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Chapitre 382 – Académie Jia Nan, la jeune femme précoce du clan Xiao 

L’Académie Jia Nan était une institution ancienne située au milieu du continent. Ces derniers milliers d’années, les plus puissants élèves qui en sortirent devinrent tous des gens célèbres à travers le continent, et leurs noms seuls pouvaient faire trembler une région tout entière. 

Le plus terrifiant, dans cette académie, n’était pas la puissance de ses enseignants, mais bien les dizaines de milliers de puissants experts qu’elle avait produits. Si elle devait jamais risquer d’être détruite un jour, elle n’aurait qu’à rassembler tous ses anciens élèves… Et se constituer ainsi une armée absolument horrifiante. 

L’Académie Jia Nan n’était évidemment pas la seule du continent, il en existait une multitude… Mais jamais sa réputation n’avait jamais été égalée au fil du temps, ce qui démontrait la solidité de l’héritage que portait cette institution qui avait traversé les millénaires. 

C’était une source de fierté pour les habitants du continent, quelle que soit leur race, que de pouvoir entrer dans cet institut, mais les prérequis à cette entrée étaient si strictes que la plupart des candidats ne pouvaient se lamenter de leurs insuffisances. 

Sur le sommet de la montagne surplombant l’académie, couvert d’arbres verdoyants, se tenait une jeune femme vêtue d’une robe vert pâle. Une ceinture violette ceignait sa petite taille étroite et la soulignait de façon attirante.

Elle se tenait debout, les mains jointes, tel un lotus vert éclosant dans le monde des mortels… Une impression irréelle renforcée par le léger brouillard qui l’entourait lentement.

Elle faisait face à la brume blanche et montante derrière le pic, tandis que ses longs cheveux noirs et doux flottaient sur ses épaules en descendant jusqu’à ses hanches.

La demoiselle était si éblouissante qu’on aurait cru qu’elle était issue de l’union du ciel et de la montagne, et qu’elle pouvait faire tomber en transe n’importe qui posant les yeux sur elle.

Un tintement clair et éthéré résonna tout à coup sur le pic silencieux. « Dling dling. » En prêtant davantage attention, on pouvait s’apercevoir que deux minuscules petites clochettes vertes pendaient à la taille de la jeune femme.

Une ombre apparut tout à coup derrière elle, suite au tintement ; c’était un vieil homme, qui s’inclina respectueusement vers elle avant de sourire et de dire : « Bonjour, jeune maîtresse. »

Cette dernière se retourna lentement, et lui adressa aussitôt un sourire si beau qu’il en fit pâlir le jour (NdT attention, référence de haut niveau) : « Tu es enfin revenu, Vieux Ling. » 

Le vieillard leva la tête ; c’était bel et bien celui qui avait aidé Xiao Yan à s’échapper de la secte des Nuages Brumeux ! Il sourit et répondit : « Ké ké, je n’ai pas pu revenir plus tôt ; vous m’avez donné une mission, je ne pouvais donc pas revenir à vous sans l’avoir accomplie ! Vous me l’auriez reproché jusqu’à ma mort, autrement. »

La jeune maîtresse sourit sans rien dire ; elle se remémorait le jeune homme pour qui elle s’était tant inquiétée. Elle jeta un regard à son vieux serviteur et se mit aussitôt à rougir d’embarras, offrant un spectacle capable de rendre fou n’importe lequel de ses prétendants. Elle dit d’une voix beaucoup plus douce : « Comment va-t-il, Vieux Ling ? »

« Vous parlez du jeune maître Xiao Yan, n’est-ce pas ? » Ce n’était qu’une question rhétorique, mais en voyant sa jeune maîtresse rougir davantage encore, Ling Yin ne put s’empêcher de rire aux éclats. Seul ce petit bonhomme parvenait à changer cette Jeune Maîtresse au tempérament détaché, généralement aussi indifférente qu’un lotus, en une jeune femme ordinaire.

« Le jeune maître Xiao Yan n’avait aucun problème lorsque je l’ai quitté. Il a, comme on s’y attendait, remporté l’Accord des Trois ans entre Nalan Yanran et lui. C’est juste que… » Le vieillard hésita un moment, mais décida tout de même de lui raconter tout ce qui s’était passé lors depuis ce fameux Accord en détail, y compris l’intervention de Yun Shan et la fuite éperdue de l’adolescent.

« Ké ké, heureusement que le jeune maître a dépassé toutes mes attentes. L’intervention de Yun Shan a beau avoir réduit son plan à néant, il est néanmoins parvenu à faire trembler ce dernier avec son dernier atout, la Reine Médusa, au point qu’il n’ose plus attaquer. C’est grâce à ça que nous avons quitté la secte des Nuages Brumeux en un seul morceau. 

« La Reine Médusa ? Tsk-tsk, Xiao Yan ge-ge est vraiment doué à parvenir à s’entourer d’experts aussi puissants… Yun Shan, hein… Un puissant Dou Zong. » La demoiselle ramena en arrière la mèche de cheveux qui lui pendait sur le front, le regard plein de surprise. Elle se mit tout à coup à rire doucement et dit : « La secte des Nuages Brumeux s’est figée et reste confinée aux frontières de l’Empire Jia Ma. Depuis Yun Potian à l’époque, ils n’ont plus produit qui que ce soit de remarquable… À ce rythme, leur disparition n’est qu’une question de temps. » 

Elle leva lentement la tête, dévoilant des yeux brillants et demanda à nouveau : « Est-ce que Xiao Yan ge-ge va bien ? » En prononçant son nom, elle se mit à rougir à nouveau d’un embarras attirant. 

Le vieux serviteur sourit et hocha la tête : « Ké ké, oui il va bien. » Il leva le regard vers sa maîtresse et dit : « Je ne comprenais pas, par le passé, pourquoi vous le protégiez autant. Cela dit, après avoir fait équipe avec lui, j’ai commencé à comprendre… Vous avez eu le nez creux, Jeune Maîtresse : je pense qu’avec assez de temps, même le Chef de Clan ne pourra pas prendre ce petit bonhomme à la légère. » 

Un léger sourire naquit sur les lèvres de la jeune femme aux louanges du vieil homme. Elle avait reçu d’innombrables compliments dans sa vie, mais à chaque fois qu’elle entendait quelqu’un encenser son aimé, elle se réjouissait toujours comme une petite fille.

Elle ajouta : « Mais cela étant, c’est seulement à la condition qu’il ait assez de temps. Notre clan est éparpillé à travers tout le continent, et a pu voir de nombreuses personnes au talent remarquable au fil du temps. Malheureusement, très peu d’entre eux ont réellement été capables d’atteindre le sommet… Et c’est pourquoi les membres du clan préfèrent s’attarder aux faits plutôt que de juger un potentiel, quel qu’il soit. Le destin est capricieux et on ne sait de quoi demain sera fait… » 

« Effectivement. » Ling Yin opina légèrement du chef. La jeune femme avait raison, ce n’était pas les génies qui manquaient dans ce bas monde. 

« Du coup, Xiao Yan ge-ge doit encore faire beaucoup d’efforts… » Elle se tut un peu, puis elle afficha aussitôt un sourire impertinent et dit : « Cependant, je suis prête à attendre qu’il devienne un véritable expert au sommet, quel que soit le temps que ça prenne. » 

Le vieux serviteur conserva le silence en regardant sa jeune maîtresse, à qui la lueur matinale donnait des airs de fée. Cependant, il pensait doucement en son for intérieur : Ah, petit bonhomme… La Jeune Maîtresse a beau vouloir t’attendre, votre histoire risque de connaître de nombreux obstacles si tu ne deviens pas rapidement très fort. Tu devrais savoir qu’avec sa beauté, son talent et ses origines, ses prétendants sont si puissants qu’il t’en laisserait coi. Nul doute qu’ils s’en prendront à toi… Mais dans ce cas, la jeune maîtresse ne manquera pas d’intervenir. Seras-tu vraiment capable de supporter la honte et l’humiliation d’être protégée par celle que tu aimes, avec ta fierté… ?

À l’époque, le jeune homme avait été capable de s’entraîner amèrement trois années durant et de subir d’innombrables tourments juste pour une rupture de fiançailles, et dans le seul but de retrouver sa dignité face à celle qui avait piétiné sa fierté. Un tel homme préférerait encore mourir que de voir celle qu’il aime endurer les coups à sa place, à l’abri derrière elle.

La demoiselle parut se souvenir de quelque chose, et demanda avec curiosité : « J’y pense ; Vieux Ling, à quel niveau se trouve actuellement Xiao Yan ge-ge ? » 

Le vieillard répondit en souriant : « Lorsque je l’ai quitté, il était autour de Da Dou Shi une étoile. » 

« Da Dou Shi une étoile, hein… » Elle plissa les yeux en souriant et dit : « En deux ans, il est passé d’un Dou Zhe ordinaire à un Da Dou Shi, soit un niveau par an… Une telle vitesse de progression le placerait dans le top cinq de l’Académie Jia Nan. On dirait que son entraînement a été intensif… » 

Le vieux serviteur se caressa la barbe et répondit en souriant : « Un expert ne peut grandir qu’en se perfectionnant. Le jeune maître Xiao Yan est un bon jade, qui a besoin d’être poli. Cette Nalan Yanran, à l’époque, avait débarrassé ce jade de sa faignantise, et son entraînement intense lui a permis de brider son impulsivité et son mordant. Une très bonne épée doit être cachée dans une boîte pour ne pas révéler son tranchant, et c’est en apprenant à se contrôler qu’un homme peut accomplir de grandes choses. » 

« Pourquoi encenses-tu Xiao Yan ge-ge à ce point après ton voyage dans l’Empire Jia Ma, Vieux Ling ? Tu ne t’es jamais épanché sur quiconque de la sorte, par le passé. » Xun Er se couvrit la bouche de la main et rit. Même son regard était rieur. 

« C’est juste que ce petit bonhomme le mérite, mes sentiments n’interfèrent aucunement avec mon jugement. » Ling Yin sourit et ajouta aussitôt : « Je pense qu’il devrait arriver d’ici un ou deux mois à l’Académie. Vous cesserez alors enfin de souffrir de son absence, Jeune Maîtresse. » 

Cette dernière sourit chaleureusement, et leva lentement la tête en imaginant lentement la silhouette de son aimé. Ils allaient enfin pouvoir se revoir après deux longues années de séparation. 

Elle sentit une certaine chaleur engouffrer son cœur, et elle resta un long moment rêveuse avant de baisser la tête vers son vieux serviteur devant elle. Elle fit quelques petits pas, et se dirigea vers le pied de la montagne. Elle disparut peu à peu derrière le feuillage des arbres alentour, mais sa voix résonna à l’endroit qu’elle occupait précédemment : « Vieux Ling, va trouver un endroit où te reposer à proximité de l’Académie pour le moment. Ne t’y faufile pas à moins d’une urgence car si ces vieux machins l’apprennent, ils vont nous causer toutes sortes de problèmes. Ces vieux lunatiques ont beau donner de la face à notre clan, ils restent néanmoins fermes sur l’application de leurs règles, et très peu de personnes sur le continent sont capables de les faire fléchir. » 

Le vieux Ling sourit et hocha la tête : « Ké ké, d’accord. En cas de besoin, utilisez le sifflet et j’accourrai aussi vite que possible. » Il se tordit et se changea à nouveau en une ombre, qui se fondit avec celle d’un arbre. 

La demoiselle descendit lentement de la montagne, alors que les rayons du soleil mettaient en valeur sa belle silhouette verte. 

Tout à coup, une voix chaleureuse tonna à côté d’elle : « Ké ké, quelle coïncidence que de te rencontrer là, Xun Er mei (NdT mei = suffixe désignant une jeune sœur ou une amie intime. Il y a donc une certaine prétention dans son utilisation…) Tu viens de descendre aussi de ton entraînement dans les montagnes ? » La jeune femme s’arrêta et tourna la tête pour voir son interlocuteur. Il s’agissait d’un beau jeune homme vêtu d’une tenue blanche, qui se tenait près du pied de la montagne en lui souriant. Son sourire était élégant, légèrement chaleureux et, couplé à son beau visage, il parvenait toujours à faire baisser légèrement sa garde à son interlocuteur, même face à une jeune femme qu’il rencontrait pour la première fois. 

« Effectivement. » Xun Er ne parut pas être affectée par la beauté de l’individu. Elle savait qu’il n’était pas qu’une belle gueule, et qu’il était parmi les élèves les plus puissants de l’académie. Il était capable de se distinguer parmi tous les membres de l’institut, et était même un des plus brillants membres de la jeune génération. 

Le beau garçon ne changea pas d’expression face à l’indifférence de la demoiselle. Il rit doucement, fit deux pas vers elle et s’apprêtait à se rapprocher davantage pour bavarder quand Xun Er prit les devants et lui fit ravaler ses paroles : « Senior Bai Shan, j’ai des choses à faire et je ne peux pas rester à discuter avec vous. Au revoir. » 

Elle lui sourit et fit immédiatement demi-tour pour se diriger vers un autre petit chemin. Cependant, elle eut à peine le temps de faire quelque pas qu’on l’interpella de nouveau. 

« Tu es vraiment à nouveau venue ici, Xun Er. » Lorsque celle-ci entendit cette voix aussi douce que l’eau, elle sourit enfin chaleureusement et tourna la tête pour voir une femme adulte, qui se dirigeait vers elle en suivant un petit chemin de traverse. Elle lui dit en souriant : « Vous me cherchiez, Instructrice Ruo Ling ? » 

C’était bel et bien l’instructrice qui s’était rendue à Wu Tan pour recruter de nouveaux élèves, il y a deux ans. Elle était aussi belle qu’alors, et même plus charmante encore. 

L’instructrice se rapprocha de la demoiselle et lui frotta la tête d’un air désarmé. Elle dit : « Le tournoi d’avancement de l’académie va commencer dans quinze jours. Tu sais que tant que tu peux remporter tes matchs, tu pourras entrer dans le cœur de l’académie et t’y entraîner. Il y a cinquante places d’ouvertes chaque année ; tu aurais pu tenter ta chance l’année dernière, mais tu as laissé passer cette occasion. » 

Xun Er lui répondit avec un sourire taquin : « Je venais alors juste d’arriver, comment aurais-je pu oser affronter tous mes seniors ? » 

« Arrête un peu, s’il te plaît ; tu crois que je ne connais pas tes raisons ? N’attends-tu pas simplement que ce bonhomme arrive pour y entrer avec lui ? » Une fois cela dit, l’instructrice Ruo Ling grinça soudainement des dents avec une expression rancunière, et elle se mit à jurer contrairement à son habitude : « Ce salopard de Xiao Yan… Il a osé se jouer de moi ! Je n’ai réussi à faire passer son congé d’un an qu’après de nombreuses pressions, et il n’est toujours pas revenu bien que deux années se soient déjà écoulées ! Ça me rend vraiment furieuse ! Si tu n’avais pas passé ton temps à me harceler, j’aurais rayé son nom et oublié toute cette histoire ! » 

La jeune femme répondit aussitôt, en entendant sa diatribe : « Rassurez-vous, instructrice, Xiao Yan ge-ge va rapidement arriver cette année. » 

« Bah, à quoi servirait qu’il vienne ? Il a manqué deux années d’entraînement à l’académie. Sa vitesse de progression à l’extérieur ne peut certainement pas approcher celle qu’il aurait eue en suivant les méthodes d’entraînement que nos divers prédécesseurs ont établi après de nombreuses évaluations… » Ruo Ling dit d’un air impuissant : « S’il veut réussir à obtenir une place au cœur de l’académie, il aura besoin d’atteindre au moins le niveau de Da Dou Shi… Et encore, il n’y parviendrait que s’il a la chance de ne pas tomber sur certains monstres durant ses matchs. » 

La demoiselle répondit avec un léger sourire aux lèvres et les yeux brillants : « Vous ne devriez pas le sous-estimer, Instructrice Ruo Ling. Rappelez-vous qu’il a enduré vingt de vos attaques en étant lui-même un Dou Zhe. » 

L’instructrice se pinça les lèvres et dit : « J’espère que tu as raison car cette année, le tournoi d’avancement ne va pas être aussi facile que la dernière fois. Trois cents élèves de l’académie ont le droit de participer à cette session, et il aura beaucoup de mal à tirer son épingle du jeu sans avoir certains tours dans son sac. » Elle lui en voulait encore de ne pas avoir tenu sa promesse à temps. 

« Pouvez-vous l’inscrire à la session de cette année alors ? » lui demanda Xun Er en lui tirant la main, et en lui adressant un sourire adorable de jeune fille chouchoutée. 

« Aaah… Je ne sais vraiment rien te refuser. Tu n’as parlé que de lui pendant deux ans. Tu sais que l’académie compte un grand nombre de jeunes hommes plus remarquables que lui ? Par exemple… » L’instructrice jeta un rapide coup d’œil à Bai Shan, qui se tenait de côté en souriant. 

La jeune femme sourit mais fit celle qui n’entendait rien. 

« Je savais que tu m’ignorerais. » Ruo Ling dit doucement : « Allons-y, le cours du matin va commencer. Rentre avec moi ; je ne pense pas que tu veuilles être coincée avec Bai Shan, pas vrai ? » 

La demoiselle sourit et opina du chef, et les deux femmes avancèrent lentement sur le petit chemin en discutant toutes les deux à voix basse. 

Le jeune homme vêtu de blanc resta immobile, de son côté. Il les regarda disparaître peu à peu en souriant, puis son sourire se mit à se flétrir un long moment plus tard. Il attrapa négligemment une feuille morte jaune voletant entre ses doigts, et dit d’un ton morne : « Xiao Yan ? Ce n’est pas ce nouvel élève qui a pris un congé sabbatique de deux ans ? Ké, soit, montre-moi ce qui fait que Xun Er tient autant à toi… Un type médiocre n’a pas le droit de posséder une jeune femme aussi extraordinaire. » 

Une fois cela dit, il se retourna lentement et donna une petite chiquenaude à la feuille qu’il tenait. Celle-ci jaillit aussitôt explosivement de sa main et alla se planter dans un énorme rocher à toute allure. Cette feuille apparemment fragile avait pénétré à moitié dans la pierre…

Wazouille
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