IATM Chapitre 28
IATM Chapitre 30

Bonjou’ les enfaaaaants ! C’est-y pas eul’ chapit’ du lundi ? Meuh c’est-y donc ben qu’si, alo’ amusez-vous bien mes gouyats !

 

 

Chapitre 29 – Une récompense bien méritée 3/6

 

La douzième escouade assistait fascinée à la scène de violence.

« Se mettre dans un tel état pour prendre la défense de ses hommes… »

« Roan est hors du commun. Je n’ai jamais vu quelqu’un aussi furieux. »

« C’est pour nous qu’il fait tout ça… »

Leur sentiment de loyauté envers leur Capitaine prit une intensité toute nouvelle. Soudain, la voix du Lieutenant Walker de la onzième escouade retentit, appuyé par quelques soldats.

« Nom de dieu, qu’est-ce que c’est que ce bordel là ?! De dieu ! »

«  Séparez-les ! »

« Restez pas plantés là ! »

Alors qu’ils s’apprêtaient à intervenir, le Lieutenant Austin s’interposa face à eux.

« Reculez ! » leur ordonna-t-il avant que la douzième escouade vienne à ses côtés.

« C’est excessivement énervant, arrêtez ça tout de suite ! » répondit Walker.

« Reculez. Dernier avertissement. »

« Vas-y. Vas-y, viens ! »

« Ou tu sors ou j’te sors mais faudra prendre une décision. »

Tandis que les deux Lieutenants d’escouades ainsi que leurs soldats se jetaient des regards de feu en continuant à s’insulter, Roan continuait lui à faire pleuvoir les coups.

« Si je veux le briser, je ne dois pas y aller à moitié. »

C’était pour lui une évidence, le Major Jack reviendrait à la charge. Il fallait tuer cette pensée en lui. Ce ne serait certainement pas en répétant les erreurs du passé, en laissant passer, que les choses s’amélioreraient.

« Plus jamais on ne me trahira… »

Les poings continuaient à pleuvoir. Jack, à demi-conscient, avait totalement cessé de se protéger. Il se contentait de trembler.

« Pa’don… Stop… Je ‘ous en p’ie… »

Roan ne comprit pas tout, mais l’intention était claire. Il arrêta enfin de le frapper.

« Ce n’est pas auprès de moi qu’il faut s’excuser, mais bien auprès de Glenn. » lui répondit Roan.

Le Major se releva difficilement ayant des difficultés à respirer à cause de son nez brisé. Il cracha les morceaux de papier qu’il avait en bouche, en même temps que du sang, puis se tourna enfin vers Glenn en toussant.

« Je… Je suis dé… désolé… »

Glenn hocha de la tête, lui signifiant qu’il acceptait ses excuses. C’est alors que le Major Jack perdit pour de bon conscience, s’effondrant à même le sol.

La onzième escouade se jeta sur lui pour le secourir, en même temps que deux voix bien connues arrivèrent jusqu’à leur position.

« Qu’est-ce que vous avez encore foutu ?! » hurla le Major Kenny.

Les deux hommes jetèrent un œil aux alentours et se rendirent rapidement compte de la situation.

« Amenez-le dans une tente et soignez-le. »

« Roan, que s’est-il passé ? » lui demanda Gale.

« Je vais vous dire la vérité. » commença l’intéressé, en lui racontant effectivement tout.

« Hmm… »

Lui et Kenny s’éloignèrent un peu et s’échangèrent quelques mots.

« C’est donc Jack qui est à l’origine du conflit… »

« Oui. Je ne l’aurais pas pensé aussi stupide. »

Ils jetèrent un coup d’œil à Roan.

« Il a bien utilisé sa permission de duel, mais ça ne pardonne pas tout. Il a été beaucoup trop loin. »

Quoiqu’il ne les entendit pas, Roan baissa à la tête et dit directement à Gale : « Commandant. J’ai utilisé votre permission pour sanctionner le comportement du Major Jack envers l’un de mes hommes. Toutefois, j’ai bien conscience d’avoir été trop loin. J’en assume l’entière responsabilité. Dès lors, je renonce au grade d’Aspirant-Major. »

La douzième escouade s’opposa immédiatement à l’idée. Ils se mirent à genoux vers leur Commandant.

« Reprenez notre récompense. »

« L’Aspirant-Major Roan a fait ça pour nous défendre. »

L’intéressé et Kenny s’échangèrent un nouveau regard quelque peu surpris, et parlèrent de façon discrète.

« Ça ne fait qu’un mois, mais ils sont déjà très loyaux envers lui… »

« Impressionnant en effet… »

« Au final, rien ne serait arrivé sans le Major Jack. »

« Oui, c’est indéniable. D’autant plus que Roan s’est servi de sa permission de duel, Commandant. »

Aucune faute, au sens militaire du terme, n’avait été commise. Ils assentirent dans le même sens.

« Levez-vous tous. » leur dit le Commandant Gale.

Ce qu’ils firent, dans l’attente de son annonce.

« Votre loyauté envers votre Capitaine et Aspirant-Major ne fait pas le moindre doute. C’est aussi par loyauté envers vous que Roan en est arrivé à de telles extrémités. Par conséquent, l’affaire est désormais close. »

Des sourires commencèrent à s’afficher en même temps qu’ils se tournèrent vers Roan. Le Lieutenant Austin soupira de soulagement.

Ils étaient plus enjoués encore que lorsqu’ils reçurent leurs récompenses, et c’est en un véritable câlin général qu’ils le félicitaient.

« Ah, ce n’est rien ! C’était le moins que je pouvais faire pour vous. » leur répondit Roan, tout aussi souriant.

Glenn abaissa la tête, quelque peu gêné.

« Je suis désolé. Tout est de ma faute… »

Roan vint lui saisir les deux épaules et lui releva la tête.

« Tu n’as pas à t’excuser de quoi que ce soit. »

Il en profita pour s’adresser à son escouade.

« Je vous ai dit que je vous protègerai. »

Une nouvelle exclamation résonna jusqu’aux oreilles du Commandant et du Major Kenny.

« Et nous, on vous protègera aussi ! »

« C’est vrai, on vous l’a juré ! »

« Roan deviendra un bon Commandant. J’en suis sûr. » dit Gale.

« Oui. S’il continue ainsi, il deviendra peut-être même Général… » répondit le Major Kenny, penseur.

Gale eut un sourire. Sans doute même deviendrait-il l’un des plus grands.

 


 

Après l’incident, plus personne n’osa s’opposer à Roan. Le Major Jack tremblait chaque fois qu’il le croisait et faisait tout pour l’éviter, tandis que les autres avaient appris à le respecter.

En revanche, la onzième escouade avait un peu cherché querelle à la douzième, mais après une sévère défaite aux mains de Pierce, ils s’étaient calmés. La douzième escouade était de plus en plus prestigieuse.

« Commencez à préparer vos affaires. »

« Bien. » répondit Roan avant de sortir de la tente.

L’odeur de la guerre lui parvint une nouvelle fois aux narines. Le sang, la sueur, le métal et l’odeur des bêtes était partout. Il prit une grande inspiration en regardant le ciel.

« En a-t-on déjà fini avec la plaine Pedian, seulement dix jours après notre arrivée ? »

L’invasion des monstres avait été formidablement repoussée. Suite à la mort du chef orc Sedek, les victoires s’étaient en effet accumulées du côté humain, au point que les monstres avaient fuit jusqu’aux montagnes.

On avait finalement décidé de ne pas les poursuivre, l’objectif de défense ayant été rempli.

« Il y a quelque chose que je dois faire avant de partir. »

Il avait un peu hésité, mais il ne pouvait continuer. Il traversa le campement du bataillon de la Rose et, arrivé aux abords du campement du bataillon de l’Épine, fut interrompu par deux soldats.

« Halte ! Qui va là ? Votre nom et votre grade ! »

Le mépris était audible dans leur voix. Roan commença par pointer du doigt les stries sur sa spalière.

« Aspirant-Major Roan, du bataillon de la Rose. »

Les soldats se redressèrent d’un seul coup et lui firent un salut militaire.

« Monsieur ! »

« Il a l’air tellement jeune… Difficile de penser qu’il occupe déjà les rangs des Majors… » pensa l’un.

« Heureusement que je me suis retenu de le rosser… » se dit l’autre.

Roan eut un sourire. Il s’était bien douté qu’il allait les perturber.

« Je cherche le soldat Harrison. » leur dit-il.

« Il se trouve dans la quinzième escouade, par là-bas. »

« Compris, merci. »

Roan les dépassa, et les deux soupirèrent.

« Oh putain… Je pensais pas qu’un gamin pareil pouvait déjà avoir un tel rang. »

Son collègue écarquilla des yeux et fit claquer ses doigts.

« Oh, mais je sais qui c’est ! »

« Ah bon ? »

« Mais oui, c’est lui, le spectre ! »

« Oh la vache ! C’est pour ça ! »

Ils se tournèrent pour mieux en apprécier la silhouette.

« On m’avait bien dit que c’était encore un gamin, mais je ne le pensais pas si jeune. »

« Ouais, on se serait davantage attendu à un type super baraqué… »

« C’est vrai qu’il est pas très épais… »

Ils étaient très surpris. Les exploits de Roan étaient donc connus des autres bataillons aussi, surtout depuis qu’il avait sauvé trois d’entre eux grâce à sa tactique d’inondation.

« J’aurais dû lui serrer la main… »

« T’inquiète pas, tu pourras le faire quand il sortira. » répondit celui à la plus grosse carrure, en lui tapotant sur l’épaule.

Pendant ce temps, Roan parvint jusqu’à la position de la quinzième escouade. Un soldat occupé à démonter une tente le salua aussitôt en voyant les marques sur son armure.

« Hmm, ils sont plus disciplinés que chez nous dans l’Épine… » pensa Roan.

Soudain, il le vit. Harrison, son camarade mort cinq ans avant lui avec tout autant de regret. De son vivant, il n’avait eu de cesse de se plaindre de ne pas avoir commencé sa carrière en tant qu’archer. Ce furent aussi ses derniers mots. Roan l’appela.

« Harrison. »

« Euh… Bonjour ? On se connaît ? » s’étonna Harrison.

« J’ai entendu parler de vous, oui. »

« Ah bon ? »

Il semblait profondément confus.

« Je crois que c’est maintenant qu’on doit se serrer la main. » eut pour réponse Roan.

« Ah ? Ah, oui. »

« Vous avez une sacrée poigne… »

« Ah ? »

« Oui. Une main parfaite pour tirer à l’arc… »

Nostra
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8 thoughts on “IATM Chapitre 29

  1. merci 🙂 c’était voulu de reprendre les dialogue de Dikkenek ?? du coup j’ai lu toute le reste du chapitre avec l’accent Belge :p

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