SSN - Chapitre 7
SSN - Chapitre 9

Bonjour. Dernier chapitre hebdomadaire, on reprend dès maintenant le programme classique : rendez-vous mardi pour votre prochain chapitre. Bonne lecture !

 

 

 

Chapitre 8 : À la maison ! 2/2

 

« Tu es toujours vivant ?! »

Son professeur principal de terminale avait l’air d’avoir vu un fantôme. En guise de réponse, l’intéressé lâcha un rire jaune. De nombreuses personnes avaient péri, mais de toute évidence, Kang Woojin ne faisait pas partie des victimes. Pour Woojin, après une séparation de vingt ans, il était difficile de ressentir quoi que ce soit.

Le professeur accéda à sa requête.

« Ah, tiens, voilà le numéro ! »

Il le composa. Le numéro pouvait très bien avoir changé. Woojin allait-il entendre sa mère ? Assis sur un siège opposé à lui, il était en proie au doute.

« Yeoboseyo ? » 1)Yeoboseyo : Allo en coréen, qui signifie « y’a quelqu’un ? »

De l’autre bout de la ligne, le professeur entendit la voix d’une femme d’une cinquantaine d’années, de toute évidence assez fatiguée. Il prit alors son ton le plus formel.

« Oui, bonjour. Mon nom est Lee Sangwoo. Je suis professeur au lycée Mido, et… » commença-t-il avant d’être interrompu.

« Hein ? Le lycée Mido ? »

Le téléphone étant en mode haut-parleur, Woojin se mit à trembler. La voix était par trop similaire à celle dont il se souvenait.

« Oui, vous êtes bien madame Lee Soogyung ? »

« Oui, c’est moi. Quelle est la raison de votre appel ? Le lycée Mido, c’est là où allait mon aîné… »

Woojin crut qu’il allait pour de bon faire un arrêt cardiaque. Même le fouet d’un balrog l’aurait moins secoué.

Il attrapa le téléphone d’un seul coup, oubliant toute règle de bienséance : « Maman… »

Aucun son ne sortit du téléphone. On devinait bien sa surprise. Elle devait, elle aussi, s’être mis à trembler. Après tout, elle le croyait mort.

« Maman, c’est moi. Woojin. »

Il lui était plus difficile de dire maman que d’utiliser un sort de niveau 9. La gorge nouée, il n’était que très difficilement capable de retenir ses larmes. En revanche, il entendit bientôt les sanglots de sa mère.

« W… Woojin ? C’est vraiment notre Woojin ? »

Au son de sa voix chevrotante, il ne pouvait que trop réaliser toute la peine qu’elle avait enduré. Puis la tristesse devint joie, et il se mit à son tour à pleurer, soulagé.

« Je suis revenu. »

« Oh mon dieu… Woojin… Mon petit Woojin ! »

Il avait survécu vingt ans pour cet instant. Il s’engagea sur la partie pratique : « Vous vivez où maintenant ? Je vais venir. »

« Non non, tu ne bouges pas d’un iota. J’arrive tout de suite ! »

Il rendit alors le téléphone à son ancien professeur. Il exprima à nouveau son soulagement par un long soupir, en essayant de contenir ses larmes.

De nouveau en possession du combiné, il essaya de calmer sa mère, et ne raccrocha qu’après une longue conversation. Woojin se dit une nouvelle fois qu’il lui faudrait rapidement un téléphone portable.

« Bon, Woojin, elle sera là d’ici une à deux heures. »

« Ah… Merci beaucoup, monsieur. »

« Ne t’inquiète pas. Je n’y suis pas pour grand chose. Je suis surtout soulagé, moi aussi, que tu sois toujours en vie. »

« Dites, je peux faire un tour sur le campus ? »

« Tu es libre de faire ce que tu veux. »

En effet, une à deux heures d’attente, surtout dans l’expectative, ça pouvait être long. Il quitta son bureau, et se dit qu’il pourrait retourner voir Jaemin le prévenir qu’il allait pouvoir le rembourser, malgré l’embarras qu’il ressentait à l’idée de recevoir de l’argent de ses parents à déjà 24 ans.

Il la repaierait en se comportant comme le meilleur fils possible.

La sonnerie résonna, signalant l’heure de la pause. Il se faufila entre les gens, vêtu d’un tee-shirt et d’un short qui ressemblaient davantage à un pyjama qu’autre chose, conséquence de quoi les murmures filèrent-ils bon train.

« Hmm, beau mec… »

« Il est grand ! J’ai entendu dire que c’était un ancien étudiant. »

Les filles l’auraient volontiers déclaré comme l’homme idéal, sans la présence d’autres étudiants moins occupés à applaudir…

« Pfff, c’est quoi cette tenue ? »

« Il est maigre comme un clou, quel clodo ! »

Les garçons tentaient eux aussi d’être discrets, sans grand succès. Woojin prit toutefois la décision de les ignorer. Trouvant la classe de Jaemin, il s’y engouffra. Manifestement, Jaemin avait de nouveau des ennuis. Soonhyuk et ses comparses l’évitèrent du regard. Les autres, qui ne l’avaient pas encore rencontré, se mirent à se moquer de lui.

« C’est qui ce péquenaud ? »

« Haha, t’as tellement la trouille que t’as appelé ton grand frère ? »

Ils devaient être sept, tout au plus. Ils exultaient. Jaemin, l’air très inquiet, jeta un regard à Woojin et se mit à secouer lentement la tête de droite à gauche.

Cependant, Woojin l’ignora et se mit à hurler : « Bon, toutes les petites brutes là, rejoignez-moi sur le toit ! »

L’air décidé, Woojin emmena Jaemin avec lui vers le toît. Les brutes le suivirent, l’air un peu méchant.

« Hahaha ! On va leur mettre une peignée. Eh, allez chercher ceux des autres classes. »

Soonhyuk vint finalement. En tout, ils étaient une vingtaine.

« Là, ça va passer. Je me suis laissé surprendre la dernière fois… Mais là, il ne va rien pouvoir faire contre nous. »

Tous étaient prêts.

« Une. »

Une voix d’outre-tombe sortit de la bouche de Woojin.

« Nous sommes… »

Les brutes, jusqu’alors en ligne, se placèrent au sol et commencèrent à faire des pompes.

« Deux. »

« … les serviteurs de Jaemin. »

« Trois. »

C’est d’un coup plus de 25 étudiants qui commencèrent à faire des pompes selon son ordre. Même Do Jaemin qui était directement concerné, ne pouvait cacher sa surprise : « Mais, qu’est-ce qu’il a fait sur la montagne Jiri ? »

Il avait dû apprendre le combat. Sinon, comment pouvait-il réduire à néant autant de personnes ?

Ça n’avait pris qu’une minute, mais ils en étaient déjà à cinquante pompes. Leurs bras se mirent à trembler et, quoiqu’il ait pu continuer ainsi encore un moment, il les força à se relever et les rassembla.

Ils étaient morts de honte. Woojin, quant à lui, était à deux doigts d’exploser de rire. Mais il lui fallait se retenir. On était sur Terre, pas sur Alphène, il n’était pas question de les faire souffrir davantage. Là-bas, il aurait pu s’en faire des serviteurs morts-vivants, avec une pointe de magie pour damner leurs âmes.

Woojin reprit la parole : « C’est quoi, ça ? »

« Un tuyau de métal… » répondit l’un.

« C’est ça. Faut vraiment être con pour amener un truc pareil. » conclut-il avant de le plier en deux.

Quelqu’un avait osé ramener ça pour frapper Woojin… Il fallait une démonstration de force. Il en saisit les deux extrémités et sans grand effort, l’étira comme un carambar. Mais, plus à même de supporter la tension, celui-ci se déchira en deux parties distinctes.

À en voir l’expression des petites brutes, il aurait bien pu faire pareil de leurs âmes. Il lança les bouts de métal au sol, puis plaça sa main sur l’épaule de Jaemin.

« Bon, vous n’allez plus lui chercher querelle ? »

« Non non, bien sûr ! » répondirent-ils fébrilement.

« Pour rien au monde », ajoutèrent d’autres.

L’air satisfait, il hocha de la tête, et termina : « N’essayez plus jamais d’en faire votre tête de turc. Vous pouvez vous entendre. C’est bien compris ? Oui ? Bon, retournez en classe. »

Ils se mirent à courir pour fuir le plus loin possible de cet endroit.

Jaemin avait l’air dévasté : « Comment vais-je faire pour retourner à l’école maintenant… »

Les rumeurs allaient fuser… Woojin, affichant un large sourire, lui dit : « Je croyais que tu voulais juste étudier ? »

Effectivement, son argument se tenait. S’il n’était là que pour ça, que lui importait d’avoir des amis ? Il lui fit une accolade.

« Ecoute Jaemin, j’ai pu contacter ma mère. Je vais bientôt pouvoir te rembourser. »

« Non non, c’est pas la peine, grand frère. »

« Si si, ce ne serait pas correct. »

Woojin était clairement excité à l’idée de revoir sa mère. Jaemin, quant à lui, n’attendait qu’une seule chose : que la cloche retentisse, afin de terminer cette conversation.

« Écoute, je dois faire honneur à ta gentillesse. Ça n’a pas dû être simple de laisser un étranger dormir chez toi. »

« Haha, non, ça va. Tu m’as aidé aussi, même aujourd’hui. »

Il allait probablement vivre dans la honte pour les jours qui suivraient, mais ce serait toujours moins grave que d’être perpétuellement violenté. Ils se moqueraient tout au plus de lui.

Woojin ajouta : « Bon, c’est bien comme ça. Je vais acheter un portable et te contacter. Surtout, s’ils viennent à nouveau t’ennuyer, tu me fais signe hein ? ».

Il sortit de sa poche un morceau de papier et l’agita en sa direction. Il contenait le faux numéro… Il ne l’avait donc pas perdu ? Jaemin, se sentant un peu coupable, eut un rire gêné.

« Oui, très bien. C’est bien que tu aies réussi à contacter ta mère. »

« Héhé, oui, merci. Continue à étudier, et décroche le job de tes rêves. »

La cloche sonna enfin. Jaemin saisit sa chance, et s’inclina en guise de salutation. Woojin resta un moment seul sur le toit, un large sourire aux lèvres.

Il fait vraiment un temps magnifique…

Peut-être était-ce dû à la diminution de la circulation ? Il vit soudain un taxi s’arrêter devant le portail, dont descendit une femme.

Woojin courut alors jusqu’au bureau où il se trouvait plus tôt.

Maman…

Nostra
Les derniers articles par Nostra (tout voir)
SSN - Chapitre 7
SSN - Chapitre 9

References

References
1 Yeoboseyo : Allo en coréen, qui signifie « y’a quelqu’un ? »

Related Posts

7 thoughts on “SSN – Chapitre 8

Répondre à noname.exe Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com