DMS : Chapitre 56
DMS : Chapitre 58

Quant aux quelques demandes que j’ai reçues pour changer le style CSS des compétences buguées, c’est noté, on va essayer de faire quelque chose.
En attendant, supportez encore un peu 🙂

 


 

Chapitre 57 – De l’autre côté (4)

 

Je ne savais pas que je pouvais créer des donjons à l’air libre. C’était quelque chose que j’avais toujours pris pour acquis : un donjon se créait sous terre, ou dans une grotte. Mais là, j’étais entourée des arbres de la forêt, toute vie animale semblait en avoir disparue et les lieux étaient prêts à voir arriver leurs nouveaux occupants.

— Si je ne change pas le type du donjon, je garderai un type forêt ? me demandai-je d’un seul coup.

Je voulus alors invoquer un tomte, juste pour tester. Si je n’étais pas obligée de changer le type de donjon et de plutôt le garder tel quel alors les possibilités seraient bien plus grandes que ce que j’avais toujours cru. Je pourrais dans ce cas parfaitement créer des donjons de tous les types sans les avoir achetés.

— Allez, apparaît, petit tomte, dis-je en souriant.

Ceci dit, le silence continua à régner ; le tomte que j’attendais n’apparut jamais.

— Ah ! Moi qui pensais arnaquer le système une fois de plus !

Il semblait bien que les monstres n’apparaîtraient pas si je ne définissais pas artificiellement le type du donjon. Ainsi, je ne pourrais pas abuser de la création et devrais me limiter à ce que je possédais. C’était dommage mais après tout, je n’avais pas besoin de plus.

— Et si je changeais ce donjon en caverne ? Une caverne à ciel ouvert… ?

J’étais toujours intriguée par les possibilités infinies que pouvaient offrir les choix qu’on me laissait faire. Je m’empressai alors de fortement influencer les lieux afin qu’ils deviennent un donjon de type caverne. Et aussitôt, le sol trembla légèrement et tout fondit comme dans un rêve, changeant de forme et de texture à mesure que la réalité se déroulait comme un tapis, comme si je me trouvais dans un délire induit par du LSD.

Je me retrouvai rapidement dans une zone rocailleuse et désertique et de là où j’étais, je pouvais voir jusqu’aux extrémités du donjon, là où se trouvaient les falaises à pic. Le tout ressemblait maintenant à une arène géante, de plus de cinq cent mètres de diamètre et dont le sol était composé d’une pierre orange nue et brute, saillante et sèche.

— On dirait une carrière à ciel ouvert… Mais bon sang, qu’est-ce que c’est vide, me plaignis-je. Je peux rajouter des murs ?

Tentant de lever une salle comme dans tout bon donjon qui se respecte, je me fis frappée de plein fouet par une interdiction mentale – carrément. Une force qui, de la même manière que lorsque je sentais que j’arrivais à court d’énergie, me faisait comprendre que je ne pouvais pas créer de pièce dans ce donjon. La raison en semblait évidente, mais je trouvai pertinent de me poser la question à voix haute :

— Parce qu’il n’y a pas de plafond ?

Je regardai le ciel au-dessus de ma tête. Et si j’invoquais dans ce donjon… disons, des créatures volantes, pourraient-elles s’en échapper par les airs ?

— Hmmm… réfléchis-je, il doit y avoir une espèce de barrière invisible aussi par en haut. J’en suis certaine. C’est logique. Je peux ressentir une espèce de dôme d’énergie entourant le donjon.

Reprenant mes esprits, je secouai légèrement la tête. Je me rendis vers le centre de cette arène rocailleuse et me mis à changer le type du donjon pour qu’il devienne une forêt hantée, comme je l’avais initialement prévu. Les arbres précédemment volatilisés réapparurent mais sous une autre forme cette fois ; des troncs morts, quelques feuilles éparses çà et là qui tombaient déjà au sol et très vite, je me retrouvai au milieu d’une forêt directement tirée d’un épisode de Scooby-Doo. Même la bande son y était : j’entendais des hululements malgré l’absence d’animaux et un vent qui soufflait lugubrement entre des branches qui craquaient et claquaient entre elles.

— Merde, même les arbres ont l’air d’avoir des visages… me plaignis-je soudain en réalisant que les trous dans les écorces ressemblaient fortement à des figures souffrant de mille maux.

Le donjon était parfait, maintenant. La lumière du soleil semblait même être filtrée par un brouillard qui flottait au-dessus du donjon, et l’atmosphère était devenue des plus froides et nocturnes alors qu’on était en pleine journée.

— On peut vraiment changer l’existence des choses à loisir.

J’étais toujours aussi fascinée par ce qu’on pouvait faire en tant qu’architecte de donjon. Notre pouvoir ne se limitait pas qu’au donjon, mais nous pouvions aussi façonner le terrain et la texture même des planètes pour satisfaire nos besoins architecturaux…

Sous mes pieds, bien au centre de tout ça, je posai la dalle de sortie.

— Au moins, ça, c’est fait. Et maintenant, le boss.

Qu’allais-je invoquer dans cette forêt ? Je ne possédais pas de spectres, et ce qui collait avec l’ambiance, à savoir les chauves-souris et autres bestioles glauques, eh bien… je n’avais plus assez de crédits pour les acheter.

— Des varans ? Mais j’ai déjà un donjon de varans… me plaignis-je.

Je ne voulais pas deux donjons avec les mêmes monstres. C’était un petit caprice mais que pouvais-je y faire ?

— Évidemment, un serpent. Un serpent géant dans une forêt hantée, qu’est-ce que ça pourrait donner ?

Mais aussitôt l’idée sortie de la tête, j’appris que le donjon que j’avais créé n’était pas assez grand pour accueillir cette créature.

— …Ok.

J’étais déçue, mais je finis par décider d’invoquer un gobelin. Petits mais puissants, sadiques et rusés, ils trouveraient dans ces arbres un environnement idéal pour tendre des embuscades à des explorateurs imprudents. Les gobelins avaient après tout déjà plus que fait leurs preuves.

Je fis alors apparaître un gobelin, comme ça, au milieu de la forêt hantée et face à moi.

Il me regarda, l’espace de deux secondes, cligna des yeux et se mit à changer à vue d’œil. Un de ses yeux se ferma tandis que des pustules apparaissaient un peu partout sur sa peau. Il se courba légèrement en avant et son nez s’effila vers le bas. De longs cheveux poussèrent jusque dans son dos et blanchirent en un clin d’œil. Sales et hirsutes, je remerciai tous les dieux de ne pas avoir les mêmes, passant instinctivement mes doigts dans mes longs cheveux noirs et lisses.

La créature poussa un cri strident et acheva sa transformation, portant désormais une robe en lambeaux et un long bâton de bois mort sur lequel elle s’appuyait comme une vieille dame.

D’ailleurs… N’était-ce pas une poitrine que je voyais pendre sous cette robe ?

〈 Gamalda la Sorcière de la Forêt Hantée – Niveau 12 〉

— Ooh… m’extasiai-je, une sorcière ! C’est une vraie sorcière, capable de lancer des sorts et des malédictions ?

J’avais posé la question un peu par réflexe et sans attendre de réponse, mais Gamalda leva son œil valide vers moi et m’adressa la parole :

— Oooooh, grande mère… Gamalda te sert. Potions et malédictions sont à tes ordres.

Des potions ? Hmmm…

Une idée me vint immédiatement :

— Que peuvent faire tes potions ? Puis-je me renforcer grâce à elles ?

— Non, non, surtout pas, grande mère, fit-elle en secouant la tête, ce ne sont que des poisons et autres potions à effets néfastes ! Gamalda est une sorcière !

— Huhu… Je vois, ricanai-je tout bas.

La sorcière se tourna plusieurs fois pour regarder autour d’elle avant de me demander :

— Gamalda n’a pas de hutte de sorcière ? Où va-t-elle donc vivre et chanter le chant des morts ?

— Une hutte ? Le chant des morts ?

Elle me parlait de choses que je ne comprenais pas. Je voyais parfaitement ce qu’était une hutte, mais le chant des morts ?

Je lui créai aussitôt une hutte de gobelin contre le tronc d’un arbre au fin fond de la forêt, et elle s’y précipita comme pour vérifier que tout y était à sa place. Puis, revenant vers moi, elle me dit :

— Gamalda est ravie, grande mère. Grande mère peut maintenant lui offrir des corps afin qu’elle puisse chanter le chant des morts.

Elle allait me montrer de quoi il s’agissait, alors ?

Pour faire les choses dans l’ordre, je plaçai un coffre derrière sa hutte, afin de donner une bonne raison aux explorateurs de venir s’en prendre à elle. Puis, j’invoquai quinze gobelins, jusqu’à ne plus avoir d’énergie.

Tous sans exception se mirent à s’assombrir légèrement et de pareilles petites pustules que celles de leur boss apparurent çà et là sur leur peau. Je venais de donner naissance à des gobelins putréfiés. Ils n’étaient pas des morts-vivants, mais leur état laissait à penser que ce n’était qu’une question de temps.

Gamalda me regarda faire avant de se mettre à chanter quelque chose dans la langue des gobelins.

Le fameux chant des morts ?

Les gobelins tombèrent un à un, raides morts, avant de libérer une espèce d’énergie blanchâtre, qui émana de leur corps pour virevolter dans les airs.

— Le chant des morts, c’est… ?

— C’est l’âme des vivants qui protègent maintenant la forêt ! cria Gamalda en riant comme une folle.

— Mais c’est génial ! Un sort de création de spectres ? Magnifique. Vraiment magnifique. Et dire que moi, à côté, je reçois des trucs comme…

Appropriation…

J’avais à peine pensé à la compétence qu’elle s’activa sans trop que je le veuille. Un effet du bug ? Elle était si instable que ça ?

Je ressentis une nouvelle dose d’informations, qui vint s’imposer dans mon esprit au moment où je me disais que j’allais copier le chant des morts.

[Appropriation vient d’être supprimée.]
[Crotte puante vient d’être acquise.]
[Réinitialisation de la compétence dans : 23 h 59 m 59 s.]
[Crotte puante]
[Compétence permettant de marquer un territoire en déféquant des déjections très odorantes afin de repousser d’éventuels rivaux et certains prédateurs à l’odorat sensible.]

— …

C’était quoi, ça ?

Non, sérieusement, est-ce qu’une compétence pareille existait, pour commencer ? Comment pouvait-elle exister ? Comment pouvait-elle simplement avoir un putain de nom…

— Il est hors de QUESTION QUE J’UTILISE CETTE COMPETENCE !!!

Je venais de sacrifier sans le vouloir mon Appropriation, pour recevoir… ça ?!

— J… Jamais ! Jamais, jamais ! Je préfère mourir mille fois ! Je préfère me faire attacher à la vigne pendant des années !!!

Je devenais folle. J’avais sacrifié…

J’hésitais à sauter dans tous les sens, mettre des coups dans les troncs d’arbre et massacrer Gamalda pour apaiser ma colère et ma détresse avant de me laisser tomber au sol pour pleurer.

Et puis, je repris mes esprits.

— Temps de réinitialisation, hein ? …encore une fois ? D’ailleurs, d’où vient cette compétence de merde ?

J’étais perplexe. Je n’avais pourtant vu personne chier devant moi ; et vu la description de la compétence, je l’aurais senti si je ne l’avais vu. Et alors que l’Appropriation parlait de remplacement définitif, c’était déjà la deuxième fois que je me retrouvais avec un compte à rebours avant réinitialisation. J’avais d’ailleurs perdu le Contrôle Mental Ultime rien qu’en mourant…

— Est-ce que par hasard…

J’avais une dernière chose à vérifier, mais je commençais à comprendre – au moins une partie de cette compétence buguée. Mais avant ça, il fallait encore que j’ouvre mon donjon.

Et ainsi, la « Forêt Hantée de la Sorcière », donjon de niveau 10~13 avec une limite de niveaux de 45 ouvrit ses portes sur une planète que je ne connaissais pas – et qui pour le coup n’avait qu’une chance sur plusieurs dizaines de milliers d’être Albion.

— Bon. Garde bien la forêt, Gamalda, lui dis-je avant de tourner les talons.

Et à peine arrivée près de l’entrée, j’attendis patiemment la venue du premier explorateur curieux qui allait se faire un plaisir de mettre fin à mes jours tout en me faisant perdre les 165 crédits qu’il me restait.

J’aurais pu me suicider, c’est vrai. Mais pour le peu de crédits qu’il me restait, j’allais faire d’une pierre deux coups et donner un sérieux coup de pouce à ce donjon. Si la rumeur se répandait, les explorateurs entendraient rapidement parler de ce donjon dans lequel une architecte vous accueille pour se laisser tuer.

 

**

 

J’ouvris les yeux le lendemain matin, dans mon lit.

J’avais perdu mes quelques crédits restants, mais qu’importait. Ce type avait même été assez cool pour me tuer d’une flèche bien placée et je n’eus même pas le temps de réellement souffrir. Qui avait dit que tous les explorateurs étaient des enfoirés ? Ou alors avait-il peur que ce ne fut un piège que je lui tendais et voulait-il en finir rapidement ?

Revenant en arrière dans ma mémoire, j’esquissai un sourire. Durant la soirée précédente et la nuit qui venait de s’écouler, j’avais à nouveau fait des merveilles. Des explorateurs étaient venus se faire tuer dans mon donjon comme je le prévoyais.

J’allais pouvoir aller vérifier bientôt sur le miroir ce qu’il en était réellement ; mais avant ça, j’avais évidemment quelque chose à vérifier. Et ce que je vis me fit sourire encore plus. Je commençais à comprendre doucement le fonctionnement de cette capacité.

[Appropriation]
[L’utilisation de cette compétence permet à l’hypnotiseur vicieux de s’approprier la compétence d’un autre. La compétence copiée remplacera définitivement cette compétence.]
Raka
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19 thoughts on “DMS : Chapitre 57

  1. Tant mieux si elle comprends moi toujours pas

    ps : Raka t’est vraiment un… sérieux « Crotte puante » a quel point tu te fou de nous dans ta petite chambre a écrire tes conneries xD

    1. J’écris dans le bureau, pas dans ma chambre mdr
      Par contre oui, je me marre bien parfois quand j’écris ces conneries x)

    2. Appropriation lui permet de copier une compétence qu’elle voit à l’oeuvre pour 24h. Après, la compétence copiée disparaît et Appropriation, qui avait été remplacée par la compétence, réapparaît.

      1. Ca, ou la mort, qui réinitialise la compétence également.
        Mais t’en fais pas dans quelques paragraphes à peine, elle va pousser ses tests et ce sera peut-être un peu plus clair.

        1. ah bah merde en clair cette conne a pris un paquet de risque pour allez recupéré une super compétence chez les géant qu’elle perdra 24h plus tard O_O

          1. Ah mais son appropriation elle l’a, elle l’a garde.

            Ou plutôt, elle l’a récupére toutes les 24h ou à chaque mort. 

            Et ça copie pas forcément ce qu’elle croit 

          2. Ok bon pour récup

            La compétence appropriation se réinitialisé a chaque mort ou toute les 24h après utilisation

            2. Les compétences appropriées sont copier indefiniement elle ne se réinitialisé pas comme la compétence de vol

    3. Elle est capable de copier toutes compétences pour une durée limitée de 24h pour l’utilise après ca elle récupère Appropriation et ainsi de suite.

      Voilà ce que j’ai compris.

      Merci pour le chapitre Raka.

  2. C’est payant les coffres ?
    Mplc ! (Oui je sais j’ai la flemme d’écrire quelques mots alors que tu nous écris un chapitre entier gratos x) )

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