Hop, voici le chapitre promis. Bonne lecture et à jeudi pour le prochain.

 

 

Chapitre 48 : Direction sud 2/4

 

Marie eut un étrange gloussement. Elle aussi bien que Walter avaient peine à croire les propos du Commandant Gale. Pour cause, les deux n’étaient pas au courant des rumeurs concernant Roan, d’autant plus que le rapport détaillé du combat mettrait un moment à arriver.

Il va devoir s’habituer à ça…

Le Commandant Gale eut un léger rire. Même s’ils le croyaient pas, ils furent forcés de par la fonction de celui-ci d’appliquer l’usage.

« Walter Owells, enchanté. »

« Roan. » répondit celui-ci en se saisissant de la main qui lui était tendue.

Reprenant un peu ses esprits, Marie Tate en profita à son tour pour se présenter. Quoiqu’elle était toujours sous le coup de la surprise, une pensée lui vint qui lui fit tout à coup croire aux propos de celui qu’elle s’amusait à appeler tonton.

Je le pensais plus âgé, plus imposant aussi… Mais c’est donc lui, le soldat prodige.

« Ahem. Le temps est un peu frais, je vous propose qu’on aille s’installer à l’intérieur. » dit le Commandant Gale pour briser un nouveau silence.

Les yeux plaqués à lui, Marie assentit et s’engouffra dans la tente. Jane était écarlate et ne disait absolument rien. Walter, quant à lui, se fit plus pressant sur ce qui l’intéressait réellement, une fois confortablement assis.

« J’aimerais qu’on parle un peu de votre stratégie, si ça vous convient ? » demanda-t-il à Roan.

« Bien sûr. En fait… » commença celui-ci.

Il expliqua alors les ressorts de son plan et la façon dont le combat s’était déroulé, ainsi que les mesures prises pour parer à toute éventualité. Sir Owells passa par un large répertoire de réactions faciales avant de reprendre la parole.

« Si j’ai bien compris, vous pensiez qu’incendier la forêt de Riten en premier lieu n’était pas une bonne idée ? »

« C’est cela, oui. »

Walter se passa une main sur le menton. Quelque chose le tracassait.

« Ne vous en offensez pas, je pense que vous avez été brillant. Malgré tout, j’ai quelques interrogations… »

« Exprimez-vous, je suis là pour ça. »

« Je vous en remercie. Donc, pour vous, on traverse davantage cette région par la forêt que par le gouffre de Flam ? »

« Oui, le chemin est bien trop cahoteux. Le détour par la forêt est plus sûr. »

« C’est donc pour cela que vous avez exposé vos hommes occupés à préparer un incendie lors de la première phrase de votre stratégie, afin que les Orcs passent plutôt par le gouffre de Flam. »

« En effet. »

« Puis le coup de la forteresse… Hmm, c’est brillant. Ce qui me chagrine, j’y arrive, c’est que vous pensiez ne pas avoir assez d’huile pour incendier directement la forêt. Or donc, si vous aviez déclenché un feu sur la partie est, ils n’auraient pas pu passer. J’ai donc peine à comprendre. »

Roan se tint au silence un instant. Il ne pouvait directement s’opposer aux propos d’un noble, aussi attendait-il qu’on lui donne la parole.

« Ah, laissons tomber l’étiquette, vous voulez bien ? Parlez librement, Roan. » lui dit-il en souriant.

« Eh bien… Vous savez, on pourrait digresser pendant des heures sur ce qui aurait ou non dû être fait. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que la forêt de Riten ne peut abriter une armée de 2000 hommes discrètement. Sans parler du fait qu’en dehors du manque d’huile auquel je faisais plus tôt référence, celle-ci était de surcroît de très mauvaise facture et par conséquent très odorante. »

« Je ne vois pas bien où vous désirez en venir ? »

Roan se retint de sourire. Il s’était justement interrompu dans le but d’obtenir une telle réponse, qui tuerait toute possibilité de contre-argumentation.

« Les Orcs étaient sur des Lopus. Leur odorat très sensible les auraient immédiatement alertés. D’ailleurs, d’après des témoins, c’est eux qui ont en premier réagi aux barils qui étaient pourtant fermés. »

« Oh ! Je comprends mieux pourquoi vous avez fait tout ça. Héhé, je me coucherai moins bête ce soir. »

Sa réponse, honnête et spontanée, surprit quelque peu Roan. Elle n’était pas vraiment digne du tempérament d’un noble. Il connaissait la famille Owells, mais Walter lui était un parfait inconnu. Il avait simplement appris, lorsqu’il s’était présenté, qu’il était élève à l’académie de Pavor, dans les classes chevalières.

Il avait aussi découvert sa beauté, et maintenant sa belle personnalité. Si son nom ne lui revenait pas…

Soit il a mal vécu, ce qui me semble peu probable, soit il est mort très jeune. J’ai peut-être raté d’autres talents, comme ça, dans ma vie… Il ne faut pas que je me concentre seulement sur les gens que je connais. Je dois garder l’esprit ouvert à d’autres rencontres.

Il ne pouvait compter seulement sur le passé. L’idée commençait à faire son chemin tandis que Walter s’exprima à nouveau.

« Par contre, il y a un point que je n’ai pas bien saisi. C’est au sujet des pièges mis-en-place face à la forteresse. »

« Ah, ça. On a creusé dans le sol et on a mis du sable plein d’eau à la place. Les Lopus se sont tous effondrés dedans. »

« Ingénieux. Mais comme vous saviez qu’ils allaient passer par là, n’aurait-il pas été plus efficace encore d’y mettre des bris de verre, ou des morceaux de ferraille ? »

« Hmpf… J’ai bien pensé à ce que le piège déclenche un filet pour bloquer le mouvement des Lopus, mais nous n’avions pas le temps nécessaire pour ça. J’ai un peu honte de ne pas avoir pensé à votre suggestion. »

« Ah, vous voyez que je peux vous surprendre aussi ! Haha ! » s’exclama Walter, tout sourire.

Le Commandant Gale regarda Walter Owells sous un œil nouveau. Il savait bien ce dont Roan était capable, mais ce jeune homme semblait lui aussi être plein de talent. Marie Tate avait quant à elle des pensées bien différentes…

Gngagna, faut faire ci, faut faire ça, hahaha qu’est-ce qu’on rigole… Bon, après si ça plaît à Walter… Je suis contente pour lui.

N’étant pas versée dans l’art de la guerre, elle avait peine à comprendre ce qu’il se tramait entre les deux. Ils continuèrent de parler un moment ensemble, à tel point que Gale eut du mal à retenir quelques bâillements.

« Bien, je tiens à vous remercier, Aspirant Major Roan. Cet échange a été un vrai plaisir, et instructif par dessus le marché. » dit Walter en se levant.

« Pour moi aussi. ça l’a été. » dit Roan en s’inclinant.

« Pour être tout à fait honnête, je souhaitais jouter avec vous, Roan. Mesurer mon talent au combat face à celui qui a vaincu Violin. Mais étant donné vos blessures, je crois qu’on devra remettre ça à plus tard. Vous viendrez me trouver à l’académie Pavor quand vous aurez récupéré. Tenez, prenez ceci. » dit-il en lui tendant un badge.

Marie Tate s’agaça un peu, non de son esprit compétitif, mais bien de ce qu’il venait de lui remettre.

« On ne donne normalement cette distinction qu’aux disciples de Pavor, ce n’est pas quelque chose qu’on donne à n’importe qui ! »

« Allons, ce n’est pas à n’importe qui. Je sais très bien à qui je le donne. Je l’offre à celui qui en est digne. » s’opposa celui-ci en secouant la tête.

« Merci, Sir Owells, dit Roan en s’en saisissant, je viendrai. »

« Et je vous y attendrai. Commandant Gale, je vous remercie. Excusez-nous de vous avoir dérangés alors que vous étiez occupés. »

Gale lui sourit, signifiant que ceci ne constituait en aucun cas une offense. Marie se leva.

« Bien, c’est terminé ? »

« Oui, c’est terminé. » répondit Walter.

« On peut enfin s’en aller ? »

« Oui, oui… »

« Je vais vous accompagner jusqu’au château d’Ipen. » dit Gale.

« Ah ! Quelle joie, vraiment ! » s’exclama Marie.

« Non, ce ne sera pas la peine, s’opposa Walter, finissez ce que vous êtes en train de faire. On ne va pas vous priver de vos forces maintenant. »

Gale s’inclina et le remercia de sa considération. Alors qu’ils sortaient de la tente, Marie ne put s’empêcher d’un mot discret à celui qu’elle appelait son oncle.

« J’en ai marre d’être traitée comme une gosse… »

Sa discrétion n’étant toutefois aussi grande qu’elle l’eut souhaité, les trois hommes étouffèrent un léger rire. Les trois invités remontèrent dans la voiture qui les avaient amenés, et Marie félicita une dernière fois Gale et Roan. Les deux les regardèrent s’éloigner avant de soupirer.

« J’ai un peu craint l’incident diplomatique, par moments… En tous cas, on dirait que tu deviens célèbre. » lui dit Gale en lui plaçant une main sur l’épaule.

Roan se contenta de sourire. Lui aussi était soulagé de pouvoir abandonner un temps soit peu l’étiquette.

« J’imagine que le Comte viendra te saluer d’ici peu, aussi ! »

« Commandant Gale… » dit Roan, brisant un peu l’ambiance amicale qui s’instaurait entre les deux.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Eh bien… » commença-t-il, hésitant.

« Oh, ça va pas me plaire. Crache le morceau. »

« J’aimerais prendre un congé temporaire. »

 


 

Les deux hommes se tenaient face aux quartiers privés du Général du septième régiment, le Baron Aaron Tate.

« Alors, tu vas vraiment nous quitter, hein ? »

« Ce n’est que temporaire, Gale… »

Il soupira. La pilule avait été particulièrement complexe à avaler, et encore se faisait-elle ressentir par moments.

Je me suis vraiment attaché à lui. Ça m’est tombé comme un coup de massue sur la tête, son annonce… Haha, c’était rien à côté de la réaction de la douzième escouade.

Tous s’étaient opposés à l’idée. Keep lui-même s’était jeté au sol en lui tirant la jambe, lui interdisant de partir. Il avait dû user de tous les arguments possibles pour les convaincre qu’il serait de retour sous quatre jours. Le Commandant Gale avait même dû leur jurer sur l’honneur qu’il reviendrait.

Toutefois, la partie était encore loin d’être gagnée. Aaron Tate avait refusé à sept reprises la demande formulée par Gale, sans le moindre mot d’explication. C’était seulement au bout de la huitième qu’il les avait invités tous deux à venir le retrouver directement au château d’Ipen.

« On y est. Prêt ? »

Roan hocha de la tête, aussi entrèrent-ils. Aaron Tate devait manifestement les avoir attendus, à en voir la façon dont il se précipita vers eux avec un air singulier.

Il a l’air d’être en colère…

« Roan. Tu veux vraiment partir ? » lui demanda celui-ci.

Il avait déjà dû batailler pour convaincre Gale et sa propre escouade. Il n’était pas question de reculer maintenant.

« Oui. »

Nostra
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8 thoughts on “IATM Chapitre 48

  1. Merci pour ces 2 chapitres même si l’un est un peu court. C’est du bon boulot les gars ! C’est dommage que Marie Tate ne soit pas au courant que c’est grâce à Roan que l’armée ait lancée une attaque contre les orcs pour sauver la forteresse. Elle lui aurait bien redevable

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