SSN Chapitre 141
SSN Chapitre 143

Hop hop ! Voici enfin le bonus promis de la semaine dernière, histoire de rattraper ma semaine d’absence. Sortie un peu tardive due au bug expliqué plus tôt dans la news, qui je le rappelle, est désormais corrigé. Si lors de vos précédentes lectures certains morceaux de textes vous ont semblé manquants, je vous invite à aller relire les chapitres concernés, ce sera sans doute plus clair. Bonne lecture et à demain pour EER !

 

 

Chapitre 142 : Météore 2/2

 

Dans la salle de conférence d’Alandal, tous avaient les yeux rivés sur la télévision et à plus proprement parler, le flux d’informations qui y était diffusé.

[Peu avant de mourir, le dragon qui avait élu domicile sur la tour de Namsan avait lancé un météore. Une semaine après, vous pouvez voir sur nos images exclusives les dégâts causés par l’impact.]

Namsan, tel que l’avaient connus ses citoyens, avait disparu. Ses bâtiments, ses routes et chaque arbre qui avait pu un jour y pousser. Pourtant, la réaction des gens ne semblait pas particulièrement dramatique. Séoul, sa population, avait fini par s’habituer à vivre avec ce climat, où du jour au lendemain, toute leur routine pouvait se trouver intégralement détruite. Depuis le Jour du Traumatisme, ce n’était plus de la crainte, mais au contraire de la fierté qu’ils ressentaient chaque fois qu’une invasion était repoussée.

[Pour rappel, c’est à Kang Woojin que nous devons les dégâts somme toute mesurés, son information sur le météore ayant en effet permis d’évacuer jusqu’à l’armée. Lui et ses familiers ont joué un rôle très actif dans la défense de Séoul, et si ces invasions ont eu lieu dans le monde entier, c’est bien Séoul qui a le mieux résisté.]

Les journalistes commentèrent alors quelques vidéos prises en mode portrait sur des téléphones, où on voyait des squelettes combattre des monstres, ou encore un golem de fer écraser un monstre gigantesque de tout son long.

[L’onde de choc du météore a été ressentie jusqu’à Cheonan, mais les quartiers d’Alandal ont été entièrement protégés.]

L’audience vit alors une séquence tournée depuis un hélicoptère survolant les ruines de Namsan où quantité de débris étaient amassés, comme si une tornade avait traversé la ville, laissant pourtant la guilde Alandal parfaitement intacte. Un peu comme si la tornade l’avait raté…

[Je vous le demande à présent, chers téléspectateurs, que se serait-il passé sans l’intervention de Kang Woojin ? Que se passerait-il si le siège d’Alandal devait être relocalisé aux abords de Tokyo ou de Los Angeles ? Les monstres sont désormais partout, et vous avez vu les images, certains pays ont été contraints d’utiliser l’arme nucléaire. Mesdames et messieurs, je vous le demande, allez-vous laisser le gouvernement évincer la guilde Alandal du territoire coréen ? Il ne reste qu’une journée avant le référendum. Le choix vous appartient désormais. C’était Park Sungyun pour MBS, à vous les studios.]

Jung Minchan éteignit soudain la télévision. Il était encore très tendu.

« L’opinion publique et les circonstances semblent être en notre faveur, mais on ne peut pas complètement exclure la possibilité que la majorité silencieuse en décide autrement… »

Lee Kangjin ayant démissionné de ses fonctions de magistrat pour se consacrer pleinement à Alandal, c’est lui qui lui répondit : « Si le nouvel amendement est rejeté, il faudra qu’on quitte la Corée. »

Ses propos avaient tout de logique : sans l’aval de la population, Alandal ne pourrait continuer de résider au sein de la Corée, aussi indépendante soit-elle désormais. Pourtant, tous les membres présents secouèrent la tête.

« Non, Alandal ne va nulle part, répondit Minchan, nous conservons ce territoire quoiqu’il advienne. »

« Comment ? Mais, nous n’aurons pas le choix ! »

« Kang Woojin a déjà rejeté cette possibilité, nous resterons. Dans le pire des cas, Alandal deviendra simplement une ZAD1)Je me sens obligé d’expliquer l’emploi de ce mot. En fait, c’est que le terme de base était assez proche au sens où on parle d’un groupement anti-gouvernemental. Les récents événements ont un peu décontextualisé le terme ZAD de son principe premier, à savoir la lutte écologique. Dès lors, le néologisme me semblait ici adapté. Et puis toute façon c’est moi qui décide et pis na..

Lee Kangjin soupira. Étaient-ils donc tous si insensés ?

« Le choix que nous n’avons pas, c’est celui de partir. Il souhaite rester ici. » ajouta Woo Soonghoon.

« Mais, nous ne pouvons pas faire ça, ce serait… »

« Oh, vous allez vous y habituer. On peut et on va le faire, vous pouvez tomber la robe de juge. Si le maître d’Alandal dit que nous restons, alors nous restons. »

Kim Haemin et Hong Sunggoo, la Torche Humaine, observèrent quant à eux le silence mais n’en pensaient pas moins. C’était un fait : ils avaient l’intention de rester.

« Et puis, au pire, qu’est-ce qu’il va se passer ? Ils vont nous envoyer l’armée ? On a vu comment ils ont géré la crise… »

Il n’y avait même pas besoin de connaître les forces que possédait Kang Woojin pour savoir qu’il sortirait victorieux d’un tel conflit. La Corée du Sud avait bien trop à perdre pour prendre le risque.

« De surcroît, le maître va peut-être prendre la décision de se saisir des forces de la Corée. Il faut qu’on se prépare à cette éventualité. » dit soudain Kim Haemin.

« Co… Comment ?! Ce serait une trahison ! » reprit Lee Kangjin, toujours aussi peu habitué aux méthodes de celui qu’il avait accepté de servir.

« Justement, j’aimerais qu’on se prépare à cette éventualité afin d’éviter le pire. » répondit Haemin en hochant de la tête.

« Il suffit de le persuader ? »

« Ha ha. Prendre toute la Corée serait plus simple que de réussir à lui faire changer d’avis. » dit cette fois Sunggoo.

Le silence s’installa. Hélas, il avait raison…

« Quand est-ce qu’il revient, exactement ? » demanda Kangjin.

« Demain, en principe, mais il reviendra peut-être avant. »

« Vous pensez vraiment qu’il peut faire l’aller-retour Séoul – Londres en une journée ? Il n’est sûrement même pas arrivé. »

« Il a utilisé le donjon. »

« Comment ? C’est un téléporteur, ou quoi ? »

« C’est comme ça qu’il s’en sert, en tous cas… » reconnut Haemin, qui n’en savait à la vérité pas beaucoup plus que ça.

Il n’était d’ailleurs pas le seul. Kang Woojin restait une énigme même pour ses proches…

« C’est… C’est pour ça qu’il ne veut pas quitter la Corée ? »

« Oui. »

Lee Kangjin s’affala sur sa chaise. Si le donjon de la Gare de Séoul lui était si important, leur seul espoir restait encore que cet ultime amendement soit validé.

« J’ai pu récupérer les résultats de plusieurs sondages et si on les croit, le public devrait très largement approuver la proposition d’Alandal. Certains voulaient même l’élire président de la Corée. Si nous ne pouvons pas quitter Séoul, nous pouvons au moins espérer maintenir le statu quo. » tenta de le rassurer Haemin, tout en lui transmettant un dossier.

Lee Kangjin se mit à le lire mais ne put se tarir d’une nouvelle question : « Et que va-t-on faire si le gouvernement nous met la pression ? »

Jung Minchan explosa de rire.

« Nous mettre la pression ? Dois-je vous rappeler, monsieur Lee, que le maître a tué des membres de l’Assemblée Nationale sans sourciller et que non-content d’avoir été gracié, il a même obtenu des mandats d’arrêt contre d’autres personnes mouillées dans l’affaire ? »

Certains avaient fini en prison et d’autres au fond d’un fossé. Le scandale avait jeté une mauvaise image sur le gouvernement sud-coréen, aussi le président s’était-il plié à toutes les exigences de Kang Woojin dans le but d’en préserver l’image de marque, coupant jusqu’à certains accords commerciaux avec des multinationales corrompues.

« Tant qu’il y aura des donjons, personne ne dérangera Kang Woojin, si je comprends bien ? » demanda Lee Kangjin.

« C’est exactement ça. »

Il n’avait pas été juge pour rien. Finalement, le statu quo était garanti. Alandal était en position de force.

« Maintenant, il ne nous reste plus qu’à attendre… »

Le lendemain, la suite des événements leur serait révélée. Ils auraient bien pu essayer de résoudre les problèmes en avance, mais à quoi cela pouvait-il bien servir ? Kang Woojin était trop imprévisible pour répondre à ce genre de pratiques. Jung Minchan jeta un regard penseur vers l’ex-juge, qui était encore loin de tout savoir à son sujet. C’était un élément trop récent pour tout lui révéler.

Tout le monde va paniquer s’ils apprennent que c’est lui qui a lancé ce météore…

Il remarqua alors, un peu amusé, que les autres membres de la direction le regardaient sensiblement avec le même air, et sans doute les mêmes pensées. Heureusement, Woojin avait parfaitement pris les devants en mettant cette catastrophe sur le compte du dragon. Loin de le condamner, on l’avait une nouvelle fois qualifié de héros.

« J’espère quand même qu’il reviendra bientôt. » lâcha Haemin.

« Hmm. Moi j’espère qu’il va prendre son temps, au contraire… »

Jung Minchan, en tant que vice-président du pays d’Alandal et régisseur de sa guilde, avait une quantité de travail phénoménale à effectuer à chaque seconde. Malgré tout, il jouissait de chacune d’entre celles-ci loin de Woojin, et dès lors de tout nouveau scandale. Seul un seul membre désirait vraiment le voir revenir : Sunggoo. Il allait enfin rencontrer Jaenis.

 


 

Selon la volonté d’Isaz, c’est 212 invasions successives qui se produisirent sur Terre, orchestrées par 19 seigneurs dimensionnels. Les monstres, déjà dangereux de base, l’étaient encore plus dirigés d’une main de fer. En Russie, un seigneur dimensionnel avait réussi à établir une colonie dans une forêt sibérienne, obligeant Vladimir Poutine à ordonner l’utilisation de l’arme nucléaire. Il en avait été de même en Corée du Nord, où la chute de Pyongyang, du palais et de milliers de civils les avaient eux aussi contraint à devoir réaliser des dégâts plus importants encore pour se débarrasser de la menace.

La Corée du Sud avait à elle seule été le siège de 9 seigneurs dimensionnels, soit près de la moitié d’entre cette force terrifiante, et c’était pourtant elle qui avait subi le moins de dégâts. Seuls quatre pays avaient été à même de défaire les seigneurs dimensionnels : 2 aux États-Unis, 1 au Japon et 1 en Chine. Ils étaient mieux formés à ce type d’exercices et savaient rallier les éveillés dans une cause commune, aussi avaient-ils même réussi à détruire les colonies.

Le véritable problème restait les donjons européens. Il restait encore des seigneurs dimensionnels en Allemagne, en Grèce et au Royaume-Uni, qui avaient réussi à établir leurs colonies. Les monstres s’étant jusqu’alors contentés de défendre leur territoire sans tenter d’attaquer particulièrement la population ou les points forts tels que les Assemblées Nationales, l’idée même de déployer l’arme nucléaire avait été rejetée. Il fallait aborder le problème de manière intelligente.

Sans trop faire de vagues, les pays concernés commencèrent à rassembler leurs forces armées aussi bien qu’éveillées quand le comportement des monstres changea du tout au tout : ils ne s’étaient pas contentés de protéger leur territoire. Ils y installaient une colonie avant de lancer leur assaut. Cette étape effectuée, toute l’Europe céda à la panique sans espoir de pouvoir les vaincre. Les monstres étaient toujours plus nombreux, et les dégâts furent bientôt plus importants encore que s’ils avaient utilisé une bombe atomique. Il ne leur restait plus qu’un seul espoir… Or justement, Kang Woojin et Melody étaient à une heure de vol de l’Italie, dont 30% du territoire était tombé aux griffes des monstres.

« Tiens, prends ça. » lui dit Woojin en lui tendant une gemme de couleur violacée.

« Que… Un fragment dimensionnel… Mais c’est un objet beaucoup trop précieux… » balbutia Melody, totalement décontenancée.

« Je te l’ai emprunté, je te le rends, c’est tout. Je t’avais dit que c’était un prêt. »

Un peu sidérée de découvrir qu’il était, malgré tout, un homme honnête, elle se concentra à fournir une réponse empreinte de sincérité : « Je n’en ai plus besoin. Elle est vôtre, Roi d’Alandal. »

« J’en ferai bon usage. » répondit-il tout naturellement avant de la ranger dans son inventaire sans même chercher à négocier.

Elle fut soudain saisie par un doute. Avait-il seulement eu l’intention de lui rendre, ou s’était-il contenté de jouer avec elle ?

« Au fait, tu en penses quoi ? »

« Que voulez-vous dire ? »

« Toute cette situation… Ça me fait penser à Alphène, pas toi ? »

Les colonies d’où s’échappaient des quantités sans cesse renouvelées de monstres répondaient bien à la méthodologie de Trahnet. Peu importait le nombre qu’ils en tuaient, il en revenait toujours de nouveaux, toujours plus nombreux.

« Ce n’est pas sans rappeler le climat cauchemardesque d’Alphène, en effet… » reconnut-elle.

« Ouais, hein ? C’était tellement chiant ! »

Les continents d’Alphène étaient tous tombés les uns après les autres sans le moindre espoir de salut. La chute du pouvoir en place était inévitable et même leurs alliances avaient perdu en influence. Finalement, un seul territoire avait tenu. Alandal, avec à sa tête le Roi Immortel.

« Putain, mais je le réalise seulement, leurs troupes ne sont pas illimitées ! » s’écria-t-il tout à coup.

Sur Alphène, il s’était contenté de repousser tous ceux qui tentaient de pénétrer sur ces terres sans se soucier de ce qui pouvait se passer sur le reste de la planète. Sur Terre, en revanche, sa façon de procéder avait été différente : il avait détruit jusqu’aux ramifications de leur présence, ce qui avait coupé leurs renforcements. Tout résidait dans la colonie, c’était la clé des forces de Trahnet. Tant que les seigneurs dimensionnels avaient de l’énergie, sans cesse renouvelée par la mort de leurs ennemis, ils pouvaient augmenter le nombre de soldats à leurs ordres, sauf si leur colonie venait à tomber.

« Est-ce que tu sais comment je me sens, Melody ? »

« Comment vous sentez-vous ? »

Elle avait le regard tourné vers lui et se sentit parfaitement terrifiée en le voyant sourire d’un air sardonique dans le reflet de la vitre.

« On m’a offert un terrain de chasse inextinguible… Je me sens bien, Melody. J’me sens super bien. »

Oh, ils pouvaient bien l’attaquer. Ils pouvaient y dépenser des milliards de points d’énergie si ça les amusait, il les transformerait en autant de points d’expérience…

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1 Je me sens obligé d’expliquer l’emploi de ce mot. En fait, c’est que le terme de base était assez proche au sens où on parle d’un groupement anti-gouvernemental. Les récents événements ont un peu décontextualisé le terme ZAD de son principe premier, à savoir la lutte écologique. Dès lors, le néologisme me semblait ici adapté. Et puis toute façon c’est moi qui décide et pis na.

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