SSN Chapitre 40
SSN Chapitre 42

Voici le dernier bonus du soir ! On se retrouve demain pour un nouveau chapitre d’IATM et un certain nombre de bonus de SSN. Bonne lecture à tous et merci beaucoup, une nouvelle fois, à toi Erwan. À demain !

 

 

Chapitre 41 : Nouvelles fraîches 1/2

 

« Ça y’est ! Regardez la barrière ! »

« Hein ? Mais oui ! »

Les journalistes s’empressèrent de se préparer à son arrivée. Il fallait environ 8 heures pour terminer un donjon 5 étoiles, or Woojin et Sunggoo ressortaient après seulement 4 heures, soit 16 heures effectives.

« Dépêche-toi, balance l’article ! »

« Il va falloir qu’on arrive à l’interviewer, amène-toi ! »

« Ça signifie qu’il est du niveau de Kim Gahngchul ! »

« N’exagérons rien… »

Kim Gahngchul, le plus grand éveillé de toute la Corée.

« Quand même, c’est impressionnant ! »

« C’est sûr… Les voilà ! »

Woojin était, en cet instant, l’éveillé le plus populaire d’entre tous. L’éveillé qui avait conquis seul un donjon. Les controverses se faisaient toutefois nombreuses.

Pourquoi avait-il cherché à masquer son rang ? Où était-il, les cinq années passées ? Quelles étaient ses véritables compétences ?

Les théories spéculatives florissaient, surtout sur internet, en l’absence d’informations réelles. C’était au corps journalistique qu’incombait la tâche de lever le mystère Kang Woojin.

« Monsieur Kang, s’il-vous-plaît, une interview ! » s’écrièrent plusieurs journalistes à peine retenus par les pouvoirs publics. Sur la dernière marche de l’escalier, il regardait la scène.

« Ce n’est pas le moment. Éloignez-vous, tant que je m’efforce de rester civil. » répondit d’une voix puissante, pareille au rugissement d’une bête sauvage, Kang Woojin.

Les journalistes ne se firent pas prier et reculèrent aussitôt de quelques pas, intimidés, sauf une personne cachée derrière la vingtaine d’âmes ici amassées.

« Monsieur Kang Woojin, un discours peut-être ? »

Woojin n’avait toujours pas bougé. Son regard vint alors se plaquer contre celui d’un perchiste.

« Éloignez ça. »

L’intéressé abaissa son micro en même temps que son regard, terrifié. Tandis qu’il se mit à avancer, tous l’évitaient du regard. Sunggoo, bloqué sur place, commença à se laisser distancier. Les journalistes se jetèrent sur lui.

« Monsieur Hong, vous êtes le seul membre d’équipe de monsieur Kang Woojin, n’est-ce pas vrai ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?! »

« Les gens comparent messieurs Kim Gahngchul et Kang Woojin. D’après vous, qui est le plus fort des deux ? »

Sunggoo perdit d’un seul coup son sang froid face au torrent de questions qui le harcelaient.

« Vous n’avez pas l’impression d’exagérer ? Nous nous en sommes sortis et avons besoin d’un peu d’air, et vous osez nous faire chier avec vos caméras ?! »

En l’absence de réponse, Sunggoo s’abandonna totalement à sa colère et continua :

« Vous emmerdez les autres équipes comme ça ? Vous pensez qu’on est une cible plus facile ?! »

Malgré son emportement, Sunggoo avait visé juste. Les équipes affiliées à des guildes étaient des proies bien moins faciles à aborder, les équipes de soutien mettant tout en œuvre pour les protéger des médias.

« Maintenant, poussez-vous. » leur lâcha-t-il enfin tout en commençant à marcher vers Woojin qu’il rattrapa bientôt.

« Hyung-nim… Je suis désolé pour tout à l’heure. » lui dit-il alors.

« Eh, Sunggoo. » répondit Woojin.

« Oui ? »

« Ça suffit. »

« D’accord hyung-nim. »

« Il va falloir que tu apprennes à te maîtriser un peu. Tu as eu la main lourde, là… »

« D’accord… J’essaierai de faire plus attention. » consentit Sunggoo bien conscient de son erreur qui, à n’en point douter, ne l’exposerait pas à des retours positifs.

Woojin ne put s’empêcher de sourire à la sonorité triste de la voix de Sunggoo. Sa naïveté semblait sans égal. Sa réaction était parfaitement normale, et il eut été surprenant qu’il réagisse autrement après avoir vu la mort d’aussi près.

C’était à se demander exactement quel genre d’épreuves avait eu à traverser Woojin pour grandir ainsi.

« T’es un homme ou pas ? Bombe le torse ! » lui conseilla Woojin.

« Oui, hyung-nim… » répondit Sunggoo en s’efforçant d’avoir l’air plus digne malgré l’humiliation.

« Fais preuve d’un peu de bravoure. Je t’ai juste un peu remonté les bretelles, pas la peine de faire ce regard de chien battu. »

En dépit du caractère déplacé de la remarque de Woojin, Sunggoo se sentait étrangement mieux.

« Oui chef ! »

« Voilà qui est mieux ! Allez, on y va. » dit Woojin en montant dans la BMW M5 au niveau de laquelle ils étaient arrivés.

Une fois installé, Woojin appela Kim Haemin.

« Yeoboseyo monsieur Kang ! Enfin, maître. Vous êtes déjà sorti ? »

« Vous êtes où ? » répondit très directement Woojin.

« Le chef Jung est rentré chez lui après avoir signé le bail de nos locaux. Il souhaitait réviser une dernière fois les documents avant d’aller, dès demain, les déposer. »

« Vous avez déjà trouvé des bureaux ? »

« Oui. Vous voulez venir voir ? »

« Non. Je verrai ça demain, envoyez-moi l’adresse. » répondit-il, pressé d’aller se reposer.

« Compris. Je vous transmets ça tout de suite. »

Quelques secondes après avoir raccroché, il reçut un message et, s’aidant de son application, put parfaitement localiser l’endroit.

« C’est pas loin. »

À l’écoute de ces mots, Sunggoo posa une question :

« On ne risque pas d’entrer en guerre ouverte avec la guilde du Marteau ? »

« Pourquoi ça ? » s’étonna Woojin avec sincérité.

« Bien… Avec nos quartiers généraux si proches, on entre en compétition directe avec eux. »

C’était un fait établi, lors d’une réinitialisation, le donjon appartiendrait à quiconque parviendrait à s’en emparer en premier. L’emplacement d’une guilde était donc très important. Elles étaient, à ce titre, toutes en compétition. C’est la raison pour laquelle les trois guildes avaient essayé de s’éloigner le plus possible les unes des autres.

La guilde KH se trouvait en effet dans le quartier Gangbuk de Séoul, Hwarang dans celui de Inchun et enfin le Marteau dans Gangnam. Même les guildes plus modestes avaient observé l’usage, ce qui constituait d’ailleurs la raison pour laquelle ces trois guildes étaient aussi avantagées.

« Et alors ? C’est pas comme si on leur déclarait la guerre non plus. On essaie de garder nos œillères ouvertes, c’est tout. »

« Je… Je suppose. » répondit Sunggoo pas trop convaincu par l’argument.

La guilde avait beau n’avoir été créée pour éviter le service à Woojin, la guilde du Marteau risquait de voir ça d’un tout autre œil.

« On se voit demain, rendez-vous dans nos nouveaux bureaux. » lui dit Woojin en descendant, déjà arrivé chez Jaemin.

« D’accord. À demain. »

Woojin était sur le point de fermer la porte quand son chauffeur ajouta :

« Une dernière chose, hyung-nim… »

« Quoi ? »

« Merci beaucoup de m’avoir secouru… »

« C’est rien. »

Il fit un geste de la main et entra dans le bâtiment. En ouvrant la porte, il vit que Jaemin n’était pas là, sûrement encore en classe. Tout au contraire d’un certain chat…

« Miaaaaou, tu es devenu beaucoup plus fort ! » lança Vivie.

Woojin sourit à l’habitude de son familier qui venait une nouvelle fois le saluer.

« Vivie… Tu te souviens des créatures de Trahnet ? » lui demanda-t-il soudain, l’expression plus sérieuse.

« Maou ? Et alors ? »

« J’y pensais… Imaginons que ces foutus donjons soient son œuvre pour conquérir la Terre. Ces saloperies essaient de parvenir à quelque chose par l’intermédiaire des portails interdimensionnels. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi ils ne sont toujours pas là ? »

« Miaw ? Ben si ? » s’étonna le chat.

Les ravets et les wolpertingers, par exemple, n’étaient que de faibles monstres. On ne pouvait pas vraiment les considérer comme partie intégrante de l’armée de Trahnet. Ils ne faisaient tout au plus partie que de la faune de son royaume, dont il se servait comme outils.

« Non, je veux dire, ses disciples. » corrigea-t-il.

Si la véritable armée de Trahnet venait à se déchaîner sur Terre, personne n’y résisterait. Certainement pas ces branleurs de rang A, comme le pensait Woojin, dont les compétences devaient tout au plus correspondre à un niveau 60.

Ils jouaient dans la même ligue qu’un Magicien du Sixième Cercle. S’ils auraient bien pu, même sur Alphène, se faire connaître, ils ne valaient rien face à Lui. (NdT : ça passe pas aussi bien qu’en anglais, mais c’est de Trahnet qu’on parle, pas de Woojin.)

« Miaou… Peut-être que leur pouvoir sont encore un peu faiblards ? » reprit Vivie après un moment de réflexion.

« Comment ça, leur pouvoir ? » s’étonna Woojin.

« Regarde-moi… Je n’arrive pas encore à exercer ma véritable forme sur Terre, et je suis bloquée dans la peau d’un chat. Miaou… Peut-être que c’est pareil pour eux ? »

« Leur pouvoir n’est pas suffisant pour apparaître sur Terre. » lança Woojin en regardant dans le vague. Il venait de réaliser.

« Miaou. Je crois. »

C’était donc pour ça que Trahnet n’avait pas encore attaqué.

« J’ai vu des races anthropomorphiques dans les donjons, qu’ils ont dû réduire en esclavage. Ils sont envoyés en éclaireurs… » continua-t-il.

Le tour de force était effectué par l’intermédiaire des donjons et des invasions. La perspective que n’arrivent sur Terre des hommes d’Alphène semblait d’un seul coup beaucoup plus réaliste.

« Je me demande quand même pourquoi les donjons se réinitialisent tous les 30 jours… »

« Miaou. C’est peut-être… »

« Peut-être quoi ? »

« L’armée de Trahnet se renforçait tous les 30 jours. »

« Mais ! »

« Tu l’avais dit toi-même. Maouuu… Ces enfoirés ne se rameutent que le jour de paie. »

« Je m’en souviens. » répondit Woojin en hochant la tête. Vivie n’avait beau être qu’un chat, mis-à-part ces miaulements, elle en différait en tous points.

« Miaou. Ce qui est sûr, c’est que plus il y a d’Invasions, plus je sens l’influence de Trahnet… »

L’humanité n’était pas prête pour une telle épreuve. Moins encore qu’Alphène, qui n’y avait pas survécu.

Si seulement Woojin avait pu définitivement détruire les donjons… Cependant, aucune idée ne lui vint en ce sens. Il devait pourtant bien exister un moyen.

« Ah, au fait. Dans la chambre d’invocation, il y a Dolsae. » dit soudain Woojin.

« Miaou ! C’est vrai ?! » s’excita Vivie en courbant tout son corps vers l’avant, comme pour bondir.

Dolsae, la pierre. Le second familier de Woojin, un golem.

« Miaouuuuu. Je suis tellement contente, miaw ! Je peux aller jouer avec Dolsae ? »

« D’accord. »

« Miaou ! Tu m’emmèneras pour ton prochain donjon, hein ? »

« Si tu veux, oui. »

Dans un nouveau nuage de fumée noire, Vivie disparut.

Bon… Je vais peut-être me remettre dans mon étude de la société coréenne moderne.

Il se saisit de la télécommande et alluma à la télé, avant d’envoyer un message à Jaemin.

« Pense à m’acheter des mandarines en rentrant s’il-te-plaît ! »

Moins de dix secondes plus tard, il reçut une réponse.

« Je suis déjà là. »

Le temps qu’il réalise, la porte s’ouvrit déjà au son du clavier numérique.

« Salut. T’irais m’en acheter, alors ? » demanda à nouveau Woojin.

« Oui. Je me change d’abord. » répondit froidement Jaemin.

Woojin eut l’air confus. Jaemin, déjà occupé à se changer, lui semblait étrangement obéissant en ce jour. Il sortit sans un mot.

« Il m’a même pas demandé d’argent… » s’étonna encore davantage Woojin.

Quelques minutes plus tard, Jaemin refit surface et tendit le sac de mandarines à son aîné.

« Eh, Jaemin. Il s’est passé quelque chose pendant tes cours ? Quelqu’un t’ennuie ? » lui demanda-t-il alors en s’efforçant de prendre des pincettes.

« Non. Grâce à toi, tout va bien. Merci encore. » répondit Jaemin en faisant une révérence.

Woojin ne savait plus quoi dire face à celui qu’il semblait ne plus reconnaître, aussi en vint-il à lui proposer de l’argent.

« Non, c’est bon. Tu m’as donné bien assez comme ça. Je n’ai besoin de rien pour le moment. » répondit Jaemin à son offre.

« Ok… Tu es d’un sérieux aujourd’hui, ça foutrait presque les jetons. »

« Bien, je vais aller me remettre à étudier. Mes examens arrivent. »

La surprise commença à faire place à l’inquiétude chez Woojin. Son comportement ne lui ressemblait pas. Woojin entreprit de baisser le son de la télévision, de façon bien plus significative que la fois précédente.

Jaemin, son livre ouvert face à lui, ne parvenait pas à se concentrer, mais ce n’était pas à cause de la télévision ni du bruit des fruits que son colocataire était occupé à éplucher.

Quelque chose lui restait en travers de la gorge.

Woojin soupira et continua à essayer de comprendre :

« Allez… Qu’est-ce qu’il se passe ? C’est la puberté ? »

« Mais non… » répondit Jaemin, le front ridé. Il avait l’impression que la terre entière pesait sur lui.

Woojin claqua la langue, agacé.

« Bon, ça suffit. Dis-moi ce qu’il t’arrive. Parle au lieu de soupirer ! »

Jaemin ferma son livre et se laissa tomber à côté de Woojin.

« Hyung… »

« Ouais. » répondit Woojin en le regardant, tout en éteignant à l’aveuglette la télévision.

Jaemin mit un temps à répondre, hésitant, puis s’exprima enfin : « Tu te souviens quand je t’ai parlé de mon rêve ? »

« Oui, je m’en souviens. Tu veux rejoindre une guilde, c’est ça ? »

« Oui. »

« Ouais. Tu parlais de te faire pas mal d’argent. »

Jaemin soupira à nouveau et continua : « On ne parle plus que de toi, dans les médias. Je ne savais pas à quel point tu étais fort, hyung… »

C’était pourtant oublier qu’il avait presque racketté un jeune étudiant. Encore qu’il l’eut remboursé. D’ailleurs, ce n’était qu’un emprunt pour payer les transports en commun. Malgré tout, il aurait été surprenant que Jaemin s’imagine telle chose, Woojin n’était-il pas, après tout, un SDF occupant son logement à ses dépens ?

« Je vois. Tu fais la gueule parce que je ne t’avais rien dit ? » demanda Woojin.

« Non. C’est que j’ai entendu dire que tu fondais ta propre guilde… »

Woojin se mit à sourire.

« C’était donc ça ! Tu veux une place dans la guilde, c’est ça ? En vérité, j’avais bien pensé à t’y inscrire comme membre fondateur. Mais bon, tu sais ce que c’est, il faut être majeur. Ah… T’étais déçu, hein ? »

« Mon rêve était de rejoindre l’une des trois grandes guildes de Corée pour obtenir un certain remède. C’est pour ça que j’étudie aussi assidument. »

« Un remède ? » s’étonna Woojin.

« Ce n’est pas quelque chose qui s’achète comme ça. C’est une distinction remise sur le mérite. » expliqua Jaemin.

« Je vois, et c’est quoi exactement ? »

« Une salve régénératrice. »

« Ah, c’est pour ta sœur ? »

Jaemin se tut. Il avait récemment épluché les sites d’informations par ennui. On comparait maintenant Woojin au plus puissant éveillé de Corée. Peut-être lui était-il possible de… Enfin, à condition qu’il ose seulement le demander.

Sauvé par le gong, l’atmosphère pesante pour Jaemin retomba d’un coup lorsque son téléphone se mit à sonner, aussi répondit-il avant de raccrocher après quelques secondes.

« Hyung, je vais devoir sortir un moment. »

« Ok, fais. » répondit Woojin qui se retenait de rire en le voyant enfiler sa veste.

Jaemin n’étudiait pas seulement pour l’argent, mais bien davantage pour sa sœur, qui travaillait elle-même pour lui. C’était une véritable famille.

Va falloir qu’il se rappelle qu’il a une paire de couilles. S’il a un truc à demander, il n’a qu’à le faire.

Une fois la porte refermée, Woojin céda à un éclat de rire. Puis, il ouvrit l’interface du magasin des succès.

Nostra
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12 thoughts on “SSN Chapitre 41

  1. Nonnn non c pas possible me dit pas qu’il va trouver sa comme ca non j’y crois pas mais non bon je vais juste lire le debut en anglais un peu beaucoup juste

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