SSN Chapitre 106
SSN Chapitre 108

Bonsoir. Le prochain chapitre sortira vers minuit, à priori. Désolé de la sortie tardive, c’était déjà pas évident aujourd’hui et j’ai en plus trouvé le moyen de me couper avec un… tenez-vous bien… joint de mastic. Me demandez pas comment, j’ai pas compris non plus. En attendant bonne lecture !

 

 

Chapitre 107 : Obligations 2/3

 

Au sein du bureau du président de la guilde du Marteau, l’ambiance n’était pas au beau fixe. Park Sahngoh et Park Jinwoo, respectivement président et vice-président de la guilde du Marteau, se regardaient en chien de faïence avec Hong Sunggoo et Jung Minchan.

Quelle connerie… Si seulement on avait pu tous les prendre dans la guilde…

Park Sahngoh se garda bien de faire le moindre commentaire, mais le potentiel qui lui était passé sous le nez lui restait en travers de la gorge. La sonnerie du téléphone vint enfin briser le silence par trop long.

« Monsieur Kang Woojin arrive, président. » lui fit la voix au bout du fil.

Il raccrocha et se tourna vers Jung Minchan.

« Savez-vous s’il sait quoi que ce soit sur les événements qui viennent d’avoir lieu ? »

« Difficile à dire… Vous devriez lui demander vous-même. »

La seule chose dont était tout à fait certain Minchan, c’était que Woojin avait vu juste. Les lois ne tiendraient pas au cataclysme qui allait s’abattre sur Terre. Sans doute, d’ailleurs, ces événements en étaient-ils les précurseurs ? Soudain, la porte s’ouvrit à grand bruit.

« Bah, qu’est-ce qu’il y a ? Vous tirez de ces gueules… » leur dit celui qu’ils avaient attendu.

« Hyung-nim ! » s’exclama aussitôt Sunggoo.

Si le regard de ses deux collègues laissait transpirer le plus grand respect, les deux chefs de la guilde du Marteau semblaient quant à eux bien plus réservés.

« Quel dommage que nous nous rencontrions en de telles circonstances… » lui dit Park Sahngoh en lui tendant la main.

« Ouais, c’est pas vraiment l’idéal… » assentit Woojin, qui se retint de sourire en remarquant l’effet qu’avait eu son franc-parler sur son interlocuteur.

Park Jinwoo vint à sa rescousse en se présentant à son tour : « Enchanté, vraiment. Park Jinwoo. »

« Kang Woojin. »

« Je propose que nous nous asseyons… » dit alors le président.

Ce faisant, Woojin s’installa de manière assez peu conventionnelle sur l’un des sièges de cuir. Park Sahngoh ne put cette fois retenir un léger grognement.

« Vous avez un truc à me dire ? » leur dit-il directement, assez peu désireux de recevoir une leçon de savoir vivre en un tel instant.

« Oui. Connaissez-vous les causes de ce qu’il vient de se produire ? »

« C’est Lee Sahngho qui en est responsable. Il est devenu le Vassal de l’un des Chefs de Guerre de Trahnet, un dénommé Isaz. C’est comme ça qu’il a déclenché les Invasions. »

Un nouveau silence s’installa. C’était pour lui une évidence, mais ses propos eurent son audience causèrent une profonde circonspection sur son audience. Comment pouvait-il en savoir autant, là où eux n’avaient que des bribes ?

« C’est qui, ce Isaz ? Non, mieux encore, c’est quoi Trahnet ? » finit par demander Park Sahngoh.

« Des propriétaires de donjons, si l’on peut dire. Isaz est l’un de ceux qui tentent de faire de la Terre son terrain de chasse. »

« Mais… Mais où est-ce que vous avez appris tout ça ? »

« Pourquoi ? Vous êtes journaliste ? »

« Pardon ? Je suis le président de la guilde du Marteau ! »

« Je plaisante, ça va… Pour vous répondre, je reviens d’une planète dont ils avaient pris possession. »

« Hein ? »

Après un court silence, c’est finalement Park Jinwoo qui prit la parole.

« Si le problème vient de Lee Sahngho, peut-être serait-il nécessaire d’aller le trouver ? »

« Il est mort. Je l’ai tué. »

« Comment ?! » s’énerva cette fois pour de bon Park Sahngoh.

Plutôt que de répondre, Woojin alla s’installer dans le canapé attenant à la pièce et, le ton profondément désinvolte, fit réclamer un café. On lui fit apporter, tandis que Sahngoh faisait tout son possible pour se contenir.

Ce type est parfaitement incompréhensible… Mais…

Le regard légèrement agité, il se demandait s’il devait ou non croire à son récit. Quelles mesures devait-il prendre, s’il disait vrai ? Comme pour répondre à ses doutes, il jeta un coup d’œil à Jung Minchan et Hong Sunggoo. Eux aussi semblaient surpris… Sans pour autant remettre le moins du monde sa parole en doute.

« Monsieur Kang, que comptez-vous faire maintenant ? »

« Pas dégueulasse votre café, faudra me donner la marque… Vous le torréfiez vous-mêmes ? »

« Que… »

« Je vais continuer ce que j’ai déjà entrepris. Stopper la progression des donjons, entraîner des Éveillés et devenir plus fort. Je ne sais pas quand les Chefs de Guerre arriveront réellement, mais la guerre est pour bientôt. Ça, j’en suis certain. »

Les Éveillés étaient de plus en plus nombreux, et avec eux le nombre de guildes dans chaque pays. Pour cause, l’énergie disponible sur Terre n’avait de cesse de croître. L’utilisation des donjons en tant que domaine lucratif devait prendre fin, et les guildes s’unifier pour combattre leur ennemi commun. L’Immortel n’aurait sans doute pas même considéré l’opinion de celles-ci, mais Kang Woojin était différent.

« Minchan… Il va falloir qu’on se prépare. Trouve un endroit où on pourra réunir tout le monde. »

Jung Minchan assentit d’un signe de tête. Park Sahngoh, quant à lui, était penseur. Comment pouvait-il bien faire profiter la guilde du Marteau d’une telle opportunité ? Il y avait sans doute bien un moyen de rester dans la course…

« Si je puis vous suggérer, nous avions prévu d’inviter toutes les guildes coréennes ici, dans un mois. Vous pourriez peut-être faire ça ici ? » demanda-t-il alors.

« Ça m’arrange plutôt bien, en fait. » répondit Woojin.

Sahngoh avait parfaitement su saisir l’opportunité. Kang Woojin était un trop gros poisson pour eux, ils le savaient. Avec le deuil de son recrutement, ils avaient aussi dû faire celui de la plus grande guilde de Corée… Comme plan B, finir à la seconde place était encore la meilleure chose qui s’offrait à eux.

« On se verra à ce moment là, alors. »

Alandal risquait de devenir la plus grande guilde du monde, et comme il était de toute manière prévu que les guildes se rencontrent sous un mois, c’était aussi pour Woojin l’occasion de rallier sous une seule et même bannière tous les Éveillés de Corée. Quant à ceux qui ne répondraient pas à son appel…

Peu m’importe qu’ils ne rejoignent pas tous mon équipe. Chacun devra de toute manière combattre pour sa survie.

L’idée, d’ailleurs, d’avoir moins de monde à protéger était pour lui tout à fait séduisante. Surtout s’il s’agissait de gens comme Park Sahngoh…

Il me regarde comme une proie…

Un homme qui ne vivait que pour le profit ne pouvait vivre très longtemps.

« Minchan, Sunggoo, on y va. »

« Bien président ! »

Park Sahngoh les guida lui-même jusqu’à l’extérieur afin de s’assurer que les membres d’Alandal puisse quitter le bâtiment, seules personnes autorisées à le faire. Dans la rue, il ne restait encore que des soldats.

« Je reviendrai chercher ma mère et ma jeune sœur dès que les rues seront plus sûres. »

« On veillera bien sur elles, monsieur Kang ! »

Il y avait manifestement des côtés positifs à avoir de nombreux employés et des Éveillés pour être épaulé. Alandal, avec ses trois seuls Éveillés, était encore trop modeste pour parvenir à un tel résultat. Il avait déjà trop perdu sur Alphène pour répéter la même erreur une deuxième fois, aussi sa famille n’était-elle véritablement en sécurité qu’ici, au quartier général de la guilde du Marteau.

« Au fait, Minchan, où sont les autres employés ? »

« Ils sont tous ici, le directeur Kim s’en est assuré. »

« Tous ? »

« Oui, jusqu’à la famille du directeur Hong. Mademoiselle Che est elle aussi saine est sauve, elle était encore avec moi il y a quelques minutes. »

Che Haesol était en compagnie de Jackson, aussi sa sécurité ne l’inquiétait-elle pas. C’était davantage pour Woo Soonghoon qu’il s’en faisait, qu’il n’avait aucun moyen de contacter. Jung Minchan s’en rendit aussitôt compte : les communications étaient toujours coupées.

« On va aller au bureau… »

« Bien, président. »

« Quand même, c’est un tel bordel… »

Ils se dirigèrent lentement sur les lieux, un peu sidérés de l’état dans lequel se trouvait leur chère ville. Sur place, Woojin trouva le quartier général d’Alandal dévasté. Sans Jung Minchan, les employés ne s’en seraient certainement pas sortis. Il n’était plus seulement un civil, mais bien un membre d’une guilde d’Éveillés.

Woojin ramassa quelques chaises tombées au sol par réflexe en se dirigeant vers la chambre forte. Celle-ci était entièrement vide.

« Des monstres ou des pillards… Bah. On va bouger d’ici. » lâcha-t-il.

« Comment ? »

« Il nous faut une place forte, Minchan. Un endroit qui pourra protéger non seulement les employés, mais aussi les civils. Ce serait bien d’avoir quelque chose comme le bâtiment de la guilde du Marteau… Essaie d’en trouver un aux alentours de la gare de Séoul. Si tu peux l’acheter, fais-le, sinon je m’en saisirai moi-même. »

« Je comprends. Ah… » répondit l’intéressé d’une voix plaintive.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Je suis quand même très inquiet pour Woo Soonghoon, nous sommes sans nouvelles de lui… Sans parler des employés avec lui. »

« On verra bien s’ils reviennent en vie. »

Jung Minchan eut un léger hoquet face à la parole si brutale. Son téléphone émit alors un léger bip qui le sortit de sa torpeur.

« On dirait que nous avons de nouveau du réseau… Oh mais on m’appelle ! Le ministère de la Défense ? »

« Hein ? Qu’est-ce qu’ils me veulent, encore ? »

« Hyung-nim, c’est que tu es arrivé en Corée sur un missile… » répondit Sunggoo.

« Oh. Bah, il n’y a qu’à leur dire la vérité : les États-Unis l’ont tiré. »

Après un long soupir, Minchan finit par répondre.

« Yeoboseyo, ici le vice-président de la guilde Alandal. » commença-t-il.

Après quelques minutes, il raccrocha et fit part de son échange à Woojin.

« En fait, le problème, c’est qu’ils ont déjà demandé l’information au Pentagone qui leur a répondu que la distance était trop importante pour être couverte d’un tir si éloigné. »

« Ouais, c’est bien pour ça que j’y ai attaché des jets. Dolsae m’a été d’une grande aide. » répondit Woojin en souriant.

« Ils l’ont confirmé, en effet. »

« Eh bah alors ? Il est où, le problème ? »

« Il va falloir leur rendre visite… »

« Au ministère de la Défense ? Mais ils sont déjà au courant de tout ! »

« C’est la Maison Bleue qui réclame votre présence, président. On ne peut pas y couper, cette fois. »

« Bon. J’irai d’ici une semaine. » assentit enfin Woojin en haussant des épaules.

Une nouvelle sonnerie retentit alors. C’était celle de Woojin.

Jiwon…

Il ne put se retenir de penser à cette petite fille à l’âme si blanche et si pure rencontrée en Afghanistan, et qui le hanterait désormais jusqu’à la fin de ses jours.

« Yeoboseyo, Jiwon. »

« Woo… Woojin… J’ai besoin… Aide-moi… »

« Où ? Où tu es ?! »

Nostra
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