PdC : T1 Prologue 02
PdC : T1 Chapitre 2

Enfin, le voilà ! Bon, je n’aime pas trop raconter ma vie mais comme celui-ci s’est fait plus qu’attendre je me permets un petit mea culpa. Beaucoup de boulot et quelques soucis personnels, ça donne à peu près ça comme délai. Normalement ça devrait être un peu plus régulier maintenant, si personne ne décide de décéder à nouveau.

Quelques notes sur la traduction : j’effectuerai demain un travail de relecture un peu fourni car j’ai dû jouer avec quelques concepts avec lesquels je ne suis absolument pas familier, mais que j’ai tenté malgré tout de respecter dans mon travail de traduction en me cultivant un peu. C’est pas du chi, mais c’est pas loin. Bonne lecture, et à demain pour un nouveau chapitre !

Chapitre 0001 – Il s’en est fallu de peu…

« BROOOM… ». Un son se fit entendre à mesure que s’ouvrait la porte de fer toute rouillée, ainsi que son écho en crescendo.

Quelques secondes plus tard, un jeune homme se fit traîner par les bras par deux gardes. Ils l’emmenaient hors des murs. Ce poids mort, qui n’avait que la peau sur les os, ne semblait même plus respirer. Ses vêtements déchirés et plein de sang laissaient imaginer les épreuves que ce jeune homme avait dû endurer.

Le corps décrépit fut jeté au sol par les deux geôliers, et n’eût pas la moindre réaction.

« Le gamin doit être mort, non ? » demanda le plus robuste des gardiens en le regardant immobile.
L’autre acquiessa de façon brusque. « Hmpf. Sûrement. Il a agi de façon sotte et dangereuse, allant jusqu’à manquer de respect à Miss Jian. Tout est réglé maintenant. Non seulement le clan Ning a été détruit, mais il semble aussi avoir eu droit au même sort. Il l’a bien mérité ! »
« Prends garde à ce que tu dis vieux… » rétorqua le premier comme un avertissement.
Tout en l’écoutant, le garde plus âgé à la calvitie naissante alla jusqu’au corps, prêt à le soulever.

C’est alors qu’une voix faible et délicate les interrompit. « Messieurs, j’aimerais emmener mon mari. »
Les deux hommes virent une femme face à eux. Quoique ses vêtements furent d’un lin épais, il leur était possible de constater qu’elle était en bonne santé. Il était toutefois regrettable qu’elle soit défigurée. Ses cicatrices étaient partiellement cachées par des cheveux en bataille.

Les deux gardes la reconnurent. Elle était l’une des deux seules personnes survivantes du Clan Ning. L’autre était le majordome de la résidence du Clan Ning, mais lors de l’assaut, celui-ci était absent, parti pour la province de Cang Qin à quelque affaire qu’il avait en cours. Du côté de cette jeune femme répondant au nom de Ji Luo Fei, elle avait échappé à la tuerie dans des circonstances similaires, puisque résidant à l’Académie Deux Etoiles de Cang Qin.

Bien sûr, il fallait aussi prendre en compte qu’elle et le Clan Ning n’étaient pas officiellement affiliés. La seule raison de son mariage, d’ailleurs, était l’amitié que le clan Ji et celui de Ning se portaient. Elle fut introduite à Ning Cheng durant son enfance. Mais le Clan Ji avait mystérieusement disparu, ne laissant qu’elle derrière. Même alors, le grand-père de Ning Cheng, Ning Hong Chang, l’autorisa à se marier à son petit fils, sitôt que celui-ci aurait terminé ses préparatifs. Car celui-ci devait agréger du chi.

Malheureusement, Ning Cheng n’était pas de nature très spirituelle, ni très fine. Même après plusieurs années de pratique, il était toujours incapable d’en rassembler la dose la plus infime. Il allait en outre jusqu’à publiquement s’indigner du visage de Jin Luo Fei. Par chance, celle-ci s’était résolue à une vie d’offenses et d’insultes, et elle ne répondait rien.

A son retour de l’académie, elle apprit la destruction du Clan Ning. C’était la première fois qu’elle mettait les pieds dans une prison. Elle était originellement venue à demander à Ning Cheng quand il pourrait sortir, et se trouvait donc à mille lieux d’imaginer le retrouver en un tel état.
Ji Luo Fei, voyant l’expression macabre des gardes, n’attendit pas que ces derniers lui répondent, et se résolut à sortir aussitôt une douzaine de pièces d’argent qu’elle leur tendit.

« Ok c’est bon, embarquez-le. » fit en réponse le geôlier trapu, en saisissant l’argent qui lui était tendue.

Sans grande surprise, du reste. Ils étaient supposés s’occuper du corps de Ning Cheng, et par conséquent, que quelqu’un puisse s’en occuper à leur place représentait une aubaine. Alors avec un pot de vin en plus…

Celle-ci s’empressa donc de placer Ning Cheng sur son dos avant de disparaître.

« Cette nana là, sans ces cicatrices, ce serait une vraie déesse. », observa le plus âgé des deux gardes en faisant tinter deux pièces entre ses doigts.

« Ne dis pas d’inepties, avec ou sans ça, elle ne joue pas du tout dans la même catégorie que nous. Après tout, elle va à l’Académie de Cang Qin ! » fit l’autre en lui tapant sur l’épaule. Puis ils marchèrent jusqu’à la sortie et une nouvelle fois, les lourdes portes de métal se refermèrent.

……

Ning Xiao Cheng perçut une odeur douce et extrêmement plaisante. En ouvrant ses yeux, la première chose qu’il vu fut un cou blanc et aussi pur que la neige. C’était donc une femme.

Non, quelque chose ne collait pas. Il se souvint d’avoir été repoussé par Tian Mu Wan. Il était d’humeur massacrante, étant allé jusqu’à marcher au milieu de l’autoroute sur un pont. Puis lui parvint une lumière jaune qui lui fit perdre conscience, et puis… Plus rien.

Se pourrait-il qu’il y ait survécu ? Que se passait-il au juste ?

Ces pensées lui parvenaient au milieu d’une myriade d’autres, comme s’il prenait conscience d’une nouvelle réalité. Il était ressuscité.

Ce qui le surprit plus encore fut d’apprendre que le corps dans lequel il venait de reprendre vie appartenait à un dénommé Ning Cheng. Qui ne constituait rien de moins que son nom originel, changé au cours de sa vie en Ning Xiao Cheng afin de fuir de mauvais rêves où il se voyait dans la peau de cet autre lui, jeté en prison et torturé dans des endroits tous plus étranges les uns que les autres.

Il va sans dire qu’il était loin de s’imaginer que ses rêves étaient prémonitoires.

Sur ces pensées, il voulut porter sa main à son front perlé de sueur. Puis il tourna son attention vers cette femme qui le portait, et réalisa qu’il n’avait pas grand chose à lui dire.
« Je suis désolé de ne pas avoir la force de marcher. » dit-il en la voyant le regarder, comme pour s’excuser. Il était terriblement gêné d’être ainsi porté par une femme.
« Le Clan Ning n’est plus. Il semble pourtant que tu aies eu suffisamment de chance pour en réchapper. » dit-elle d’un ton calme. Trop calme, même les pires épreuves ne semblant pas à même d’ébranler sa tranquilité.

Ning Xiao Cheng devint alors silencieux. Il tentait de réassembler ses souvenirs. Désormais, il serait Ning Cheng, seul héritier au Clan Ning.

Le clan constituait en une famille aristocratique de taille moyenne, installée dans la province de Cang Qin. Leur nombre était faible. Les parents de Ning Cheng avaient suivi son grand-père, Ning Hong Chang et vécurent une vie prospère dans la ville de Cang Le, capitale de la province.

Quoique leur demeure fut de taille assez importante, elle n’avait que bien peu d’occupants. Ning Cheng était devenu le maître de maison, son grand-père étant incapable de le mettre au pas. Cette forte tête était connue pour ses frasques en ville, et seul Ning Hong Chang semblait en souffrir l’opprobre. Par conséquent, face aux nombreux parents de la famille Royale présents à Cang Le, et malgré son statut de vétéran dans la politique, il n’était que de piètre renommée.

La vie menait son train, tant bien que mal, jusqu’au jour où même Ning Hong Chang ne fut à même de calmer la tempête qu’avait déclenché Ning Cheng en offensant Jian Su Ji, dont le fiancé n’était autre que Qiu Ying Guang. Ce n’était pas le genre de personne à provoquer. (ndt : on aura l’explication de ce personnage un peu plus tard)

Ning Xiao Cheng soupira. Nous connaissons, bien sûr, les conséquences de ces actes. Mais son grand-père tenta malgré tout de le protéger, épuisant tant son réseau de connaissances que sa fortune, ce qui, loin de le sauver, causa en plus la chute du clan. Il apprit sa responsabilité dans ce drâme de la bouche des deux geôliers, plus tôt.

Les idées un peu plus claires, Ning Cheng n’en demeurait pas moins particulièrement perplexe. Ce monde n’avait pour lui aucun sens, où seuls les forts avaient raison.

Il comprit, du reste, que la femme qui le soutenait n’était autre que sa fiancée, Ji Luo Fei. Un mariage arrangé.

Le Clan Ji était étranger à cette province, et c’était en fait davantage une union entre les deux clans, en raison de l’amitié liant les deux patriarches, qu’une réelle union amoureuse. Malgré la chute du Clan Ji, Ning Hong Chang insista pour les marier, soucieux d’offrir à sa future bru une meilleure demeure et une situation stable. Il les aida en ce sens.

On peut même aller jusqu’à dire qu’il força la main de son petit fils. S’il était capable de supporter nombre de ses offenses, dans le cas de Ji Luo Fei, il restait implacable. Bien sûr, Ning Cheng était profondément frustré d’être ainsi lié à une femme partiellement défigurée. Quoiqu’il ne l’avait jamais battue, il la réprimandait sans cesse. Et toujours elle y répondait par un sourire silencieux.

Ils étaient très différents. Elle était douée pour rassembler du chi. C’est ainsi qu’elle fut à même d’entrer à l’Académie Deux Etoiles de la province de Cang Qin. Elle maîtrisait en outre d’ores et déjà le stade 3 de récupération de chi. Dans cette province, toute personne capable de rassembler du chi était appelée cultivateur. Une fois parvenu au stade 4, le statut social de cette personne exploserait.

Ji Luo Fei l’emmenait dans une toute petite maison aux pierres noires. Contrairement aux autres maisons alentour, aux tailles similaires, celle-ci bénéficait d’une surface de terrain plus importante, avec même un petit jardin et un puits.

« Comment le Clan Ning a-t-il été annihilé ? » demanda soudainement Ning Cheng. Même si les souvenirs de son ancienne vie étaient présents, il avait besoin d’éclairages. Il supposait que c’était en rapport à Jian Su Jie et Qiu Ying Guang, mais il désirait s’en assurer.

« Tu as fait ça tout seul, pourquoi me questionner ? » la réponse expéditive de Ji Luo Fei le heurta un peu.

Parvenus dans la maison, elle lui servit un verre d’eau et lui dit : « Je vais aller préparer l’eau pour ton bain. Il y a des choses que tu ferais mieux d’oublier. Ca ne pourra que te faire du bien. »

Ning Cheng la regarda silencieusement. Il ne comprenait que trop bien le sens de ses paroles, et en conclut que moins il en savait, mieux ça vaudrait. Même alors, en ce monde, sa vie restait en danger.
Ayant fini son verre, il eut l’impression qu’un peu de force lui revenait.

Il s’assit sur un vieux lit de bois, méditatif. Il pensait à sa sœur, Ning Ruo Lan. Il pensait à Tian Mu Wan. Comment avait-elle pu changer autant ?

Nostra
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