MWLU : Chapitre 39
MWLU : Chapitre 41 Bonus

Et encore une chapitre bonus, quand y en a plus, y en a encore !
Un grand merci à un tout nouveau donateur, Mafiamax22 !

Il y en a un autre de sa part qui sortira peut-être encore ce soir (si j’ai le temps, sinon demain matin !), suivi d’un AUTRE chapitre bonus offert par Gael (qui reprend du service !)
Je le note ici comme ça vous savez déjà à quoi vous attendre 🙂

 


 

〈 40. Un développement qui n’est pas un progrès (1) 〉

 

La semaine qui suivit la diffusion de l’émission, Sae-Jin croula sous le poids de requête de gens qui cherchaient à entrer dans sa Société.

Quand il entrait dans la zone à l’entrée de la zone de chasse, on le collait comme une mouche sur une lampe.

Et les identités des uns et des autres étaient juste incroyables. Ils étaient tous des pointures dans leur domaine – Chevaliers de niveau moyen ou plus, Sorciers de rang B, etc…

Quand il refusait, parfois on reniflait froidement face à lui en le prenant de haut, tout en lui lançant un regard plein de comment une petite merde comme toi ose-t-elle me refuser ? Mais au final, c’était compréhensible, ils avaient tous déjà une certaine réputation dans le métier.

Néanmoins, Kim Sae-Jin les refusa tous. Il ne voulait pas admettre ces paysans dont les intentions ne pouvaient pas être plus claires, et troubler les eaux de sa Société avec des gens comme ça.

Yu Sae-Jung subissait le même traitement. Mais elle avait des gardes du corps, et ils faisaient leur boulot avec efficacité, alors elle n’avait jamais rencontré plus de problème que ça, en tout cas très loin de ce à quoi Sae-Jin faisait face.

Oh, et puis, d’un seul coup, il reçut également un paquet de requêtes concernant des investissements. Pas uniquement de la part des Ordres, mais des Tours de Sorciers et des entreprises privées également, et même de la part de certains homme politiques.

Certains d’entre eux allaient jusqu’à le menacer, du genre Si tu n’acceptes pas cet argent, les choses vont devenir vraiiiiiiment dures pour toi, capiche ?

Bien sûr, Sae-Jin n’y prêta aucune attention.

Par contre, il y avait une chose qu’il ne pouvait pas refuser, ses instincts le lui interdisant d’une certaine façon. Il s’agissait des apparitions télévisées.

L’idée était venue d’un producteur du programme Les Qualités d’un Chevalier, qui avait rassemblé des scènes montrant des vrais Chevaliers chassant des monstres et en avait fait une émission de télé-réalité.

Sae-Jin était incapable de clairement remballer ce type, parce que non seulement le programme en lui-même avait un succès incroyable, mais en tant que gamin devant la télévision avec sa mère, il avait toujours nourri le désir secret d’y apparaitre un jour. Il lui répondit alors simplement qu’il allait y réfléchir et le laissa en plan.

Et maintenant, en fin d’après-midi, le soleil commençait doucement à se coucher à l’ouest. C’était également le jour du dîner promis avec Kim Yu-Rin. Il attendait patiemment Yu Sae-Jung devant sa maison après qu’elle ait dit qu’elle allait passer le chercher.

Il était un peu nerveux en se souvenant du jour où il avait sauvé la vie de Kim Yu-Rin, qui continuait à faire des allers-retours dans sa tête. Aussi essaya-t-il de se changer les idées en jouant avec son téléphone quand, de loin, une limousine noire et brillante arriva dans sa direction.

…C’est elle ?

Sae-Jin ne savait plus que faire. S’il se faisait accompagner à une réception de haut standing, alors oui évidemment, mais là, ce n’était qu’un simple diner… N’était-ce pas un peu trop ? Arriver dans un tel véhicule, ce serait sans doute gênant.

Mais la voiture ne s’arrêta pas devant Sae-Jin.

« … »

Et alors qu’il se tenait là et observait la limousine d’un air idiot, la fenêtre à l’arrière s’ouvrit et le visage de Yu-Sae-Jung en sortit.

« Qu’est-ce que tu fais, grand frère ? Monte. »

« …Oh, ouais… Bien sûr… »

Répondant malgré lui, il ouvrit la portière et monta à bord.

L’intérieur était encore plus spectaculaire. La taille ! Il avait presque l’impression d’être retourné dans son ancien studio. Même les sièges étaient doux et confortables, comme s’il venait de poser son cul sur un parterre de nuages.

« …C’est vraiment grandiose. Est-ce que c’est dû à l’Ingénierie magique ? »

 

Sae-Jin ne parvint pas à retenir l’expression de son admiration alors qu’il tâtait les coussins.

« Oui, sûrement. »

Elle répondit d’une manière relaxée en s’allongeant contre le dossier des sièges. Mais Sae-Jin ne pouvait simplement pas, et il se contenta de se tordre un peu comme une crevette inconfortablement installée.

« D’ailleurs, c’est quoi ça ? »

Faisant mine de ne pas savoir, il montra la boîte que Yu Sae-Jun enlaçait tendrement, posée sur ses genoux. Elle afficha immédiatement une expression on ne peut plus fière en ouvrant le paquet.

« C’est l’Epée Bâtarde Evolutive, tu vois. Elle va devenir mon arme principale à partir de maintenant. Et monsieur Orque m’a même écrit une lettre, personnellement ! »

« Il a fait ça ?! »

Sae-Jin fit de son mieux pour paraitre choqué.

Mais oui, il avait bien écrit une lettre pour Yu Sae-Jung. Il lui demandait d’utiliser l’arme à bon escient. Il avait également ajouté que, quand ses capacités se seraient améliorées, il se chargerait de l’entretien de l’arme à l’avenir.

Elle était tellement contente, alors il décida qu’il pouvait l’être aussi.

 

*

 

Le lieu de rendez-vous était un restaurant de luxe situé près de l’Ordre des Chevaliers du Corbeau. Sae-Jin n’avait jamais mis les pieds dans un endroit où on ne pouvait pas manger sans y avoir été invité…

Il se sentait un peu… non… Enormément sous pression, à ce moment même. Une atmosphère de cette qualité n’était clairement pas faite pour lui.

Il vit un type avec un costume officiel qui avait facilement pu lui coûter des milliers de dollars, et une femme vêtue d’une robe sans doute créée par un designer célèbre. Parmi tous les clients ce soir-là, il remarqua de célèbres hommes politiques, des Chevaliers et même quelques célébrités qu’il pouvait reconnaitre juste en apercevant leurs visages.

De la tête aux pieds, en parlant de tenue ou de comportement, tous les clients présents étaient aux antipodes de Sae-Jin. Il se sentait comme un étranger dans ce lieu.

Bien sûr que ça le déprimait, ce n’était pas son monde…

« Dame Yu Sae-Jung et Monsieur Kim Sae-Jin, vos réservations ont été confirmées. »

Tous deux suivirent le mouvement professionnel du serveur et s’assirent à une énorme table.

« Grand frère, qu’est-ce que tu regardes comme ça, autour de nous ? »

Yu Sae-Jung cessa de lire le menu et lui posa la question, quelque peu confuse.

« …Ils nous observent, tous. »

Il se sentait déjà mal à l’aise, et maintenant que tous ces gens connus avaient le regard braqué sur eux… Il voulait tellement déchirer ce T-Shirt bon marché qu’il portait à ce moment précis.

« Mm, tu as raison. C’est sûrement à cause de la Société, je suppose ? Comme même l’Orque nous rejoint… Bah, on ne peut rien y faire. »

Accessoirement, Yu Sae-Jung avait l’air vraiment touchée par la lettre que Kim Sae-Jin lui avait écrite, et était devenue une fan inconsidérée de l’Orque. Bien entendu, Sae-Jin avait un peu pitié de son attachement à un personnage inexistant, une facette de sa propre vie. S’il lui disait que le Forgeron qu’elle adulait était assis juste en face d’elle…

« Au fait, il va vraiment rejoindre notre Société ? »

Et avant qu’il ne le remarque, la façon dont elle appelait la Société avait changé. C’était devenu un plus agréable notre Société. Sae-Jin sourit doucement.

« Pas encore sûr. Mais je pense que je vais réussir à gérer. »

Il lui répondit de manière nonchalante. Evidemment, il pouvait gérer les choses avec lui-même. N’était-ce pas la chose la plus évidente au monde ? Peut-être que ça allait finir par lui créer des problèmes, mais peu lui importait.

« Ouah… Je… Je pourrai le rencontrer ? »

« Eh bien, ça… Uh… Oh, au fait, tu pourrais sûrement trouver son identité si tu le voulais, non ? »

Sae-Jin lui demanda comme s’il en doutait.

Mais si c’était le réseau d’informations de l’Aube, il pourraient être capables de déterrer la vérité sur le Gobelin ET sur l’Orque. Après tout, il y avait toujours une piste, quoi qu’on fasse.

Non, pour les gens de l’Aube, il aurait été bien plus dur à accepter que ces trois individus étaient en réalité une seule et unique personne. Kim Sae-Jin.

« C’est vrai, mais je pense que ce n’est pas différent de tuer une poule aux œufs d’or avant qu’elle ne ponde. On aurait tellement à y perdre si la relation entre lui et nous venait à se détériorer parce que nous n’aurions pas respecté son désir d’anonymat. »

C’était une réponse magnifique. Il ne s’attendait pas à mieux et hocha la tête.

Mais tout à coup, Yu Sae-Jung semblait se souvenir de quelque chose – elle ouvrit les yeux bien grands et se rapprocha de l’oreille de Sae-Jin le plus près possible.

« Ah, c’est vrai… Quand tu parleras au Forgeron Orque, tu dois lui transmettre ce message. Nous, à l’Aube, protégeons délibérément l’identité du Forgeron alors que nous discutons. Il y a d’autres Ordres qui cherchent à savoir des choses, et qui se foutent pas mal de dévoiler son identité. »

« …Uh, bien sûr. Compris. »

Après avoir dit ce qu’elle avait à dire, elle se renfonça dans sa chaise.

Sae-Jin l’observait comme un idiot. Plus elle devenait proche de lui, et plus il avait l’impression de rencontrer une personne différente de celle qu’il avait initialement sauvée.

Il y avait bien sûr ce côté plus mature que son âge, mais sans aucun doute, il existait également un côté joyeux et qui débordait d’émotions, comme toutes les filles de son âge. C’était un côté vraiment rafraichissant, d’ailleurs.

Cependant, elle était toujours mineure.

« ..Ah ! Elle est là ! »

Yu Sae-Jung pointa une direction du doigt, dans le dos de Sae-Jin, tout en chuchotant assez fort. Il se tourna pour regarder à son tour.

Et elle était là, Kim Yu-Rin – vêtue d’une éternelle armure brillante.

Et juste comme Sae-Jin un peu plus tôt, elle semblait mal à l’aise en était à son tour la cible des regards de l’intégralité du restaurant. Elle arriva rapidement à la table.

« S… Salut ! »

Yu Sae-Jung prit la parole la première.

« Oh, salut. Ah, le truc, c’est que… Je suis venu directement après avoir terminé avec un travail, et je n’ai pas eu le temps de me changer. »

Kim Yu-Rin s’excusait en s’asseyant à côté de Yu Sae-Jung.

« Comment allez-vous ? Je suis Kim Sae-Jing. »

« Bonjour. J’ai beaucoup entendu parler de vous. C’est un plaisir. »

Après avoir partagé une salutation rapide avec Kim Sae-Jin, Yu-Rin parcourut le menu pendant quelques secondes avant que sa mâchoire ne cherche à faire de son mieux pour percuter le sol.

« Uh… C’est super cher, ici ! »

C’était totalement imprévu de la part des deux autres convives. Après tout, Kim Yu-Rin était un Chevalier de niveau très haut travaillant pour le gouvernement, et son salaire annuel devait crever le plafond…

« Ah, en fait, j’ai déménagé récemment, et j’ai dépensé pas mal d’argent dans une maison, et de l’équipement, alors… »

« C… C’est bon ! Mon grand-père possède ce restaurant, alors on peut manger gratuitement. »

Yu Sae-Jung exhiba fièrement une de ses cartes maîtresses en se tapant la poitrine, et Kim Yu-Rin lui rendit un sourire chaleureux.

Les trois comparses conversèrent tranquillement jusqu’à ce que la nourriture commandée arrive.

Les sujets de conversation étaient variés. L’Alchimiste Gobelin, le Forgeron Orque, les incidents en Chine et aux USA concernant les Fissures, leur futur et ce qu’ils allaient pouvoir faire ; et finalement…

« Ah, au fait. Est-ce que les deux monstres vont vraiment rejoindre votre Société, Le Monstre ? »

« …Deux monstres ? »

« Oui. De nos jours, les gens les appellent comme ça. Bon, je pense que c’est surtout de l’adoration, car tous deux possèdent des talents exceptionnellement élevés. »

Après avoir entendu sa voix sérieuse expliquer des choses sur lui-même, il pouvait clairement deviner la suite. Il savait bien de quoi elle voulait parler.

« En vérité… Je ne suis pas sûr. Le Gobelin a dit qu’il était en de bons termes avec l’Orque… »

Sae-Jin répondit vaguement et afficha rapidement un sourire de politicien en tentant de parler de la façon la plus incertaine possible.

« Vous avez l’air d’être vraiment intéressée par tout ça ? Dans ce cas, voulez-vous rejoindre notre Société, vous aussi ? Il serait alors bien plus facile de gérer les différentes affaires entre ces deux-là. »

« Ouah ! C’est une excellente idée !!! »

Soudain, Yu Sae-Jung hurla son accord.

…Et c’était bien trop bruyant. Suffisamment pour attirer l’attention du restaurant tout entier.

Mais qu’est-ce qui lui prend ?!

Sae-Jin fut embarrassé et lança un regard à Yu Sae-Jung.

Et effectivement, elle était mal barrée. Son visage était une catastrophe, il y avait de grosses gouttes de sueurs réparties sur l’ensemble de son visage et son comportement tout entier montrait qu’elle pouvait tourner de l’œil à tout moment.

Soupirant de résignation, Sae-Jin attrapa un mouchoir et épongea la transpiration de son front.

« …Ah, oh… Merci. »

Finalement calmée, elle respira plusieurs fois pour reprendre ses esprits.

Kim Yu-Rin observa la scène sans piper mot en exhibant une expression incrédule, avant de prendre la parole une fois de plus.

« C’est… Je vous remercie de votre invitation. Avoir une opportunité qui est refusée à tant de monde… Mais la situation est un peu compliquée en ce moment. Mais je vous remercie du fond du cœur. »

Yu-Rin voulait réellement les rejoindre – mais elle ne pouvait pas. Par principe, le maître d’un Ordre travaillant pour le gouvernement ne pouvait pas rejoindre de Société. Et elle était clairement destinée à suivre les traces de son père en la matière.

C’était peut-être seulement trois ans plus tard, mais quand bien même, elle imaginait que ça n’apporterait que des problèmes aux membres de la Société si elle la rejoignait pour une durée limitée.

« Je comprends. Vous pouvez cependant y réflé… »

Et là.

Brrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

D’un coup, le sol se mit à vibrer.

« …Quoi ? »

Sae-Jin se demandait si c’était un tremblement de terre, mais bien vite, il put voir que ce n’était pas le cas, par les fenêtres donnant sur la rue.

Il pouvait apercevoir la rivière Han, et là – une forme énorme qui sortait de l’eau.

« … !!! »

Avec une expression profondément étonnée, Kim Yu-Rin bondit de son siège.

C’était un Léviathan.

Un monstre marin gigantesque qui donnait l’impression que la rivière était trop petite pour lui. Un corps serpentin, possédant une tête de dragon, il était parfois appelé ‘Imugi des océans’ – et plus important, c’était un monstre qui ne pouvait pas exister dans cette rivière.

 


 

(NdT : Un Imugi est un proto-dragon trouvé dans la mythologie coréene. Il ressemble à un serpent géant, et après avoir survécu pendant mille ans, il devient un dragon à part entière.)

Raka
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22 thoughts on “MWLU : Chapitre 40 Bonus

  1. Le « cependant elle était toujours mineur » m’a tellement rassuré… pas de SW n°2 xD

    D’ailleurs merci aux donateurs pour le chapitre et à Raka pour la trad (il faut que tu traduise le prochain chapitre avant demaint matin… un tel clifhanger (?) c’est criminel ! xD).

      1. elle a 18 ans donc pour nous aucun problème niveau lois et ils ont que 4 ans d’écart donc bon pas insurmontable =)

  2. pour ceux qui veulent une image d’un imugi vous pouvez regardez D-war (mais c’est un nanar vous attendez pas à de la qualité xDDD)

  3. merci pour le chapitre, merci Raka, merci Mafiamax et enfin merci à tous ceux qui avaient, ont et financeront l’avancé des chapitre.

  4. Mince je m y perds avec tous ces noms.. je pensais que la petite fille qu’en le héros a sauvé et là femmes chevalier étaient le même personnage …

  5. Comme même… COMME même… COMME MÊME!!! Jusque là, a quelques fautes d’orthographes près, la traduction était bonne… Mais là, je suis déçu… On dit « Quand même » seuls les gros teubé, fils de beauf et frêre de leur maman disent « comme même »…

    1. Je suis un gros beauf, et pour autant, je suis tout à fait d’accord que « comme même » c’est mal.

        1. En fait, je ne sais pas pourquoi mais quand je l’ai lu la première fois, il me semblait que « Quand même » aurait mieux coller à cet endroit mais en relisant en fait, non…. Au temps pour moi…

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