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Chapitre 186 : Dernière relique 2/2
Les dieux pouvaient-ils se tromper ? Comment Aria pouvait-elle oser chercher à punir l’Immortel, après tout ses efforts ? Ou peut-être y avait-il une autre raison ? Le doute avait profondément planté ses crocs dans sa chair et son âme.

Suis-je réellement la choisie d’une déesse, ou ne suis-je que sa marionnette attitrée ? se demanda Melody.

Quelques larmes vinrent à troubler son visage. Jamais avant ne s’était-elle interrogée sur les motifs de sa déesse.

Ce n’est pas possible…

Ce n’était pas seulement l’ire de l’Immortel qu’elle craignait. C’était aussi le poids de cette injustice. Pour la première fois dans sa vie, elle eut alors l’impression de réaliser un choix n’émanant de personne d’autre qu’elle-même.

Je ne le ferai pas.

La sanction fut immédiate. Ce ne fut pas de la douleur qu’elle ressentit, mais quelque chose de plus insidieux, de plus pénible, comme si on aspirait ses forces. Elle se sentit aussi vide que si son âme lui avait été arrachée.

J’ai tourné le dos à Aria…

Elle regarda ses mains d’un air abattu. Son pouvoir divin avait disparu… c’était là la punition des dieux. Étrangement, elle en vint rapidement à ressentir une profonde satisfaction.

L’Immortel rentrera parmi les siens. Tu t’es trompée, Aria. Tout est terminé.

Elle se laissa tomber à genoux et laissa le même vent qui caressait les branches lui caresser les cheveux. C’était comme s’il essayait de la consoler, tout comme la flamme éternelle laissée par Sunggoo dansait lentement. Un événement la força toutefois à se reprendre en main.

« Immortel ? » tenta-t-elle de dire de sa voix la plus claire, à l’intention de la personne qui venait de traverser le portail.

« Sainte vierge ! Nous nous sommes rencontrés lors de la congrès organisé par la guilde Titan. Mon nom est Nakamura. » se présenta l’intéressé.

« Je me souviens de vous… »

Et comment ne pas s’en souvenir ? La guilde japonaise Daken avait été l’une des plus farouchement opposées au projet d’expédition sur Alphène, s’inquiétant des retombées financières. Heureusement, l’apparition impromptue de Kang Woojin avait changé la donne.

« Vous vous êtes donc décidés à nous assister. » observa-t-elle.

« Oui. Nous allons vous aider à reconstruire Alphène. » confirma-t-il.

« Espérons-le, monsieur Nakamura. »

« Ha ha ! Je vous en prie, appelez-moi Masuro. Je vais diriger la force expéditive de la guilde Daken. »

Elle lui serra la main qu’il tendait, un peu confuse. En dépit de son sourire angélique et même sans ses pouvoirs divins, Melody sentait que quelque chose chez cet homme était empreint de menace. Son instinct la commandait de fuir le plus rapidement possible.

« Nous sommes le premier groupe. D’autres viendront bientôt de la Terre. » ajouta alors Masuro Nakamura.

« … D’accord. »

Les deux eurent un petit moment d’hésitation, ce qui ne manqua pas du reste d’agacer le nouvel arrivé. N’était-ce pas la présence des éveillés qu’elle avait requis ? Pourtant, elle ne lui fournit pas le début d’un remerciement…

« Bien. Pourriez-vous me faire un topo de la géographie d’Alphène ? » demanda-t-il alors.

« Pour quoi faire ? L’armée de l’Immortel s’occupe déjà de nettoyer toute trace des monstres. Cette région est déjà sécurisée. Enfin… vous devriez peut-être parler aux héros. » répondit-elle, d’un ton bien plus froid qu’elle ne l’eut souhaité.

« Soit, j’irai leur parler… J’oubliais que vous aviez des éveillés de rang S. Vous autres, suivez-moi. » lança-t-il à l’intention d’une centaine d’éveillés venus à sa suite, sans compter les scientifiques venus pour étudier la planète…

 


 

« Je détecte un changement dans mes variables. Prédictions altérées. » lança soudainement la voix, brisant à la fois sa chaîne de réponse automatique et la colère de Woojin.

« Je comprends rien à ce que tu racontes… » lâcha Woojin, trempé de sueur.

« Quelque chose a changé dans le cours du temps. Une nouvelle voie s’est ouverte. »

Dieux, intelligences artificielles ou simples insectes, quels que furent leurs buts, Kang Woojin n’était certain que d’une chose les concernant : ils étaient parfaitement imperméables à la discussion.

« Ça veut dire quoi, putain ?! »

« Qu’il est temps. »

Woojin se demanda alors sincèrement si Hérès n’était pas juste en train de s’en payer une bonne tranche. En tout état de cause, l’une des dalles du plafond descendit soudain sous l’influence d’un bras mécanique, révélant une boîte de verre digne d’un musée.

« La ceinture… » observa Woojin.

« La dernière clé est désormais en votre possession. » assentit Hérès.

L’expression interloquée de l’Immortel atteignit soudainement son paroxysme. Pourquoi l’homme derrière l’écran avait-il résisté à toutes les tentatives d’intimidation, pour finalement lui donner sans aucune raison apparente ? Il devait forcément y en avoir une…

« Bon, j’aimerais juste savoir un truc… » se décida-t-il finalement à dire.

« Je ne peux rien vous dire. Je n’ai en ma possession aucune information sur cette nouvelle voie. Adressez-vous à Aria. »

Hérès aurait pu sauver la Terre lui-même que rien n’aurait changé la résolution de Kang Woojin. S’il le rencontrait, il lui casserait les rotules, puis les bras, le nez, la clavicule…

« Tocard. Je n’ai obtenu aucune réponse à ma précédente question : quel est le lien entre Alphène et la Terre ? »

« C’est vrai. Je n’y ai pas répondu. » admit Hérès.

« Et du coup ??? » s’impatienta Woojin.

« Je ne peux pas vous dire dans quelle mesure cette nouvelle variable va vous affecter, je me contente d’observer. Sachez cependant que je ne ferai rien pour troubler votre destin. »

Woojin eut l’impression qu’on venait de lui arracher la mâchoire. C’en était trop, à quoi bon s’énerver ?

« T’en as fait bien assez en ce sens… Bref, va te faire foutre. » lui lâcha-t-il finalement, comme un adolescent boudeur.

À peine la ceinture d’Hérès fut-elle entre ses mains que Woojin vit la porte par laquelle il était entré réapparaître, révélant un nouveau couloir.

« Latasha, on se casse. »

« Eum… N’avez-vous pas quelques affaires à résoudre, avant cela ? » demanda-t-elle, hésitante.

« Lesquelles ? »

« Vos questions n’ont pas encore trouvé réponse… »

« C’est comme ça. Il ne me répondra pas. » répondit simplement Woojin.

« N’est-ce pas pour cela pourtant que vous avez détruit ses possessions ? » s’étonna l’elfe.

« Ah, non. C’était plutôt pour éviter de crever d’ennui. »

Il a donc bel et bien une propension à la violence… confirma-t-elle auprès d’elle-même.

Il ne lui restait aucune raison de rester. Il avait obtenu ce qu’il désirait, et les seules réponses qu’il parvint à obtenir n’avaient fait que soulever de nouvelles questions. Dont il décida de se moquer. Alors qu’ils sortaient, la voix leur lâcha une dernière parole.

« Je vous souhaite de réussir cette fois… »

Puis un autre écran se mit à crépiter.

« Kang Woojin. »

Celui-ci ne put l’entendre, mais cette voix-là ne pouvait être d’origine synthétique.

 


 

Le plus faible des éveillés de l’unité spectrale était de rang B. Ils avaient réalisé de tels progrès que n’importe quelle guilde les aurait immédiatement placés à des postes à très hautes responsabilités. Et tout cela alors qu’il ne s’était écoulé que quelques mois depuis qu’ils avaient fait le serment de servir Alandal. Passé le choc des premiers temps, ils n’avaient jamais regretté leur décision. Pire encore, ils avaient l’impression de nager en plein rêve. Celui de Che Haesol, qu’ils servaient avec la plus grande loyauté.

Tant bien que mal, ils avaient réussi à se faire accepter d’Alphène, jusqu’à ce qu’enfin, on les accueille comme les leurs. Depuis quelques jours pourtant, l’ambiance s’était sévèrement dégradée. D’aucuns l’auraient même qualifiée d’explosive… les terriens posaient beaucoup trop de problème.

« T’appelles ça un uniforme ? C’est qui, ces types ? » pesta l’un des plus brillants éléments de l’unité, Kim Jonyong.

« Pas des soldats, en tous cas. » lui répondit l’un de ses frères d’arme.

« Justement. Qu’est-ce qu’ils foutent là ? »

« Bah… Ils font des relevés. »

« Des relevés de quoi ? On a un combat à mener ! »

« Mais merde à la fin, que veux-tu que j’en sache ?! Va gueuler sur quelqu’un d’autre ! »

Kim Jonyong émit un petit toussotement, à n’en point douter le témoin manifeste de sa gêne. Comment pouvait-il savoir ce qu’ils tramaient, quand lui-même n’en savait rien.

« Hého, où tu vas Jonyong ? »

« Leur gueuler dessus, ça satisfera ma curiosité ! Eh, vous là-bas ! » décida-t-il.

Les scientifiques missionnés par la guilde Daken jetèrent quelques regards suspicieux en sa direction.

« Que voulez-vous ? » lui demanda finalement l’un d’eux.

« Vous cherchez quoi ? » l’interrogea immédiatement Kim Jonyong.

« Nous effectuons des prélèvements du sol d’Alphène. »

S’ils espéraient se débarrasser de lui, c’était raté… Leurs outils étranges, alimentés en énergie par des pierres de sang, le fascinaient.

« Et on peut savoir pourquoi ? » continua-t-il.

« Parce que c’est ce que ferait tout bon architecte avant de construire un bâtiment. C’est encore plus vrai pour un château. »

« Euh… Nous en avons déjà un. »

L’homme marqua un silence, puis perdit soudain patience en voyant que le jeune soldat ne bougerait pas.

« Bon dieu, vous avez vraiment rien d’autre à faire que de venir nous casser les pieds ? On nous a demandé d’effectuer des recherches, et on est payés à le faire. C’est tout. »

« Bon, bon, ça va… Je vous laisse. »

Une fois seulement Kim Jonyong parti, un autre chercheur interrogea son malheureux interlocuteur.

« Vous pensez qu’ils suspectent quelque chose ? »

« Non, j’en doute. Ils sont juste curieux. »

« Espérons-le… En tous les cas, il y a bien plus de pétrole dans le sol que nous ne le pensions. Il faudra peut-être demander assistance aux États-Unis. »

« Ah, quelle bonne nouvelle ! Ils auront enfin une raison valable de bouger. Nous avons de la chance d’avoir été envoyés en premier, chef. »

« Ce n’est pas de la chance, c’est la volonté de l’Empereur Akihito ! Notre empire brillera de nouveau, je te le dis. En attendant, dis aux autres de bien penser à sauvegarder tous les relevés. »

Ce n’était que dans le but de vider Alphène dans ses réserves que le Japon était venu ici. L’assistance n’était qu’un prétexte.

Nostra
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9 thoughts on “SSN Chapitre 186

    1. Merci pour le chapitre
      Pour moi l’humanité fait bien de vider les ressources a quoi bon tout laisser et stagner pour laisser la beauté a la natur ? mdr autant évoluer
      pour ça que j’aime l’humanité car ont reste pas la a rien foutre mais ont évolue) bref sa peut partir en long débat et pas sur que le cite soit fait pour ça 😀 i love ce ln

      1. Peut-être parce qu’en vidant les ressources comme tu le suggères, on sera certainement dans un merde noire ? Parce que c’est bien beau de dire que l’humanité doit évoluer (et pour ça, je suis amplement d’accord) mais le faire en faisant n’importe quoi, on va droit dans le mur. 

        De toute façon, tant qu’on aura pas réussi à développer la technologie suffisante pour voyager dans l’espace (on n’y est pas encore et ça risque d’être long) et de trouver un planète habitable pas trop loin de nous, évitons de faire de la merde.

  1. Sans déconné l’etre humain aide sans attendre de bénéfices, seule une minorité le ferait par conviction,…., bon Woojin aura Alphébe ET la Terre sur le dos mais je suis sure qu’il les enverait chier.
    Mrc du chapitre.

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