IATM Chapitre 53
IATM Chapitre 55

Bonjour ! Il est temps pour Roan de quitter la montagne Maiel. Comme je le disais hier au sein du chapitre d’SSN, je me suis fixé quelques règles qui vont surtout impacter IATM au niveau des majuscules. Rien de bien trop grave, quoi. Du coup bonne lecture !

 

 

Chapitre 54 : Direction nord 1/4

 

Lorsqu’il sortit de la cave, tout était heureusement silencieux. Il demeurait en effet quelques répliques sismiques qui avait convaincu les soldats de Potter de quitter la région. Roan se mit ainsi en marche. Toutefois, avant d’aller vers le nord, il prit la décision d’aller encore un peu plus au sud, vers une plaine à la frontière du royaume de Rins.

C’est l’endroit le plus chaud de la région. J’aurais bien enterré Reid vers l’Etna, mais…

Cette montagne abritait un puissant volcan toujours en éruption, mais ce qui l’empêchait véritablement de s’en approcher était son absence de permis pour traverser la frontière.

Il faudra t’en contenter, mon vieux. Les soldats de Daiz me tueraient.

C’est dans l’espoir de trouver l’essence de feu qu’il s’y dirigeait. Quand il y fut, il entreprit de creuser dans un endroit reculé et déposa le squelette du Monarque de feu au sein du trou avant de l’ensevelir. Ceci fait, il y a plaça des herbes sèches et quelques buchettes avant d’y mettre le feu à l’aide d’un silex.

Si j’avais mieux compris comment maîtriser la technique de mana de Flamdor, j’aurais pu faire le feu rien qu’avec mes doigts.

Il s’assit en tailleurs et commença à se relaxer. Rapidement, il sentit le mana s’accumuler en lui. La quantité était bien évidemment plus faible que dans le tombeau de la Reine Biate, mais…

Quelle chaleur…

La quantité d’essence de feu présente était bien plus importante. C’était comme si tout son corps prenait feu, le laissant accumuler en quelques secondes seulement autant de mana qu’en plusieurs heures dans le repaire de Berr. Il réouvrit lentement les yeux et soupira.

Tiens, le feu s’est éteint ? L’essence de feu devait venir de lui…

Il se releva avec un léger sourire. S’entraîner à l’assimilation du mana dans un endroit aussi ouvert était par trop risqué.

C’est quand même beaucoup plus efficace que dans la demeure du dragon bleu. Ça ne m’a pas été inutile…

Il se satisfaisait d’avoir, fort de ce rude entraînement, réussi à agréger si rapidement du mana. Il relança un feu sur la sépulture de fortune et fit une révérence.

Je vais écrire une nouvelle histoire sur tes techniques, Reid. Je te le promets.

Les flammes se mirent à danser sous l’effet du vent, comme pour lui dire adieu. Il repartit cette fois vers le nord, à pieds, en direction de la capitale. La ville de Miller.

Il est temps pour moi de revoir Chris.

S’il désirait le trouver, c’est qu’il ne pouvait faire confiance qu’à sa seule mémoire pour lui assurer un brillant destin. Le maître de guilde Seil avait en effet monopolisé tous les droits commerciaux et fédérés la plupart des marchands, peu avant sa mort. Il lui fallait de bonnes informations pour s’établir lui-même dans ce domaine, or Chris était-il tout à fait indiqué.

Enfin, reste à espérer qu’il trouve un marchand convenable… Peu importe à quel point je cherche dans ma mémoire, personne ne me vient.

La capitale devait bien abriter quelque talent, peut-être même de prodigieux marchands que la rude concurrence avaient dans sa précédente vie découragés. Il fallait les trouver avant que la guilde des marchands ne vienne tout ruiner.

Il se mit en marche à vive allure et arriva ainsi à la capitale plus rapidement qu’il ne l’eut espéré. Il ne l’avait visitée qu’une dizaine de fois dans toute sa vie, n’ayant que rarement eu affaire là-bas. C’était désormais dans un contexte bien différent qu’il s’engouffra dans la rue Lisa.

« Fruits frais, récolte matinale, venez goûter nos oranges ! »

« Herbes médicinales, importation de la montagne de Grain… »

« Du blé meilleur que dans la plaine Pédian ? Impossible ! »

Le marché battait son plein avec plusieurs dizaines d’échoppes installées. Cette animation vint réchauffer son cœur après un mois entier de solitude. La rue Lisa était aussi animée que dans son souvenir, aussi n’eut-il aucun mal à trouver des renseignements sur Chris.

« Oh, il a ouvert une agence de voyage m’sieur ! » lui répondit un vendeur.

Déjà ? Héhé… Je ne suis pas venu pour rien.

« Tant que vous y êtes, vous prendrez bien quelques fruits ? Les framboises sont délicieuses en cette saison ! »

« Allez, je vais vous en prendre un panier. »  assentit-il en lui remettant un peu d’argent avec un large sourire.

Il continua d’avancer et réalisa rapidement qu’il devait être dans la zone. Il observa une pause et regarda sur les côtés.

Ah, c’est ça. Pfiou… Trop visible.

Le bâtiment avait très clairement vécu, aussi Roan semblait-il assez insatisfait. Il vit une petite pancarte face à l’entrée indiquant qu’il se trouvait bien face à l’agence de voyage de Chris. Il réajusta ses vêtements et entra.

« Bienvenue, lui fit une voix familière, que puis-je faire pour… »

La voix s’interrompit tandis que son propriétaire se leva.

« Bonjour, monsieur Chris. Ça faisait un moment. »

« Major Roan… » se surprit Chris.

« J’ai ramené des framboises, on s’installe ? »

 


 

« Mais enfin, Vicomte, vous ne pouvez pas casser ces piliers ! »

Des soldats se mirent à crier, un peu sidérés de voir finalement un homme d’âge moyen réussir à briser un pilier d’un coup de lance. Il souriait. Les roches n’eurent même pas le temps d’atteindre le sol qu’il frappa à nouveau. C’est à l’état de poussière qu’elles l’atteignirent finalement.

C’était un lancier divin, sa technique était telle celle d’un dieu. Il rangea finalement sa lance sur son flanc et soupira.

« Bon, c’est tout pour l’entraînement matinal ! » s’écria-t-il.

« Ah… Je suis sur le cul, là… »

« Dire que même l’intendant a cru qu’il n’y arriverait pas… » s’amusa l’un des soldats.

L’homme les ignora et partit, les chausses pleines de sable, en direction d’un bureau.

« Pfiou, ça vous refait un homme l’activité matinale ! »

Il s’essuya le front perlé de sueur et s’assit face à un bureau rempli de papiers sur lequel il étendit ses jambes, mettant de la poussière un peu partout sans s’en soucier le moins du monde.

« Ah, Vicomte Baker… Vous avez encore cassé les piliers, hein ? »

« Kévin, je t’ai déjà dit de m’appeler par mon prénom quand on est seuls, ou Vicomte Reil à la limite. Vicomte Baker, je t’en foutrais moi… »

Le lancier de génie répondant au nom de Reil Baker était de bonne humeur en voyant son intendant depuis trente ans ainsi se plier en quatre.

« Vicomte, ce n’est pas parce que nous n’avons pas de terres que nous ne devons pas nous comporter comme des nobles. Il y a plus d’un aspect à ce titre. À ce sujet, nous avons reçu d’autres requêtes, et… »

« Oula, dit l’autre en lui opposant la main droite, ça suffit. Tu peux arrêter avec tes leçons de morale. Qu’est-ce qu’il y a à faire, au juste ? »

L’intendant s’avança vers lui et rassembla tous les papiers sur le bureau en prenant bien soin d’éviter de gêner les jambes de son employeur.

« Si on met de côté ce qui peut attendre, tout ça. »

« Euh… Tant que ça, comment ça se fait ? » répondit Reil Baker en tirant la grimace.

« C’est le genre de choses qui arrive lorsqu’on passe tout son temps à jouer avec une lance au lieu de travailler… »

Kévin était un peu agacé, aussi Reil Baker s’en tint-il au silence.

Si je dis le moindre mot de travers, il va encore m’emmerder pendant une semaine…

« Ahem… »

Il veut pas sortir, hein. Bon… Je vais regarder ça rapidement.

Il commença à lire quelques lettres.

« Invitation à faire un discours à l’académie de Miller… Déjà fait l’année dernière, c’est donc refusé. Invitation à l’anniversaire du morveux d’un Duc, c’est refusé aussi. Lui… Il m’a déjà vu le mois dernier, il veut pas non plus m’empailler ? Refusé. Et ça, refusé aussi. »

Jetant les papiers à même le sol, il continua à refuser chacune des invitations tandis que Kévin se mit à trembler un peu. Il était à deux doigts d’exploser, chose que le Vicomte remarqua aussitôt.

Oh, il va me faire une scène…

Il s’arrêta tout à coup et se mit à lire précautionneusement une des lettres.

« Tiens, celle-ci m’a été envoyée par le Baron Tate. Ça ne peut qu’être Aaron… Je me souviens de lui. Je l’avais rencontré à Miller, en allant à la forge. Lui, il était doué avec une lance… »

Ce n’était pas n’importe quelle forge, mais bien l’une des trois plus grandes forges du royaume de Rins, qui abritait un véritable artiste en se domaine. Aaron Tate inspectait chaque lance avec un soin tout particulier et avait fini par jeter son dévolu sur celle que Reil Baker lui avait lui-même choisie.

Il est différent des autres nobles. Il m’a tout de suite plu.

Les deux s’étaient d’ailleurs promis de se revoir.

Oh, mais c’est lui qui aurait combattu lors de la bataille de Slen et repoussé l’invasion des monstres dans la plaine Pédian…

Les nouvelles du septième régiment n’avaient pas pu lui échapper. Son intérêt était piqué au vif.

« Pourquoi le Baron Tate m’a envoyé cette lettre ? Hmm… Je me demande bien… »

Il se mit à siffloter tandis qu’il apposa un tampon sur la lettre. Il la lut avant d’exploser de rire.

« J’ai cru que c’était un type bien, mais c’est un vrai fanfaron en fait ! »

Kévin secoua la tête lui demanda : « De quoi s’agit-il ? »

« Attends, je vais te dire ce qu’il est écrit. Il raconte qu’un Aspirant Major de dix huit ans en poste dans l’un de ses bataillons a tué le chef d’une armée gobeline lors d’une embuscade qui leur était tendue. Il raconte après qu’il a déjoué une attaque surprise lors de l’attaque des monstres sur la plaine Pédian, puis qu’il aurait combattu des ogres tout seul. C’est pas tout ! Soidisant, il serait en plus à l’origine de la technique de l’inondation de la rivière Prely, et il aurait même tué le chef Se… »

Kévin l’interrompit d’une expression de surprise.

« Il a tué Sedek ?! »

« Que… Comment est-ce que tu sais ça ? »

« Ah… C’est pour ça que je vous donne des rapports de bataille ! C’est pour ça que j’insiste pour que vous les lisiez ! »

Loin de s’indigner de la réaction de son intendant, c’est tout au contraire la stupéfaction qui frappa le Vicomte.

« Alors, tout serait vrai ? »

« Oui. Il manque d’ailleurs une information : c’est aussi lui qui a clamé la tête de Violin, la femme de Sedek. »

« Incroyable ! »

Une bleusaille de 18 ans aurait réussi tout ça…

Il ne pouvait plus l’ignorer. Le Vicomte Reil Baker, qui avait un tel œil pour la qualité d’une arme, ne pouvait que s’intéresser à lui. C’est ainsi qu’il tint la lettre entre le pouce et l’index, dirigée vers son intendant. Il lui jetait un regard de défiance.

Si je reste là, il va de toute façon continuer de se plaindre. Puis ça m’a l’air intéressant… En plus, j’ai jamais été dans ce coin là du royaume. C’est décidé.

Il lui adressa finalement un sourire.

« Kévin, je vais être absent quelques temps. Il paraît que la partie est de Rins est formidable en cette saison… »

« Vous plaisantez ? Il y a encore plein de choses à faire. »

« Vous avez tout à fait raison. Je m’y mets immédiatement. » lui répondit-il la voix empreinte d’une déférence exagérée.

Reil Baker se leva soudain et d’un mouvement du bras droit, jeta à terre l’intégralité des papiers sur son bureau.

« Que… Mais qu’est-ce qu’il vous prend ?! »

« Hahaha. Tout est refusé ! »

Nostra
Les derniers articles par Nostra (tout voir)
IATM Chapitre 53
IATM Chapitre 55

Related Posts

12 thoughts on “IATM Chapitre 54

Répondre à Conan Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com