SSN Chapitre 114
SSN Chapitre 116

Bonjour ! Content de vous retrouver pour un nouveau chapitre. La dernière fois, on se disait dans les commentaires que Woojin n’allait rien faire de grave, puisqu’il l’avait promis. Oui, alors euh en fait, vous savez ce qu’on dit des promesses ? Lisez pour vous faire votre avis ! Au passage, j’avais mal énuméré le nombre de chapitres de l’arc, c’est désormais corrigé. 😉

 

 

Chapitre 115 : Négociations 4/4

 

Le président d’Alandal et celui de la Corée du Sud allaient enfin se rencontrer. C’est Kim Byungmahn qui tendit la main le premier.

« Je suis ravi d’enfin vous rencontrer. Je suis le Président Kim Byungmahn. »

« Euh… L’acteur ? »

« Ha ha ! Non, nous ne partageons que le nom. »

Loin de s’en offenser, les deux se sourirent.

« J’ai tendance à voir tous les hommes politiques comme ombrageux, mais vous avez l’air d’être quelqu’un de bien. »

« Oh, vous verrez en faisant davantage ma connaissance que j’ai moi aussi mes parts sombres. »

Woojin secoua la tête. Ce n’était pas un compliment : son âme n’était pas aussi pure que celle de Jiwon mais elle avait malgré tout une teinte claire, ce qui le convainquit qu’il devait avoir un tempérament similaire à celui d’Haesol. Il se fichait bien de savoir s’il avait été impliqué dans des scandales, seul l’importait sa détermination à servir son pays.

« Le moment est mal choisi pour vous expier vos fautes. On s’assoit ? »

« Héhé, vous êtes aussi direct qu’on me l’a raconté. »

Les deux s’installèrent sur le canapé. L’attitude peu respectueuse de Woojin agaça au plus haut point le secrétaire particulier du Président.

« Et qu’avez-vous entendu, au juste ? »

« Comment ? »

« Vous avez enquêté sur moi. »

« Héhé… »

Aussi longue eut été sa carrière en politique, Kim Byungmahn n’avait encore jamais rencontré si féroce tempérament. Ce n’était pas l’un de ces culs pincés arrogants, chacune de ses paroles avait un poids bien réel.

« Eh bien… De quel Kang Woojin parlons-nous ? » lui demanda-t-il, un léger sourire au lèvres.

« Réponse intéressante. Vous êtes au courant pour Alphène ? »

« Oui. Cependant, je vais être honnête avec vous, je n’en sais pas plus que l’opinion publique. »

Le gouvernement avait pourtant fait tout son possible pour obtenir des informations sur lui, sans jamais réellement y parvenir. Il restait une perpétuelle énigme.

« Mais encore ? »

« Vous étiez encore lycéen au moment de votre disparition, il y a de cela cinq ans. C’est après, pour vous, vingt ans écoulées sur Alphène que vous avez réussi à revenir. C’est à ce séjour qu’on doit votre puissance, ai-je aussi cru comprendre. »

« Quoi d’autre ? »

« Il n’y a pas grand chose d’autre à dire… »

Woojin haussa des épaules, un peu déçu. Il était temps d’en venir au fait.

« D’après-vous, pourquoi suis-je venu vous voir ? »

« Pour renégocier le contrat de défense territorial, je subodore ? »

« Non. Je suis ici pour me venger, et vous faire une offre. »

Il sortit le dossier remis par Melody.

 


 

Ils étaient à seulement deux pâtés de maisons de l’Assemblée Nationale lorsque Woo Soonghoon, en proie à l’agitation, ne put se tarir d’une nouvelle question.

« Je suis désolé, président, mais vous allez vraiment le faire, finalement ? »

« Je t’avais dit d’arrêter de me questionner… »

« Oui, mais nous y sommes. Vous allez vous occuper des cibles ? »

« Ha. Tu voudrais que je leur pardonne, après qu’ils aient tenté de me tuer ? »

« Vous aviez promis… »

« J’ai promis de ne pas verser de sang au sein de l’Assemblée Nationale, oui. Je n’ai pas l’intention de trahir cette promesse. »

Soonghoon passa par un certain nombre d’expressions faciales exprimant tantôt le dégoût, tantôt la terreur. Les implications d’une telle réponse ne pouvaient en aucun cas être de bon augure.

« Oh, Soonghoon. »

« Oui, président… »

« N’aie pas peur. Je m’occupe de tout. »

Loin de le rassurer, cette tentative l’effraya encore plus. Le bâtiment abritant les hommes politiques avaient reçu de gros dégâts lors des Invasions et même si les réparations allaient rapidement, c’est près de 20% de l’armée qui dut venir en renfort pour assurer leur sécurité.

Leur voiture passa un point de contrôle et se gara peu après comme il avait été indiqué à Soonghoon. Un homme en costume vint les accueillir.

« Bonjour, Lee Kangjin. »

« Kang Woojin. »

« On m’a demandé de venir vous rejoindre ici… Que désirez-vous ? Nous nous connaissons ? »

L’appel avait en fait émané du bureau présidentiel. Loin d’être là pour les réceptionner, c’était en fait l’un des juges les plus inflexibles de toute la Corée, connu pour avoir fait tomber quantité d’hommes politiques corrompus dans son sillage.

« Suivez-moi, lui dit Woojin en se dirigeant vers le congrès, j’ai voyez-vous besoin de quelques conseils. »

« À quel sujet ? »

« Lisez ça. » répondit Woojin en lui remettant la pile de documents.

Tant bien que mal, celui-ci parcourut rapidement le contenu de ceux-ci en avançant jusqu’à s’arrêter, saisi par la circonspection.

« Pourris… C’est de la trahison, à ce niveau. » lâcha-t-il tout à coup.

Il connaissait bien ces noms, ce non en raison des mandats qu’ils occupaient, mais bien car ils étaient sur sa propre liste. Il les suspectait d’être trempés dans différentes histoires de malversations, mais certainement pas dans quelque chose d’aussi grave qu’une trahison. Ils avaient, non contents de mettre la population de Séoul en danger, eu un rôle à jouer dans l’attaque survenue aux États-Unis.

« Bien, je commence à mieux comprendre. Qu’attendez-vous de moi, exactement ? »

« Les cinq principaux concernés vont être jugés ici même, séance tenante. J’ai déjà choisi leur sentence. En revanche, j’ai besoin de votre avis sur les autres. C’est à vous de décider qui doit vivre ou mourir. »

La stupeur saisit alors le juge, tout comme elle avait saisi Woo Soonghoon. Ils furent toutefois contraints de suivre Woojin qui arrivait déjà au niveau de l’Assemblée Nationale. Attendu, la sécurité lui ouvrit immédiatement les portes.

Il avait d’ailleurs été tellement attendu que le visage des députés aussi bien que des ministres était rouge de colère. Ils travaillaient à la sécurité du pays, et lui arrivait en touriste… Le président de l’Assemblée Nationale n’eut même pas le temps de le saluer, lui et ses deux comparses, que Choi Teoh se mit déjà à hurler.

« Vous vous prenez pour qui ?! C’est une plaisanterie, pour vous ?! »

Woojin lui adressa un sourire narquois avant d’aller prendre la place du président, qui lui concéda d’un seul regard. Il n’était pas là pour échanger des mondanités, aussi appela-t-il Gaebo en lui-même afin qu’il suive ses cinq cibles principales, celles directement impliquées dans les affaires de Lee Sahngho. Choi Teoh en faisait partie.

« Vous êtes sourd, ou quoi ? Répondez ! »

Il frappa du poing sur son pupitre. Jamais personne n’aurait osé l’ignorer, mais ses paroles semblaient ne pas avoir le moindre effet. Kang Woojin se contentait de tourner les pages d’un dossier face à lui. Certaines étaient marquées d’un symbole au feutre, sans aucun doute réalisés par le juge Lee Kangjin. Il comparait les photos et les visages.

L’essentiel d’entre eux lui semblait profondément vil, mais il ne pouvait se permettre de tuer tout le monde sur un simple facteur moral. Il devrait, pour l’heure en tous cas, se contenter de ceux impliqués dans la tentative d’assassinat à son encontre. Il n’était de surcroît pas ici pour faire le nettoyage, seulement pour se venger, aussi n’était-ce que pour rendre un service à la Corée qu’il avait réclamé l’aide de ce fameux juge. C’est à lui que revenait cet honneur.

Ils sont beaucoup…

Plus de la moitié d’entre eux était concernée. Après un moment, Woojin finit par se lever.

« C’est terminé, on peut sortir. »

« Avez-vous déjà terminé ? » s’étonna Lee Kangjin.

Woojin hocha de la tête en se dirigeant vers la sortie. L’Assemblée Nationale s’agita à nouveau, aussi quelques assistants vinrent-ils rapidement à son niveau, l’implorant de bien vouloir reprendre sa place.

« Pourquoi ferais-je une chose pareille ? »

« Eh bien, pour négocier, non ? »

« Ah, je vois, encore cette histoire de défense nationale. »

Choi Teoh était pour de bon furieux. C’était pour lui désormais une affaire personnelle. Woojin avait violé quantité de lois, le faire condamner serait rapidement fait. Lequel, d’ailleurs, réalisa qu’il devait malgré tout adresser un mot à son audience avant de sortir.

« Nous n’avons rien à négocier, c’est déjà tout vu. J’ai en revanche une information à vous fournir : tous ceux mouillés de près ou de loin dans la tentative d’assassinat qui me visait ou qui ont, à un moment ou un autre, tenté de profiter des donjons au péril de la sécurité nationale, ceux-là vont avoir intérêt à finement négocier. »

« Qu’est-ce qu’il raconte ? » s’étonna un député.

« Petit impudent ! » cria un autre.

La rumeur gagnait du terrain. Il tenta de les ignorer pour continuer son annonce : « Les médias ont déjà reçu le détail de vos crimes. »

« Conneries ! »

« Foutez aux arrêts ce voyou ! »

Woojin s’aperçut alors que plus personne ne l’écoutait ni même ne l’entendait. Il était temps de les faire taire. Il fit un geste de la main, plus par habitude que par réelle nécessité, et un énorme nuage de fumée noire apparut soudain. 53 Chevaliers Noirs s’y matérialisèrent.

« Vous n’avez donc aucun respect pour notre République ?! » cria à nouveau Choi Teoh.

« Monsieur Kang, c’est une violation de l’article 1, paragraphe 16, de la loi des Éveillés. Vous devriez faire sortir les monstres. » lui dit discrètement le juge.

« Bblblbblblbblmfpf ! »

Choi Teoh ne parvint plus à s’exprimer. Quelque chose pesait sur lui, une étrange force qui allait jusqu’à l’empêcher de parler.

Héhéhé… La compétence Domination Corporelle m’avait manqué. Ça te plaît, Maître ?

Woojin se saisit d’un micro proche de sa position.

« Ah, on s’entend enfin parler. Je vous disais donc, j’ai prévenu les médias des compromissions de certains d’entre vous afin que le peuple puisse comprendre pourquoi vous devez mourir. Je vous attends dehors. »

Il sortit comme il était entré, toutefois accompagné de ses Chevaliers Noirs qui s’assurèrent que personne ne tente de l’arrêter. Au sein de l’Assemblée, l’ambiance était particulièrement explosive.

« Et on voudrait qu’un type pareil se charge de la sécurité nationale ? Moi vivant, jamais ! »

« C’était quoi, ces documents ? Sûrement du faux. Il faut porter plainte. »

Désireux d’être entendus, tous les membres de l’Assemblée Nationale se mirent bientôt à se hurler dessus. Pendant ce temps, Woojin revint au niveau de son véhicule en compagnie du juge et de Soonghoon.

« Vous vous êtes parfaitement contrôlé, président. Bravo. »

C’était pour lui un miracle qu’il n’ait pas décidé de tuer tout le monde simplement parce qu’on avait osé lui couper la parole. Toutefois, pour Lee Kangjin, c’était surtout la déception qui l’emplissait. L’idée avait fini par faire son chemin chez lui aussi… Le dernier député à être tombé entre les mains de la justice grâce à lui remontait à déjà quatre ans, or Kang Woojin représentait-il une formidable opportunité de changer pour de bon les choses.

Quel dommage… Je pensais que…

« Bien, on va pouvoir commencer. Décapitez ceux que je vous ai désignés. »

« Votre ordre vaut plus que notre vie ! »

Lee Kangjin ne put se retenir d’un sourire.

« Je croyais que vous n’alliez pas verser de sang à l’Assemblée ?! » se surprit quant à lui Soonghoon.

« Ben ouais, c’est pour ça qu’on est dehors. »

« De… Que… Wa… »

Soonghoon resta la bouche ouverte sans qu’aucune pensée ne lui traverse l’esprit pendant un bon moment. Ce n’était pas du tout à ça qu’il avait pensé…

« Ghazi, reste là. »

« Maître. »

« Gaebo ? »

« Héhé, un nouveau jeu… »

Gaebo comprit immédiatement le désir de Woojin et vint rejoindre la noire silhouette de l’Assassin arabe. Leurs compétences se combinèrent.

« Vous savez ce que vous avez à faire ? » leur demanda-t-il.

« Oui. Nous suivrons votre ordre. »

Le corps de Ghazi Al Sid se dématérialisa, ne faisant plus qu’un avec les ombres. Personne ne les verrait venir tandis qu’ils s’occuperaient des entrepreneurs corrompus…

Lee Kangjin réalisa que Woojin allait vraiment mettre ses menaces à exécution. Il s’efforça d’ailleurs de se faire à l’idée sans le juger. Il n’avait rien d’un criminel. C’était un héros qui rendait un service à la nation.

« Ils prennent un moment pour sortir… » observa Woojin ennuyé, tout formant une boule de feu dans le creux de sa main.

Woo Soonghoon en revint enfin à lui-même : « Chef, qu’allez-vous faire ?! »

« Ne t’en fais pas, je t’ai dit. Le Président répondra de tout. »

Quelle sorte d’arrangement avait-il bien pu passer avec lui pour qu’il accepte d’endosser la mort de personnalités politiques ? Quelle que fut la réponse à cette interrogation, elle était bien moins importante que la première source d’inquiétude de ses deux accompagnateurs : la boule de feu venait d’atteindre le toit de l’Assemblée.

Nostra
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