ICDS - Chapitre 25
ICDS - Chapitre 27

Désolé pour le « retard » de ce chapitre, je viens de profiter de ma première grasse mat’ depuis quelques mois^^

Bonne lecture à tous

 

 

Chapitre 26 : Je Peux Entendre Ta Voix (3)

Si je m’impliquais avec elle, d’autres personnes pourraient découvrir que j’étais un Manieur de Talents, même si techniquement je n’en étais pas un. Mais il se pouvait aussi que les gens découvrent que j’étais un Explorateur de donjon. Je n’arrivais pas à croire que j’avais dit à Su Ye-Eun que j’étais un explorateur de donjon. A quoi est-ce que je pensais ? Je ne pouvais qu’espérer que le traumatisme du pigeon lui avait fait oublier cette partie.

« Kang Shin. Je m’appelle Kang Shin. »

« Ouais, salut. »

J’avais essayé de me tourner encore une fois mais cette fois-ci, elle s’était agrippé à mon bras.

« Hey, arrête ! »

« Pourquoi tu m’évites ? »

« Met ta main sur ton cœur et pose toi la question. »

« …Pervers. »

« J’ai le droit de te frapper ? Juste une fois. »

Su Ye-Eun avait lâché mon bras avant de demander d’une voix calme.

« Je veux connaître ta capacité. »

« Je ne veux pas connaître la tienne. »

« …Tu me hais ? »

« C’est maintenant que tu t’en rends compte ? »

« Pourquoi ? »

« Parce que tu m’emmerdes. »

Cette fois-ci, elle ne m’avait pas attrapé le bras. Je me demandais si j’avais été un peu trop dur avec elle, mais apparemment ce n’était pas le cas. Elle était toujours en train de me suivre.

« Tu veux te battre ? »

« Je n’ai pas pu aller à la soirée d’intégration à cause de toi. »

« Et donc ? »

« Je n’ai aucun ami à qui parler. »

« … »

Avais-je tort de ressentir de la pitié à son égard ? Non, pas vraiment. Nous étions tous les deux dans le même bateau. Je sentais mon hostilité à son encontre diminuer et finalement je la laissais s’asseoir à côté de moi. Elle avait semblé surprise au début alors qu’elle ouvrait grand ses yeux et s’était mise à sourire.

« Merci. »

« …Hmph, ce n’est pas comme si je l’avais fait pour toi. Je ne voulais juste pas continuer cette conversation. »

Peut-être aurais-je dû être un peu plus gentil. Je le regrettais un peu au fond de moi. J’étais certain que je ne pourrais pas totalement m’intégrer aux autres étudiants, aussi elle était devenue ma première amie d’université. Ah, la vie n’était vraiment pas du tout telle qu’on l’espérait.

*

J’étais en train de rêver. Je criais mais je ne pouvais pas m’entendre moi-même à cause des bruits environnants.

Le ciel était sombre et plein de nuages orageux. Des démons vermillon s’étendaient à perte de vue sur la terre et dans le ciel, et il n’y avait qu’elle à mes côtés. Il y avait mes camarades tout près, mais c’était la seule d’entre eux qui était humaine.

[Si je te disais que je t’aime, qu’est-ce que tu répondrais ?]

Je m’arrêtais de crier et je contemplais son visage incroyablement magnifique.

[Je te dirais que je te hais. Car c’est le cas.]

[…Rien ne va jamais dans mon sens avec toi, n’est-ce pas ?]

Je regardais ses yeux de braises avec amour. Avant d’obtenir sa capacité, elle s’était enflammée. Après avoir obtenue sa capacité, elle avait enflammé tout ce qui n’était pas elle.

Je résistais mon désir de la prendre dans mes bras et lui disais.

[Ce n’est pas la fin. Il n’y aura jamais de fin. Jamais.]

[Je suis surprise que tu puisses dire ça dans cette situation.]

[Nous allons survivre, XX…Jusqu’au bout, ensemble.]

[Et si nous y arrivons ?]

[Alors je te dirais que je t’aime.]

[…Orc stupide, essayant de se la jouer.]

[XX a dit ça ! XX a dit ça ! Grr !]

J’ouvrais mes yeux. C’était de loin le pire réveil que j’avais jamais eu.

« H…huh ? »

Ma tête me faisait souffrir le martyr, ainsi que mes yeux. Ma gorge était sèche. Avais-je rêvé ? Non, je ne pouvais pas me souvenir de tout. J’avais l’impression de me souvenir d’un ciel sombre, mais à chaque fois que j’y pensais, ma tête me faisait un mal de chien. J’abandonnais l’idée de me souvenir tout en ouvrant la fenêtre de ma chambre, laissant le vent d’automne jouer dans mes cheveux.

[Bonjour~]

[Je suis venu directement de la Mer de l’Ouest~]

[Ah, l’odeur de la mer !]

Je secouais la tête pour me réveiller complètement. Apparemment le donjon m’avait pas mal fatigué. En plus je devais aller à l’école ce jour-là. Deux semaines avaient passé depuis le début des cours, ce qui était suffisant pour m’avoir totalement cassé.

Essayons de ne pas trop en faire.’ M’étais-je murmurer. Immédiatement après, je me préparais à aller affronter le Sombre Skaven trois fois dans la matinée. Mes cours n’étaient que l’après-midi.

*

[Palludia m’a contacté récemment.]

« Pour une rencontre au 25ème étage ? »

[Yep. Comme je me doutais, c’est à cause de toi.]

« Qu’est-ce que tu n’entends par ‘à cause de moi’ ? »

[Haha, Shin, tu n’es pas très fort avec les femmes n’est-ce pas ?]

« Oh, et toi tu te débrouilles mieux peut être ? »

[Mieux que toi mon ami. Après tout, j’ai une fiancée.]

« Fiancée ?! »

Cela m’avait surpris. Ellos semblait satisfait tout en ricanant.

[Oui. En tout cas, tu ferais mieux de te dépêcher mon ami. Il ne reste qu’un mois avant le jour du rendez-vous.]

« Ok, je ferais de mon mieux. Tu es à quel étage ? »

[Je suis au 24ème. Comme je suis bientôt arrivé, je devrais être capable d’atteindre le 25ème étage à temps.]

« Okay, dans ce cas, on se revoit au 25ème ! »

[Oui, à bientôt.]

En finissant ma conversation avec Ellos, et en repensant au combat que je venais de finir avec le boss, c’était un succès total. Nous étions trois dans le groupe, moi inclus et tout le monde avait survécu sans problèmes.

Cependant je n’avais pas encore la confiance de pouvoir m’occuper de tout, tout seul. Il y avait trop d’hommes-rats dont il fallait s’occuper. J’avais bien la clé de la solution, mais l’utiliser diminuerait grandement mon attaque et ma défense…

Perdu dans mes pensées, je sentais un regard pénétrant fixé sur moi et je me retournais pour faire face à Loretta.

« Wah ! »

« Cher client, pourquoi à chaque fois que vous avez une discussion avec quelqu’un vous me laissez poireauter de mon côté ? Confondez-vous la Boutique d’Etage avec une aire de repos ? »

« Ce n’en est pas une ? Il y a plein de nourriture et de boisson et une jolie serveuse en plus. »

« Je ne succomberais pas à cette manifestation d’intérêt de votre part. Sans compter que je ne suis pas perturbée par la révélation de cette évidente vérité. »

« Dans ce cas, donne-moi un jus de fruit à 5 pièces d’or. »

« Merci, cher client ! »

Loretta était vraiment simple. Il suffisait de lui acheter quelque chose pour qu’elle se calme. Je prenais le jus de fruit dans les mains de Loretta (il avait un effet de soulagement de la fatigue), et lui demandais une question qui venait d’apparaitre dans ma tête.

« Loretta, tu es toujours à la Boutique lorsque je viens. »

« Bien évidemment. C’est le devoir d’un propriétaire de boutique d’être au service de ses clients. »

« Dans ce cas, qu’est-ce que tu fais quand je ne suis pas là ? »

Cela faisait un moment que je voulais lui poser la question. Elle était présente à chacun des étages. J’étais curieux de savoir ce qu’elle faisait de son temps libre. Loretta m’avais répondu avec un gloussement.

« Eh bien, cher client, êtes-vous en train de flirter avec moi ? Pas encore, c’est trop tôt pour ça. »

« Non, pas du tout. »

« … »

« Ahou ahou ahou ! »

Loretta s’était approchée sans changement sur son visage et s’était mise à me pincer les joues sans pitié. Cela faisait extrêmement mal.

« Vous ne devriez pas taquiner les jeunes filles comme ça cher client. »

« Hein ? Quand est-ce que j’ai… Désolé désolé ! Épargne-moi ! »

Voyant Loretta prendre une hache à double tranchant à l’arrière de la boutique, je m’excusais platement. A ce moment-là, elle avait reposé la hache avec un ‘hpmh’.

« Quelle était la question ? Qu’est-ce que je fais d’habitude ? Cela fera 500 pièces d’or, cher client. »

« Rapace ! Je ne demanderais plus ! »

« Huhu, les filles ont beaucoup de secrets, cher client. »

« Un secret qui ne vaut que 500 pièces d’or ? »

« Vous n’êtes pas marrant. Comment allez-vous vous entendre avec votre petite amie ? »

« Comme je l’ai déjà dit avant, ce n’est pas ma petite amie. »

Loretta était restée silencieuse à ma réplique, et seulement alors que j’étais sur le point de finir mon jus, avait-elle demandé, sorti de nulle part.

« Vous savez que je ne suis pas humaine, n’est-ce pas ? »

« Je m’en doutais. »

« Je suis membre d’une race très connue pour ses aptitudes magiques. Je ne vous dirais pas de quelle race il s’agit avant bien plus tard. »

« Magique ? »

« Oui. Vous pensiez être mon seul client dans ce donjon ? »

« …Hein ? Tu veux dire que tu vends des choses à d’autres explorateurs ? »

Loretta hochait doucement la tête.

« C’est le pouvoir de la magie mais aussi celui du donjon. Je peux prendre des morceaux de ma conscience et les mettre dans les marionnettes, ce faisant, répartissant ma conscience dans un grand nombre d’endroit à travers le donjon. Bien que je ne m’occupe pas de tous les explorateurs du donjon, je m’occupe de pas moins de 10% d’entre eux. »

« Oh, ça a l’air épuisant. »

« Huhu, vous êtes inquiet pour moi ? Ne vous inquiétez pas, je me repose en même temps dans ma maison, située quelque part dans le donjon. »

« Tant mieux alors. »

Autrement dit, la Loretta avec laquelle je parlais était une marionnette. J’étais vraiment surpris. C’était quelque chose que je n’avais jamais imaginé. Après tout, sa peau était comme celle de n’importe qui, ses yeux aussi étaient…

« Vous voulez essayer de me toucher ? »

« Non, ça ira. »

« Comme je le pensais, je suis effrayante, n’est-ce pas ? »

« Effrayante ?  A quel niveau ? »

Alors que je la regardais avec un air de confusion, Loretta m’avait répondu naturellement.

« Ce n’est pas normal. Être capable de séparer sa conscience et de contrôler des marionnettes. Même les explorateurs de donjon ne peuvent pas s’empêcher d’être choqués quand ils en entendent parler. »

« Oui, c’est choquant, mais je ne vois pas en quoi c’est effrayant. »

« …Vous n’avez pas peur de moi, cher client ? Je n’aime pas me vanter mais je suis une magicienne extrêmement puissante vous savez ? »

« Au moment même où je t’ai vu dans la Boutique pour la première fois dans ce donjon mystérieux, je savais que tu étais quelqu’un d’incroyable. »

« La chose devant vous n’est rien d’autre qu’une poupée, une marionnette contrôlée par un morceau de conscience. Cela ne vous dégoute pas ? »

Dégouter ? J’avais pris un peu de temps pour y penser. Ce qui était devant moi était un morceau de conscience de Loretta. Ce n’était pas différent d’une personne réelle. A travers cette marionnette, Loretta pleurait, riait et se mettait en colère.

… Quel dégoût ?

« Je ne suis pas sûr de ce pour quoi je devrais être dégouté mais… Loretta est Loretta. Une forme différente ne veut pas dire que tu n’es pas toi-même non ?

« Ah,um…mm. »

Loretta était soudainement choquée. Ses joues légèrement rouges.

« Uuu. J’espérais que tu réagirais comme ça mais… »

« Qu’est ce tu dis ? »

« Rien ! Vous pouvez y aller maintenant ! »

« Hmm ? Pourquoi je devrais partir si soudainement ? Okay, okay, arrête de me pousser ! »

« Dépêchez-vous de partir ! »

Loretta criait en essayant de me chasser. Elle était aussi rouge qu’une tomate.

Hm. L’avais-je rendu furieuse ? Qu’est ce qui n’allait pas ? Je n’étais pas sur de ce qui n’allait pas, aussi je m’étais dit que je m’excuserais auprès d’elle la prochaine fois que je la verrais. Puis j’étais sorti du donjon. Il était temps d’aller à l’école.

AlthanMaiel
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