SSN Chapitre 113
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Bonsoir. Troisième chapitre de la journée qui vient marquer le retour d’SSN dans le top 2. La compétition se fait serrée pour la deuxième place 😀 Merci encore de votre soutien. Athomic, merci de ton don ! T’en fais pas pour ma santé, je pète le feu là ! Bonne lecture à tous. Au sein de ce chapitre, vous trouverez de nouvelles interrogations existentielles. Tout n’est pas aussi simple que Woojin l’aurait souhaité…

 

 

Chapitre 114 : Négociations 3/4

 

Soonghoon avait lui-même souhaité conduire Woojin. Le pied au plancher, il était un peu surexcité.

Je vais entrer dans l’histoire…

Si, d’ailleurs, on pouvait se souvenir de lui d’une manière le mettant sous un jour positif, c’eut encore été mieux. Il jeta un œil à son rétroviseur intérieur et vit Woojin les bras croisé, la tête dirigée vers la fenêtre.

« Alors, président, vous êtes certain que vous n’allez pas faire de massacre aujourd’hui ? » lui demanda-t-il.

« Soonghoon, je te le jure, si tu me poses la question encore une seule fois, tu feras partie des victimes. »

« Oula, ok je me tais ! »

Un peu touché dans son amour propre, il décida de porter sa frustration sur la route.

« Mais avance avec ta poubelle ! Et tous ces cons à manifester pour rien, ils feraient mieux d’aller bosser ! »

Ils étaient déjà bloqués dans les embouteillages depuis une heure, alors qu’ils n’étaient en principe qu’à cinq minutes tout au plus de la Maison Bleue. Cependant, s’il avait réellement été pressé, Woojin n’aurait eu qu’à invoquer Shingshi.

« Détends-toi, il n’y a pas le feu. »

« Bien, président… »

« Au fait, ils manifestent pour quoi ? »

« Ils demandent que le gouvernement prenne des mesures au regard des Invasions. Les récents incidents ont gravement affecté la vie des habitants de Séoul. »

« Des mesures ? »

« De sécurité, oui. Ils vivent dans le doute perpétuel… »

« Ha ha, tu les comprends finalement. Néanmoins, je ne vois pas trop ce qu’ils espèrent de la part du gouvernement ? Ils habitent à côté des donjons, faut pas s’étonner… Ils n’ont qu’à partir s’ils veulent être en sécurité. »

« C’est que, à la vérité, c’est plus simple à dire qu’à faire. Je m’avance peut-être, mais je pense que plus aucun député n’habite à Séoul, tout comme la plupart des riches. Il ne dois rester que les populations les plus modestes… »

« Certes. Dans ce cas là, ils doivent prendre les armes, eux aussi. »

« Ils ne sont pas Éveillés, président… »

Même s’ils l’avaient été, ce n’était pas encore une garantie de survie. Soonakh lui-même n’avait-il pas affirmé que les humains étaient des proies faciles ? Ils partageaient cependant tous le même désir ardent de survivre. La manifestation était dès lors compréhensible. Il regarda la population en colère par la fenêtre du véhicule qui avançait à rythme d’escargot quand quelques panneaux, affichant justement le désir de vivre, et la responsabilité du gouvernement à garantir celui-ci, attirèrent son attention. Les policiers chargés de stopper leur progression lui inspirèrent une pensée.

Si un monstre attaque Séoul, qui va aller les combattre ? Qu’y-a-t-il donc de si brave à manifester ? Ce sont les policiers qui risquent leur vie à les défendre…

« Protéger la vie… » dit-il à haute voix.

« Comment ? » s’étonna Soonghoon.

« Non, c’est rien. Si. Bon, imaginons que je décide de les protéger. Dois-je en faire autant pour ceux qui n’ont même pas le courage de se défendre ? »

« Hein ? »

« Ceux qui fuient le combat doivent-ils vivre ? »

« C’est que… En principe, les déserteurs sont fusillés. »

« C’est bien ce que je pense aussi. S’ils n’ont pas le courage de combattre, ils serviront par leur mort. »

Soonghoon dirigea son rétroviseur intérieur davantage sur Woojin afin d’en mieux apprécier l’expression faciale.

« Si je puis me permettre… »

« Parle. » l’enjoignit-il.

« La désertion est un crime, c’est une évidence. Toutefois, mettre tout le monde sur le champ de bataille l’est tout autant. »

« Comment ça ? Ce n’est pas comme si on avait le choix… »

« On ne va quand même pas envoyer les femmes et les enfants se battre, si ? Certains doivent être protégés, c’est dans l’ordre des choses, président. »

Woojin fut pris d’un frisson. Soonghoon voulut s’expliquer, accordant sa réaction à un propos mal exprimé.

« Non, attendez, je ne veux pas dire que les femmes ne peuvent pas se battre. C’est juste que… Bon, vous savez, moi je suis célibataire. Mais si j’avais quelqu’un, la simple idée de l’imaginer risquer sa vie… Rien que d’en parler me met mal à l’aise. Cette tâche me revient, c’est à moi de combattre. »

Woojin ferma les yeux en serrant légèrement le poing. Sa mère, Jiwon et même la jeune Sooah risquaient d’avoir à combattre. Allait-il réellement leur remettre des armes en les forçant à rejoindre la guerre ? Soonghoon sembla plus inquiet encore.

« Ah, je suis désolé président. »

« À quel sujet ? »

« Je vous dis ça parce que mes parents sont âgés, et si personne ne les défend… »

« Je comprends. »

Woojin venait de réaliser quelque chose qui lui fit totalement changer d’opinion sur la question. Tout n’était pas question que de courage.

Alandal aussi était un enfer…

Lors de son règne, quantités de gens avaient eux aussi exprimé le désir de vivre. Il les avait poussés à combattre et réduit à l’état de Soldats Squelettes les couards, forçant finalement tout le monde à combattre. Finalement, leur véritable ennemi n’avait-il pas été davantage l’Immortel que Trahnet ?

« Président, je pense qu’on ne va pas pouvoir aller plus loin. La foule est trop dense… »

« Hmm. Qu’est-ce qu’ils espèrent obtenir en venant jusqu’à la Maison Bleue ? »

« Vous n’êtes pas au courant ? » s’étonna Soonghoon.

« Au courant de quoi ? J’ai été très occupé. »

« C’est au sujet des négociations qui ont échoué au sujet de la guilde officiellement en charge de la défense de la Corée. »

« Ah, ça. Ouais, bah et alors ? »

« Les gens désirent que le gouvernement retentent le coup. »

« Ils veulent que je combatte à leur place, en somme… » comprit Woojin.

« C’est une façon un peu détournée de dire les choses, mais oui. »

« Bon, sortons de là. »

« Mais c’est dangereux ! »

« Certainement pas pour moi. »

Ce n’était pas pour sa sécurité que s’inquiétait Soonghoon, mais bien pour celle des manifestants, avec sa propension à créer des incidents… Il le suivit en toute hâte après avoir bloqué les portières de la voiture. La voie lui était ouverte par Woojin qui repoussait les gens du bras. Il parvint enfin à le rattraper lorsqu’il le vit face à un cordon de policiers. Ceux-ci, l’estimant trop proche d’eux, dirigèrent leur canon à eau sur lui. Le jet fut toutefois bloqué par une barrière magique.

« C’est un Éveillé ! Toi là, va prévenir l’équipe d’assaut ! »

S’il était bien une règle imposée par le gouvernement aux Éveillés, c’est qu’ils avaient l’interdiction formelle de rejoindre la moindre manifestation, sous peine de devoir affronter une horde de leurs frères aguerris. Sa simple présence en ce lieu constituait une grave infraction. Loin de s’en soucier, Woojin fit un bond et atterrit sur leur camion d’intervention.

« Qu’est-ce que vous foutez ? Vous savez que c’est un délit ! »

« Donne-moi ça… »

Il ne laissa pas à l’officier l’occasion d’exprimer son point de vue, se saisissant de son porte-voix. Il l’activa.

« 1-2… Ah, ça marche. »

La population vit un homme en survêtement de sport noir dont ils reconnurent immédiatement le visage.

« C’est le président de la guilde Alandal ! »

« Kang Woojin ? Ah mais… Oui ! »

Son intervention causa un peu d’agitation au sein de la foule, ce qui l’agaça un petit peu. Il regarda autour de lui avant de tous les réduire au silence d’un simple parole.

« Les Invasions ne peuvent pas être arrêtées. »

Il n’était pas là pour faire un discours, mais bien pour les prévenir du danger qu’ils encourraient réellement. Il était temps pour eux de faire un choix.

« Si vous voulez fuir, faites-le. Les Invasions ne s’arrêteront pas, elles vont même augmenter. Il en sera ainsi dans le monde entier. Néanmoins, on peut arrêter les monstres. »

Leur attention pour lui était totale. Ils attendaient le suite de son message.

« Seuls ceux qui sont prêts à prendre les armes doivent rester à Séoul. »

Même avec la plus grande armée des morts, il ne pouvait garantir la sécurité de chacun de ses concitoyens. C’était avant tout sur eux que reposait leur propre survie.

« Moi, je combattrai pour Séoul. »

Il descendit du toit du camion et rendit son porte-voix à l’officier de police. Le regard de celui-ci semblait d’ailleurs bien plus positif.

« C’est… C’est un honneur, monsieur Kang Woojin. »

« Faites attention. » lui dit-il en guise de salutations.

Woojin repassa derrière le cordon de police qui lui ouvrit cette fois la voie, et revint ainsi au niveau de Soonghoon.

« Ouah… C’était un sacré discours. Vous avez finalement décidé de protéger Séoul… »

« Ah ? »

Woojin se remit en marche vers la Maison Bleue, un large sourire affiché. Soonghoon semblait lui bien plus perplexe.

Mais s’il reste et qu’il combat, ça veut bien dire qu’il va protéger Séoul ? Je le comprends pas, ce type…

 


 

« Est-ce que les manifestants sont toujours dans la rue ? » demanda Kim Byungmahn, le front plissé.

« Oui, Président, la colère de la population est très grande… » lui répondit son secrétaire particulier1)En Corée du Sud, quand un Président est élu, il nomme immédiatement deux personnes : le Premier Ministre, et son secrétaire. Celui-ci a un rôle un peu particulier : il n’est pas seulement là pour prendre ses rendez-vous, il a un rôle d’intendance à la Maison Bleue, qui je le rappelle est l’équivalent de la Maison Blanche en Corée, et peut aussi remplir le rôle de confident. C’est un élément important de soutien au Président. En principe, le terme était « Chief Secretary » mais ne trouvant pas de traduction adéquate, je suis parti sur « secrétaire particulier » qui me semble bien définir les tâches qui lui incombent et l’importance de son rôle.

Le Président alla s’installer sur un canapé et ferma les yeux avant de se masser un peu les paupières. Il était frustré et déprimé, se sentant personnellement responsable de la situation en Corée du Sud. C’était à tel point qu’il n’osait même plus se montrer en public. Il fallait le comprendre : si l’arrivée des monstres était un accident malheureux, la gestion déplorable de celui-ci par les autorités relevait bel et bien de sa responsabilité.

Il eut un long soupir.

« Kang Woojin est arrivé ? »

« Non, pas encore Président. »

Ils avaient rendez-vous à l’Assemblée Nationale de la République de Corée, aussi prévoyait-il d’y aller en hélicoptère afin de retarder au maximum le moment où il devrait quitter la Maison Bleue. La population était déjà bien assez furieuse sans leur faire un affront supplémentaire en prenant congé… Il serait toutefois bien forcé de se soumettre aux injures d’ici peu.

« D’après-vous, pourquoi a-t-il essayé de nous contacter ? Pour le Pacte de Défense ? »

« Probablement, Président. »

« Espérons que ça fonctionne, cette fois… »

Les offres précédentes de la Maison Bleue étaient déjà fort alléchantes, mais elle n’était cette fois plus du tout en position de négocier. Kang Woojin obtiendrait tout ce qu’il désirait. Ce n’était, il faut le signaler, pas seulement du fait de la position désespérée de la Corée du Sud, mais aussi parce que le gouvernement avait pour l’essentiel réalisé que Kang Woojin était une véritable bénédiction pour le pays. Ses agissements au Moyen-Orient les en avaient persuadés.

« Je suppose qu’il ne devrait plus trop tarder, vue l’heure. Président, dois-je faire apprêter votre hélicoptère ? »

« Faites donc ça… »

Le secrétaire particulier du Président s’apprêtait à sortir lorsqu’un garde entra précipitamment dans le bureau présidentiel, oubliant même de frapper.

« Kang Woojin est là ! »

Kim Byungmahn et son secrétaire se jetèrent un regard qui en disait long sur leur surprise. Il n’était pourtant pas supposé venir ici…

« Où est-il ? » demanda-t-il directement.

« Dans la salle de réception. »

« Parfait. Je vais le voir tout de suite, vous pouvez aller le prévenir. »

C’était le cœur lourd que Kim Byungmahn, Président de la République de Corée, s’en allait à la rencontre du plus grand Éveillé de toute la Corée, lui qui possédait une véritable armée et avait su déjouer des organisations terroristes.

 


 

Il était rare de voir autant de monde réuni au sein de l’Assemblée Nationale 2)En Corée aussi, on parle d’Assemblée Nationale. Certains ministres ne venaient que sporadiquement, là où il était évident que quelques députés n’avaient ce titre que pour toucher leur rente. L’ambiance était d’ailleurs assez explosive.

« Ce connard a dit qu’il allait venir, il est déjà en retard ! »

« En plus il est coutumier du fait ! Il compte nous faire attendre encore combien de temps ?! »

« Messieurs, je vous en prie, dit le chef de l’Assemblée Nationale, calmez-vous. »

« Nous calmer ? C’est une blague ? Il ose mépriser la plus haute instance de l’État ! »

Park Sogok et Choi Teoh étaient quant à eux bien plus calmes, se chuchotant leurs réflexions.

« Il a changé d’avis ? »

« Difficile à dire… Il a toujours fait preuve du plus grand je-m’en-foutisme vis-à-vis du gouvernement. »

Il avait repoussé tellement de fois leurs tentatives d’alliance qu’il n’était en effet pas exclu, pour eux, qu’il ait changé d’avis à la dernière seconde. Leurs doutes furent rapidement chassés quand l’un de leurs assistants parlementaire vint leur faire part d’une nouvelle.

« Monsieur Park, Kang Woojin est actuellement avec le Président. »

« Que… commença-t-il tandis que sa main droite se mit à trembler, qu’est-ce qu’il fout là-bas ? »

« Il a osé mépriser la Corée. Petite merde, je vais lui faire bouffer son arrogance… » lâcha à son tour Choi Teoh.

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1 En Corée du Sud, quand un Président est élu, il nomme immédiatement deux personnes : le Premier Ministre, et son secrétaire. Celui-ci a un rôle un peu particulier : il n’est pas seulement là pour prendre ses rendez-vous, il a un rôle d’intendance à la Maison Bleue, qui je le rappelle est l’équivalent de la Maison Blanche en Corée, et peut aussi remplir le rôle de confident. C’est un élément important de soutien au Président. En principe, le terme était « Chief Secretary » mais ne trouvant pas de traduction adéquate, je suis parti sur « secrétaire particulier » qui me semble bien définir les tâches qui lui incombent et l’importance de son rôle.
2 En Corée aussi, on parle d’Assemblée Nationale

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14 thoughts on “SSN Chapitre 114

  1. On est bien d’accord qu’il a seulement préciser qu’il ne tuerais personne mais frapper c’est autre chose
    si sa se trouve il va juste les mettre a 2 doigt de la mort comme sa il ne versera pas de sang

    1. Je dois t’avouer que comme je lis au fur et à mesure, je ne le sais pas encore moi-même. Je doute toutefois qu’il ait prévu quelque chose comme ça. On peut faire tous les reproches du monde à Woojin, mais il est au moins honnête. 😀

  2. Merci pour le chapitre

    Franchement, « secrétaire spécial » moi ça me fait penser à ceux qui passent sous le bureau

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