SSN Chapitre 29
SSN Chapitre 31

Voici enfin le chapitre 30 ! Désolé, ça a été un peu plus long que prévu ! Bonne lecture de ce chapitre lourd d’implications et merci à tous de votre soutien. Et tout particulièrement à toi, Tsutaka, pour ce chapitre sponsorisé ! On se retrouve demain pour le chapitre régulier et d’autres bonus.

 

 

Chapitre 30 : Au même endroit, au même moment 3/3

 

« Faut croire que la peau de kroc ça vaut son prix ! » s’écria Woojin.

« Sûrement. » répondit Sunggoo, concentré sur la route.

Woojin regardait le contenu du sac donné par le recruteur de la guilde du Marteau. Il accorda une attention toute particulière à la carte et au carnet qui l’accompagnait, où étaient indiqués les monstres présents, leurs points faibles et quantité d’autres informations sur le donjon dont le tarif habituel d’un certain nombre d’éléments, émane-t-il d’un monstre aussi bien que de la faune. Il s’y trouvait aussi une description détaillée des différents minerais.

Ces objets étaient facilement récoltables, aussi Woojin commença-t-il à ressentir un certain regret quant aux objets qu’ils avaient décidé de récupérer.

« Sunggoo, la prochaine fois, tu t’occupes de tout ça. »

« D’accord… »

Finalement, peut-être valait-il mieux ramasser des pierres de sang. Avoir à démembrer des monstres pour en vendre les parties les plus onéreuses ne l’enchantait qu’assez peu.

Ainsi meurt mon rêve de devenir un grand Pyromage…

De la même manière que Woojin, le désir d’améliorer ses compétences de combat était aussi important que celui de gagner de l’argent. Toutefois, il n’avait pas eu l’occasion de progresser de ce côté depuis sa rencontre avec Woojin. Le seul domaine dans lequel il était devenu expert, c’était l’utilisation du couteau…

Cependant, un contrat était un contrat et il comptait bien l’honorer pendant l’année qu’il lui restait à écouler. Sans parler du fait que côté financier, il se portait bien mieux. Il se dit qu’il pourrait bien acheter des parchemins magiques pour augmenter la puissance de ses sorts.

« Au fait, Hyung… »

« Ouais, quoi ? » répondit celui-ci de manière distraite, les yeux toujours rivés sur le manuel du donjon.

« Pourquoi as-tu donné ton numéro de téléphone à monsieur Kim ? »

« Il voulait qu’on aille boire un coup ensemble. »

L’explication laissait Sunggoo perplexe. Woojin était-il réellement si naïf ? Non, ça devait cacher autre chose. Tout du moins est-ce ainsi qu’il s’imaginait les choses à cet instant.

« Tu sais que c’est l’assistant du chef Jung ? Tu ne crains pas qu’il découvre ton numéro aussi ? » lui demanda-t-il afin de chasser ses soupçons.

« Il lui a sûrement déjà donné. »

« Pourquoi lui as-tu donné, alors ? »

« Bah. Pourquoi pas ? » répondit Woojin l’air léger.

« Mais… Tu penses finalement à les rejoindre ? » demanda Sunggoo, en proie au doute quant aux implications d’une telle réponse.

« Absolument pas. »

« Je croyais que tu ne voulais pas qu’ils t’ennuient ? Le chef Jung a l’air d’être tenace… »

« Qu’est-ce qu’il se passe quand tu bloques l’expéditeur d’un e-mail ? »

« Euhm… Tu crois qu’il ne reviendra plus ? »

« Si, justement, mais il faut pour ça qu’on arrive à maintenir leur intérêt. Ils nous feront profiter d’autres donjons et continueront de nous offrir des cadeaux. C’est plutôt cool pour nous ! » lui lâcha-t-il en souriant.

Il continua : « Tu crois vraiment qu’il me suivrait jusque dans un donjon ? Puis de toute manière, ce n’est pas comme si j’avais grand-chose d’autre à faire. J’ai énormément de temps libre. Il se fatiguera avant moi. »

Il y prenait plaisir, Sunggoo en était persuadé. Il lui sembla que son protecteur était finalement bien plus sombre que ce qu’il ne s’était imaginé.

Après cette discussion, le silence s’installa dans la voiture. Woojin regardait par la fenêtre en sombrant à moitié dans le sommeil quand d’un seul coup, il se redressa sur son siège en tapant sur le carreau : « Eh, mais c’est Jaemin ! »

« Quoi ? C’est l’étudiant qui vit avec toi ? » lui demanda alors Sunggoo.

« Ouais ! Arrête-toi à son niveau. »

« Jaemin ! Jaemiiiiiiiiiin ! » cria Woojin en descendant de la voiture.

Jaemin eut un mouvement de tête vers l’arrière, un peu surpris par ce malade qui lui faisait de grands signes en criant. Il reconnut son sourire et le salua d’un geste à son tour.

« Salut, Woojin ! »

 


 

Pendant ce temps, au dernier étage du quartier général de la guilde du Marteau où se trouvait l’un des 10 éveillés de rang A coréens, se mit à sonner le combiné de l’interphone placé derrière une plaque où étaient inscrites les lettres suivantes : Park Sahngoh, maître de guilde.

« Maître, Jung Minchan, chef de la troisième équipe de soutien, vient d’arriver. » le prévint sa secrétaire.

« Laissez-le entrer. » répondit l’homme âgé, tout comme son visiteur, de 35 ans.

Il connaissait bien Jung Minchan, dont les mérites au sein de la guilde étaient connus de tous. Il était en charge de la principale source de revenus de l’établissement, à savoir les donjons de faibles rangs. Il était de plus capable de repérer très vite les éléments prometteurs parmi les éveillés.

« Bonjour, maître… » commença celui-ci arrivé à l’étage, « Je viens vous faire part des progrès réalisés au sujet du recrutement que je conduis. Vous savez, Kang Woojin… »

« Vous avez réussi, ça y’est ? »

« Pas encore… »

« Monsieur Jung. Je ne vous paie pas pour vos rapports, j’attends des résultats et vous ai donné carte blanche pour ce faire. Vos talents de négociateur ne seraient-ils qu’une légende urbaine ? »

Si tant est qu’on puisse parler de négociation. Avec Woojin, le terme paraissait quelque peu exagéré.

« S’il vous intéresse, accédez à ses requêtes. Je vous le répète, vous avez carte blanche. Je fais confiance à votre jugement. » ajouta Park Sahngoh, plus conciliant après cette remontrance.

« Il va tout d’abord falloir régler un souci le concernant. » expliqua Minchan avant de lui tendre quelques documents.

Woojin n’était, de toute évidence, pas aisément achetable. Il avait développé une méthode de chasse telle que ses gains dans des donjons 3 étoiles étaient aussi important que dans les classifications supérieures. Ce n’était pas l’argent qui l’intéressait.

Park Sahngoh se renfrogna et s’exprima : « Régisseur, rien que ça ? Vous pensez réellement qu’il en vaut la peine ? »

Pour seule réponse, Jung Minchan lui fit un signe de main l’invitant à regarder le reste des feuilles.

« Il a disparu pendant 5 ans… Dès son retour, il est allé dans un donjon de rang 2, puis 3 et 4 aujourd’hui. Hmm. »

« Oui. Je pense que c’est un élément rare avec des capacités exceptionnelles. »

« Vous les avez vues ? »

« Quoi donc, monsieur ? »

« Je vous demande si vous avez vu de vos yeux ce dont il était capable. »

« Pas encore, mais… »

Park Sahngoh se débarrassa des documents en les jetant sur son bureau avant de s’installer plus confortablement en faisant basculer le dos de son siège.

« Bon, écoutez-moi bien Jung. »

« Oui, maître… »

Ils avaient beau avoir le même âge, le rapport hiérarchique jouait très nettement en la faveur de Park Sahngoh, même si Jung Minchan avait réalisé de meilleures études. On aurait pu comparer ça au rapport entre un civil et un éveillé.

« S’il est aussi bon que vous l’imaginez, je lui remettrai le poste de régisseur moi-même si c’est ce qu’il en coûte de le recruter. Toutefois, là, je ne peux pas prendre votre proposition au sérieux. On ne connaît même pas ce type. C’est un néophyte avec seulement trois donjons à son actif, on ne peut pas d’emblée lui offrir un poste aussi important que celui-ci sur des considérations hypothétiques. Ce n’est pas un poste de serveur dont on parle, là ! Sans parler du fait qu’en dépit du respect que j’ai pour vous, vous êtes le seul à m’avoir parlé de lui. » continua de marteler le maître de guilde.

Minchan grinça des dents. Il avait introduit quantité d’individus hors du commun au sein de la guilde et si celle du Marteau était justement réputée pour cette propension à détecter de l’or, c’était justement grâce à lui et lui seul.

« Il va me falloir des preuves tangibles. C’est seulement à cette condition que je déciderai si l’investissement réalisé en vaut la chandelle. Ce n’est pas comme si vous aviez un dossier parfaitement exemplaire. » continua -t-il.

Jung Minchan avait l’air un peu triste. Il avait touché un point sensible. Si effectivement, quantité d’éveillés s’étaient révélés grâce à lui, certains s’étaient révélés ne pas mériter d’être révérés.

« Vous comprendrez par conséquent que je refuse pour l’instant. Il en va du prestige de la guilde, je ne peux pas en donner le commandement comme ça. Nous sommes d’accord, non ? »

« Si… Oui. » répondit laconiquement Jung Minchan, avant d’être sauvé par le gong. L’interphone sonna en effet à nouveau et la secrétaire annonça l’arrivée du régisseur, Park Jinwoo.

La fierté de Jung Minchan en personne. C’était un homme de 27 ans d’une grande beauté à la silhouette élancée, qui s’était depuis peu fait connaître à la télévision. Jinwoo et Sahngoh étaient par ailleurs les seuls rang A de la guilde du Marteau. Ses contributions au sein de la guilde tombaient sous le sens…

Il apparut en costume quand son regard croisa celui de Jung Minchan. Park Jinwoo le salua avec un grand sourire.

« Bah ? Qu’est-ce qu’il a aujourd’hui le père Jung ? » s’étonna Park Jinwoo qui venait d’être parfaitement ignoré par Minchan qui sortit du bâtiment.

« Va lui parler, s’il-te-plaît. » répondit simplement le maître.

À l’époque, Park Jinwoo n’était qu’un jeune homme sans grande ambition. C’était au chef de cette équipe de soutien qu’il devait son salut. Il ne l’avait jamais oublié.

« Mais qu’est-ce qu’il a, sérieusement ? » reprit Jinwoo.

« Si seulement je savais… Il s’est entiché d’un nécromancien qu’il vient de rencontrer et voulait lui donner le poste de régisseur. » expliqua de manière visiblement agacée Park Sahngoh.

Jinwoo eut un rire et dit : « Mon poste, hein ? Malgré tout, avec Minchan… Ça vaut peut-être le coup d’essayer de tout mettre en œuvre pour le recruter ce nécromancien, non ? »

« Tout mettre en œuvre ? Tu as l’air d’oublier que toutes les dernières recrues qu’il nous a ramené étaient nulles. » s’offusqua l’autre.

En vérité, ce n’était pas tellement que leurs capacités étaient médiocres, mais davantage qu’elles ne se développaient pas à un rythme de progression satisfaisant malgré les efforts de la guilde, ce qui constituait une perte d’énergie et d’argent pour eux.

« Je vais te dire, c’est un coup de bol qu’il soit parvenu à te repérer ! » ajouta-il.

« Hmm. Vous n’en faites pas un peu trop ? » répondit froidement Jinwoo.

« Chier… Bon, peut-être. Au fait, comment ça s’est passé aux USA ? » lui demanda Sahngoh pour changer de sujet.

Park Jinwoo avait, en tant qu’éveillé de rang A et représentant de la guilde, tout le soutien de celle-ci. C’est ainsi qu’il avait été invité à participer à une conférence aux États-Unis portant sur les différentes guildes mondiales. Il rentrait tout juste de New York.

« J’ai pu enquêter un peu. La rumeur semble fondée. » répondit Jinwoo, un peu tendu.

Park Sahngoh se réinstalla normalement sur son siège et posa les deux coudes sur son bureau en se prenant les mains. Depuis peu circulaient une rumeur au sein des hautes instances des guildes. C’était à ce motif que Sahngoh avait insisté sur sa présence à la conférence.

« D’après toi, qui a mis la main dessus ? »

« Je crois que c’est Titan… »

« Titan, hein… »

Il se trouvait plusieurs guildes très renommées aux États-Unis. Toutefois, si on devait choisir la meilleure d’entre elles, le choix serait évidemment la guilde Titan. Les probabilités jouaient donc en leur faveur.

Park Sahngoh prit l’air plus grave encore. Une personne toute particulière était sortie d’un donjon. Le terme n’était peut-être pas le plus adéquat à bien y réfléchir, mais c’était ainsi que le définissait la rumeur. Était-ce un extra-terrestre ? Une nouvelle espèce ? Cependant, il n’avait pas encore pu la voir de ses propres yeux. Il était aussi bien possible que toute cette histoire fut inventée par les Titans en vue de gonfler encore davantage leur popularité.

Si tel n’était pas le cas… Ce jour serait à marquer de la même croix que celle du jour où les donjons firent leur apparition.

 


 

Au cœur de Manhattan, une limousine était garée face à un bâtiment imposant. De nombreux gardes étaient positionnés, et l’un d’eux sortit un fauteuil roulant du coffre.

La porte s’ouvrit et une dame brune âgée de la quarantaine fut installée sur le fauteuil. Une jeune femme blonde vint à sa rencontre et s’enquit de son confort.

« Ah non, tout était parfait ! Je n’avais jamais voyagé dans des conditions aussi agréables. » répondit mademoiselle Hamilton. Elle essuyait malgré tout six heures de vol.

« Merci d’avoir accepté l’invitation de notre guilde. » conclut l’autre en souriant.

« C’est normal. C’est mon métier d’aider les autres. » répondit-elle.

Mademoiselle Hamilton était en effet l’une des psychologues les plus réputées du pays. Guidée par la jeune femme, elle entra.

« Mademoiselle. Avant de rencontrer la personne, je dois vous demander de signer ce contrat. »

Le contrat en question portait sur la confidentialité de l’opération. Elle le signa sans hésiter, habituée à ce genre de formalités. Elle comptait en effet des gens très connus parmi sa patientèle.

Sur le pas de la porte de la chambre où se trouvait l’objet de tant de discussions, elle se mit à lire le dossier médical qu’on lui tendit.

« Elle souffre d’aphasie avez-vous écrit ? » demanda-t-elle soudain, un peu confuse.

« Oui. »

« Elle n’a pas de nom et on ne connaît pas son âge non plus donc… »

Son interlocutrice hocha de la tête.

Mademoiselle Hamilton termina le lecture du dossier avant de le poser.

« Nous l’avons récupérée dans un donjon. Nous ne savons rien sur elle, pour l’instant. Votre travail consiste à remplir les cases manquantes de ce dossier, et à la faire parler. »

Elles entrèrent. À peine la vit-elle que mademoiselle Hamilton ne put s’empêcher d’ouvrir grands les yeux en laissant échapper un « Oh mon dieu ! » très vocal. Jamais de sa vie elle n’avait vu pareille beauté.

Même si elle se trouvait actuellement dans un hôtel trois étoiles, ce n’était pas ça qui la choqua. C’était cette beauté invraisemblable qui se trouvait face à elle. Elle avait l’air paisible, ce qui jurait avec le fait qu’elle venait d’être secourue, et qui surprit encore plus la psychologue. Elle vint à ses côtés en essayant de reprendre ses esprits.

Celle allongée sur le lit se mit à sourire d’une étrange manière. Elle était belle, mais ne semblait pas tout à fait humaine.

« Bonjour. Je m’appelle mademoiselle Hamilton. »

Aucune réponse. Malgré tout, elle fronça un peu les sourcils, comme si elle essayait quelque chose.

« Ne parlez pas si c’est trop difficile. » continua la psychologue, en marquant un temps d’arrêt. Toutefois, la réaction ne semblait pas apeurée et elle reprit d’une voix très douce :

« Vous voulez essayer de dessiner ? »

Cependant, elle remarqua rapidement un crayon et un carnet posés sur une table. Manifestement, ils avaient déjà dû essayer. Mademoiselle Hamilton s’en saisit et commença à dessiner une forme ronde. Il fallait y aller en douceur. Elle avait dû être traumatisée, on ne pouvait espérer une guérison immédiate. Il fallait d’abord établir un rapport de confiance.

La sincérité était cardinale dans la construction d’un cadre thérapeutique.

« Vous m’entendez ? »

« Quoi ?! Vous avez entendu, vous aussi ?! » s’exclama la psychologue en se tournant vers la jeune femme blonde.

« Entendu quoi ? » répondit celle-ci un peu surprise.

« Je sens que je peux vous faire confiance. C’est pour ça que je vous parle. »

Mademoiselle Hamilton regarda cette étrange beauté avec une expression de surprise mêlée à un peu de crainte. C’était comme si ses yeux s’exprimaient au travers d’elle.

« Je… Oui. Je vous entends. » répondit-elle.

« La déesse ne m’a pas abandonnée… »

Ses lèvres ne bougeaient pas, mais elle en était persuadée, c’était bien elle qui lui parlait. Elle percevait sa voix.

« J’ai quelque chose à vous demander… » reprit la voix.

« Comment faites-vous ça ? C’est incroyable… Qui êtes-vous ? »

La secrétaire fit une grimace. Elle n’entendait rien.

« Excusez-moi. J’ai manqué de politesse. »

Elle se leva et fit une référence à la psychologue avec la grâce d’un brin d’herbe chancelant sous le poids de la rosée matinale.

« Je suis la septième d’Alphène. Je suis la mère de ses terres. Je suis l’Aile Divine, et la voix d’Aria. Mon nom est Melody. »

« Mon dieu… » répondit mademoiselle Hamilton les yeux humidifiés.

C’était Melody, la grande prêtresse de l’Église d’Aria. Elle venait de faire son premier pas sur Terre.

Nostra
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12 thoughts on “SSN Chapitre 30

  1. Waow ça promets beaucoup pour la suite merci pour ce repas heu je voulais dire ce chapitre et je n’oublie pas les sponsors 

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