SSN Chapitre 134
SSN Chapitre 136

Bip bip ! Deuxième jour de l’année 2018, deuxième chapitre en ce qui me concerne, et je suis toujours malade… Et Séoul est toujours dans la merde. Au boulot, Woojin ! Bonne lecture.

 

 

Chapitre 135 : Mivich 2/2

 

« Alors ? Qu’est-ce que je peux bien faire ici, d’après toi ? »

« T’es con ou quoi ? Comment veux-tu que je le sache ? »

Le regard de Mivich se fit, quelques instants durant, fuyant.

« Ha ha. Tu n’as pas changé, Immortel. »

« Je suppose que tu es là pour la même raison que la vierge, hein ? »

« Melody ? Elle est toujours en vie ? Le destin est décidément un drôle d’oiseau… »

« Cesse de tourner autour du pot. Dis-moi ce que tu veux. »

« Ha ha, tu as changé, finalement. »

« Il a du mal à se décider l’abruti ? Je me fous de ton point de vue. »

« Tu es devenu impatient… »

Le visage de Woojin, dont les traits étaient jusqu’à présents tendus, se détendit tout à coup. De toute évidence, son interlocuteur était davantage d’humeur à plaisanter qu’à lui donner de réelles informations. Il devait coopérer.

« Soit. »

« Huh. Tu es d’accord avec moi ? C’est surprenant de la part de l’Immortel. Si les esprits nous entendaient… »

« La sainte vierge m’aide. »

« Ah ! Elle nous a donc trahis… »

« Le seul traître ici, c’est toi, Mivich. »

« Tu es bien mal placé pour me faire une telle critique. »

N’était-ce pas, après tout, lui qui avait refusé de s’allier aux forces d’Alphène ? Pire, il les avait combattus à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’enfin soit signé un pacte de non-agression. Le monarque d’Alandal n’était pas vraiment un enfant de cœur.

« De tous les héros d’Alphène, tu étais le plus perfide. »

« Non, Immortel, tu te trompes. J’étais le plus rationnel. »

« Tu trouves rationnel de t’allier à Trahnet ? »

« Ha ha ! »

« Tu te mets à rire quand la situation ne s’y prête absolument pas, je suppose que ça t’embarrasse encore. »

« Hahaha. Tu n’y es pas du tout. »

Son expression se fit soudain plus sérieuse.

« Immortel, tu te méprends. Le fait est que nous n’aurions pas dû nous opposer à Trahnet. »

Woojin observa un silence. Il devait en savoir plus que lui…

« C’est le nouvel ordre, tu comprends ? Même les dieux ne peuvent s’y opposer ! »

« Ah, ça te reprend… »

« Je ne suis pas un traître, je suis réaliste. Qu’en est-il réellement de toi ? »

« Moi… »

« Moi, j’ai combattu toute ma vie pour le bien d’Alphène. J’ai fini par être vaincu. Toi, en revanche, tu t’es soumis à Trahnet sans même combattre ! »

« Hein ? Quand est-ce que j’ai fait ça ? » s’étonna Woojin.

« Le simple fait que tu te tiennes devant moi en est la preuve irréfutable. Tu n’as même pas protégé la Terre, seigneur dimensionnel. »

Ils étaient en effet le fer de lance de Trahnet…

« Dis ce que tu as à me dire, Mivich. »

« Tu es un trouillard. Tu as quitté ton monde avant même de chercher à le défendre. »

À ses yeux, devenir seigneur dimensionnel revenait à privilégier sa vie avant celle de son espèce. C’était un comportement de politicard, tout au mieux, ce qui n’était pas du tout du goût de Mivich.

« Mais je ne saurais trop te condamner, Immortel. C’était le choix le plus raisonnable : tu t’es adapté à la situation. »

« Tu es le Roi, Mivich. »

« Huh ? »

« Le Roi des cons. De quoi est-ce que tu parles ? »

« Tu rejettes encore la réalité, hein ? Tu ne pourras pas défier les lois qui régissent notre univers. »

« Quels lois ? »

« La Terre va être écrasée sous la puissance de Trahnet. »

« Merci Einstein. Pourquoi devrais-je l’arrêter ? »

« Comment ? » s’étonna Mivich.

« Pourquoi devrais-je l’en empêcher ? »

« La Terre est bien ta planète natale, non ? Tous les seigneurs dimensionnels ressentent un attachement particulier pour leur monde… »

« Conneries. »

Il sortit tout à coup son arme sous la forme d’une épée bâtarde, qu’il appréciait tout particulièrement utiliser ces derniers temps.

« S’ils veulent envahir la Terre, qu’ils le fassent. Je n’aurai plus qu’à les tuer. »

« Ah… Mais ça ne changera rien, tu le sais ? »

« La loi de Trahnet ? »

« Elle est toute puissante. Tu ne pourras pas t’y… »

« Je la briserai, tu verras. »

« Hmpf. Tu t’exposes au plus grand danger. »

« Oh, ta gueule. »

Dressant sa lame droit devant lui, Woojin fit un pas en avant.

« Si tu crains pour ta vie, je ne comprends même pas pourquoi tu as rejoint le combat. »

Mivich vit alors l’Immortel effectuer un saut pour redescendre sur lui, son épée dirigée en bas. Il sortit lui-même son épée, habilement cachée sous ses robes, pour bloquer le coup qui allait le pourfendre. La dernière parole de son assaillant l’avait un peu secoué. Pourquoi avait-il décidé de se battre ? Toutefois, il fut forcé de revenir rapidement à lui-même face aux nouvelles attaques.

« Hmm. Peut-être que tu n’es pas un trouillard, après tout. Je me suis peut-être trompé moi-même… »

« Sans déconner… »

« Ha ha. Tu te sers bien de ton épée, tu as appris ça quand ? »

« Il y a peu. »

« Battons-nous, alors ! »

Mivich prit un peu de distance et se sépara de sa toge. Une puissance nouvelle vint alors le draper. Le grand épéiste d’Alphène ne devait pas son titre qu’à la légende : il était en effet de rang double S, là où Woojin devait pour l’heure se contenter d’un rang double A. Il ne pouvait espérer le défaire seul.

« Tu m’excuseras de rééquilibrer un peu… »

Un nuage de fumée noire se forma soudain, laissant apparaître une trentaine de chevaliers noirs.

« Huh. Ce n’est pas très équilibré… » déplora Mivich.

« Pauvre con… »

« Bon. Je suppose que tu n’entendras pas raison. »

Mivich, essayant de calmer le sentiment de crainte qui l’envahissait, esquissa un sourire. Le Roi d’Alandal restait bien, après tout, un nécromancien… Tout ce qu’il avait à faire, c’était tuer un à un ses familiers jusqu’à l’atteindre. En l’absence de la liche, il avait bon espoir d’y parvenir, d’autant plus qu’il était sur son propre terrain. Il prit une grande inspiration.

Après quoi, Woojin vit une prodigieuse quantité d’énergie s’accumuler tout autour de lui.

Merde… Ça risque de prendre un moment.

Woojin était loin d’avoir récupéré toutes ses capacités, aussi la puissance de Mivich risquait-elle de lui causer quelques troubles. Sans doute les maîtres des 72 marches en avaient-ils autant… Il fronça soudain les sourcils.

« Je peux te poser une question ? »

« Hmm. Je t’écoute. »

Mivich aurait en temps normal refusé ce privilège à quiconque oserait s’opposer à lui. Cependant, il ne pouvait s’empêcher de traiter l’Immortel avec une certaine sympathie.

« Comment se fait-il que ton rang dimensionnel soit si faible ? »

« Héhé. »

Son rang, comme en avait témoigné son interface, n’était que de 4231, soit plus faible encore que celui de Woojin.

« Je me fiche de mon classement dimensionnel, c’est tout ce que je peux te dire. »

« C’est que tu es mauvais en bataille dimensionnelle ? Tu sais, tu peux aussi faire des duels. J’imagine que tu dois pouvoir combattre les 72 lieutenants de Trahnet. »

« Tu ne comprends pas, Immortel. »

« Huh ? »

« Ce n’est pas quelque chose que l’on peut changer. Les duels te feront tout perdre, ils ne permettent pas de progresser. Les 72 ne peuvent de surcroît pas être combattus par ce moyen. »

Ce n’était donc pas la crainte qui l’en avait éloigné…

« Si ton but est de posséder un trône, tu devras te focaliser sur les seules batailles dimensionnelles. Un véritable administrateur n’a pas besoin de puissance, il a besoin de capacités de supervision. » reprit Mivich.

« Un administrateur, tu dis… »

« Bien, reprenons notre combat. »

La lame de Mivich se teinta alors de lumière tandis que celles des chevaliers noirs se chargèrent d’une énergie noire. Tandis que les coups commencèrent à s’échanger, Woojin déversa quantité de sorts contre son opposant, bien trop puissant pour être vaincu par un simple guerrier. D’autant plus qu’avec la puissance de son domaine à sa disposition, Mivich était plus puissant encore qu’il ne l’avait jamais été sur Alphène.

Peut-être aurait-il finalement à invoquer tous ses chevaliers noirs, qui sans répit combattaient à travers la prairie.

 


 

« Eh merde ! » lâcha Woo Soonghoon, à proximité du donjon de la quatrième sortie de la station Mokdong.

Les dernières informations ne laissaient présager aucune évolution positive. Les communications mobiles avaient été rompues, tout comme internet. Seule la radio de son véhicule lui permettait encore de se renseigner.

C’est ainsi qu’il apprit que non seulement Séoul, mais aussi Daegoo, Gwangju et Busan étaient en proie au chaos. Plus encore que la Corée, le Japon, la Chine, les États-Unis d’Amérique, l’Inde et même la France subissaient des invasions.

[Selon notre reporter dépêché pour Radio KX, une entité puissante insensible aux armes à feu conventionnelles contrôle les monstres et les dirige comme des soldats.]

La situation différait en tous points des invasions précédentes. Les monstres étaient déjà dangereux en temps normal, mais s’ils évoluaient en plus vers un même but, les dégâts risquaient d’être inimaginables. Ce n’était plus un accident, c’était une véritable situation de guerre.

« Chef, nous devrions partir, ça… »

« Je sais. »

Le maître d’Alandal n’avait toujours pas réapparu alors même que les monstres s’approchaient en nombre toujours plus grand de Namsan, et donc du quartier général de la guilde. Leur parfaite coordination était terrifiante, comme si une bombe s’apprêtait à exploser. Ils attendaient en divers endroits stratégiques, comme en témoignait le cyclope stationné au stade de Mokdog, rapidement rejoint par d’autres monstres.

« Bon, tu as raison, il vaut mieux évacuer avant qu’ils ne commencent à tout détruire. Donne-moi de quoi écrire ! » ordonna soudain Woo Soonghoon.

« Compris ! »

L’employé de la section de soutien sortit un carnet de la boîte à gants qu’il remit aussitôt à son chef. Soonghoon y renseigna diverses informations sur la situation actuelle, avant d’en arracher la page et de la placarder d’un morceau de scotch sur la rambarde menant au donjon.

« Bien, on peut y aller. »

« Enfin ! Où est-ce qu’on va, chef ? »

« Retournons à Alandal. »

« Bien. »

Il eut sans doute été plus sage pour lui de quitter Séoul, mais qu’aurait-on dès lors pensé du Ministre des Affaires étrangères ? Il ne pouvait évacuer qu’à la seule condition que tous le fassent.

Hong Sunggoo et Che Haesol pourront sûrement les repousser… J’espère…

Leur pouvoir était en effet colossal, au point de dépasser celui que d’aucuns voyaient comme les meilleurs éveillés mondiaux. Ils étaient, avec les troupes armées de la maison bleue, leur seul espoir.

« Dépêchez-vous président, montons dans la voiture ! »

Soonghoon jeta un dernier regard en direction de la barrière magique, mais elle ne paraissait même pas vibrer. Ils finirent par partir, et c’est seulement une demi-heure plus tard qu’elle disparut enfin. L’air hagard, Woojin fit enfin son apparition.

« Bah, où est-ce qu’ils sont passés… »

Le combat avait été éprouvant. Il avait entretenu l’espoir de se détendre au sein d’un bon bain chaud, toutefois dès sa sortie, c’est une note décrivant un climat apocalyptique qui l’accueillit. Il n’avait pas, en vérité, la moindre seconde pour se reposer. Même en se divisant en dix, rien ne garantissait qu’il parvienne d’ailleurs à repousser la menace…

Nostra
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