IATM Chapitre 57
IATM Chapitre 59

Hola bambinos ! Désolé que le chapitre sorte un peu tard, famille oblige 😛 J’en profite pour répéter à ceux qui n’auraient pas vu l’info passer : Wazouille prend la semaine pour se reposer un peu, aussi seuls ses bonus seront-ils assurés durant cette période, j’ai dès lors édité le programme à cet effet. Bonne lecture et à lundi prochain !

 

 

Chapitre 58 : Un nouveau départ 1/5

 

Le regard porté vers le sud, Pierce avançait parmi les épais murs de pierre du château lorsqu’une voix familière l’appela.

« Eh oh, Pierce ! »

« Ah, Vicomte Reil Baker… »

« On m’a dit que tu n’étais pas en train de t’entraîner. J’ai eu mes doutes, mais tu es pourtant bien ici ! »

Les deux s’adressèrent un sourire, mais Pierce ne put s’empêcher de laisser son éducation militaire reprendre le dessus. Il fit un salut formel.

« Détends-toi un peu, mon vieux… Tu sais, je pense que ce sera pareil aujourd’hui. »

Aujourd’hui encore, le calme du paysage semblait malheureusement imperturbable.

« J’attendrai jusqu’au coucher du soleil. »

« Et s’il ne revient toujours pas ce soir ? »

« Alors, je reviendrai demain. »

« Pierce, tu devrais… »

« Je reviendrai le jour d’après, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il revienne. »

Reil Baker eut peine à croire ce qu’il entendit. Ce n’était pas de la loyauté qui liait le Capitaine à sa douzième escouade. C’était de l’amour, comme envers un membre de leur famille.

Roan… Plus ça va, plus j’ai envie de le rencontrer.

Depuis dix jours déjà au château de Beno, le Vicomte avait eu tout le temps d’entendre nombre d’histoires sur son compte, particulièrement en ce qui concernait ses talents de lanciers.

J’ai cru qu’il avait tout enseigné à Pierce, mais il semble cacher encore bien des choses… Il m’a fallu plus de dix ans avant de créer ma propre technique. Peut-être est-il temps d’abandonner ton titre de génie de la lance, Reil ?

Loin d’être frustré, il était très excité à l’idée d’enfin le rencontrer. Il était même déterminé à le faire.

Je t’attendrai encore un mois durant, s’il le faut. Tu me rembourseras en combattant avec moi !

Reil Baker tourna alors le regard une dernière fois vers le sud avant de s’apprêter à faire route inverse, lorsqu’il lui sembla soudain voir un large nuage de poussière.

Qu’est-ce que… Des chevaliers ?

« On dirait des chevaliers… » remarqua Pierce.

« Uh, tu arrives à voir ça d’aussi loin ? »

« Oui. »

Reil fronça légèrement les sourcils. Le talent de Pierce n’évoluait que dans l’ombre, masqué par celui de Roan, qu’il ne pouvait pas encore juger avant de l’avoir rencontré. S’il s’avérait être moins digne de son intérêt qu’il le pensait, il n’aurait qu’à prendre Pierce comme disciple.

C’était d’ailleurs ce que tous attendaient de sa part. Il arriverait bientôt à court d’excuses, aussi avait-il désormais le luxe du choix. Pierce, ou Roan… Les chevaliers venant à se rapprocher, il interrompit le cours de sa réflexion. Pierce ne s’était pas trompé.

« C’est le Comte Lancephil ! » s’écria-t-il tout à coup.

« Vicomte Reil Baker ! Haha, quelle joie ! » lui répondit-il.

« Salutations, très cher Comte. »

Pierce observa le silence et s’inclina à son tour. Io Lancephil descendit de son cheval et s’approcha d’eux.

« Je dois tout de même vous admettre que je suis un peu vexé que vous ayez rejeté toutes mes invitations. Je n’ai appris votre arrivée en ce magnifique château de Beno que parce que j’étais de passage au château d’Ipen. »

« Ah, je suis désolé, Comte. C’est que je passe beaucoup de temps à m’entraîner, alors ça me laisse peu de temps pour… »

« Ce n’est pas grave. C’est important de s’entraîner, vous avez bien raison. Mais, si je puis me permettre, quelle est la raison de votre venue ici ? »

« Eh bien, je voulais rencontrer quelqu’un. Vous savez, c’est que… » fut-il interrompu.

« Ah ! » s’exclama Pierce.

« Eh bien, qu’est-ce qu’il se passe, mon vieux ? » s’étonna Reil.

Pierce, un peu abasourdi, pointa du doigt les chevaliers. Ou, plus exactement, il pointa du doigt un jeune homme en tenue civile.

« Aspirant-Major Roan ! Enfin !»

 


 

Est-ce vraiment la réalité…

Le Commandant Gale avait presque du mal à respirer.

Le Comte Io Lancephil, Le Vicomte Reil Baker et même le Baron et Colonel Aaron Tate… Ça fait beaucoup de sang bleu dans mon si petit bureau. J’aurais dû ranger…

Et ils n’étaient tous là que pour une seule raison.

Roan… Il joue dans la cour des grands, maintenant. Je vais le perdre…

Il se sentit triste.

« Hohoho ! Alors comme ça, Vicomte Baker, vous êtes venu pour rencontrer Roan. » s’amusa le Comte Lancephil, persuadé lui-même que c’était un élément digne de la plus grande attention.

Il avait longuement parlé avec lui lors de leur voyage, s’étonnant aussi bien de ses tactiques que de son sens de la stratégie, surtout chez quelqu’un d’aussi jeune. Il était de plus un lancier hors pair, capable de tuer à lui seul une centaine de gobelins.

« Alors, heureux de l’avoir enfin face à vous ? »

Reil Baker eut un étrange sourire en regardant Roan. Son regard l’était tout autant.

Il a une bonne constitution…

« Roan. » dit-il en s’approchant de lui.

Tous les regards convergèrent vers eux. Il lui tapota sur l’armure.

« Roan, j’aimerais que tu m’affrontes. »

« Hohoho ! »

La situation devenait pour le Comte Lancephil plus intéressante encore. Roan était sans nul doute un homme de talent, mais de là à combattre avec celui que d’aucuns considéraient comme le meilleur lancier du royaume et peut-être même du monde ? Il ne pouvait que refuser.

« Soit. J’accepte. » répondit Roan.

La surprise gagna toute l’audience, Reil Baker y compris.

Regarde ce type un peu… Pas la moindre hésitation.

Un sourire au coin des lèvres, Reil Baker se dirigea vers la porte.

« Alors, je propose qu’on aille se placer sur le terrain d’entraînement. »

Roan le suivit, laissant l’audience dans le silence. C’est un nouveau rire de Io Lancephil qui vint le troubler.

« Nous allons assister à un formidable spectacle ! »

Tous sortirent finalement à leur suite. Le Commandant Gale semblait inquiet.

Roan n’est pas à niveau, qu’est-ce qu’il espère ? Va-t-il seulement être capable de sauver l’honneur ?

Aaron Tate était tout au contraire particulièrement excité.

Il faut que tu gagnes, Roan !

Les deux supérieurs de l’intéressé se lancèrent un regard avant d’éclater de rire. Sur le terrain sablonneux, Roan et Reil se mirent en position, un manche en bois chacun entre les mains. Un tel événement ne manqua bien sûr pas d’attirer la foule, composée pour l’essentiel de membres du bataillon de la Rose.

À environ cinq pas l’un de l’autre, ils étaient en position d’attaque. Reil Baker s’impressionna du sérieux de son adversaire.

Il est parfaitement assuré sur ses appuis et sa garde semble impénétrable. Mais c’est étrange, j’ai l’impression de mal le voir…

Peut-être était-ce le vent ou les rayons du soleil, mais la silhouette de Roan lui semblait légèrement floue, comme si elle ne faisait qu’un avec le paysage.

Il faut que je reste concentré, sinon il va m’atteindre.

Il prit une grande inspiration et fronça les sourcils. Roan, quant à lui, se retenait de sourire.

L’anneau de Brent le perturbe, mais tout n’est pas encore joué.

Son adversaire n’avait tout comme lui qu’un long bâton de bois, mais il lui était présenté de telle façon qu’il semblait empreint de menace. De plus, si contrairement à lui, rien de particulier ne semblait émaner de son corps, il en allait différemment de son regard. Roan était fasciné.

Si on ne considère que la maîtrise de la lance, le Vicomte est beaucoup plus adroit que moi. J’aurais dû refuser, mais je me souviens encore du combat l’opposant à Pierce…

En effet, dans sa vie précédente, Pierce avait rencontré Reil Baker un an plus tard, après avoir brillé de par ses capacités lors de la bataille de la forêt d’Int. Roan, proche de Pierce, avait assisté à tout.

Il était venu spécialement pour le voir. C’était exactement comme aujourd’hui : le Comte Lancephil et le Vicomte Baker étaient présents, et il l’avait invité à combattre en lui tapotant sur l’armure.

Seul changement : c’était désormais Roan qui se tenait face à lui.

La structure du temps reste la même, seul le contexte a changé. Donc, si je ne me trompe pas…

Ce combat, il s’en souvenait comme s’il venait tout juste de se produire. C’était jusqu’au souvenir des conversations qui lui revinrent. Le jour où les routes de Roan et Pierce se séparèrent.

Roan serra la lance un peu plus fort, appréciant les reliefs et les aspérités du bois.

Tous étaient persuadés que Reil Baker sortirait vainqueur. Ce fut bien évidemment le cas, et d’assez loin. Mais ça n’a rien changé à la sidération des gens, qui n’en revenaient pas que Pierce soit parvenu à échanger 50 coups contre Reil.

Reil Baker avait combattu de manière assez relaxée, dans le souci de tester les capacités de son adversaire. Pour autant, personne n’avait jamais réussi à lui résister si longtemps. C’était ainsi que Pierce en était devenu le disciple. Il était devenu ensuite Duc et Général Suprême des armées du Royaume de Rins…

C’est une opportunité trop belle pour la laisser passer. J’aurais tellement souhaité le combattre par le passé… C’est maintenant mon tour. Si c’est bien le même combat, il va se mettre à rire avant de…

« Ha ha ! Alors, on commence ? »

Tout juste. Pourquoi tu dis rien, tu fais la tronche ou quoi ?

« Pourquoi tu dis rien, tu fais la tronche ou quoi ? »

Bon, à moi le premier coup.

« Bon, à moi le premier coup ! » lança Reil Baker avant de s’élancer en avant, le bâton dressé droit devant lui.

Le coup fut aussi rapide qu’imparable, mais Roan, qui s’y attendait, vint frapper le bout de son bâton légèrement sur le côté, lui faisant toucher le sol.

« Oh ! Tu es bon. Tu es très bon. »

Comment il a fait pour éviter ça… On dirait qu’il va falloir y aller plus sérieusement.

Reil Baker recula de quelques pas et fit une passe d’arme en souriant. Roan, quant à lui, abaissa légèrement le niveau de sa garde, se courbant un peu.

Je ne me souviens pas de toutes ses attaques, juste de la première et de la dernière. Mais si Pierce a réussi, je dois bien pouvoir y arriver.

Il était en effet bien plus fort que Pierce l’était à l’époque, par delà ses souvenirs. Sans compter que Reil Baker, s’il devinait bien ses intentions, n’avait pas pour désir d’en finir.

Tiens bon jusqu’au cinquantième, et…

C’était au cinquante-et-unième coup que Pierce avait fini par tomber. C’était de ce coup dont il se souvenait le mieux.

Nostra
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