SSN Chapitre 137
SSN Chapitre 139

L’Éternel te frappera de consomption, de fièvre, d’inflammation, de chaleur brûlante, de dessèchement, de jaunisse et de gangrène, qui te poursuivront jusqu’à ce que tu périsses. Deutéronome, 28:22.

 

 

Chapitre 138 : Le Prince Cataclysmique 1/3

 

La vision de cette petite fille face à un monstre qui chargeait droit sur elle avait quelque chose de surréaliste. Et pourtant, Vivie était bien réelle. Dolsae sembla hésiter un peu, tentant de changer de direction en vain, avant de finir par ralentir. C’est finalement au pas qu’il vint à elle.

« Mon gros Dolsounet… Il est gentil, hein ? »

À chacun de ses pas, une flaque de sang se formait. Si terrifiant soit-il, elle ne bougeait pas d’un poil.

« T’es énervé Dolsounet ? »

« Grah… »

Comme un animal sauvage enfin libéré de sa cage, la haine pour toute créature vivante l’emplissait au point de ne plus voir clair. Seule Vivie lui réchauffait le cœur. Sa douce voix pansait sa peine.

« Je suis avec toi, Dolsounet. Calme-toi… » dit-elle en lui passant une main sur la tête.

« Gwoh… »

Le sang commença à graduellement de dissiper sous l’influence de son toucher, trempant ses chaussures. Bientôt, Dolsae revint à sa forme de feu follet et revint comme un satellite autour de sa tête. Elle afficha un large sourire.

« Haha, gentil Dolsae. Tu vois ces voitures de luxe, là-bas ? Il paraît qu’elles sont plus solides. »

« Gwiii ! »

C’est tout de joie animé qu’il fonça en direction de voitures flambant neuves afin de récupérer une forme bien plus apte à contenir son tempérament.

« Gwoh ! »

« Mon petit golem de fer, on arrache l’arbre et on va retrouver le maître ? »

« Gwooo… Gwoh ? Gwoh ! »

Le golem étincelant prit soudain des allures d’engin de chantier.

 


 

C’est sans le moindre mal qu’il trouva l’hôtel abritant la salle de réception de la réunion des anciens élèves où se trouvait, entre autres victimes, Jiwon. Il était en effet couvert de toiles d’araignées gigantesques.

« Hmpf, ça va être chiant. »

Les créatures insectoïdes, et à plus proprement parler les seigneurs dimensionnels de ce type, avaient de similaire à lui qu’ils avaient un très grand nombre de troupes à leur service. À la différence près que si Woojin les invoquait, eux les expulsait sous forme d’œufs à une très grande vitesse. C’était une course au plus rapide…

Il invoqua deux lances d’os qui tuèrent aussitôt deux araignées. Il répéta alors l’opération pour invoquer plusieurs guerriers squelettes. Si les chevaliers noirs Rélick et Ghazi Al Sid étaient nouveaux parmi ses troupes, le reste de ses familiers ne lui demandaient grâce à leur loyauté que très peu de points de contrôle. Il pouvait bien ainsi invoquer une armée de 2000 squelettes…

« Voyons voir qui va être le plus rapide ! »

Tout comme eux, Woojin sortit son épée et pénétra dans le bâtiment. S’il jouissait de par son bâton de métal de 7 formes différentes, il appréciait surtout, ces derniers temps, se servir de l’épée longue. Elle était légère et permettait de taillader sans trop d’efforts devant lui. Les toiles d’araignées n’y résistèrent pas, ni plus que les araignées elles-mêmes.

Et si tous pouvaient prendre la vie, lui pouvait aussi la recréer. Plusieurs corps d’araignées explosèrent ainsi, laissant vie à des mages squelettes.

« Cramez-moi tout ça. »

Pour l’instant, les pouvoirs de ses mages squelettes étaient sélectionnés de manière aléatoire sans l’intervention de sa volonté. Seule une puissante liche possédait un tel pouvoir, aussi était-ce avec désarroi qu’il constata que peu d’entre ceux qu’il avait invoqués utilisaient la magie de flamme. Il dut alors se résoudre à appeler son plus désagréable familier. Le temps pressait.

« Gaebo ? »

« Ha ha… J’avais presque oublié le son de ta voix. »

« Tais-toi, va trouver Jiwon plutôt. »

« Tu as oublié que je lisais dans tes pensées ? »

Gaebo se détacha de son ombre et commença à scruter le bâtiment. Il revint après quelques secondes seulement.

« Eh beh, elle est dans les ennuis… »

« Pourquoi tu dis ça ? » s’étonna Woojin.

« Elle ne va pas tarder à nourrir les araignées. Les gens servent d’incubateurs, ici. »

« Hmpf. Bon, reviens. »

« Héhé, tu as l’air ennuyé… Sa mort réveillera peut-être enfin l’Immortel ? »

« Gaebo, tu la boucles. »

« Bon bon, ça va… »

En revenant aux côtés de son hôte, celui-ci perçut tout ce qu’il avait lui-même vu. Il apprit ainsi que Jiwon se trouvait au septième étage, enfermée tout comme d’autres élèves au sein de cocons de soie arachnéenne. Attachés au plafond, ils ne pouvaient que constater le développement des jeunes araignées. La femme-araignée avait d’ailleurs déjà perçu l’énergie délicieuse émanant de l’âme de Jiwon…

Woojin transforma son arme en marteau et le dressa en position haute avant de plier les genoux.

〈Ruée.〉
〈Saut.〉

Les deux compétences s’allièrent et le propulsèrent soudainement comme un boulet de canon au travers du plafond. L’impulsion donnée fut tellement puissante que les vitres se brisèrent toutes tandis que son marteau absorba le choc de chacun des plafonds traversés. Le bâtiment tout entier se mit à trembler jusque dans ses fondations tandis qu’en une seule seconde, Woojin parvint au septième étage, à la grande surprise de Saroth.

« Ha ha ! Si on m’avait dit la Terre abritait un tel guerrier… C’est peut-être à cause de toi que les seigneurs dimensionnels ont eu peur de s’attaquer à la Terre ? Mais tu as été bien trop téméraire, humain. »

Elle commença à préparer sa magie quand elle se rendit compte que l’humain à l’entrée fracassante ne se dirigeait pas vers elle. Tout au contraire, c’était vers un cocon qu’il s’avançait.

« Petit impudent ! »

Il allait payer son insolence au prix fort. Elle étendit ses deux mandibules acérées en sa direction, s’apprêtant à le frapper. Elle fut toutefois envoyée au loin, hurlant et maudissant l’armure spirituelle.

Woojin, sans même lui prêter attention, continua à découper les toiles jusqu’à l’atteindre. Il vit alors son visage violacé d’avoir été si longtemps suspendu à l’envers, et déchira le cocon en la rattrapant. Elle s’appuya sur lui tandis qu’il la prit à la taille.

« Woojin… Oh, tu es venu… Nos amis… » lui dit-elle d’une voix faible tout en cédant aux larmes.

Plus d’une centaine de cocons comme le sien se trouvaient suspendus au plafond. D’aucuns étaient d’ailleurs explosés, ne laissant en lieu et place des corps que des os. Ceux de ses camarades de classe…

J’arrive trop tard…

Peut-être le résultat eût-il été différent en sa présence. Il aurait pu sauver tous ceux qui étaient venus dans l’espoir de le rencontrer… Son regret s’employa alors à accomplir ce que leurs esprits désiraient.

« Humain ! Comment oses-tu ?! »

« Ton nom ? » lui demanda-t-il d’une voix glaciale.

« Tu oses t’adresser à moi… »

Fort de sa rencontre avec l’Effroyable, Woojin connaissait déjà bien sa langue.

« T’es conne ou tu le fais exprès ? »

« Tu vas regretter tes… »

« Ton nom. »

« Saroth ! Je suis de l’alliance du Lézard Jaune. Maintenant, bats-toi ! »

« Ah, tu es de la même clique de tocards que la grosse pieuvre… »

« Hmpf. C’est donc toi ce nouveau seigneur dimensionnel… Kang Woojin. »

Elle le jaugea à son tour. L’Effroyable lui-même avait été trahi par ses soins.

« Je vous tuerai tous, fais-leur passer le message. »

« Imbécile, la mort n’importe pas aux seigneurs dimensionnels ! »

« Je sais. Mais aussi souvent que vous ressusciterez, je vous tuerai. »

Ils pouvaient bien désormais rejeter ses propositions de duels. Avec un accès garanti à la planète Jaku, il aurait tôt fait de les trouver et de les tuer, détruisant leur domaine et leur volant leur rang aussi bien que leurs propriétés. C’était bien la mort qui les attendaient.

« Tu voulais combattre ? Alors battons-nous, araignée. »

« J’ai peine à te comprendre, humain. Tu sais que tes actions sont inutiles. C’est parce que l’Effroyable t’a vexé, c’est ça qui explique ton hostilité ? »

« Depuis quand il me faut un motif particulier pour écraser un insecte ? » lui lança-t-il en souriant.

Il leva son marteau et frappa à même le sol, explosant quantité de jeunes araignées et d’œufs grâce à l’onde de choc.

« Mes bébés… Comment… »

Ses paroles furent interrompues. Elle sentit en effet une douleur sourde pénétrer en son thorax tandis que ses pattes cessèrent de toucher le sol. Woojin l’avait chargée de sa lance et vint l’empaler contre un mur. Elle tenta de l’atteindre à plusieurs reprises pour l’empoisonner, mais celui-ci sauta en arrière. Bloquée au mur, elle s’agita en hurlant tandis qu’il explosa de rire.

« Tu as raison, je suis peut-être un peu taré. » lui lança-t-il.

Il n’arrivait pas à rester sérieux ni à réellement ressentir de la colère. Loin de ça, la scène lui rappela au contraire un devoir qu’il avait eu à effectuer alors qu’il n’était encore qu’un petit garçon. C’était justement une araignée qu’il avait jadis épinglée à un tableau de bois… Le moment était plutôt bien choisi pour une partie de fléchettes. Il invoqua une lance d’os et lui cloua une patte.

« Pourriture ! Attends que je revienne à la vie, je te trouverai, et je te tuerai ! Sois maudit, Kang Woo… »

Une nouvelle lance l’atteint cette fois en pleine tête. Le cauchemar était toutefois loin d’être terminé pour Jiwon.

« Woojin, à l’aide ! »

Woojin se retourna tout à coup et la vit entourée d’araignées dont la taille allait d’un homme à une main. Il leva légèrement la main, et toutes les âmes de son armure spirituelle s’échappèrent pour venir frapper les créatures. Elles moururent toutes sous l’impact.

« Debout ! Nettoyez tout ça ! » hurla-t-il en invoquant plus de 500 squelettes.

Ceux-ci, aussi bien mages que soldats, s’affairèrent selon son ordre à tuer toutes les araignées restantes avant de commencer à ouvrir les cocons.

« Merci… J’ai cru que c’était la fin… »

« Nous n’aurions jamais dû venir… »

« Je suis vivant ! Hahahaha, je suis vivant, putain ! »

Il ne se souvenait plus de leurs noms, mais leurs voix et leurs visages lui étaient familiers. De nombreux souvenirs commencèrent à l’envahir, mais il ne sut trop quoi leur dire. Le moment était mal choisi pour discuter avec eux…

« On se verra bientôt. » dit-il simplement avant d’invoquer Shingshi.

Il prit Jiwon à ses côtés tandis qu’il s’installa sur sa monture. Les araignées étaient toutes déjà mortes, aussi en l’absence de leurs chefs habituels, il fut contraint de désinvoquer tous ses squelettes. Un élément lui redonna tout de même le sourire : ses familiers s’affairaient eux aussi à chasser. Sa barre d’expérience ne faisait en effet que grimper…

Je serai bientôt niveau 80… Mais tout n’est pas fini, Séoul est encore en danger.

C’est alors que digne d’une scène d’un film de John Woo, Woojin fondit les airs sur son destrier, traversant la fenêtre du septième étage pour venir se poser en contrebas, sa belle à ses côtés. Cindy se mit à trembler.

Oh, Woojin…

Nostra
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9 thoughts on “SSN Chapitre 138

  1. wait Cindy croit que Woojin vient le sauver ??? ( ou juste qu’elle a le coup de foudre).

    HAHHHHHHAAAAAHHAHAHAHA , bon c’est bien de rever mais bon faut pas forcer le destin ou Woojin.

    Mrc du chapitre.

  2. Sur son beau cheval blanc, le prince ( Woojin ) vient sauver la princesse ( Cindy ) en haut de la tour.;)
    Merci pour le chapitre.

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