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Chapitre 223 – Le mystérieux inconnu en bleu

Chu Yang s’échappa avec embarras, suivi par Ji Mo et compagnie.

« Je dois dire, grand-frère, que cette mademoiselle Wu est plutôt mignonne. » dit Luo Kedi. « Je connais d’innombrables femmes, mais bien peu d’entre elles peuvent se targuer de surpasser sa beauté, même dans les Trois Cieux Intermédiaires ! »

L’adolescent se renfrogna et continua sa course.

« Cette mademoiselle Wu a manifestement des sentiments à ton égard, grand-frère. Je n’arrive pas à croire que tu préfères t’amuser au lieu d’être avec elle… » ajouta sournoisement Ji Mo. « D’après moi, vous devez avoir une liaison… »

« Quelle liaison ? » Le Fourbe lui jeta un regard noir qui le fit se recroqueviller.

« En fait, cette mademoiselle Wu est très bien. » dit nonchalamment Gu Duxing en le suivant. « Elle t’apprécie vraiment, tout le monde l’a remarqué. Tu… si ça ne te dérange pas, tu devrais y réfléchir. »

Le jeune homme soupira. Il avait changé d’opinion à l’égard de Wu Qianqian, même si elle-même l’ignorait. Il n’était pas n’importe qui, il avait bien évidemment compris ce qu’elle éprouvait pour lui…

Il avait choisi de rester froid parce qu’il ne pouvait pas répondre à ses sentiments de quelque façon que ce soit, vu qu’elle n’avait jamais exprimé clairement les siens ! Elle l’aimait silencieusement sans se manifester, aussi n’avait-il pas d’autre choix…

*Je ne t’ai jamais dit que je t’aimais, je ne t’ai jamais démontré mon affection… Vas-tu même rejeter mon amour silencieux ?*

Du coup, il feignait l’ignorance pour conserver cet équilibre précaire… Il soupira à la remarque de l’épéiste : « Comment pourrais-je ignorer ce qu’elle ressent ? C’est jusque que… Que je n’ai pas la tête à parler amour. »

« Et pourquoi ? » Ji Mo joignit à nouveau la discussion : « Nous pouvons parler amour, relations professionnelles et nous entraîner aux arts martiaux. Ce serait amusant ! »

« Va chier ! » dit rageusement Chu Yang. « Encore un mot et je vais te reprendre l’épée ! »

Ji Mo se recroquevilla et resta sagement silencieux. Il n’y avait qu’ainsi qu’il pouvait le menacer ; ils avaient passé tellement de temps ensemble qu’ils étaient devenus très familiers… S’il lui avait ordonné de se taire au risque de le tabasser, Ji Mo aurait probablement répliqué : « Bah viens ! Viens ! Ça me démangeait ces derniers jours… ».

« Tu aimes déjà quelqu’un ? » demanda Gu Duxing avec prévenance. C’était la seule raison qu’il voyait expliquant la chasteté de son grand-frère face à cette beauté captivante.

Le jeune homme opina du chef : « Hmm. »

L’épéiste écarquilla aussitôt les yeux : « Qui est-ce ? Je l’ai déjà rencontrée ? »

« Je suis sûr que tu l’as déjà vue ! » répondit l’adolescent avec un sourire mystérieux.

« Ah bon ? » Gu Duxing était vraiment perplexe, et commença à se remémorer toutes les belles femmes qu’il avait rencontrées… Mais plus il y réfléchissait, plus il devenait dubitatif, car aucune d’entre elles ne pouvait être la demoiselle en question.

Le problème était que pour cette tête de bois, toutes les femmes se ressemblaient…

« Tu aimes déjà quelqu’un, et après ? » Luo Kedi renifla avant de suggérer joyeusement : « Il n’est pas rare pour un homme d’avoir trois épouses et quatre concubines. Tu aimes une femme, et ensuite ? N’avoir qu’une partenaire pourrait affecter l’érection de ton petit frère… »

« Dégage ! » hurla l’épéiste avant de lui donner un coup de pied qui l’envoya voler comme un nuage.

Il garda ensuite la pose et fronça les sourcils : « Je ne vois pas qui c’est. »

« Hmm, continue d’y penser alors. » dit l’adolescent en souriant étrangement. Il n’était pas d’humeur à parler de ses affaires de cœur : Mo Qingwu avait pesé dans son cœur deux vies durant, alors s’il devait développer des sentiments pour Wu Qianqian…

Alors la conviction qu’il avait affichée à sa renaissance, à vouloir changer le cours du destin de Qingwu, deviendrait aussi vaine que l’écume de l’océan…

Luo Kedi revint en courant, couvert de neige, et changea de sujet : « C’est encore loin cette Maison des Beautés Extraordinaires… »

« Nous n’en sommes plus très loin ; à la vitesse à laquelle nous allons, nous devrions mettre moins d’une heure. » dit prudemment Chu Yang. « Je dois vous dire quelque chose avant qu’on y soit : personne ne sait quelle faction se tient derrière cette maison close mais une chose est sûre, elle est extrêmement puissante ! Ne vous imaginez pas que vous autres jeunes maîtres de clans majeurs des Trois Cieux Intermédiaires pouvaient en faire fi ! À mon sens, cette mystérieuse faction ne doit pas être moins puissante que vos clans ! »

« Oh ? » Gu Duxing, Ji Mo, Luo Kedi et Rui Butong s’échangèrent un regard d’un air intéressé, et ils affichèrent tous un sourire pensif.

Une fois à destination, Luo Kedi poussa un cri de stupéfaction : « Bordel, c’est ça la Maison des Beautés Extraordinaires ? Par ma grand-mère, c’est vraiment somptueux ! »

Même Gu Duxing et leur grand-frère furent quelque peu stupéfaits !

La neige était tombée quatre jours durant dans la région et la Citadelle tout entière, le palais royal compris, était recouverte de neige… Mais il n’y avait pas le moindre flocon dans un rayon de trente mètres autour de la maison close !

Tout était propre et même le sol était sec ! Le toit de l’établissement était également immaculé.

Seuls de petits arbres résistants au froid étaient couverts de neige dans la cour, pour contraster avec le vert de leur feuillage et créer une ambiance magique comme dans un royaume féérique… Ambiance renforcée par le voisinage qui lui, était encore couvert de neige. Le décalage entre les deux donnait une impression irréelle aux visiteurs.

Des jeunes maîtres entraient et sortaient constamment du bâtiment, du toit duquel pendaient deux jeux de lanternes. Les cinq hommes virent même un marchand au ventre énorme y entrer.

« C’est vraiment animé dans le coin… » Le regard de Luo Kedi s’illumina tandis qu’il inspira l’odeur de maquillage porté par le vent froid. Il dit d’un air rêveur : « Mes dieux ! Il fait aussi chaud qu’au printemps… J’ai l’impression, en étant ici, d’être un poisson dans l’eau… »

Le Fourbe se ressaisit immédiatement de sa stupeur : « Allez, entrons. »

Alors qu’il allait entrer, il sentit tout à coup que quelque chose était anormal. Il ne put s’empêcher de se raidir et de tendre l’oreille, mais il ne découvrit cependant rien. Il fit demi-tour d’un air pensif, et entra avec ses quatre amis.

Une personne en bleu apparut silencieusement derrière le tronc d’un grand pin à quelques centaines de mètres de là. Il marmonna d’un air très mécontent : « Je n’arrive pas à croire que ce vaurien emmène ses amis jouer dans un bordel… »

Il fronça ensuite les sourcils et murmura : « Bordel de merde, c’était une plaie que de parvenir à le retrouver… Mais cela dit, comment puis-je m’assurer que ça soit bien lui ? Il ne porte toujours pas l’essence de jade violet… Se peut-il que je me sois encore fourvoyé ? »

Il se rappela de la dernière fois qu’il était allé annoncer l’avoir enfin trouvé, et où sa popularité en souffrit. Il avait dit au maître de clan qu’il n’avait pas trouvé de preuves tangibles, et s’était fait conséquemment botter le derrière.

Cette fois, le maître de secte l’avait frappé avec sa canne : « Il n’a pas l’essence de jade ? Pourquoi viens-tu faire ton rapport alors ? Bon sang ! Et tu dis pouvoir le trouver ? Tu me dis que tu y es arrivé et tu n’as aucune preuve à me soumettre ! Tu nous a déjà fait le coup plus d’une centaine de fois ; à chaque fois ton frère aîné et ta belle-sœur accourent pour finir en pleurs. Tu… Tu ne peux donc rien faire avec certitude ? »

« Mais, monsieur, je crois que cette fois… Que cette fois c’est sûr… »

« Tu crois ? Mon cul tu crois oui ! » rugit le maître de clan. « Tu nous as dit cent trente-cinq fois que tu étais sûr ! »

« Mais c’est certain cette fois ! Il lui ressemble tellement… Vraiment, il a même le même comportement, le même visage… »

« Ce n’est pas ce que tu as dit les cent trente-cinq fois précédentes aussi ?! »

« Mais monsieur… »

« Dehors ! »

« Mais c’est sûr cette fois… »

« Dehors j’ai dit ! Tu n’es pas encore parti… ? Soit, soit ! »

Et bien sûr, la canne frappa à nouveau le dos du malheureux homme en bleu, et le fit s’enfuir gauchement.

Il put entendre le maître de clan rugir : « Et la prochaine fois que tu reviens sans l’avoir trouvé, je te jetterai dans les latrines ! » Son expression devint aussitôt aussi laide qu’un rat-taupe.

Une fois reparti, il se rendit aussitôt à la Citadelle du Nuage de Fer et passa quelques jours à la fouiller de fond en comble. Ce ne fut que ce matin qu’il vit accidentellement Chu Yang sortir du Pavillon de l’Armement Divin. Il était lessivé.

« Je n’arrive toujours pas à sentir l’essence de jade violet… Se peut-il qu’il ait également caché le morceau que je lui ai donné ? » Comment pouvait-il se permettre de perdre espoir ? Il avait juré que le gamin qu’il avait trouvé cette fois ressemblait exactement à son frère aîné ! Et il lui ressemblait bien plus que les cent trente-cinq autres !

De plus, il avait un comportement extrêmement similaire, et sa bouche ressemblait beaucoup à celle de sa belle-sœur !

Cependant, le clan était terriblement occupé ces temps-ci, et il n’avait pu voir ni son aîné ni sa belle-sœur… Et c’est pourquoi il était allé trouver le maître du clan… Ce vieux machin avait vraiment un caractère de…

L’homme en bleu soupira et se dirigea vers l’entrée de la maison close : « Ah, un bordel… J’ai horreur des bordels… »

Le mieux qu’il ait à faire était encore de suivre le vaurien et de confirmer lentement ses suspicions… Bien sûr, le mieux serait de trouver cette fameuse pièce de jade !

Au moment où Chu Yang et compagnie passèrent la porte, ils furent joyeusement accueillis par une femme obèse de trente à quarante ans, au visage couvert de maquillage. « Hé, hé, ça fait longtemps que nous vous ne nous avez pas rendu visite, jeunes maîtres. Les filles, venez saluer nos hôtes. »

« Beaurk. » Ji Mo eut un haut-le-coeur et dit rageusement : « On est pas dans la Maison des Beautés Extraordinaires ? On peut vraiment qualifier ça de beauté extraordinaire ? »

Gu Duxing le regarda avec surprise : « C’est la matrone, imbécile ! » Pour un soi-disant expert en belles femmes, sa réaction était un peu surprenante.

Ji Mo rougit et tenta de se justifier : « Je croyais que la matrone serait également d’une beauté extraordinaire… »

Luo Kedi leva le nez en l’air avec arrogance et le chassa du regard : « Dégage ! Comment une matrone pourrait l’être ? »

Les trois hommes continuèrent de discuter sans faire attention au reste du monde. La matrone rougit et blanchit de honte en les écoutant… À ce moment, cinq jeunes demoiselles vêtues de blanc arrivèrent et dirent à l’unisson : « Soyez les bienvenus, jeunes maîtres… » Elles s’avancèrent aussitôt et vinrent saisir les cinq hommes par le bras avant des sourires chaleureux.

Même Chu Yang ne put s’empêcher de s’exclamer de surprise en les voyant.

Bien sûr, elles n’étaient pas extraordinairement belles, mais elles étaient toutes gracieuses et plus belles que la moyenne. Elles n’avaient qu’un léger maquillage, leurs yeux étaient brillants… Au premier regard, elles ne ressemblaient en rien à des prostituées !

De plus, elles avaient toutes une certaine timidité rappelant celle de l’image d’Épinal de la voisine… À elles seules, elles prouvaient que la Maison des Beautés Extraordinaires n’était pas un établissement ordinaire !

Wazouille
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11 thoughts on “DNC Chapitre 223

  1. Merci pour le chapitre
    PS : je te suis depuis pas longtemps mais j’aime beaucoup ce que tu fais. Continue comme ça !

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