SSN Chapitre 145
SSN Chapitre 147

Prouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut ! J’ai été à mon premier cours de coréen : c’est génial mais un peu chaud. Pour l’instant je sais dire et écrire bonjour, salut, enfant, lait, renard, dents, concombre et aïe. Oui ben faut bien commencer quelque part, hein ! C’est surtout au niveau de l’alphabet que réside la complexité : les lettres se ressemblent un peu toutes, donc on se mélange facilement les pinceaux. Allez, dans un an j’me lance dans la traduction d’une nouvelle directement à partir du coréen. Deal ?!

 

 

Chapitre 146 : Professeur Toppler 2/2

 

« Sachez que mes objectifs sont les mêmes que les vôtres, monsieur Kang. »

« Défendre la Terre ? » voulut s’assurer Woojin.

« En effet, répondit le professeur en lui adressant un sourire, je suis partisan de quiconque cherche à protéger sa planète. »

Woojin prit une gorgée du thé. Que penser de ce personnage ?

« Depuis combien de temps est-ce que tu es sur Terre ? »

« Si vous me demandez mon âge, j’ai 45 ans. »

« C’est une blague ? »

« Je suis tout à fait sérieux. »

« Hmpf. Pourquoi ne pas avoir prévenu les gens des invasions, ne pas avoir cherché à empêcher le Jour du Traumatisme ? »

« On m’aurait pris pour un malade… » admit, pantois, Toppler.

« Certes… Bon, et qu’en est-il des informations révélées à la télé ? »

Il avait en effet proposé plusieurs hypothèses quant aux donjons et aux monstres, aussi bien vis-à-vis de la raison de leur présence que leur but ultime. Il avait même été jusqu’à accuser certains entrepreneurs de profiter des risques liés aux invasions…

« Tout ce que j’ai dit est la pure vérité. »

Woojin se demanda un instant comment il avait pu en apprendre plus encore que lui. Peut-être avait-il, lui aussi, été témoin des événements sur Alphène…

« J’ai le sentiment que tu n’as pas divulgué tout ce que tu savais. Pourquoi ? »

« Je vous l’ai déjà dit. Au mieux, on m’aurait enfermé. »

« Et dans le contexte actuel ? »

Ses recherches avaient eu un retentissement mondial, chacun de ses propos avait un poids dans l’opinion publique. 5 ans après, il était légitime de se demander s’il avait toujours intérêt à retenir quoi que ce soit pour ce simple aspect, ou alors, il existait une autre raison.

« Je n’avais aucune solution viable au moment de cette conférence. »

« Soit. Alors, dis-moi ce que tu n’as pas osé leur dire. »

« Vous savez déjà tout… »

N’avait-il pas vu de ses propres yeux, finalement, ce qui attendait la Terre ? Melody perdit toute contenance en repensant aux horreurs d’Alphène. Le premier concerné prit pourtant une pose plus relaxée.

« J’ai l’impression que tu savais déjà que je reviendrais sur Terre… »

« Eh bien, je savais que quelqu’un parviendrait à s’y installer. »

« Coup de bol que ça ait été moi, hein ? Bon… De quelle planète viens-tu ? »

« Nous en parlerons plus tard. »

« Tss… Bon, peu importe. »

L’Immortel s’était bien allié à Melody, il pouvait bien en faire autant avec lui. Toute aide était bonne à prendre, même si quelques questions restaient en suspens, même après 20 ans à chercher les causes de tout ce chaos. Il s’exprima en ce sens à celui qui se faisait appeler professeur.

« Je refuse l’idée que d’autres seigneurs dimensionnels s’installent sur Terre, et tant qu’on y est, j’aimerais détruire tous les donjons qui y sont liés. Il y a un moyen ? »

« Bien évidemment. »

Woojin s’efforça de conserver son calme malgré l’excitation qui le gagna tout à coup. Il le savait, il ne fallait en aucun cas laisser entrevoir à un ennemi potentiel la moindre faille.

« Donc, comment dois-je m’y prendre ? »

« Connaissez-vous la véritable identité de Trahnet ? »

« Plus ou moins… » admit Woojin.

« À bien y réfléchir, les causes de son existence importent peu. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il a créé une espèce de réseau surnaturel entre les planètes. » commença Toppler.

« Les voyages inter-dimensionnels… »

« Tout à fait. Ce sont des liens instables qui permettent aux êtres de passer d’une dimension à l’autre. »

Le regard du professeur dérangea soudain Woojin. Il connaissait son passé… Woojin avait effectivement utilisé à deux reprises ce procédé, l’occurrence la plus récente l’ayant conduit dans une poubelle où il avait fait la rencontre d’un dénommé Do Jaemin.

« Et ça fait longtemps que tu m’observes comme ça ? » lui demanda-t-il, les sourcils légèrement froncés.

« Absolument pas, je ne tiens mes informations que des journaux ! »

Il était vrai que les journalistes du monde entier n’avaient de cesse de parler de lui. Peut-être disait-il vrai, après tout…

« Je vais être tout à fait honnête, monsieur Kang Woojin, je n’attendais personne en particulier. Je pensais simplement que quelqu’un parviendrait à m’aider à sauver ma propre planète. C’est pour cette raison que je suis sur Terre. »

« Soit. En tous les cas, je suis effectivement allé sur Alphène avant d’en revenir. » lui concéda Woojin.

« Oui, justement, d’autres ont réussi à faire de tels voyages mais… Ils sont difficiles à trouver. Peu ont survécu. En tous les cas, si on entrevoit la conception de Trahnet comme un réseau, alors les domaines dimensionnels sont des points de connexion. »

« Donc, la solution ? »

Le professeur Toppler se racla la gorge. Son interlocuteur ne semblait pas d’humeur à discuter théorie fondamentale.

« Si vous voulez stopper ce lien, il faut faire un pare-feu. »

« Je m’y prends comment ? »

Toppler tourna soudain sa tête vers Melody, la regardant longuement dans les yeux. Woojin en fit autant.

« Les dieux. »

« Tsk. Si le pare-feu est trop faible, on pourra le percer. Il faut quelque chose de plus fort. » s’opposa Woojin.

C’était d’autant plus vrai que jusqu’à preuve du contraire, la Terre n’abritait aucun dieu. Le lien était de plus déjà formé, il était trop tard pour penser à une solution prophylactique.

« Le lien n’est pas une mauvaise chose en soi. Il permet de se déplacer sans prendre en considération la distance, d’atteindre des systèmes inatteignables jusqu’alors. »

« C’est bien ouais… Comment je coupe ce lien ? »

« La Terre ne peut plus être séparée du réseau. »

Woojin se leva d’un seul coup et pointa à nouveau sa lance vers sa poitrine.

« Alors, nous n’avons plus rien à nous dire. »

Le regard de Toppler restait implacable. Il ne ressentait pas la moindre peur.

« Vous m’avez dit que je ne possède pas d’âme… »

« Ouais, et ? »

« Vous êtes mon espoir, Kang Woojin. »

« Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? T’essaies de m’amadouer ? »

« Vos yeux voient la vérité même sous un masque. Vous êtes exactement le type de personne que je recherchais. »

« C’est bien, mais tu m’es totalement inutile. »

Woojin, peu désireux de continuer la conversation, s’apprêtait à le pourfendre quand le professeur s’échappa le plus naturellement du monde de son champ visuel : en ramassant les tasses pour les apporter à l’évier et de toute évidence en parfaite possession de son sang froid.

« Le vrai problème, ce n’est pas le lien. Ce sont ceux qui l’utilisent… Les seigneurs dimensionnels. Poussés par leur avarice, ils cherchent à posséder ou à détruire toutes les planètes. »

« Je sais déjà ça. Mais peu importe combien de fois je les tue, ils reviennent toujours. »

« Voyez les choses sous un autre angle. Nous parlions de pare-feu plus tôt… Si on les voit comme des virus, alors vous devez en devenir le vaccin. »

« Hmpf. Bon, tu vas me cracher le morceau ou merde ? »

« Vous connaissez déjà la façon de procéder… »

Woojin se posa deux doigts contre la tempe. Connaissait-il un moyen… Les mots du plus grand académicien d’Alphène lui revinrent soudain en tête.

L’Exécuteur de Gehen1)J’ai modifié l’exécution en l’exécuteur, je trouvais ça plus clair pour parler d’une arme.

Cet objet existait-il seulement ? Il ne savait même pas par où commencer pour en apprendre davantage à son sujet… Et Toppler ne semblait absolument pas à même de lui fournir une solution toute prête. Pire encore, il se mit d’un seul coup à courir en direction de sa chambre.

« Désolé, mais je sens que je vais mourir si je reste une seule seconde de plus ici. On va s’arrêter là pour notre premier entretien ! »

« Reste là, espèce de… ! »

Il soupira, cherchant à étouffer le sentiment de culpabilité qu’il ressentait d’avoir baissé sa garde. La silhouette du professeur Toppler avait disparu derrière l’enceinte de la porte de sa chambre. Il connaissait déjà bien ce phénomène…

Un donjon…

Il n’avait pas une seconde à perdre.

« Melody, reste ici. »

Il entra et se retrouva dans sa chambre, peu avant que ne se forme derrière lui la barrière magique bleutée.

Où est-ce qu’il est passé ce fils de pute…

En l’absence d’âme, il ne parvenait pas à percevoir la moindre signature. Heureusement, jamais encore n’avait-il vu de donjon aussi petit que celui-ci. Il dégagea le lit d’un coup de pied, mais ne vit rien. Il frappa alors la grande armoire de plusieurs coups de lances, mais il ne vit que des vêtements déchirés. Il avait déjà épuisé toutes ses possibilités… Il ne restait plus qu’un bureau.

C’est quoi ce con…

Le professeur Toppler en savait de toute évidence sur les donjons bien plus qu’il ne voulait bien l’admettre. Aussi pathétique fut ce donjon, il n’en restait pas moins exceptionnel. Ce n’était cependant pas cet élément qui interrogea Woojin, qui ne savait déjà que trop bien qu’il était possible de créer des donjons hors des stations de métro. Le fait d’en avoir disparu alors qu’ils y étaient tous deux entrés était par contre de nature à remettre en cause les fondements même de sa pensée.

Par déni autant que par dépit, Woojin s’assura alors que Toppler ne s’était pas contenté d’utiliser une compétence de dissimulation en remplissant la chambre d’un gaz empoisonné tout en frappant largement autour de lui à l’aide de ses lances spirituelles.

Qu’est-ce que je suis en train de foutre…

Rien à faire, il avait bel et bien disparu. Il remarqua alors sur le bureau la présence d’une pierre de retour dont il se saisit avant de sortir, le regard perdu. Aucun monstre, pas de portail… Ce n’était qu’une chambre.

« Tout va bien, Immortel ? » lui demanda Melody, voyant bien qu’il était profondément perturbé.

« Ça va ouais. Par contre, t’as la moindre début d’explication sur ce qu’il vient de se passer ? »

« Hélas… Je l’ai trouvé étrange dès le départ, mais je n’en sais pas plus. »

« Putain… Jaenis ? »

Comme s’il l’avait attendu, Jaenis se matérialisa soudain devant lui. Il commença par émettre un désagréable sifflement pour exprimer toute la joie qui le traversait à l’idée de se trouver dans la même pièce que Melody.

« Loin de moi l’idée d’être anticlérical, mais qu’est-ce qu’elle fout là ? » lâcha-t-il en la foudroyant du regard.

« Peu importe. Tu te souviens de l’époque où tu as décidé de me suivre ? » répondit Woojin.

« Oui. »

« Je n’ai jamais su pourquoi… »

« Il y avait en toi quelque chose de spécial. »

« Je ne l’avais pas, à ce moment là. »

« Ce n’est pas à ton don de vision divine que je fais référence. »

Woojin s’était bien gardé de l’admettre à qui que ce soit, mais sa capacité à voir les âmes n’était pas une compétence de nécromancien. C’était seulement suite à sa rencontre avec les dieux qu’il l’avait obtenue.

« Bien peu de gens ont ce qu’il faut pour devenir de véritables nécromanciens, et moins encore pour atteindre le sommet de cet art. Toi, tu as réussi. C’est pour ça que je t’ai choisi, maître. »

La mort n’avait pour lui plus aucun secret. Il marchait dans les pas de Gehen. Il était l’ultime nécromancien.

« Je dois trouver l’Exécuteur, Jaenis. »

« Il faut commencer par assembler toutes les pièces du puzzle. Nous y verrons sûrement plus clair après ça. »

Le casque, l’armure, la ceinture, les gants et les bottes de Gehen. Il lui fallait commencer par réunir ces 5 pièces, quoi qu’il advienne. L’Exécuteur pouvait bien attendre.

« Bon, pour le moment, on va rentrer. »

Il ouvrit un portail connecté à son domaine dimensionnel et s’y engouffra.

 


 

Dans la voiture qui les ramenait à Alandal, Jung Minchan et Woo Soonghoon n’avaient de cesse de rire. Leurs doutes étaient désormais bien derrière eux : la Corée avait enfin accepté tous les termes de leur traité.

« Ah, bon Dieu, je devrais vous appeler monsieur le ministre maintenant ! Quand est-ce que vous avez appris toutes ces langues ? C’est vraiment de l’excellent travail ! » s’écria Jung Minchan.

« Héhé… C’est vous qui avez fait tout le travail, monsieur le Premier ministre Jung ! » lui répondit, béat, Soonghoon.

« Hahaha… Premier ministre Jung, vingt dieux que ça sonne bien ! »

Elles étaient bien loin aussi, les multiples frustrations qu’il avait ressenti à la tête de la troisième section de soutien de la guilde du Marteau. Jamais il n’aurait même pensé à une telle promotion, qui plus est pour un pays aussi influent qu’Alandal. Il avait beau essayer de garder la tête sur les épaules, il n’en avait pas moins l’impression de nager en plein rêve.

« Oh, on dirait que le maître vient de conclure ses affaires avec l’Angleterre ! »

« Comment ? Mais il ne m’a pas encore contacté… » s’étonna Soonghoon.

Il avait désormais bien trop de responsabilités pour aller le chercher lui-même, mais l’employé qu’il avait dépêché aurait malgré tout dû le prévenir… Un peu las, il sortit son téléphone et commença à faire le tour des informations.

« Ah, regardez ça ! Kang Woojin, la Sainte Vierge et une journaliste britannique. Je la connais, elle s’appelle Jonie. Maintenant que je suis à la tête de la diplomatie alandalienne, j’ai beaucoup de contacts. Je l’ai rencontrée quand j’étais au Moyen-Orient avec le maître, elle m’a ajouté sur Senbook. »

Que répondre à sa vantardise…

« Hé hé hé, c’est super ça ! Bon, Kang Woojin ne devrait pas trop tarder. » répondit Minchan.

« Oui, maintenant que les colonies ne sont plus une menace… Il faudra lui faire un rapport de tout ce qui s’est passé en son absence. »

« Et il s’en est passé, des choses ! »

La fierté se lisait sur leurs visages. Ils avaient changé le cours de l’histoire. Il ne fallait pas s’arrêter là, et c’est ainsi que Jung Minchan fit preuve de la plus grande bravoure en lisant une nouvelle fois le rapport pré-rédigé malgré le mal des transports qui le saisissait. Heureusement, leur chauffeur eut tôt fait de les conduire jusqu’aux portes d’Alandal, où il semblait régner une étrange agitation.

« Je vous l’ai déjà dit, vous n’avez rien à faire ici ! » hurla un garde.

« Mais c’est bien Alandal, non ? Je connais le maître, je vous dis ! » lui répondit l’homme qui cherchait à entrer.

« Le maître d’Alandal n’a sûrement rien à faire d’un type comme vous. Maintenant partez, s’il vous plaît. »

« Je lui ai promis que je viendrai, alors je compte bien entrer ! »

« Votre nom n’est pas sur la liste, vous n’entrez pas. Point final. Maintenant, reculez avant que… »

« Blanka ! » l’interrompit soudain Woo Soonghoon.

« Ah, monsieur Woo ! »

Chose promise chose due, Blanka s’était séparé de la guilde Vishnu. Les portes d’Alandal lui furent enfin ouvertes.

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1 J’ai modifié l’exécution en l’exécuteur, je trouvais ça plus clair pour parler d’une arme.

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13 thoughts on “SSN Chapitre 146

  1. « j’me lance dans la traduction d’une nouvelle directement à partir du coréen. Deal ?! »

    C’est bien noté. Le 03.02.2018 tu te lances dans une trad du coréen en français.

    Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre.
    PS:Un an seulement ? Tu compte aller habiter en Corée combien de temps pour réussir ça ?

  3. Merci pour le chapitre !! 1 ans c’est pas un peu court ?? Je t’encourage, mais si tu y arrive pas c’est pas trop grave !!

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