SSN Chapitre 63
SSN Chapitre 65

Bonjour ! Voici le dernier chapitre de la semaine. Je rappelle que la promo prendra fin ce soir à minuit. Bonne lecture et à mardi pour la suite des « aventures » de Woojin… Si quelqu’un y survit. 😀

 

 

Chapitre 64 : Bons baisers de Pyongyang 4/4

 

Haesol Che était restée sur place, attendant désespérément que Woojin ne sorte. Le voyant, elle se mit à genoux en l’appelant.

« … Qu’est-ce qu’il vous prend ? » s’étonna Woojin.

« Je vous en prie, écoutez-moi ! » répondit-elle.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Même si ça ne doit durer qu’un temps très court, pourriez-vous faire une pause ? »

« Quoi ? »

Ce n’était pas sa première tentative, mais elle insista particulièrement cette fois.

« Ça va, j’ai pas besoin de faire de pause. Combien de fois vais-je devoir le répéter ? »

« L’ambiance commence à devenir explosive. Pensez aux retombées politiques. Il faudrait réellement faire une pause, là. »

Woojin ne fit pas le lien, aussi se pencha-t-elle pour lui chuchoter à l’oreille.

« La Corée du Nord veut s’attribuer totalement le mérite de cet Assaut, mais la Corée du Sud souhaite en faire une opération conjointe. »

« Oui bah, il n’y a qu’à faire ça. Qu’est-ce que vous voulez que ça me foute ? » s’offusqua-t-il.

« S’il vous plaît, venez avec moi. »

« Non, je dois retourner dans le donjon. Je vous ai déjà dit de vous démerder avec ces histoires. »

Le Lieutenant eut un mouvement involontaire et sembla sur le point de fondre en larmes. La personne la plus importante de toute cette opération refusait de prendre partie, au point de refuser même jusqu’aux photographies.

Woojin soupira. Il était bel et bien capable d’empathie, aussi décida-t-il de prendre un congé d’une heure.

« Ça me fait quand même chier. »

Le Palais du Soleil s’agita en apprenant la nouvelle de son arrivée. Les différents acteurs de la négociation se réunirent dans un buffet qui fut dressé pour l’occasion. D’aucuns avaient d’ailleurs, lassés par deux semaines d’attente, un air mauvais. Il en fallait toutefois plus à Woojin pour être perturbé.

On l’invita à s’y asseoir et, après avoir ingéré quelque nourriture, il prit la pose une nouvelle fois aux côtés de Kim Jong-Un et d’un diplomate sud-coréen.

« Souriez un peu, s’il vous plaît. » lui indiqua un journaliste.

Woojin exagéra un sourire, qui ne manqua pas de déplaire aux officiers nord-coréens.

« Je suis très occupé, on va s’arrêter là. » lâcha-t-il avant de s’apprêter à quitter les lieux.

Toutefois, un haut gradé l’interrompit.

« Camarade, s’il vous plaît, signez ceci. »

Woojin jeta un œil à la feuille qui était manifestement blanche, et fronça un peu les sourcils.

« Vous êtes le plus grand Éveillé de Corée du Sud. Ce serait pour moi un honneur que de recevoir votre autographe. » s’expliqua l’homme en souriant.

« Ah, je me demandais ce que vous vouliez… Tenez. »

« Merci, camarade ! »

L’homme soupira comme si ce simple autographie l’avait soulagé. Il en fit d’ailleurs un clin d’œil à Kim Jong-Un.

Woojin eut alors la nette impression que quelque chose ne tournait pas rond. Il instaura un dialogue intérieur avec le seul être capable de ne faire qu’un avec lui.

« Gaebo… Tu vois le gros porc, là-bas ? »

« Difficile de le rater, maître. »

« Le lâche pas. »

« Oh, ma première mission sur Terre ! »

Tout en silence, Woojin sentit le sentiment de la présence de cet être singulier lui échapper. Gaebo prit alors la place de l’ombre de Kim Jong-Un. À son retour, son maître expérimenterait alors chaque action du dictateur, comme si sa propre existence ne faisait plus qu’un avec lui.

« Ça va être serré, quand même… » pensa Woojin.

Il n’avait plus qu’un jour pour espérer accumuler d’autres Points de Succès. Un homme au visage anguleux l’observa tandis qu’il quittait la pièce. C’était Pyunggahn Ri, chef des Forces Supernaturelles de la république populaire démocratique de Corée.

« Commandant, nous sommes prêts. Êtes-vous certain de vouloir lancer l’opération ? »

« Faites ça le plus discrètement possible. » répondit-il.

« Compris. »

L’individu qui lui chuchotait à l’oreille sortit de la pièce à son tour. Pyunggahn Ri eut un rire que d’aucuns auraient pu qualifier de maléfique.

« Ce bâtard va voir ce qu’il en coûte de prendre notre nation de haut… »

L’opprobre apportée par la Chine avait été suffisante. Ils avaient déjà trop perdu pour en supporter davantage. C’était pas moins de deux Éveillés de rang A et huit de rang B qui avaient disparu dans d’étranges circonstances, malgré les Pierres de Retour qui leur avaient été fournies.

Les Forces Supernaturelles étaient en fâcheuse position, plus de la moitié des Éveillés de haut rang qu’ils avaient eu tant de mal à entraîner ayant péri afin de tenter de stopper une Invasion que tous ignoraient sciemment. Exception faite, bien sûr, du sud-coréen au tempérament de feu.

Il le savait parfaitement, Kim Jong-Un admirait les Éveillés et allait faire tout ce qui était en son pouvoir pour que le dénommé Woojin Kang se joigne à la Corée du Nord. Ceci le mettait aussi lui, directement, dans une position peu enviable.

« Crève rapidement, sale chien… »

Or donc la traque terminée, le chien de chasse n’était plus d’aucune utilité aux Forces Supernaturelles. Les négociations avaient déjà commencé et même s’il avait réussi son Assaut, une balle l’arrêterait net.

Le plan était parfait. Personne n’oserait entrer dans le donjon s’il y périssait, donc aucune preuve du méfait ne subsisterait.

« Il servira de fertilisant à notre grand nation… »

Ce n’était en vérité pas par égoïsme que Pyunggahn Ri avait monté cette entreprise. Toutes ses actions n’étaient faites qu’au nom de son pays et le président souffrant manifestement d’un manque de discernement, il lui appartenait de faire ce qu’il fallait.

 


 

« Eh, le revoilà… » fit un soldat en voyant l’Éveillé sud-coréen arriver aux abords du donjon.

« Vous y retournez, monsieur Kang ? » lui dit un autre.

« Évidemment. » répondit celui-ci.

« Ah, je suppose que ce sera votre dernier coup. Bonne chance alors ! »

Les soldats s’écartèrent pour le laisser accéder aux escaliers. Il n’avait dans le donjon que quatre jours pour trouver la Pierre de Retour. C’était toutefois le cœur léger qu’il entra.

Sans savoir que quelqu’un le suivait. Personne ne tenta d’ailleurs de l’arrêter.

« Ouf, juste avant que la barrière n’apparaisse… » lâcha un soldat, soulagé.

La barrière ne pouvait se dissiper qu’une fois la Pierre de Retour acquise, ou si les individus présents au sein du donjon périssaient tous… Cette fois, c’était bien cette deuxième option qu’ils espéraient.

« Bienvenue, camarade Josun Nahm… »

Aucune photographie ne fut prise tandis qu’un soldat alla faire son rapport.

 


 

Pyunggahn Ri était inquiet. Le dénommé Woojin Kang était entré quatre heures plus tôt.

« Aurions-nous échoué… ? »

L’agent des Forces Spéciales qui avait suivi Woojin n’était que de rang C, mais sa loyauté à la république populaire démocratique était totale, au point de sacrifier sa vie au nom de cette opération. Il s’était en effet équipé d’une ceinture d’explosifs. Le plan était simple, il devait entrer et la barrière en place, se faire exploser. Avec une quantité de C4 suffisante pour détruire un immeuble, sa mort était garantie.

Pourquoi la barrière n’avait-elle toujours pas disparu, alors ?

« S’il revient en vie… »

Le simple fait d’y penser était insupportable au Commandant.

« Non, putain, c’est pas possible. Il doit être mortellement blessé. Ah mais voilà, c’est ça, il est en train d’agoniser. La barrière va bientôt disparaître. » tenta-t-il de se convaincre.

Les Éveillés étaient dotés de capacités dépassant largement celles des humains, mais même avec tous les tours de passe-passe du monde, Woojin devait tout au moins être gravement blessé.

Il allait mourir. Il le devait. C’est avec une frustration grandissante qu’attendait Pyunggahn Ri. Que pouvait-il bien se passer dans ce maudit donjon ?

 


 

Woojin Kang était entré 49 heures plus tôt dans le donjon.

« Quelque chose ne va pas… » déplora le Lieutenant Haesol Che.

« Quoi ?! » s’offusqua le Général Soonchae Lee, en charge de la négociation du côté sud de la Corée.

« Je commence à connaître Woojin Kang. Il ne tente rien sans être certain d’en être capable. »

« Hmm… Il y a dû y avoir un incident. » répondit-il froidement.

Il contrôlait sa voix. Lui aussi était soucieux, ayant dû fournir un chèque d’un important montant pour calmer le gouvernement nord-coréen, agacé que la Corée du Sud ne respecte pas ses engagements en utilisant le donjon un jour supplémentaire durant.

« Mon Général… La dernière fois, Woojin avait mis une journée et dix-sept heures. Il devrait déjà être sorti. » reprit Haesol.

« Merde, à la fin. Crachez le morceau, ou taisez-vous. » s’énerva-t-il soudain.

« Je pense que nous devrions lancer une enquête. »

« C’est une blague ? Vous savez où nous sommes, rassurez-moi ? »

Chacun de leurs mouvements était scruté. Que pouvaient donc bien espérer faire de simples diplomates à Pyongyang ?

« Regardez ça, plutôt… » dit-elle en sortant une photographie qu’elle lui tendit.

Dessus s’y trouvait un homme habillé en civil qui descendait vers les escaliers du donjon.

« Vous comptiez m’en parler quand ? » demanda Soonchae Lee, l’air grave.

« Je viens juste de l’obtenir, il y a 30 minutes. La photo a été prise par un journaliste étranger. »

C’était le cœur lourd qu’elle était d’ailleurs venue le voir, cette discussion faisant office de rapport.

« Nous devons dès maintenant lancer une enquête. Si la Corée du Nord est responsable, il faudra… »

« Il faudra quoi ? Vous avez pété les plombs, lieutenant ?! »

De toute évidence, la Corée du Nord devait bien être responsable du fait. Cependant, la Corée du Sud avait les mains liées, à moins de ne désirer entrer en conflit ouvert avec leurs voisins, ce qui ne manquerait pas d’arriver en les accusant de la responsabilité d’un tel événement.

« Contentons-nous d’observer. Tenons-nous sur nos gardes. »

Haesol Che conserva le silence. C’était son Général et il avait de surcroît raison. Ils ne pouvaient rien faire pour l’heure, mais s’ils étaient bel et bien responsables, ce serait un atout de poids dans les négociations ultérieures.

Cependant, l’idée d’utiliser la diplomatie dans une telle affaire n’était pas du goût de cette femme en uniforme. Elle était terriblement anxieuse.

 


 

Seize heures plus tard, la photographie arriva finalement sur le bureau de Kim Jong-Un, occupé à lire les informations sur une tablette électronique.

« Qu’est-ce que c’est que cette connerie ? » vociféra-t-il en voyant l’article d’une agence de presse française. (NdT : c’est vraiment une agence française, ce n’est pas pour faire de la pub à notre bôôôô pays.)

« Qui est ce con ?! » ajouta-t-il.

« Une enquête a déjà été ouverte, nous essayons de trouver son identité en ce moment même… »

« Magnez-vous alors ! Je veux savoir qui c’est ! »

« Bien, il en sera fait ainsi… »

Kim Jong-Un était rouge de colère. Le poing serré, c’était tout son visage bouffi qui tremblait. Il le savait, c’était le plus grand Éveillé de la Corée qui risquait de disparaître. Même pour lui et quelles que soient les circonstances, ce serait une terrible perte. Il devait trouver qui était responsable.

Soudain, ses yeux se posèrent sur l’autographe qui lui avait été livré. C’étaient toujours ses serviteurs les plus loyaux qui lui posaient problème…

« Foutus connards ! »

Son poing frappa alors violemment le bureau auquel il était installé.

 


 

« La barrière ! » cria un soldat.

C’était l’assurance d’une nouvelle retentissante, et ce que Woojin Kang, entré trois jours et cinq heures plus tôt, y ait survécu ou non.

Tous les photographes, y compris certains étrangers dépêchés exceptionnellement pour l’événement, se mirent à mitrailler la scène. Le voile allait enfin se lever sur cette histoire.

« Faites qu’il ait survécu… » pensa le Lieutenant Haesol Che, les larmes aux yeux.

Elle avait occupé l’endroit chaque jour, ne réalisant que de courtes siestes. C’est alors que comme pour répondre à sa prière, on entendit des pas.

Un pas lent. Terriblement lent. Enfin, on vit des cheveux. Ses cheveux.

Il était très blessé et avait le visage défiguré, une partie de la joue gauche manquante. Il faisait peine à voir.

Arrivé au sommet de son ascension, il s’arrêta. L’atmosphère de plomb se fit plus lourde encore face à son expression faciale.

« Oh, putain. Ho ho ho… » lança-t-il.

Il était couvert de Salve Régénératrice des pieds à la tête, aussi ne lui faudrait-il pas plus de quelques jours pour totalement récupérer. Ce n’était pas ça, qui le faisait rire jaune.

Non, c’était plutôt ce qu’il venait de subir. Il riait, mais son regard jetait des éclairs. On aurait dit qu’il allait exploser de rage.

Soudain, il s’arrêta de rire et son abominable sourire disparut.

« Je vais tous vous tuer. C’est bien ce que vous vouliez ? »

Nostra
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8 thoughts on “SSN Chapitre 64

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    1 Hour later : Pyongyang à disparu de la surface de la terre
    Mrc du chapitre et J’ai super hate de la suite

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