SSN - Chapitre 8
SSN - Chapitre 10

Bonjour ! Voici le premier chapitre de la semaine, où on en apprend un peu plus sur la famille de Woojin. Par ailleurs, voici deux points importants que je me dois d’aborder :

  1. Je me suis rendu compte d’une petite erreur : le nom de famille de Woojin est Kang et non pas Gang, les chapitres précédents ont été corrigés.
  2. Dorénavant, les NdT de traduction ou de lexique apparaîtront sous forme de référence, que vous trouverez à la fin du texte. Ceci devrait offrir un meilleur confort de lecture, et la modification a été effectuée sur les chapitres précédents aussi.

BREF. Bonne lecture, et à jeudi pour la suite ! – Nostra



Chapitre 9 : Gagner de l’argent

 

C’est vraiment lui… Notre Woojin.

Sa mère le serra très fort contre elle en pleurant à chaudes larmes. Elle le pensait mort, et le voilà de retour cinq ans après. Elle n’était plus très sure qu’il s’agisse bien de la réalité. Après un moment, elle reprit la parole.

« Mais, où étais-tu passé ? »

« Ce serait un peu long à expliquer. Où sont les autres ? Je suis allé à la maison, mais elle n’était plus là. »

« Sooah est à l’école. Ton père… »

Elle se mit de nouveau à pleurer. Il réalisa que quelque chose avait dû se produire. Sa joie en fut quelque peu refroidie.

« Allez, rentrons Woojin. On a plein de choses à se dire. »

« Oui, faisons ça. Allons à la maison. »

Woojin prit ses deux mains et les serra en quittant le bureau, comme par peur de la voir disparaître. Dans le bus, elle le mit au courant, un peu abattue, de leur situation.

Son père était décédé dans le métro, au retour du travail, comme des dizaines de milliers de personnes. Son corps n’avait jamais été retrouvé.

Elles avaient perdu le chef de famille et Woojin. La seule raison pour laquelle sa mère avait pu endurer tout ça, c’était pour Sooah. La famille n’était déjà pas très riche, mais forcée en plus d’élever seule sa fille, Woojin ne put que trop bien imaginer quel genre de difficultés elles avaient pu traverser.

En effet, cette femme n’avait aucune qualification. Elle remplissait jusqu’alors les fonctions de femme au foyer. Ces cinq dernières années, elle luttait pour s’en sortir et chaque jour constituait une épreuve, surtout depuis que Sooah était tombée malade.

« Ah, peu importe, ne t’en fais pas. Je suis soulagée que tu sois en vie… Je te croyais dans le métro… »

Après environ une heure de voyage, le bus s’approcha de l’endroit où ils avaient vécu. Proche du quartier général de la guilde du Marteau se trouvait un nouveau quartier résidentiel.

« On a pensé que c’était mieux d’habiter ici, au cas où l’un de vous revienne. »

Sa mère n’avait donc jamais perdu espoir et vues les circonstances, elle avait bien fait. Elle le guida ainsi dans une petite ruelle où se trouvait une cabane de taille modeste. Il n’y avait qu’une pièce, bien plus petite que celle où Jaemin vivait. Pour ne rien améliorer, de nombreux cartons et bagages occupaient l’espace.

« Installe-toi, je vais aller chercher ta soeur à l’école » lui dit-elle alors avant de se retirer.

Woojin regarda toutes les boîtes alentour et en ouvrit une.

« Ah… »

Ses affaires. Il en ouvrit d’autres et découvrit des jouets qu’il avait utilisé, ainsi que des vêtements de son père.

Elle avait tout gardé de leur ancienne vie, incapable de se résoudre à s’en séparer, allant jusqu’à préférer vivre dans un tout petit espace que d’en souffrir la perte.

Quelques minutes plus tard, sa mère refit surface, avec une petite fille accrochée à son bras. Elle était un peu pâle, mais Woojin la trouva encore plus adorable de ce fait. Le petit bébé avait bien grandi. 7 ans, déjà.

« Sooah, dis bonjour à ton grand frère. » lui dit alors sa mère.

« Grand frère ? » s’exclama-t-elle avant de s’accrocher plus fort aux jupons de sa mère.

Elle le regardait avec un peu de crainte. Woojin lui afficha un sourire radieux.

« Sooah, joue un peu avec ton frère pendant que maman prépare à manger, tu veux bien ? »

« Tu ne vas pas au restaurant maman ? »

« Non, c’est mon jour de repos ! »

Ce n’était que le déjeuner, mais elle y mit toute son âme et s’exécuta aussi vite que possible. Elle prépara un véritable festin. Sooah devint d’ailleurs rapidement toute excitée en voyant la viande qu’elle avait préparé. Manifestement, ça ne devait pas arriver tous les jours.

Elle le regarda avec contentement, et en guise de remerciement, il se délecta de son repas. Après s’être resservi trois fois, il déposa enfin ses couverts. Manger était vraiment l’un des meilleurs moyens de calmer l’anxiété.

Sooah l’adopta rapidement, lui donnant du « grand frère » en s’installant à ses côtés. On ne pouvait pas dire, à proprement parler, qu’elle était parfaitement à l’aise, mais elle avait de toute évidence besoin d’attention. Woojin devint plus sombre à cette pensée.

« Tu joues toute seule quand tu rentres de l’école ? »

« Bah oui. Maman elle est très occupée. Je dois bien me conduire ! »

Woojin était surpris de sa maturité. Il lui tapota sur la tête comme pour la féliciter.

« Mais c’est pas du tout ça ! C’est Mimi qu’il faut brosser. »

« Mimi ? »

Elle lui tendit une poupée et une petite brosse. Woojin et Sooah continuèrent ainsi de jouer, sous le regard émerveillé de leur mère occupée à faire la vaisselle.

Elle avait tellement souffert…

Le téléphone se mit alors à sonner et la mère s’empressa d’aller y répondre.

« Que s’est-il passé ? Vous étiez où pendant le rush ? Venez immédiatement. » dit une voix énervée à l’autre bout de la ligne.

« C’est un jour très spécial pour moi. Je ne peux pas avoir ma journée ? »

« Non mais, vous vous croyez où ? C’est un petit restaurant, on ne peut pas se permettre d’avoir une personne en moins. En plus, vous avez déjà raté des jours de travail au motif que votre fille était malade… Écoutez, soit vous venez, soit je vous vire. »

Les sens de Woojin étant plus développés que la normale, il n’eut pas la moindre difficulté à entendre l’intégralité de la conversation. Il eut soudainement l’impression qu’on lui écrasait la poitrine.

Sa mère se dépêcha de terminer ce qu’elle avait commencé et revint vers eux, l’air désolé, puis annonça :

« Sooah, je suis désolée, tu vas devoir jouer avec ton frère un peu plus longtemps que prévu. C’est d’accord ? »

« Hmm, oui, aucun problème ! Je vais jouer avec grand frère » dit-elle sans la moindre déception dans la voix.

Elle n’avait beau ne pas avoir de réels souvenirs de lui, elle s’en rapprochait de plus en plus à chaque seconde. La scène était charmante.

« Écoute Woojin, je suis vraiment désolée de cette situation… »

Woojin interrompit sa mère d’un éclat de rire, et chassa tout malaise : « Non, ne t’inquiète pas. Fais attention à toi. »

Elle acquiesça et sortit.

À ce moment, Sooah ne put se contenir davantage et fondit en larmes : « Elle est tout le temps occupée ! Et moi je reste toute seule… »

Woojin fit un effort pour ne pas lui aussi pleurer et tenta de la rassurer.

« Non, ton grand frère est là maintenant. »

« Je ne t’ai jamais vu avant ! Comment tu peux être mon grand frère ? »

« C’est comme ça. Tu ne te souviens pas quand tu étais toute petite ? Je t’ai même changé la couche. »

« Je fais plus pipi dans ma couche ! »

Voyant bien qu’il aurait du mal à la convaincre, il recommença à jouer avec elle. Si de prime abord il s’était imaginé que sa mère serait de retour pour l’heure du dîner, il se rendit compte après un certain temps que tel ne serait pas le cas.

Il prit donc la décision de cuisiner. Il avait l’habitude, sur Alphène, de vivre un peu à la sauvage. Mais ici il y avait un réfrigérateur, où il trouva quelques légumes. Il fit sauter deux œufs et fit frire quelques légumes, qu’il servit avec du riz.

Sa mère arriva aux alentours de 21 heures.

« Je suis désolée… Je rentre tard. Qu’est-ce que vous avez mangé ? Il va falloir qu’on t’achète un téléphone, Woojin. Dès demain. »

Elle n’avait pas pu le contacter et on devinait assez aisément la frustration qu’elle avait pu en ressentir.

Ils installèrent une couche supplémentaire, qui ne lui laisserait qu’à peine la place de tourner sur lui-même. Sooah dormait déjà à poings fermés, mais les deux adultes exprimaient quelques difficultés à l’idée d’aller dormir.

« Je suis tellement soulagée que tu sois revenu… »

Elle avait déjà prononcé ces mots un paquet de fois. Elle s’allongea finalement, exténuée. Woojin resta debout une bonne partie de la nuit.

Non, ça ne va pas du tout cette situation…

C’était comme si on l’enterrait vivant.

Le lendemain, tout le monde se leva rapidement. Sooah devait aller à l’école, et sa mère devait partir travailler.

« Woojin, va à la mairie pour récupérer ton numéro de sécurité sociale. On se retrouvera après le travail pour aller t’acheter un portable. Ne bouge pas, hein ? Si tu as faim, fais-toi des ramyeon. Non, mieux, rejoins-moi directement au restaurant ! C’est le Soongmi, face à la supérette. »

« Oui, ne t’en fais pas pour moi. On se retrouve tout à l’heure. » lui répondit-il.

De nouveau seul, Woojin put se calmer et mettre en ordre ses pensées. Il avait beaucoup à faire. Il lui tout fallait tout d’abord annuler son avis de disparition et récupérer un numéro de sécurité sociale.

Par ailleurs, puisqu’il avait disparu durant sa terminale, il n’avait pas obtenu de diplôme. Or donc, il était pour lui hors de question de rester sans emploi.

« Il va falloir que je me fasse de l’argent… »

C’était désormais lui, l’homme de la famille.

« Il va falloir que je ramène beaucoup d’argent. »

Il devrait aussi reprendre ses études. Il réalisa alors qu’il avait bien un moyen de faire facilement de l’argent… Comme si une espèce de marque du destin l’avait appelé. Ou plutôt, celle du diable…

« Éveillé… »

Woojin, durant sa réflexion, tomba sur trois billets de 10 000 won. Sa décision était prise. Il ouvrit un carton contenant ses affaires soigneusement pliées, et une fois plus convenablement habillé, quitta le domicile.

Il s’appliqua à réaliser ses tâches administratives et en profita pour ouvrir un compte bancaire. Après quoi, il alla s’acheter un téléphone portable avec l’argent trouvé.

« C’est l’une de nos meilleures ventes. Il est très résistant, de nombreux éveillés l’utilisent ! » lui dit alors le vendeur.

Ça ferait l’affaire, aussi se décida-t-il à l’acheter. Il envoya aussitôt un message à sa mère dont il avait plus tôt obtenu le numéro, et à sa surprise, elle le rappela dans les quelques secondes.

Après une longue conversation pour la rassurer, elle finit par accepter ses propositions.

« Je vais rester chez un copain qui habite proche de la maison, et me préparer pour l’examen de qualification. » 1)Examen de qualification : équivalent sud-coréen du bac

« Uh… J’espère que ça ne l’inquiète pas trop. On verra. » pensa-t-il après avoir raccroché.

Jaemin n’habitait en effet pas très loin, il pourrait bien faire la distance à pieds. Il se résolut à l’appeler, après s’être saisi du papier sur lequel était renseigné son numéro de téléphone. Une personne décrocha :

« Yeoboseyo ? Ici Park de l’agence de gestion de marchandises Dongjin » lui dit un homme d’une voix éraillée.

Woojin regarda le numéro qu’il avait composé, puis le papier. Aucun doute, c’était bien ce numéro.

« Yeoboseyo ? Parlez s’il-vous-plaît. »

« Oui, c’est bien Jaemin ? »

« Non. » répondit l’homme manifestement ennuyé avant de raccrocher.

Woojin ne put s’empêcher de faire un petit bruit d’agacement avant de placer deux doigts sur sa tempe droite.

C’est quoi ce bordel… Il m’a pris pour un âne ?

Nostra
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