SSN Chapitre 150
SSN Chapitre 152

Bonsoir ! Je suis désolé des sorties tardives en ce moment, ça devrait aller mieux dès la semaine prochaine, avec des sorties plutôt vers 16-17h. En attendant bonne lecture et à toute pour EER !

 

 

Chapitre 151 : Sur la planète Jaku 3/3

 

Le regard assez sévère, Woojin se leva en terminant sa bouchée pour mieux voir le groupe qui avançait vers lui. Il s’agissait d’elfes qui, s’ils ne semblaient pas hostiles, avaient tout au moins l’air méfiant.

Jaenis ?

La liche ne tarda pas à apparaître, au détriment de la tranquillité qu’avait réussi à retrouver Sunggoo.

« Occupe-toi d’eux et suis-moi avec Sunggoo. » lui dit Woojin.

La panse bien remplie, il était grand temps de reprendre la chasse.

« Mais bien sûr, seigneur. » répondit Jaenis, avec une sonorité de voix particulièrement déplaisante qu’on lui connaissait bien.

Une flamme chargée d’une magie qui la teinta de noir surgit de son bâton.

« On se revoit tout à l’heure, Sunggoo. » lui lança Woojin en lui faisant un signe de la main, comme pour le rassurer.

« Mais… Pouah… Encore… Bon, ok… À tout à l’heure. » maugréa Sunggoo.

L’exercice l’avait déjà bien épuisé, à en voir la seule façon dont il se gavait de toute forme de nourriture aux alentours. Soudain, les elfes foncèrent en leur direction et se mirent aussitôt à genoux, voyant immédiatement la liche qui s’apprêtait à les frapper. Hélas, il avait déjà lancé son sort… Jaenis en tua ainsi plusieurs d’entre eux.

« Ça ne va pas ou quoi ?! Bon, bon… Excusez-moi, je m’emporte. Permettez-moi noble monsieur de vous demander audience ! J’ai entendu dire que vous visitiez notre planète, et… » commença un elfe aux cheveux de couleur argentée.

Woojin s’arrêta, sa curiosité piquée au vif. Il n’avait plus vu d’elfes depuis bien longtemps… Et depuis bien longtemps aussi, aucun elfe n’avait tenté de l’entourlouper.

« Voyons un peu… Hmm, oui, ça doit être faisable. » dit Woojin à son intention.

« Votre geste m’émeut aux larmes. » répondit l’elfe en se relevant, tout en faisant attention à bien rester incliné pour ne pas froisser son interlocuteur.

« Bon, c’est tout ce que vous vouliez ? » le coupa-t-il d’emblée.

« Euh, oui. Je souhaitais me présenter, car je… »

À nouveau, Woojin l’interrompit : « Non. Si tu n’as rien d’autre à dire… »

L’elfe se remit immédiatement à genoux, tout en se demandant ce qu’il avait bien pu faire pour finalement réussir à l’agacer.

« Il ne te reste plus qu’à crever. »

Woojin s’éloigna. Il ne resta plus alors avec les elfes que la liche, qui lança immédiatement un sort. La lumière de ses yeux tremblait, témoins de son exaltation.

« Les cris des elfes sont le plus beau des chants ! » aboya Jaenis.

En feu et dans la panique, quelques elfes se roulèrent en boule en hurlant tandis que d’autres tentaient de lancer des sorts d’eau afin d’éteindre les flammes. Il en aurait hélas fallu bien plus pour éteindre un feu de l’enfer.

« Je vous en prie, écoutez-moi ! Je sers l’alliance du Marteau Rouge, mon maître est Morpo et souhaite… »

L’elfe ne put terminer sa phrase, une puissante magie venant cette fois le viser spécifiquement au point de lui faire exploser la tête. Sans interrompre le feu qui jaillissait de son bâton, les yeux écarlates se tournèrent vers Sunggoo.

« Rien ne brûle aussi bien que la peur ! » lança Jaenis.

« Comment ça ? Qu’est-ce que ça brûle ? » s’étonna Sunggoo.

Sentant bien malgré tout l’urgence de la situation, Sunggoo finit d’avaler sa nourriture et se releva à son tour.

« Fais trembler tes ennemis de peur. Si tu y parviens, tu règneras en maître. Observe. »

À peine moins terrorisé que les deux seuls elfes toujours en vie, Sunggoo s’exécuta sagement.

« Prenez-vous conscience de la gravité de vos actes ?! Vous avez attaqué les trois alliances de la planète Jaku ! » fit l’un d’eux.

« Et puis quoi ? » cria Woojin de loin.

« On verra bien combien de temps vous tiendrez à ce rythme ! » lui répondit l’elfe.

« Ah, ça, vous ne le saurez jamais. Bonne mort ! »

Jaenis n’eut pas besoin de la moindre explication pour comprendre ce qu’on attendait de lui, et de son feu éteignit celui qui animait leurs âmes.

« Hahaha… La planète Jaku nous appartient ! » s’amusa Jaenis.

Sur ces entrefaites, il invoqua quantité de mages squelettes qui de leur habituel rire vinrent secouer un peu plus la sérénité de Sunggoo. Leur puissance pouvait sensiblement varier, mais tous avaient pour point commun d’utiliser des sorts de feu. Joignant leurs deux mains, ils étaient capables de produire de formidables boules de feu. Ce qu’ils firent aussitôt, dirigés vers Sunggoo.

« Encore ?! Mais ça va pas ! » s’offusqua-t-il.

L’entraînement ayant recommencé, Woojin put enfin reprendre sa route. Le Lézard Jaune, le Chapeau Noir ou encore le Marteau Rouge… Et pourquoi pas l’alliance du Plumeau Multicolore ? Woojin les détruirait toutes et leur prendrait chacune de leurs possessions. C’était la première marche vers l’ascension qui détruirait chacun des seigneurs dimensionnels de Trahnet.

 


 

Raksha, aidée de ses sorts de vent, parvint à courir tout une journée durant. En voyant à l’horizon une tour, elle accéléra encore sa vitesse. Pour cause, elle représentait le symbole même de la tribu Ratick. Aux alentours de la tour se trouvaient des maisons de pierre et d’argile, bordées d’une épaisse forêt où un guerrier l’attendait.

« Raksha ! Alors, comment ça s’est passé ? » lui demanda le guerrier.

« Je dois voir la chamane, Ribito. » répondit-elle d’un ton grave.

Ribito, sans plus d’explications, partit droit vers la forêt afin de lui ouvrir le chemin. Quand les deux parvinrent jusqu’au village, Raksha s’engouffra dans la tour, où ce fut cette fois une vieille femelle Ratick qui l’accueillit.

« Chamane Cheusha ! L’heure est grave ! »

« Que se passe-t-il, Raksha ? Tu es dans tous tes états… Essaie de te calmer, et explique-moi. »

Le simple son de sa voix parvint un peu à panser son anxiété, mais ne régla malheureusement rien à la gravité de la situation.

« La forteresse de Liah est tombée… » dit Raksha d’une voix éreintée.

« Le calme aura duré un moment… Je suppose que la guerre va finalement recommencer. »

L’animosité teintée de jalousie entre les alliances faisait régulièrement des ravages, que les Raticks avaient payé au prix fort. Plus personne ne se souciait d’eux.

« Ce ne sont pas les alliances, chamane. C’est le nouveau prédateur, celui qui a arraché la vie à Rélik… »

« Il l’a tué ? »

À sa question, Raksha hocha de la tête. À leurs yeux, les prédateurs étaient dignes de défier les dieux, capables des plus grands miracles tels que d’ériger des villes ou des donjons. Il s’était passé une éternité depuis l’arrivée d’un nouveau prédateur, qui menaçait à présent tout l’équilibre de la planète.

« Liah… Elle faisait bien partie du Chapeau Noir ? » demanda Cheusha.

« Oui. Il a aussi offensé Morpo… »

« Le Marteau Rouge aussi, hein… »

La chamane perdit son sempiternel sourire, secouant la tête des deux côtés comme une vieille femme perdue face à l’anxiété.

« D’après les informations des éclaireurs, il a aussi eu quelques échanges avec le Lézard Jaune. » l’informa Raksha.

« Un prédateur qui déclare la guerre à tous les prédateurs de Jaku ? Il sera bientôt tué ! » se rassura-t-elle soudainement.

« Non, chamane. Il a tué Rélik ! C’est peut-être lui, l’élu… »

« L’élu ? Quel élu ? »

Le plus fier guerrier de toute la tribu Ratick avait perdu la vie face à lui, et Raksha elle-même n’en avait réchappé que de très peu. Il était d’une force et d’un esprit dignes de légende.

« Il y a une vieille prophétie qui dit que le prédateur qui dévorera les autres sauvera la planète ! »

« Ma pauvre enfant… » se désola la chamane en voyant son excitation.

« Eh bien, quoi ? »

« Ce n’est qu’une légende. Elle est fausse. »

« Comment ? »

« Ce n’est qu’une histoire racontée pour redonner de l’espoir aux gens, Raksha. »

« Je ne peux le… »

« Tu veux que je te raconte la véritable histoire ? » la coupa-t-elle.

« Oui. »

« Ce prédateur ne va pas sauver la planète. Il va la détruire. »

Ce n’était pas le salut qu’apportait ce prédateur de légende, c’était la destruction. Raksha se mit à pleurer.

« Prions pour qu’il ne soit pas celui de la légende. » dit Cheusha.

« Mais qu’est-ce qu’on va faire ?! »

Prier ? Dans quel espoir ? Les dieux avaient abandonné la tribu Ratick depuis fort longtemps déjà. En des temps si troubles, Raksha n’avait même plus la force pour remarquer la présence d’un étrange sourire dans sa propre ombre.

 


 

Depuis deux jours enfermée chez elle, Raksha ne se nourrissait même plus, au grand dam de celle qui incarnait sa figure maternelle.

« Je t’en prie, bois au moins quelque chose. » lui dit Cheusha en lui tendant de l’eau.

« Non, ça va… »

En vérité, c’était surtout par culpabilité. La chamane regrettait de s’être ainsi méprise au point de la penser assez forte pour supporter le poids d’une telle révélation. Peut-être finalement l’espoir était-il encore une issue préférable, car Raksha se mourait à petit feu.

« Qu’est-ce que ?! »

La cloche géante leur fit à toutes deux vriller les tympans et fit vibrer jusqu’aux fenêtres. C’était le signal d’alerte.

« Excuse-moi Raksha, je reviendrai te voir plus tard. » dit la chamane en sortant.

Elle vit alors une nouvelle scène de panique, ponctuée de cris et d’une épaisse fumée noire.

« Que se passe-t-il ?! » demanda-t-elle à un mâle occupé à éloigner les enfants.

« Ah, vous êtes là, chamane. Une armée morte-vivante gigantesque approche. »

« Ah… Ah… C’est… »

Les alliances étaient désormais trop puissantes pour s’intéresser aux faibles Raticks, aussi n’avaient-ils pas connu le moindre conflit depuis plus de dix ans.

« Qu’a-t-il dit ? » demanda Raksha, manifestement sortie de chez elle.

« Des intrus approchent… Évacue avec les autres. » répondit Cheusha.

« Non. Je dois aider les guerriers ! »

L’idée du combat raviva enfin sa flamme. C’était bien le rôle d’une sorcière que de mettre sa vie en danger pour sauver les siens, mais ce combat risquait d’être son dernier. La chamane, quoique mal à l’aise, sut bien qu’elle ne pourrait parvenir à la raisonner.

« Fais donc… »

« Merci pour tout, mère. »

Raksha fit alors ses adieux à sa mentor qui l’avait aussi élevée avant de courir à la frontière du village. La forêt déjà en flammes n’avait plus aucun espoir d’être sauvée, poussant même les guerriers à fuir pour gagner quelques minutes afin de laisser le temps aux derniers enfants de fuir.

« Raksha, te voilà ! » lui cria Ribito.

« Qui sont-ils ?! » répondit-elle.

« C’est l’armée d’un prédateur que je n’ai jamais vu avant ! Il y a des squelettes partout ! »

« Des squelettes ? »

Ce ne pouvait qu’être lui, elle en fut persuadée. Celui qui avait tué Rélik était déjà aux portes de son village. Qu’était-il advenu à tous les avant-postes que constituaient les colonies et les villes des autres prédateurs ?

Un rire malsain vint interrompre sa réflexion. Les squelettes marchaient parmi les flammes, suivis de près par des cavaliers en armure noire et aux chevaux fantomatiques. Une atmosphère terrifiante vint emplir la scène.

« Il faut qu’on arrive à gagner du temps ! » cria Ribito.

À la mort de Rélik, les Raticks avaient élu un nouveau chef en la personne de Ribito, l’un des rares à avoir survécu à une rencontre avec l’armée des morts. Ils entendirent bientôt la voix du chef ennemi, monté sur son destrier spectral.

« C’est quoi ces conneries ?! »

Les yeux portés sur la ridicule tour en ruine, il comprit immédiatement qu’il ne s’agissait pas d’une colonie.

« Pourquoi est-ce que tu m’as guidé vers un endroit aussi pauvre en expérience ? Reviens ici et magne-toi ! »

Selon son ordre, Gaebo quitta l’ombre de Raksha et vint rejoindre la sienne. Tout ce qu’il avait expérimenté en son absence fut, comme à l’habituelle, ajouté à ses propres souvenirs.

Hmm, je vois, c’est qu’un village d’indigènes…

Les guerriers Raticks savaient bien qu’ils n’avaient aucune chance de s’en tirer à bon compte face à une telle armée. L’air inquiet, ils le regardaient, espérant qu’il ignore leurs pauvres âmes.

« Tuez-les tous. » lâcha Woojin.

Après un tel périple, même la plus petite quantité d’expérience était bonne à prendre, même s’il eut préféré obtenir quelques pierres de sang au passage. L’armée se mit à avancer en cadence, quand un chevalier noir les interrompit.

« Mon Roi ! » dit-il en portant un genou à terre.

« Rélik ? » s’étonna Woojin.

Au départ, Woojin avait eu besoin de 320 points de contrôle pour ne pas perdre son influence sur cet être. Ces derniers temps, ce nombre n’avait fait que baisser.

« Je fais appel à votre bonté. Je vous en conjure, laissez-leur la vie sauve. »

« Oh ? »

De toute évidence, il ne s’était pas encore pleinement soumis à lui, pour oser ainsi exprimer ses requêtes face au Roi Immortel.

« Je trouve ça absolument passionnant, vraiment. » répondit Woojin en toute sincérité, du même temps qu’il descendit de Shingshi.

Et pour cause, depuis Ghazi Al Sid, aucun de ses familiers n’avait oser le défier. Les dominer était l’un de ces jeux favoris.

« Et si je refuse ? Que feras-tu, si je te demande de tuer tes frères ? » lui demanda Woojin.

« Je les tuerai, mon Roi. » répondit Rélik.

« T’en es sûr ? »

Rélik, presque offensé qu’on doute de sa loyauté, planta son épée recourbée à terre et colla le visage contre le sol afin de l’implorer.

« Je ferai tout ce que vous désirez. »

〈Le chevalier noir Rélik vous supplie. Son obéissance augmente. Contrôle nécessaire amoindri.〉

Woojin eut un sourire. D’un coup, il eut un geste qui fit disparaître l’intégralité de son armée. La forêt enflammée à dos, il ne resta plus que Woojin et Rélik. Pour réponse, celui-ci se frappa la tête à même le sol.

〈Le chevalier noir Rélik vous supplie. Sa loyauté et sa confiance augmentent. Contrôle nécessaire amoindri.〉

Il continua ainsi de frapper sa tête contre le sol jusqu’à ce que la valeur nécessaire à son contrôle atteigne le chiffre d’un seul point. À cet instant, Woojin l’invita à se relever.

« C’est bon, je vais faire demi-tour. » lui annonça-t-il, lançant un dernier regard aux visages inquiets.

« Pour remercier votre générosité, mon Roi, je vous offre toute ma loyauté et ma force ! » cria Rélik avant de disparaître à son tour.

Woojin repartit alors vers la forêt en flammes, laissant en toute quiétude les Raticks qui n’osèrent pas bouger d’un iota. Raksha céda une nouvelle fois aux larmes.

La tour.

« Quoi ? »

Regarde la tour.

Sans trop comprendre, Woojin se retourna soudainement et jeta un œil plus attentif à la tour, Gaebo semblant particulièrement insistant sur le sujet.

« Ce truc… Je l’ai déjà vu quelque part… »

Comme pour mieux voir, il pencha un peu la tête en avant et vit alors un vêtement au loin, utilisé comme un drapeau au sommet de la tour.

〈Défense de Gehen brisée〉

Hélas, il ne put tenir sa promesse de partir.

Nostra
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11 thoughts on “SSN Chapitre 151

  1. Merci pour le chapitre.
    La pitié c’est quoi ? Ou Ça rapporte quoi ? Rien ? Rasez moi tout !! ^^

  2. Merci pour le chapitre, mais j’ai pas bien compris la fin pourquoi il ne pourrait pas tenir sa promesse ?

    1. Bah, il vient de remarquer au sommet de la tour un des éléments du set d’équipement qu’il utilisait sur Alandal. C’est pour ça que Gaebo l’a fait venir, pas pour l’xp.

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