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DNC Chapitre 119

Et voici donc votre chapitre dominical des aventures du Roi des Trolls ! À ce soir pour les chapitres bonus de TDG ! =)

 

 

Chapitre 118 – Avancer le pion ne marchera pas, le reculer non plus

 

Chu Yang continua de penser à la réponse de Cheng Ziang et devint de plus en plus suspicieux. Des graines de melon… Mais n’est-ce pas.

Il balaya les environs chaotiques du regard et se demanda : Si j’étais Tang Xinsheng, que ferais-je ? Où me cacherais-je ?

Il se mit à réfléchir de plus en plus depuis le point de vue de l’espion…

La situation est encore incertaine ; le Pavillon Butian n’a pas encore pris de mesures à mon égard pour le moment. Je dois juste me montrer prudent. Tout d’abord, je vais me cacher et observer leurs réactions. Si je remarque quoi que ce soit alors je fuirais sur-le-champ. Autrement, je rentrerai tranquillement chez moi et dirai que je suis allé voir des amis… Hum, c’est ainsi qu’il devrait penser.

Il est donc encore dans les parages et observe ce qui se passe autour du Manoir Tang. La route ici va dans trois directions différentes, alors où me mettrais-je si je voulais avoir une vue d’ensemble ?

Le jeune homme réfléchit : Cheng Ziang n’a pas choisi le meilleur point d’observation pour éviter d’attirer l’attention. De plus, un tel point serait certainement surveillé et le pire poste d’observation devrait l’être également… Si Cheng Ziang n’a choisi aucun de ces endroits, alors Tang Xinsheng dans sa sagesse devrait également les éviter !

Dans ce cas, il devrait choisir un positionnement un peu moins idéal, comme celui qu’a choisi mon Vénérable espion.

Il parcourut les environs du regard afin de trouver les meilleurs coins donnant sur le Manoir Tang. Si les deux premières positions ne sont à prendre, alors il doit occuper la troisième !

Il tourna son regard vers les deux vieillards jouant aux échecs sous l’arbre.

Ils avaient tous deux les cheveux blancs et paraissaient avoir plus de la soixantaine, tant leurs visages étaient ridés. Ils se concentraient sur la partie sous leurs yeux. Celui faisant face à l’adolescent avait l’air quelque peu détendu et satisfait ; il se ventilait avec un éventail de papier. L’autre, dos à lui, avait la tête penchée et était pensif, comme s’il réfléchissait de toutes ses forces à la manière de briser la formation de son adversaire.

Ces deux vieillards avaient un passe-temps très sophistiqué à pouvoir rester à jouer calmement à leur âge…

La curiosité du Fourbe fut piquée et il fit un léger clin d’œil à l’attention de Cheng Ziang.

Ce dernier tituba vers eux et posa une poignée de graines sur la table : « Vous devez tous deux être fatigués à jouer aux échecs les amis ! Tenez, prenez des graines de melon ! Ha ha ! » Il ajouta d’une voix envieuse : « Vous avez vraiment de la chance à pouvoir jouer aux échecs deux jours durant sans devoir vous soucier de quoi que ce soit ! Pas comme moi qui malgré mon âge dois travailler dur quotidiennement pour vivre… »

L’homme à l’air satisfait sourit et dit : « Tu as également beaucoup de chance ! N’est-ce pas une bénédiction d’avoir un corps en pleine santé ? » Sa voix était vieille, mais excessivement gracieuse.

Le Vénérable opina répétitivement du chef et retourna à sa position.

Ils ont joué aux échecs deux jours consécutifs…  Chu Yang eut une révélation et en tira immédiatement une conclusion. Il s’approcha tranquillement des deux joueurs d’échecs en regardant le tronc d’arbre puis se pencha pour observer l’échiquier.

« Pas facile de se sortir d’une telle situation… » Il fit claquer sa langue encore et toujours : « C’est bon ça ! Vraiment très bon… »

Le vieillard qui réfléchissait se tourna immédiatement vers lui et lui jeta un regard noir : « Tu dis des inepties ! Et qu’est ce que tu y connais aux échecs ? » On aurait dit que sa colère jusque-là contenue se déversait sur ce gamin bavard.

« Hu. Regardez cette pièce : la laisser là ne va pas marcher, et la bouger ne va pas non plus. Le centre de l’échiquier est pire encore. La formation qu’a mis en place votre adversaire est assez vicieuse. Là aussi : au premier regard, on a l’impression que c’est un bon endroit où poser sa pièce, mais vous risquer d’être échec et mat si vous vous y mettez. Vous n’avez vraiment aucun moyen de vous en sortir… » Le jeune homme ouvrit son éventail et se ventila. Ensuite, il le referma à nouveau et s’en servit pour désigner un endroit de l’échiquier.

Cette explication du Ministre fit bondir Cheng Ziang ! Il ne savait absolument pas jouer aux échecs, mais comprenait que celle-ci sous-entendait autre chose… Bordel de merde… Il parle de la situation de Tang Xinsheng ?

Est-il possible que je sois resté assis là pendant deux jours alors que la cible était juste derrière moi ? Rien qu’à y penser, le Chef de Palais Cheng eut envie d’enfouir sa tête dans son entrejambe… (NdT Ce n’est pas ce que vous pensez pervers ! C’est juste qu’il a tellement honte qu’au lieu de baisser la tête contre sa poitrine, il va la baisser jusqu’à son entrejambe ! :p)

Il avait juré de capturer l’espion quoiqu’il lui en coûte, mais ne s’était pas aperçu qu’il était assis juste derrière lui… C’est… C’est terriblement embarrassant.

Le vieil homme satisfait sourit et lui demanda : « Huh ? Et d’après toi, jeune homme… Que devrait-il faire ? »

« À mon humble avis… vous devriez juste faire voler cette partie ! » L’éventail de papier s’ouvrit à nouveau dans la main de l’adolescent et il s’en servit pour se ventiler quelques fois. « La faire durer même un instant n’apporterait rien de bon. Qu’en dites-vous, Officiel Tang ! »

L’atmosphère se tendit dès qu’il eut fini sa phrase. L’autre vieillard à côté de lui se raidit sur-le-champ.

Cheng Ziang se leva immédiatement et se retourna pour regard le vieillard derrière lui avec incrédulité, le visage écarlate.

C’est trop humiliant ! Je devrais juste mourir sur-le-champ !

Je n’arrive pas à croire que j’ai fait une telle erreur…

L’expression du vieillard face au Fourbe ne changea pas. Il lui dit calmement : « La faire voler comment ? Il y a une méthode pour ça ? Tes paroles sont trop énigmatiques pour moi… »

« J’ai aussi du mal à comprendre… Et n’arrive pas trop à y croire non plus. » Chu Yang gloussa. « Je n’ai jamais compris l’expression ‘trouver une aiguille dans une meule de foin par hasard’ jusqu’à présent. Officiel Tang, ne croyez-vous pas que ce que je dis à du sens ? »

Un air souriant traversa le regard du vieillard qui dit : « Je ne comprends toujours pas. Pourquoi persistes-tu à dire que je suis l’Officiel Tang ? »

« Quand on lève la tête, on voit le pays s’étendre sur des milliers de kilomètres, de la même façon que le ciel bleu n’a pas de fin…  Mais quand on baisse la tête, on s’aperçoit que toute cette gloire et cette renommée disparaissent dans le cycle des réincarnations pour ne laisser qu’une poignée de sable… » dit l’adolescent nonchalamment.

Ces deux phrases avaient été écrites par Tang Xinsheng pour l’épitaphe d’un grand général du Nuage de Fer mort au combat. Cela dit, dans sa bouche, elles portaient un autre sens.

Cela fit également abandonner à l’espion toute intention de nier quoi que ce soit.

Sa couverture avait été percée à jour, alors toute autre dénégation aurait été risible.

Tang Xinsheng se leva et sourit : « Ta mémoire est vraiment bonne, petit frère. »

« Je suis flatté. » Le jeune homme joignit les mains ensemble et sourit.

L’accusé resta aussi calme qu’auparavant et ne montra pas la moindre trace d’anxiété. « Tu dois certainement être le légendaire Ministre du Pavillon Butian, le Roi des Enfers Chu, pas vrai ? » Cela dit, une fois qu’il eut dit ça, son visage trahit immédiatement un léger désespoir.

C’est encore le Roi des Enfers Chu !

L’homme le plus impitoyable du Nuage de Fer !

« Je suis navré que ce surnom vulgaire ait souillé vos oreilles, Officiel Chang ! » dit humblement le Fourbe.

« Je n’aurais jamais pensé que l’homme célèbre au surnom aussi féroce, l’épée tranchante qui répandant le sang dans le Nuage de Fer, le Roi des Enfers Chu s’avère être quelqu’un d’aussi jeune et beau que ça ! » dit Tang Xinsheng d’un air abattu. Sa voix était froide et claire : « Mais je ne comprends pas comment tu m’as trouvé. Comment en es-tu arrivé à la conclusion que j’étais ici ? »

« Je n’en étais pas sûr. Honnêtement, j’ai eu de la chance. » Avoua franchement son jeune interlocuteur : « Si j’avais essayé cette méthode avec un imbécile, ça n’aurait servi à rien. Mais avec quelqu’un d’aussi intelligent que vous, Officiel Tang, je devais tenter ma chance. Au départ, je ne suis venu que jeter un œil alentour, mais quand je suis arrivé ici, j’étais certain que vous étiez bien Tang Xinsheng ! »

« Huh ? » Ce dernier fut alors très curieux et le regarda d’un air douteux.

Chu Yang sourit : « Vous pouvez facilement observer votre manoir de là où vous êtes. Vous auriez pu vous poser ailleurs pour ça, mais vous auriez attiré davantage d’attention. Et ce gros arbre offre un ombrage sous lequel il y a toujours des gens jouant aux échecs. Vous aviez clairement prévu ce coup il y a longtemps. Une fois déguisé, vous n’auriez pas attiré la moindre attention en vous asseyant à l’ombre… »

« En effet. » L’espion montra une pointe d’admiration tandis que son regard se fit graduellement plus acéré.

« De plus, vous n’étiez pas encore certain que nous ayons pris des mesures à votre égard, alors vous vous êtes installé à un endroit où vous pourriez facilement observer tout mouvement suspect. C’eut pu être un peu dangereux, mais vous pouviez également compter sur le soutien de vos hommes ici présent. De plus, si quoi que ce soit arrivait chez vous, vous auriez pu facilement le voir d’ici. »

« Vous êtes calme et plein de ressources. L’endroit le plus dangereux est également le plus sûr, comme vous le savez. Le fait est que si vous étiez directement allé au Pavillon Butian, vous y auriez été le plus en sécurité ! » Il sourit gentiment : « Par conséquent, je voudrai vous inviter à venir dans cette cachette la plus sûre qui soit ! »

Tang Xinsheng secoua la tête et gloussa d’amusement : « Pas mal du tout, tu es digne du titre de Roi des Enfers Chu. » Il marqua une légère pause et plissa les yeux. « Mais pourquoi ne pas mettre directement tombé dessus au lieu de me baratiner comme tu le fais ? »

« Tu devrais savoir que trop parler provoque des catastrophes, surtout en étant le célèbre Roi des Enfers Chu. » Les pupilles de l’espion se contractèrent et émirent une lueur aussi acérée qu’une aiguille.

« Parce que c’était totalement inattendu ! » Le jeune homme sourit calmement et dit : « Parce que je n’ai pas anticipé le fait qu’un fonctionnaire érudit comme vous serait également un maître martial de haut niveau ! J’avais quelques doutes. »

« Et vous n’avez pas encore agi vous-même probablement à cause de votre colère. » Il rit. « Votre plan parfait a été mis en échec par quelqu’un d’autre et la couverture que vous aviez soigneusement élaborée a quand même été percée à jour. C’est une insulte pour quelqu’un d’aussi intelligent que vous ! Je suis sûr que vous préféreriez mourir que de subir une telle humiliation ! » (NdT Maître Troll et paire de couilles en titanium. ¤___¤)

« C’est d’ailleurs la raison pour laquelle vous badinez avec moi. » L’adolescent ajouta d’un ton moqueur : « Vous avez attendu que je vous révèle tout et au moment de mon triomphe, vous m’auriez humilié et ensuite, vous seriez servi de vos incroyables talents martiaux pour vous échapper ! »

« Ou alors, vous m’auriez tué sur-le-champ ! » dit-il nonchalamment. « Me suis-je trompé quelque part, Officiel Tang ? »

« Bien dit ! » Tang Xinsheng se leva lentement et dit : « J’ai méticuleusement planifié tout ça pendant treize ans et tu as tout détruit en un moment. Et tu es même venu te présenter à moi de toi-même. Comment pourrais-je ne pas te tuer pour cette humiliation ? »

Il grogna froidement : « Le Pavillon Butian n’est qu’un jouet à mes yeux. Si tu n’es pas capable de me capturer, alors tu peux tout aussi bien te préparer à te faire humilier ! »

Chu Yang avait vu juste, c’était bel et bien le plan de Tang Xinsheng au cas où les choses tourneraient au vinaigre. Il était un expert martial et se contrefichait de Cheng Ziang. Son plan était de tuer le Fourbe !

Celui-ci voulait le capturer tandis qu’il voulait le tuer.

C’était là la seule erreur du plan de l’adolescent.

 

Wazouille
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15 thoughts on “DNC Chapitre 118

  1. Merci pour ce chapitre. J’ai également hâte de lire la suite. Après ce duel d’esprit viendra peut être le duel avec les poings.

    Merci à tout le staff encore une fois.

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