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Chapitre 173 : Attaque aérienne 2/3

 

Une inspection plus soignée des plans acheva de le satisfaire. Vivie avait pris son rôle à cœur, aussi était-ce véritablement une source de contraintes en moins pour lui. Chaque investissement s’était avéré nécessaire, mais il restait à espérer qu’elle ne vide pas tout… De trop nombreux seigneurs dimensionnels avaient tout perdu à cause d’une mauvaise gestion de leurs réserves en énergie.

« Continue comme ça, Vivie. Protège la colonie, quel qu’en soit le prix. » décida-t-il finalement, par souci pour sa famille.

« C’est compris… Oula ! Maître ! Un donjon vient de lâcher ! » cria soudain Vivie.

Des pas rapides vinrent vers lui, ceux du capitaine du vaisseau, Park Gilsoo, et de l’ingénieur Nosam.

« Ravi de vous revoir, mon Roi ! » lui lança le premier.

« Toutes mes salutations, seigneur… » fit, plus timidement, le nain.

« Ouais, salut. On peut voir ce qu’il se passe sous nos pieds ? » demanda directement Woojin.

« Bien sûr ! » répondit Park Gilsoo.

Il afficha sur l’écran de contrôle une carte satellite, qui une fois zoomée au maximum révéla une vue des rues en haute résolution.

« Ce n’est pas un, mais trois donjons. » remarqua Woojin.

« C’est… Depuis peu, il y a une recrudescence des invasions sans le moindre signe avant-coureur. On peut au moins s’estimer heureux que la Corée gère bien la situation. » lui répondit Minchan, qui venait tout juste d’entrer, d’une voix faiblarde.

« Et ailleurs ? » l’interrogea Woojin.

« S’il n’a fallu que quelques heures en Corée, ce qui a grandement limité les dégâts, d’autres pays ont quant à eux bien plus de difficultés… »

« Hmm… Il y a une nouvelle colonie, sur Terre ? »

« Non. Enfin, la Chine essaie d’en créer une. » l’informa Minchan.

« Pourquoi ? »

« Je pense qu’ils cherchent à obtenir d’autres fragments dimensionnels. »

« Tsss… »

Comme il l’avait prévu, la cupidité humaine l’avait emporté. Sauver l’humanité et la planète n’étaient en ce monde que de belles paroles.

« Bon, il va falloir que je m’en occupe. » comprit aussitôt Woojin.

« Tu as bien assez à faire comme ça, maître. Je vais m’en charger. » se manifesta Vivie.

« Toi ? Mais ton niveau est encore un peu faible, tu ne risques pas d’être blessée ? »

« Je vais attaquer avec la colonie. »

Hormis ses qualités défensives, une forteresse volante représentait aussi une formidable force de frappe, capable de déployer des troupes n’importe où sur Terre en un temps record.

« C’est une bonne idée, Vivie. »

« Alors, c’est d’accord ?! »

« C’est d’accord. »

Il était à parier que d’autres invasions surviendraient, et il n’avait clairement pas la disponibilité pour se charger du problème lui-même. Quelque chose de bien plus important requérait toute son attention.

L’Exécuteur de Gehen.

Pour résoudre ce puzzle, il devait tout d’abord obtenir le reste de l’ensemble. Pour ce faire, il n’existait pas 36 solutions. Il devait retourner sur Alphène.

« Vivie, quoi qu’il advienne, ne perds pas la colonie. C’est bien compris ? »

« Oui, maître ! Je me charge de tout ! »

Alors il lui tapota sur la tête, comme elle l’adorait, et disparut derrière le portail rougeâtre.

« Héhéhé… Alors, au travail ! » s’écria Vivie en inspectant à son tour l’écran.

 


 

Des étudiants, pourtant occupés à manger du riz frit dans un petit restaurant de Daejeon, ne purent retenir leur excitation en voyant passer un groupe d’éveillés.

« La vache, qu’est-ce que j’aimerais devenir un éveillé, moi aussi ! »

« À ce compte-là, tu auras plus rapidement gagné à la loterie… »

« Eh oh, enfoiré. J’te signale que Gyungsoo est devenu éveillé, lui. »

« T’as pas tort… »

Tous les hommes partageaient ce désir, mais c’était plus vrai encore pour les jeunes, dont les aspirations héroïques n’avaient pas encore été étouffées par les épreuves de la vie. D’autant plus que ce projet-là était prometteur d’un avenir radieux…

« Enfin, fit un autre membre du groupe, oubliez pas que les nouveaux éveillés sont surtout employés comme manutentionnaires… »

« On les appelle pas des bras pour rien… »

« Peu m’importe de devoir travailler dur. Dès que j’aurai des compétences, j’irai immédiatement proposer ma candidature à Alandal ! Ils ont pris n’importe qui, alors moi… »

« C’est peut-être simplement une couverture. Je pense qu’ils n’ont choisi que les meilleurs éléments. »

« Redescends sur Terre, Minjae. Alandal, ce n’est pas une formule magique. »

« Je… Je sais, mais… »

Mais son rêve restait d’en devenir un.

« Tu es très bon à l’école, pourquoi est-ce que ça te tient autant à cœur ? »

Faire de grandes écoles n’avait certes plus la même importance que de par le passé, mais c’était malgré tout la base même du succès. Même en présence des monstres, il importait plus que jamais d’être diplômé.

« Laissons tomber tout ça, décida Minjae en forçant un rire gêné. Il faut qu’on finisse de manger, les cours vont bientôt reprendre. »

Ses amis, conscients de l’avoir vexé, finirent leur repas rapidement et en silence avant de sortir en sa compagnie. Ou, plus exactement, s’apprêtaient-ils à sortir, quand un hurlement atroce leur glaça les entrailles. Ce n’était pas un monstre comme on en voyait tant à la télévision. Celui-ci était réel, gigantesque, et sa massue énorme témoignait de sa dangerosité.

« Cou… Courez ! » hurla Minjae.

Ses amis reprirent rapidement leurs esprits et foncèrent tous ensemble dans la même direction. Le monstre avait beau être gigantesque, il n’en restait pas moins très lent, aussi n’eurent-ils aucune peine à le distancier.

« C’est quoi ce merdier, encore ? »

« Fiou… Ce doit être une invasion. » apprécia Minjae.

« Il est où, le refuge le plus proche ? »

« J’en sais rien, j’ai oublié mon téléphone… »

Ils eurent un éclat de rire assez guttural. Les trois amis avaient joué de chance. C’était la première fois qu’ils voyaient un monstre, et fort heureusement, ils avaient pu s’en éloigner. Tout du moins, de celui-ci…

« Oh. Oh putain. Regardez autour de vous, on est cernés. »

« Chier ! On est foutus ! »

« Minjae, t’as une idée ?! »

« D’après toi ? Non, là je crois que c’est la fin… »

Réduit à l’état de proie, Minjae ne céda pourtant pas à la panique. Il allait mourir, alors à quoi bon craindre de quoi que ce soit ? Ce n’était pas comme si ses sentiments allaient changer quoi que ce soit.

L’armée n’est pas encore là… On est vraiment seuls.

En effet, il n’entendit pas le moindre coup de feu, juste quelques cris terrifiés à quelques pâtés de maisons de distance, et les grognements bien plus proches des monstres. De là où il était, il ne vit que 4 monstres, mais c’était tout sauf une bonne nouvelle. L’invasion venait de se produire, et les rues seraient bientôt noires de ces menaces. Ils n’avaient aucune chance.

« Minjae ! Sors-nous de là ! »

« Qu’est-ce que tu veux que je fasse, pauvre idiot ? »

« Mais… » commença son ami avant de s’effondrer en larmes.

Si seulement il avait eu des compétences… Il aurait pu combattre, courir, ou se défendre. À l’heure actuelle, pourtant, il n’était qu’un simple lycéen en pause de midi. Quel souvenir retiendrait-on de lui, qui avait risqué sa vie pour se repaître d’un peu de riz ? Probablement rien de bon…

« Merde. Merde ! »

Il ferma les yeux et se mit à prier. Pour qu’un miracle se produise, que quelqu’un les sauve, ou que les monstres meurent spontanément. N’importe quoi qui puisse les sortir de ce mauvais pas… Les monstres venant enfin à s’approcher d’eux, il prit les mains de ses amis, et pria encore plus fort, les yeux toujours fermés.

« Blaaaaargh ! »

« Minjae, c’était quoi ça ?! »

« Putain, c’est incroyable ! On est sauvés ! »

Minjae, quant à lui, conserva un silence religieux. Les coups des monstres étaient repoussés par une force invisible chaque fois qu’ils essayaient de frapper. Ceci ne pouvait signifier qu’une chose.

J’ai… J’ai réussi ? Je suis devenu un éveillé ?!

Ce n’était pas juste la situation qui lui avait inspiré cette pensée. C’était comme si toutes ses connaissances s’étaient décuplées et que de nouvelles s’étaient formées, lui indiquant comment utiliser cette barrière magique. Les monstres continuèrent pourtant à frapper de toutes leurs forces, et l’énergie de la barrière commençait à sérieusement s’effondrer. Pour Minjae, c’était comme si chaque coup frappait directement sa tête. Il devait pourtant tenir, sans quoi ses amis et lui y passeraient. Alors il serra les dents.

« Je… Je vais vraiment crever, hein… » lâcha-t-il à ses amis en entendant de nouveaux cris s’approcher d’eux.

« Des wyvernes ! J’ai vu ça à la télé ! »

Au dessus d’eux, le ciel n’était même plus visible. À perte de vue se trouvaient des monstres volants capables de décapiter un homme d’un seul coup de bec. Ses chances de sortir de ce mauvais pas venaient de tomber à 0. Il laissa s’effondrer la barrière en même temps que ses bras, l’air abattu. Il était épuisé, et les monstres en profitèrent pour tenter de les attaquer lorsque leurs pieds cessèrent de toucher le sol.

« Eh ?! » s’étonna l’un de ses amis.

Des cavaliers à l’apparence plus qu’étrange lancèrent boules de feu et flèches aux monstres alentours.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? Je comprends plus rien… » avoua Minjae.

En guise de réponse, un cavalier à la fourrure bleutée vint se poser avec sa wyverne à leur niveau.

« Montez, dépêchez-vous ! » leur cria l’homme-rat d’une voix nasillarde.

En dépit de ces aspects, son coréen était absolument parfait. Ainsi, aucun des trois jeunes ne trouva matière à y redire, et ils s’installèrent du mieux qu’ils purent sur la wyverne qui décolla à une vitesse vertigineuse avant de foncer tout droit. Les autres cavaliers continuaient de faire pleuvoir des sorts, comme autant de tirs d’artillerie.

Finalement, j’ai eu de la chance…

De la ville en flammes, il faisait partie des seuls survivants. Tous n’avaient pas eu la même chance que ces trois jeunes, miraculeusement sauvés de monstres toujours plus nombreux.

 


 

La grotte de lave n’en avait plus que le nom. Désormais, elle était recouverte d’une très épaisse couche de glace qui tremblait à chaque pas d’un être lui aussi fait de glace.

« Comment ça, il n’y a pas de dieu ici ?! » hurla Isaz.

« Je… je suis désolé, maître… » l’implora Lee Sahngho, à genoux.

« Trouve-le ! C’est un ordre ! » fulmina encore le seigneur dimensionnel.

« Bien… »

Lee Sahngho quitta les lieux aussi rapidement que ses jambes acceptèrent de le porter. Ce que lui demandait Isaz était bien sûr impossible, mais sa colère était telle qu’il n’osa même pas argumenter davantage.

« Le code… Il me faut ce foutu code !!! »

Isaz tremblait, comme possédé par un démon plus dangereux encore que lui-même. Il était venu ici pour ça, la Terre se devait d’avoir un code !

Nostra
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