SSN Chapitre 67
SSN Chapitre 69

Hop, un autre bonus ! Merci à Damien, et merci de ton message de soutien, ha ha. C’est plus une affaire de discipline que de courage ! À tout à l’heure pour le dernier bonus de la soirée. Il sortira après minuit.

 

 

Chapitre 68 : L’esprit héroïque 2/2

 

Le plat terminé, les pommettes rouges, l’assemblée commençait à être passablement ivre.

C’était surtout vrai pour Soonghoon Woo, qui en dépit de son impressionnante descente largement vantée, n’avait les yeux que péniblement ouverts. Woojin, quant à lui, semblait parfaitement sobre. Le soju était excellent, mais incomparablement moins fort que l’alcool d’Alphène.

« Ah… Putain… Président ! Vous avez l’air de tenir l’alcool, hein ? Alors, pourquoi vous m’avez frappé l’autre soir ?! » lança Soonghoon, jusqu’alors persuadé que seul l’alcool avait pu expliquer le geste.

« Oh, reprends-toi Soonghoon… » lui dit alors Haemin en lui tapotant dans le dos.

« Qu’est-ce que ça peut faire si j’ai vendu un téléphone trop cher ? C’est normal pour un vendeur ! Pourquoi me frapper ?! » reprit Soonghoon, à deux doigts de vomir.

Woojin eut un air mauvais. Sunggoo et Haemin le saisirent alors par les épaules et le trainèrent jusque dans la voiture. Il s’endormit aussitôt. Woojin vint alors les rejoindre, et Sunggoo en profita pour lui adresser une parole.

« Hyung-nim… Il faut que je te parle de quelque chose. »

« Quoi ? »

« Je trouve que tu devrais faire plus attention à la manière dont tu te comportes en public. »

Woojin eut un sourire.

« Pour quoi faire ? »

« Hmm… Ça ne t’ennuie pas qu’on te critique ? Les journalistes ne t’ont pas raté, la dernière fois… »

« J’ai l’habitude. »

« Euh… » se surprit Sunggoo.

Non en raison de sa réponse, mais bien parce qu’il ressentit une profonde frustration à l’idée que même un conseil aussi simple soit ignoré, ou incompris, par Woojin.

Minchan Jung comprit où voulait en venir le jeune Sunggoo, et continua à sa place.

« Vous allez finir par vous attirer des ennuis avec la loi. On pourrait vous bannir du pays… Qu’est-ce que ça va vous apporter, de vous faire de potentiels alliés des ennemis ? »

« Je me fais des ennemis… » reprit Woojin.

La bouteille à la main, il but une nouvelle rasade de soju. Il regarda Haemin, Minchan et Sunggoo qui n’attendaient que sa réponse. En tant que membres d’Alandal, ils se devaient de savoir toute la vérité.

« Par le passé, je pensais comme vous. Je faisais attention à mes rapports avec les autres provinces et à mon image publique. »

Qu’avait-il bien pu se passer sur Alandal qui ait pu à ce point le transformer…

« Pour l’instant, nous avons encore des lois. Vous pensez que ça va durer éternellement ? » lança-t-il.

« Comment ? » s’étonna Haemin.

Ils froncèrent tous les trois des sourcils, se demandant s’il tenait si bien l’alcool que ça.

« Les donjons ne vont pas les tenir longtemps. Ils vont lâcher, et pas de manière isolée. » continua Woojin.

Il n’avait aucune preuve tangible, mais il le sentait. La véritable invasion était pour bientôt.

« Imaginez ce qu’il va se passera si des Invasions venaient à se déclarer partout sur Terre, pour tous les donjons. »

C’était un scénario apocalyptique qu’il leur présentait. Ils dessoûlèrent d’un seul coup.

« Mais, nous avons quand même l’armée. Ils pourront stopper les monstres. » s’opposa à son discours Haemin.

Woojin eut un léger râle.

« Les monstres 6 étoiles, peut-être. Les autres… »

« Quels autres ? »

« Vous pensez que ça va se limiter à ça ? Ha ha ha ! Non. Les monstres 6 étoiles, ce ne sont que les lionceaux. Les véritables lions arriveront bientôt. Et encore, je vous parle pas des dragons… »

Personne n’osa répondre.

« Si les Spectres arrivent, la technologie terrienne ne sera d’aucun secours. Ce serait du suicide que d’essayer de s’y opposer. Le monde tel que nous le connaissons va trembler sous cette menace, et même les frontières n’auront bientôt plus aucun sens. Alors les règles de bonne conduite… Ce seront les premières à tomber au nom de la survie. Ce sera parfaitement instinctif. »

Sunggoo eut un tremblement. Woojin posa alors sa bouteille et se mit à parler de manière plus formelle.

« Le monde entier va sombrer dans l’anarchie. Vous savez ce qu’il se passera ? La folie va sortir de sa tanière et les meurtres, les viols et les pillages deviendront la nouvelle norme. Les monstres sont peut-être effrayants, mais les humains peuvent être bien pire. »

« Je ne doute pas que certains se comporteraient comme ça, mais d’autres uniront leurs forces au nom d’une cause juste. » s’opposa calmement Minchan.

Il disait vrai. L’histoire avait déjà vu naître de tels héros, suivis de fidèles soldats. Il y aurait cette fois en plus des magiciens à leurs côtés. Cependant, Woojin ne l’entendit pas de cette oreille.

« Ça ne servira à rien. Ils échoueront. Ils seront brisés. L’appel de la survie les poussera à trahir l’humanité tout entière. »

Sur Alphène, des races bien plus fières s’étaient soumises à la volonté de Trahnet. Les gobelins, les orcs, les trolls…

« Mais… Mais qu’est-ce qu’on peut faire alors, Woojin ? Quelqu’un doit arrêter ça ! » lança Sunggoo, l’air profondément anxieux.

Il regarda alors Woojin droit dans les yeux. Personne d’autre n’avait réussi à prendre un donjon 6 étoiles d’Assaut. Qui d’autre, sinon lui ?

« C’est pour ça qu’on se prépare. » dit Woojin d’un air satisfait.

Sa mère et sa sœur étaient elles aussi sur Terre. Il avait tout intérêt à protéger la planète.

« Vous voulez que je fasse attention à mes manières ? Que je m’inquiète de ce que les journalistes ou même la police en aura à dire ? Non. Je veux que tous sachent. »

Son sentiment de justice avait disparu. Les vingt années passées sur Alphène s’en étaient assurées.

« Ils doivent savoir à quel point je suis brutal, vil et tyrannique. Je me fous de ce qu’ils pensent, mon but n’est pas d’être un héros. »

Le silence durait tandis qu’il s’expliquait.

« Personne n’a fuit dans le pays que je dirigeais. Ceux qui se battaient assez vaillamment pouvaient prendre place dans le Sanctuaire d’Alandal. Les autres sont devenus des Morts-Vivants. »

Il eut un sourire en les voyant tous les trois arborer un air quelque peu effrayé.

« Au moins, à Alandal, les humains ne se battaient pas entre eux. S’ils osaient même s’y essayer, leur Roi les engageait à vie dans son armée. Ils savaient tous autant les uns que les autres à quel point leur souverain pouvait être dur. »

Sunggoo avala sa salive.

« Euhm… Le nom d’Alandal, c’est pour ça que notre guilde s’appelle ainsi ? »

« Haha, évidemment. C’était moi, le Roi d’Alandal. »

C’était donc ça qu’il avait sifflé en tuant Dohsoo Bae… L’hymne d’Alandal.

Ils étaient sidérés. Seul Minchan osa prendre la parole.

« Vous devriez peut-être informer le monde et demander un soutien. »

« Haha ! Qui va nous aider ? Les gens ? Je devrais leur dire que la Terre court à sa perte et que les monstres en feront bientôt leur pâturage ? »

« Ce serait la chose à faire, oui. »

« Ils ne feront rien… » pesta Woojin.

Soudain, Sunggoo se reprit.

« Retournons-nous mettre à l’intérieur. »

Ils s’installèrent de nouveau à table et Woojin prit immédiatement un morceau de viande qu’il porta à sa bouche.

« Eh merde, c’est froid ! »

Il cracha le morceau dans son assiette et se rinça le gosier avec un verre d’alcool.

« On continue à exploiter des énergies qu’on sait destructrices… » reprit alors Woojin, cédant une nouvelle fois à la colère.

C’était effectivement une source de chaos pour la planète bleue. La race humaine avait pourtant décidé de l’ignorer, quitte à courir à son extinction.

« Eh, Minchan. Tu crois que tu vas pouvoir empêcher les gens d’utiliser des énergies fossiles en leur disant simplement de devenir écolos ? »

Minchan baissa la tête sans rien répondre.

« J’ai abandonné l’idée du moment où j’ai vu ce putain de téléphone. » dit Woojin en le posant bien en évidence sur la table.

« Qu’est-ce que ça a à voir là-dedans ? »

Le Crazy Red faisait partie de ses téléphones dont la batterie utilisait des Pierres de Sang.

« Vous vous imaginez qu’ils vont abandonner une source aussi précieuse ? Qu’ils vont continuer à utiliser les donjons si on ne peut plus y prendre de Pierres de Sang ? »

Woojin avait raison, personne ne s’y risquerait. Avant toutefois que ne survienne la moindre question, il continua son explication.

« Même si on arrête de ramasser les Pierres de Sang, la quantité de mana sur Terre continuera d’aller en grandissant. Certes, ça repoussera l’échéance, ça pourrait leur permettre de se préparer. Vous pensez qu’ils le feront ? »

Minchan eut un soupir. Non, sans le moindre doute, ils ne s’arrêteraient pour rien au monde. Les puissants ne lâcheraient pas une source aussi précieuse de revenus. Peu leur importait que les Pierres de Sang soient des bombes à retardement.

« Qu’est-ce qu’on peut faire… » balbutia Sunggoo.

Même un être aussi expérimenté et intelligent que Minchan Jung était terrorisé à l’idée de cette simple perspective. Une menace aussi grande ne pouvait être ignorée.

« Qu’est-ce qu’on fait ? C’est simple. On boit un coup, et on continue d’attaquer ces putains de donjons. »

Cependant, l’idée de boire un coup leur était totalement passée. Le sujet était trop grave. Woojin, lui, ne s’en encombra pas et descendit une énième verre avant d’avaler quelques légumes.

Le poids des trois regards pesait cependant sur lui.

« Ben quoi ? Vous vous attendiez à quoi de ma part ? » s’étonna-t-il.

Les humains ne s’alliaient pas face au danger. Seul importait le profit.

« S’ils doivent crever, qu’ils crèvent. Ceux qui doivent vivre vivront. Ceux qui voudront combattre pourront le faire. »

Même un maître du stoïcisme durant la Grèce antique ne se serait exprimé d’une telle manière. Leurs mines se firent trop sombres, et Woojin se décida enfin à les rassurer un peu.

« Il y a tout de même un espoir. Les Pierres de Sang servent de portail aux monstres, mais ils permettent aussi aux Éveillés de prendre en force… »

Le propos fit mouche. Leurs visages s’éclaircirent tandis qu’ils se suspendirent une nouvelle fois aux lèvres de leur président.

Ainsi donc, le pouvoir des alliés grandissait comme celui des ennemis. (NdT : j’ai hésité à faire une blague avec l’axe, mais j’me suis dit que ça passerait moyen…). L’issue du combat dépendrait de la manière dont serait partagé ce pouvoir nouveau.

« C’est pour ça que je me comporte de façon aussi provocante. »

Toutes ses actions étaient en fait parfaitement réfléchies. Selon son propre code. Celui d’Alandal.

Le contexte était différent, mais il défendrait cette fois son monde quel qu’en soit le tarif. Il n’était pas question de laisser Trahnet régner sur la Terre.  C’était la loi du talion 1)Lex Talionis : œil pour œil, dent pour dent. qu’il souhaitait établir si les lois terrestres venaient à disparaître.

Ses règles, de ne jamais montrer la moindre faiblesse et de payer la trahison à deux fois son prix rétabliraient l’ordre. Tous chercheraient un être capables de les diriger. Woojin se préparait à devenir cet être.

Quitte à devenir un véritable démon.

« C’est comme ça que ça va se passer. Soit vous suivez, soit vous êtes éjectés. »

Ce n’était pas qu’un conseil. C’était un ordre, auquel ils réagirent avec le plus grand sens du devoir.

« Quiconque essaie de s’interposer à moi subira mon courroux. » conclut-il enfin.

Les gens auraient à le comprendre. La loi d’Alandal règnerait bientôt.

 


 

« Putain, c’est pas possible ! »

Le président de la guilde Hwarang grinça des dents en voyant la page d’accueil d’un des journaux sud-coréens.

[Le héros qui a sauvé le Corée du Nord du pire.]

[Le début d’une coalition entre les deux Corées ?]

[Progrès dans les rapports avec la Corée du Nord à l’occasion de la vingtième rencontre des familles séparées.] 2)Comme peu avant que le mur de Berlin n’ait été érigé, des familles nord et sud-coréennes ont été séparées par la guerre. Chaque année, ils peuvent se retrouver dans la zone démilitarisée de Panmunjom.

[L’Éveillé de rang AA, Woojin Kang. Ses contributions au monde.]

[Prédictions d’un expert : la fin des Invasions grâce à Woojin Kang ?]

« Putain de merde, quel tissu de conneries ! Ils traitent ce taré en héros ? Bravo la Corée ! » pesta-t-il.

Il était encore sous les feux d’une enquête pour agression, pourtant aucun journaliste ne daigna y faire ne serait-ce que référence. L’interphone sonna soudain.

« Quoi ?! » lança-t-il en répondant.

« Président, le chef de la police désire vous parler. » répondit la voix à l’autre bout du fil.

« Ah bon ? Passe-le moi ! »

C’était ce qu’on appelait un gros poisson. Sahngho Lee ne l’avait rencontré qu’une fois, mais après de nombreux efforts, le courant passait plutôt bien. C’est la raison pour laquelle il se surprit de son appel.

« Yeoboseyo ? C’est Sahngho Lee. »

« Yeoboseyo… Ici Chuldong Lee. »

« Bien sûr, le chef de la police. Nous nous sommes rencontrés au soixantième anniversaire du sénateur Che, vous vous souvenez ? »

« Oui. Bon, je vais faire vite. Nous allons refermer le dossier Woojin Kang. »

« Que… Comment ça ? Tout le monde a vu les images, vous comptez enterrer le dossier comment ? »

« Ça vient d’en haut, j’ai les mains liées. C’est injuste, mais on va oublier tout ça. »

« Ça n’a aucun sens ! J’ai été agressé ! » s’opposa férocement le président de la guilde Hwarang.

« Je vous ai dit tout ce que j’avais à vous dire. J’imagine que vous m’avez bien compris. Au revoir. »

« Attendez, monsieur Lee, écoutez… Yeoboseyo ? Yeoboseyo ?! »

Sahngho Lee se saisit alors du combiné et l’envoya de toutes ses forces contre le mur.

« Les fils de putes ! » vociféra-t-il à nouveau.

Il eut soudain l’impression que le monde entier marchait sur la tête.

« Bravo, putains de sud-coréens de mes deux ! Aux chiottes les droits civils, allez ! »

Après ce dernier hurlement, il se leva et se dirigea vers le coffre fort attenant à son bureau. Il ouvrit alors une grande enveloppe d’où il sortit des feuilles de compte.

« On va voir s’il refuse toujours de me répondre… »

Le président du conseil d’administration Kim ne pourrait plus l’ignorer bien longtemps avec ce qu’il tenait en main. Il prit une photographie avec son téléphone de l’un des feuillets et lui envoya aussitôt.

Après seulement deux minutes, son téléphone se mit à sonner. C’est l’air satisfait qu’il décrocha.

« Qu’est-ce que vous avez en tête, Lee ?! On tombera tous les deux ! »

« Si vous accédez à ma requête, j’en détruirai jusqu’aux originaux. » répondit-il calmement.

« Qu’est-ce que vous voulez ? »

« Je sais ce que vous faites au Moyen-Orient. J’aimerais justement que vous me présentiez à vos contacts. »

Après un long silence, l’éminent membre du conseil d’administration de la guilde Hwarang n’eut d’autre choix que d’accéder à sa requête. C’est toute sa carrière qui était en jeu.

« Bon, bon, ça va. Demain à 17 heures, et ramenez ces papiers ! »

« Bien sûr, président… » fit Sahngho Lee en souriant.

L’appel se termina. Son air se fit plus mauvais que jamais.

« T’as osé me frapper ? Tu t’es attaqué au mauvais poisson… »

S’attaquer au président de la guilde Hwarang, c’était s’exposer à un violent retour de bâton.

Nostra
Les derniers articles par Nostra (tout voir)
SSN Chapitre 67
SSN Chapitre 69

References

References
1 Lex Talionis : œil pour œil, dent pour dent.
2 Comme peu avant que le mur de Berlin n’ait été érigé, des familles nord et sud-coréennes ont été séparées par la guerre. Chaque année, ils peuvent se retrouver dans la zone démilitarisée de Panmunjom.

Related Posts

7 thoughts on “SSN Chapitre 68

  1. « « Quiconque essaie de s’interposer à moi subira mon courroux. » conclut-il enfin. »

    Je sais pas si c’est un problème de trad ou si l’auteur s’est planté, mais on s’interpose entre deux choses, on s’oppose à quelqu’un.

    On ne s’interpose pas à quelqu’un, ça ne veut rien dire.

Répondre à Blackers Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com