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Wow. Bonjour. Par où commencer… Je crois qu’un nouveau merci serait de mise. Tout d’abord, merci à toi Damien pour ton immense soutien, je t’ai répondu par mail mais je le refais ici. Ensuite, merci à vous chers lecteurs. C’est con, mais quand je passe entre une et trois heures à traduire un chapitre, chaque commentaire, chaque visiteur en plus c’est un nouveau sourire de déclenché. C’est un bonheur que de vous faire plaisir. Du coup ce serait dommage de s’arrêter là, hein ? Alors voilà ce que je vous propose : on se retrouve tout à l’heure pour 3 chapitres bonus ! Si j’ai le temps, j’en ferai plus, mais je préfère prévenir que guérir. 😀 Merci, putain, merci !

 

 

Chapitre 116 : La position d’Alandal 1/2

 

L’alarme incendie ne tarda pas à résonner accompagnée de jets d’eaux qui arrosaient abondamment les politiciens.

« Qu’est-ce que vous foutez, poussez-vous ! Restez pas là comme des cons ! »

La seule chose à même d’égaler le caractère vénal de Choi Teoh était de toute évidence son désir de survivre. Il repoussa violemment les gens, n’hésitant pas à les faire tomber pour enfin atteindre la sortie.

Ouf, je suis en vie…

L’air frais vint lui glacer encore un peu plus les entrailles, trempé qu’il était de ce système anti-incendie auquel il ne faisait d’ailleurs absolument pas confiance, qu’il eut s’agit d’un banal incident ou d’un véritable incendie, rien ne valait son propre instinct. Libre, il n’en était pas moins furieux en réalisant que la facture chez le teinturier risquait d’être salée. Il n’aurait, après tout, qu’à en racheter un.

« Bon, alors, c’est quoi ce merdier ?! » cria-t-il comme pour se défouler en voyant d’autres de ses collègues évacuer.

Les mandataires lui jetèrent un coup d’œil avant de se regarder les uns les autres, puis vers lui à nouveau. Choi Teoh se rendit alors compte que ce n’était pas lui qu’ils regardaient, mais bien derrière. Il se retourna, un peu confus.

Ce qu’il vit le fit aussitôt reculer vers les portes de l’Assemblée Nationale. Le sol était en effet jonché de corps sanguinolents et pour l’essentiel déjà morts. Parmi eux se trouvait son vieil ami Park Sogok. S’efforçant de conserver son calme, Choi Teoh évalua rapidement la situation.

Les Chevaliers Noirs avaient encerclé la position, aussi la fuite ne semblait-elle pas une solution viable, surtout qu’ils n’étaient pas seuls…

Hmpf, les images d’Afghanistan étaient donc réelles…

La fameuse armée des morts se tenait face à ses yeux. Au nombre de 10 000 unités, les Squelettes qu’il avait découverts par les informations pouvaient bel et bien être invoqués n’importe quand et n’importe où. L’alarme incendie avait fait sortir les lapins de leurs terriers, mais ils étaient désormais transis de peur.

« C’est un fou… Il s’imagine peut-être qu’il va pouvoir survivre à la réponse du gouvernement ? » lança un homme à côté de lui.

On ne pouvait décemment se représenter une autre issue pour lui que celle d’ascension au rang d’ennemi public n°1. Son acte n’avait rien à voir avec ses actions au Moyen-Orient déjà discutables, il s’agissait ici du plus terrible crime. Quoiqu’à bien y réfléchir, il ne semblait pas tuer indistinctement…

« Je… Je rêve ou les Squelettes n’attaquent que certaines personnes ? Vous pensez qu’il peut leur désigner des cibles ? »

« Difficile à dire, député Mink… »

Les deux hommes se turent en voyant l’un des Chevaliers Noirs s’avancer spécifiquement vers eux.

« Vous voilà. » fit-il.

« Que… Que… » balbutia Choi Teoh, parfaitement terrorisé par cette armure noire comme la mort.

Les gens s’était regroupés en une masse compacte qui l’empêchèrent de faire le moindre pas tandis qu’il tentait de reculer.

« Laissez-moi ! Je suis Choi Teoh ! »

Sans rien lui répondre, son opposant le souleva par un bras avant de le jeter un peu plus loin, vers les Soldats Squelettes qu’il dirigeait.

« Amenez-le au Roi. » leur ordonna-t-il.

« Laissez-moi ! Laissez-moi, monstres ! » hurla-t-il comme un hystérique.

Sa lutte pathétique n’eut pas le moindre effet sur les étranges êtres faits d’os qui le soulevaient en émettant des bruits étranges. Il finit par être déposé devant Woojin, et l’un des Squelettes lui tira la tête en arrière afin de bien lui exposer.

« C’est le trente-deuxième ? »

« Laissez-moi ! »

Choi Teoh luttait non seulement contre ses assaillants, mais aussi contre lui-même. Il avait déjà vu son futur dès que la horde des morts s’était présentée face à lui, mais il ne pouvait accepter son deuil. Woojin, quant à lui, finit par le reconnaître.

« C’est Choi Teoh, c’est bon. Tu peux t’en occuper. »

« Comme il vous siéra, Maître. »

Un Chevalier Noir s’approcha de Choi Teoh, lance à la main.

« Non ! Pourquoi faites-vous tout ça ?! » tenta-t-il à nouveau.

« T’auras qu’à regarder les infos. » répondit froidement Woojin.

« Vous allez me tuer, non ? Comment pourrais-je le faire ? »

« Ah, merde, en effet. Quel dommage… »

« Vous vous prenez pour un Dieu, à décider qui doit vivre ou mourir ? Accordez-moi au moins vos raisons, si je dois mourir ! »

Woojin eut un sourire.

« Par où commencer… Peut-être tes liens avec Lee Sahngoh et ton implication dans la tentative d’assassinat qui m’a visé ? Ou alors, l’utilisation et la provocation d’Invasions pour gagner en parts de marché à chaque nouvelle construction commandée par la ville ? »

Choi Teoh écarquilla les yeux de surprise qu’il en sache autant. Ce n’était cependant pas la réponse qu’il attendait, seule lui importait en cet instant sa survie.

« Je n’ai rien à voir avec ça ! Vous ne pouvez pas tuer un innocent, c’est pour ça que nos lois existent ! »

« La loi, c’est moi. »

« Espèce de malade ! Nous ne sommes pas au Moyen-Orient là, mais en Corée du Sud ! La République de Corée ! Vous savez ce que ça signifie, au moins ? Vous espérez survivre au massacre que vous venez de commettre ?! »

Woojin haussa des épaules, un peu las de ses tentatives désespérées.

« Tu ferais mieux de t’inquiéter pour ton propre cul. »

« Espèce de pauvre connard ! »

Les deux ne semblaient pas vouloir entendre raison. Pour Choi Teoh, c’était une situation parfaitement invraisemblable. C’était donc lui, l’Éveillé qui sauverait la Corée, et même peut-être la Terre tout entière ? Lui, le modèle de millions de gens ? Non, ce n’était pour lui qu’un vulgaire terroriste. Invoquer des monstres contre de hauts membres des sphères politiques n’était rien d’autre qu’un acte de guerre envers la République.

« Veuillez respecter mon Roi. »

« Espèce… de… »

Choi Teoh n’eut pas la force de terminer son ultime invective, le cœur poignardé par la pointe de la lance du Chevalier Noir. Il eut un léger réflex de tremblement tandis que Woojin déchira la feuille à son sujet.

Lee Kangjin attendait en silence, là où Woo Soonghoon avait déjà vomi à deux reprises tant le choc lui avait été brutal. Ses pensées défilaient à grande vitesse.

Heureusement que je lui avais malgré tout vendu un téléphone viable… J’aurais pu y perdre la vie…

À la vérité, le juge n’était pas non plus tranquille. Certes, il détestait les hommes politiques comme personne, estimant qu’aucun d’entre eux n’était véritablement vierge de tout crime. Il y avait pour lui quelque chose de fondamentalement corrupteur dans les jeux de pouvoir. Malgré tout, de là à désirer les voir ainsi mourir… Il était supposé faire appliquer la loi, même s’il ne s’agissait que de les envoyer au frais pendant quelques mois. Les méthodes de Woojin le perturbaient.

C’est une espèce de révolutionnaire…

Dès lors, quel pouvait bien être son but ? Nettoyer la Corée de fond en comble ? N’ignorait-il pas ce faisant qu’il risquait d’être retenu dans l’histoire comme le plus affreux meurtrier que la Corée n’ait jamais abrité ? Après un moment, le calme revint. Était-ce donc ça, sa revanche ? Ou était-ce au contraire un avertissement ? Lee Kangjin était perdu.

Woojin invita les deux à le rejoindre et se mit à marcher d’un pas tranquille. L’air hagard, Soonghoon était terriblement nerveux. Des journalistes venaient déjà d’arriver, aussi craignait-il pour sa liberté.

« Vous êtes sûr que tout va bien aller, président ? » demanda-t-il, la voix chevrotante.

« Certain. Va demander à un des journalistes de nous rejoindre. »

« Bien… »

Soonghoon s’avança vers les journalistes et réalisa tout à coup que de très nombreux soldats le visaient. Ses jambes se mirent elles aussi à trembler.

« N’approchez pas ou nous ferons feu ! » cria l’un des soldats.

« Kang… Woojin… Il… Le président de la guilde Alandal a une annonce à faire ! » parvint-il à dire en puisant dans ses dernières ressources de courage.

Le chef de l’unité mit légèrement la tête de côté en le regardant d’un air parfaitement hébété. Kang Woojin et sa clique ne lui apparaissent pas seulement comme violents, mais aussi bien étranges. Après une telle démonstration de force, ils demandaient un journaliste…

« Moi ! Moi j’irai ! » lança un jeune reporter en s’avançant.

La perspective d’un tel scoop, en début de carrière, était pour lui promesse de succès futurs. Ses collègues, caméra au poing, le suivirent jusqu’à Woojin.

« Vous filmez en direct, là ? » demanda Woojin.

« Bien évidemment ! »

Woojin se tourna vers la caméra et commença à s’exprimer.

 


 

Dans le bureau présidentiel, Kim Byungmahn n’avait pas quitté son poste de télévision un seul instant des yeux dans l’expectative de la terrible nouvelle qui lui avait fait annuler sa visite à l’Assemblée.

Un avertissement, et une proposition…

Les paroles de Woojin se rejouaient en permanence dans sa mémoire. Il finit par demander son avis au secrétaire particulier.

« Ce que j’en pense ? C’est un acte de haute trahison ! »

« Non, répondit le Président en secouant la tête, pas ça. Je parle de son offre. »

« Hmpf. Ce n’est pas de mon ressort. »

« Je vois… »

Ce que proposait Kang Woojin avait déjà un parallèle qui avait profondément meurtri la Corée. Si un nouvel État venait à se créer, qui pouvait prédire de quoi seraient faits les lendemains ?

« Président ! » cria tout à coup un assistant entré en trombe dans le bureau.

« Eh bien ? »

« Un appel du ministère de la Défense. »

« Passez-moi ça. »

Il avait pourtant fait passer l’ordre de ne surtout pas intervenir, aussi est-ce les sourcils froncés qu’il répondit.

« Président, l’heure est grave. L’Éveillé Kang Woojin vient d’annoncer que si nous ne quittions pas les lieux dans les cinq minutes, il nous tuerait tous. Je vous en prie, autorisez-nous à faire feu ! » expliqua un homme agité à l’autre bout du fil.

Kim Byungmahn observa un long silence. Espéraient-ils donc vraiment pouvoir s’opposer à lui avec de bêtes fusils d’assaut ? Même les terroristes au Moyen-Orient avaient subi leur ultime défaite face à lui… Sans compter qu’au delà de la puissance militaire, peut-être que le projet de Kang Woojin n’était pas si fou que ça.

Qu’est-ce qui est le mieux pour la Corée… ?

« Dégagez la zone. » se décida-t-il tout à coup.

« Non, nous ne pouvons pas faire ça. On ne peut pas laisser un acte de haute trahison impuni. »

« Combien y’a-t-il eu de victimes ? »

« 57 au dernier bilan. »

Kim Byungmahn prit une inspiration. Kang Woojin avait tenu parole…

« Dégagez la zone, c’est un ordre du Président. Laissez-les partir. »

« Je… Bien. Je transmettrai. »

Kim Byungmahn raccrocha et, se tournant vers son secrétaire particulier, lui annonça : « Faites préparer une conférence de presse. »

« Bien, Président. »

Il fit cette fois un très long soupir…

 


 

Les quelques employés admis au sein du bureau présidentiel de la guilde Alandal regardaient le vice-président Jung Minchan qui semblait être tout à fait abattu. Il avait une telle migraine qu’aucun traitement n’aurait pu lui venir en aide et était dévasté à l’idée d’avoir perdu jusqu’à son pays.

« Laisse tomber, Minchan. Ce n’est pas la première fois qu’il nous met dans les ennuis… » tenta de le rassurer Kim Haemin.

« Ha. Ha ha. Des ennuis ? C’est beaucoup plus grave que ça, Haemin… »

Kim Haemin baissa la tête à son tour. Il disait vrai…

« Oh ! Hyung-nim est à nouveau au top des recherches sur internet ! » s’exclama Sunggoo avant d’exploser de rire.

Loin de remonter le moral des deux amis, la réaction de l’Éveillé les rendit plus perplexes encore. Tous les Éveillés de cette guilde étaient-ils tous bons à être enfermés ? On parlait dans les journaux de trahison, de rébellion ou encore de terrorisme, et lui s’en amusait ?

D’autant plus que c’était à lui, Jung Minchan, que revenait la tâche toujours plus complexe de réparer les pots cassés. Rien ne garantissait cependant qu’il y parvienne cette fois… C’était beaucoup trop gros. La position de vice-président n’était pas aussi enviable qu’il l’avait de prime abord imaginée. Jamais ne s’était-il senti si stressé.

« Minchan, tu devrais essayer de reprendre un cachet et aller t’allonger un peu. » insista une nouvelle fois Haemin.

« Ah… Je suppose que tu as raison. Merci. »

Il se leva pour aller se servir un verre d’eau quand Sunggoo alluma la télévision.

[Et suite à cet événement dramatique, le Président vient de lancer une conférence de presse au sein de laquelle il a déjà annoncé l’indépendance d’Alandal. Kang Woojin en est le souverain… »

Minchan lâcha tout à coup son verre qui vint s’exploser à terre. La main encore appuyée sur le bouton de la fontaine, tous les regards se tournèrent vers lui.

« Il… Il essaie… De devenir Roi ? » maugréa-t-il.

Comme si le destin avait souhaité lui répondre, l’image de la journaliste disparut, laissant apparaître la silhouette de la Sainte Vierge. Celle-ci s’exprima de façon brève mais limpide.

[Kang Woojin est Roi d’Alandal.]

Pour elle, rien n’avait changé. Quantité de royaumes étaient tombés de sa main sur Alphène, aussi la Corée avait-elle suivi la voie de la raison en accédant à sa demande. Le sacrifice de 57 personnes venait de sauver la Corée.

Nostra
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14 thoughts on “SSN Chapitre 116

  1. Un grand merci pour ce chapitre et toujours un bonheur de lire tes traductions ! Et courage pour la suite je sais que c’est long x)

  2. Merci pour le chapitre et pour ton mot Nostra ! Roi d’Alendal… Vu tout ce qu’il vient de faire je me demande vraiment s’il va réussir à créer un royaume plus hum… « gentil » que celui qu’il avait avant ^^

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