SSN Chapitre 77
SSN Chapitre 79

Bonjour ! Voici votre chapitre régulier du mardi. Je suis très pris aujourd’hui malheureusement, mais dans la mesure du possible, je vais essayer d’honorer la générosité de James et de poster deux chapitres supplémentaires. Sinon ce sera fait demain à la première heure 😛 Bonne lecture !

 

 

Chapitre 78 : Golem de fer

 

Finalement, Deacon prit la décision de les accompagner avec 10 Chevaliers du Saint Ordre, et ils partirent ainsi dans trois hélicoptères. Il semblait pourtant inquiet.

« Vous pensez que ça ira, sans soutien ? » demanda-t-il à Melody.

« Ça ne changera rien. » répondit-elle.

« Mais notre puissance de frappe est… » commença-t-il.

Les guildes américaines fonctionnaient différemment des coréennes. Si on pouvait comparer les équipes d’Éveillés à des groupes de mercenaires, c’était plutôt au sein de Titan des escouades de l’armée. Ils jouaient davantage du nombre.

« Les familiers du roi suffiront. » l’interrompit-elle.

Elle avait vu pleuvoir des météores, frapper la foudre en tous sens, aux seules mains de sa Liche et de ses Mages Squelettes. Comment aurait-elle pu ignorer une force si dévastatrice ?

« Je ne peux pas encore appeler Jaenis. » lâcha soudain Woojin, l’air détaché.

« Comment ? »

« Je ne peux pas appeler la Liche. »

« Comment se fait-ce ? »

« Ils sont scellés. »

Elle eut un moment d’hésitation. Le pouvoir de l’Immortel était donc bloqué ?

« Hmm… Qu’en est-il des Chevaliers Noirs ? »

« Je briserai bientôt leurs sceaux. »

Les commandants de l’armée des morts, qui jamais ne saignaient, étaient donc eux aussi absents… Melody réalisa alors que seuls cette étrange source de lumière, une singulière présence dans l’ombre et la Sorcière des Illusions, capturée par Rashmok, l’accompagnaient.

« S’il n’y a qu’eux, alors… » pensa-t-elle.

« Quand tu veux ma grande. » lui dit Woojin en la regardant droit dans les yeux, un sourire sardonique largement affiché.

« Je… Je ne sais pas de quoi vous voulez parler… »

« À d’autres. »

Elle n’osa rien répondre et se mit à trembler à nouveau.

« Je te le dis, tu peux t’essayer à moi quand tu veux. Attends juste qu’on ait fini. »

Il savait bien que la seule raison pour laquelle elle prenait garde à ses manières, c’était en raison de souvenirs traumatiques liés à lui. Son animosité à son égard était bien compréhensible, mais Woojin était loin d’être sans défenses même en l’absence de certains de ses plus illustres familiers. Il pourrait bien venir à même d’une Vierge Sacrée.

« Je ne fais que vous regarder… » tenta-t-elle de s’expliquer.

« Très drôle. »

« Leur base est juste devant ! » dit soudain le pilote.

Deacon eut une expression de surprise en voyant, face à lui, une grande ferme. Il était un peu surprenant qu’ils aient pu établir leur base si près de New York, mais la présence de plusieurs hélicoptères ne laissait aucun doute. Ils étaient là.

Woojin se concentra alors pour ressentir la présence de Vivie et identifia sa localisation dans un bâtiment partiellement détruit. À ses côtés se trouvait aussi une autre aura, bien plus déplaisante.

« Rashmok… »

Son regard devint glacial.

 


 

De l’intérieur, on aurait pu confondre l’endroit avec le repaire d’un riche collectionneur d’armement militaire. C’était, en vérité, un entrepôt d’armes de la mafia. Vivie s’approcha à pas feutrés en se confondant avec l’obscurité, écoutant un homme qui n’avait de cesse de pester avant de décrocher son téléphone.

« Chef, il a échoué. La cible est toujours en vie. »

« Comment ?! »

« La cible lui a échappé. Nous rentrons à la base. »

« Putain… Magnez-vous ! » hurla l’homme avant de raccrocher.

Jack, le chef du groupement River, était pour de bon furieux.

« Merde, merde, merde, et re merde ! Chier ! »

« Chef, que se passe-t-il ? »

« Ghazi s’est planté ! »

« Co… Comment ? Ce ne doit donc pas être un banal Nécromancien… » s’étonna son interlocuteur.

« À quoi ça te putain de sert de citer l’évidence ? »

Le meilleur Assassin de tout le Moyen Orient avait échoué. De toute évidence, il devait d’ores et déjà être mort… Bien sûr, aucun Éveillé standard n’aurait pu réussir un tel exploit.

« Vous pensez que notre couverture est ruinée, chef ? »

« Chier… On n’aurait jamais dû bosser avec ces putains d’arabes ! » (NdT : ohhhh le racisteeeee !)

La nouvelle avait de quoi lui ruiner le moral. C’était toute son opération qui risquait de s’effondrer sous les feux de l’enquête, aussi n’eut-il d’autre choix que d’utiliser son stress à meilleur escient.

« Il faut quitter la base. Tout de suite. »

« Mais nous sommes en pleine recherche de… »

« Magnez-vous, alors. Il n’y a pas une seconde à perdre. »

Jack enfila alors son gilet de combat, auquel étaient accrochés deux holsters.

« Je vais voir le professeur et je reviens. En attendant, il faut gonfler la sécurité et tout préparer pour notre départ. »

« Bien, chef. Euhm, je fais venir combien d’hommes ? »

« Ah mais qu’il est con, celui-ci ! On récupère les résultats et on fait tout péter, d’après toi, combien il en faut ?! »

« Je… Je comprends. Ce sera fait, chef. »

C’était à regret, mais sauver ce qui constituait des pièces de musée aurait été bien trop complexe. Il ne fallait pas se faire remarquer, or un tank de la seconde guerre mondiale était tout sauf discret. Aussi les membres de la bande de crime organisé commencèrent-ils à installer des explosifs tandis que Jack sortit pour rejoindre un petit bâtiment.

Il en ouvrit la grande porte de fer, révélant un escalier menant à un bunker. C’était leur principale source de revenus, qui abritait leur centre de recherches sur les donjons. Ils recevaient, à ce sujet, le soutien du Département de la Défense des États-Unis.

Auparavant, c’étaient essentiellement de petites frappes, mais cette opportunité leur avait permis de devenir l’un des plus grands noms du crime.

Jack, qui descendait les escaliers, sortit soudain son pistolet en se retournant.

« Qui va là ! »

« Miaou… »

« Foutu chat… Allez, casse-toi ! » lui lança-t-il en tentant de le faire fuir, appuyant sur ses pas.

Le chat n’étant pas décidé à le lâcher, il décida de l’ignorer et arriva au complexe de recherches, assez désertique. L’espace était assez large, mais hormis quelques machines, aussi peu d’ordinateurs et le même nombre de lits, c’était assez désert. La seule chose de réellement remarquable qui s’y trouvait, c’était une quantité impressionnante de Pierres de Sang entreposées en tas çà et là.

« Professeur Riola ! Nous devons déplacer le centre de nos opérations. »

« Comment ? Mais non, je suis en plein travail, j’attends des résultats d’une importance capitale là. Nous verrons ça plus tard. »

« Notre sécurité est compromise… »

« Je croyais que nous ne devions partir que dans deux jours ? »

En vérité, l’éventualité avait déjà été abordée et c’est ainsi que fut prise la décision de partir sous un délai de 48 heures, afin d’éviter tout soupçon. Tirer une roquette en plein New York n’était pas passé inaperçu, et aurait immanquablement fini par les suspecter. Cependant, Kang Woojin ayant survécu, il fallait dès à présent appliquer le plan de fuite.

Même leurs soutiens au sein du gouvernement ne pourraient rien pour eux s’ils venaient à se faire pincer, on n’aurait décemment pu défendre un acte terroriste, surtout aux États-Unis. Après une longue discussion, le professeur Riola en vint à accepter les propos de Jack.

« Bien, il ne me reste qu’une étape à finir. Donnez-moi trois heures et nous partirons. »

Vivie, tapie dans l’ombre et le silence, ressentait depuis un moment quelque chose qui la dérangeait. Elle en trouva bientôt la source.

Alors que l’équipe de recherche commençait à s’affairer en dessinant un cercle de Pierres de Sang, le professeur se saisit d’une boîte d’où il sortit une gemme violacée, qu’il plaça au centre.

« Bien, nous pouvons commencer. »

Toute l’audience sortit, au bonheur de Jack que l’attente tuait. C’est alors que la gemme se suréleva.

« Miaou… Un Fragment Dimensionnel… Il se passe quelque chose de très grave, ici. »

Vivie laissée seule vit et sentit soudain une quantité prodigieuse d’énergie s’accumuler autour de la gemme, et les Pierres de Sang commencèrent elles aussi à s’élever, laissant transpirer du mana.

« Oh… »

Vivie se mit à courir vers les escaliers afin de sortir de cette pièce le plus vite possible. Avant qu’elle n’y parvienne, un rai de lumière se dressa tout droit, traversant le bunker et le ciel. Après un moment, le faisceau disparut et le bunker récupéra son apparence originelle.

« Il n’y a plus de bruit, on peut redescendre. Dépêchez-vous de préparer le calculateur ! » dit soudain le professeur Riola.

Ils descendirent et tous les scientifiques s’activèrent aussitôt selon son ordre.

« Cinq étoiles… Six. »

« Fantastique ! J’ai réussi ! » s’écria-t-il.

On le reconnaîtrait bientôt comme le plus grand spécialiste des donjons, dépassant même la réputation de Toppler. Personne n’avait réussi à créer un donjon auparavant, et encore moins en dehors d’une station de métro.

« Euh, professeur, ça continue de monter. Oh mon dieu… 7 étoiles. »

« Incroyable ! »

Il n’avait jamais vu une telle valeur. Personne d’autre que lui n’avait d’ailleurs jamais vu ça. Soudain, une puissante onde de choc vint les frapper, faisant s’effondrer une partie du toit du bunker. Plus haut, même les tanks furent secoués. C’était comme si une tornade venait de traverser l’endroit.

Quelques scientifiques avaient d’ailleurs péri sur le coup. Jack et le professeur Riola se levèrent péniblement, en regardant les rares survivants respirer à grand bruit.

« Hahahaha… Quel humain a osé invoquer Rashmok ? » fit une étrange voix venant du donjon nouvellement créé.

Elle avait quelque chose de très séduisant. Ses yeux se posèrent alors sur le chat qu’il attrapa de son immense bras.

« Oh, la petite Succube… J’ai bien l’impression de te connaître. »

« Miaou… »

Vivie était terrorisée et parfaitement incapable de réagir. Gaebo, lui aussi caché jusqu’aux yeux de Vivie, s’échappa sans un bruit.

 


 

Les trois hélicoptères vinrent se poser aux abords de la ferme. Woojin descendit aussitôt de l’un d’eux, suivi de près par la lumière vacillante de Dolsae. Les membres de la guilde Titan et Melody étaient, quant à eux, plus inquiets encore.

Woojin vit alors le maigre équipement dont étaient affublés les hommes de Jack et regarda Rashmok qui semblait le narguer.

« Haha… C’était donc bien la Succube de l’Immortel. » lâcha-t-il dans un grognement sournois, tenant Vivie par une patte.

« La synchronisation n’a donc pas encore commencé. » eut pour seule réponse Woojin, le regard perçant.

« Grmpf. La Terre n’est pas encore prête, je suis juste venu par curiosité. Je voulais voir qui avait dressé ce champ d’invocation. »

Il eut un nouvel éclat de rire.

« Alors, Immortel, on est parti se cacher sur Terre ? »

« Rends-moi Vivie. »

« Ah, la petite gamine ? Je savais qu’on ne pouvait pas vraiment tuer les familiers. Ils sont un peu comme nous. » répondit-il en secouant le chat inconscient.

Woojin fronça les sourcils. C’était vrai, les démons étaient de véritables sangsues, qui bravaient même le concept de mort.

« Oh, je connais bien cette sensation. La douleur et le désespoir d’une mort imminente… » continua Rashmok.

S’ils ne pouvaient mourir à proprement parler, ils se souvenaient bien de l’agonie, du passage de vie à trépas avant leur résurrection. Même pour un démon, rien n’était plus affreux. Ceci causait une espèce de crainte perpétuelle de la vie, que Woojin ne souhaitait sous aucun prétexte voir infligée à Vivie.

« Bien, t’es donc devenu parfaitement sénile. Tu es mort cinq fois par mes mains, la sixième ne va pas tarder. »

« Ah… C’est donc vrai ! Je m’en souviens, hahahaha ! »

« Mais ce n’étaient que tes avatars… Là, on va jouer autrement. »

Rashmok eut l’air contrit et jeta un regard particulièrement perçant à Woojin, qui ne laissait pas transparaître le moindre doute. Il le provoqua une nouvelle fois.

« Tu crois encore pouvoir m’affronter ? Haha… Laisse donc tes sous-fifres en dehors de ça. Je préfère un combat singulier ! »

Il s’engouffra dans le donjon. Woojin s’apprêta à le suivre quand Melody lui saisit le bras.

« C’est un piège ! »

« Comme d’habitude. Mais ça ne va pas m’arrêter. »

Sa réputation parlait pour lui. Soudain, des hurlements s’échappèrent du donjon d’où commença à sortir une nuée de monstres. Les hommes de Jack prirent la fuite dans la panique, ce qui fit assez grossièrement rire Woojin.

« Laissons-les sous-fifres en dehors de ça, hein… »

En tant que propriétaire du donjon, Rashmok pouvait lancer une Invasion quand bon lui semblait. C’étaient d’ailleurs tous ceux qui y étaient assemblés qui abondaient vers la sortie, au grand dam de Melody que la vision de plusieurs centaines de créatures effrayait quelque peu.

Rashmok avait eu un éclair de génie. En les faisant sortir, il s’assurait que Kang Woojin n’ait aucun corps à disposition. Le combat serait ainsi plus équilibré.

« Dolsae… »

La lumière émit un sifflement. Le son était tel un violon désaccordé, laissant imaginer toute la peine et la colère qui l’emplissait.

« Ces pauvres merdes… »

Woojin vida tout son mana et l’envoya directement à Dolsae.

« Amuse-toi, mon grand. »

Il ouvrit alors son inventaire et but une potion afin de récupérer une certaine quantité d’énergie. Il commença alors à s’avancer vers les monstres, qui comme des chiens de garde, s’arrêtèrent face à lui, l’envie de mort dans le regard. C’était une horde qui s’apprêtait à fondre sur lui. Il connaissait bien cette impression.

« C’est exactement ça… »

Il avait déjà combattu quantité de fois les armées de Trahnet, pourtant son cœur battait plus vite que jamais, ce qu’il eut un peu de mal à comprendre. Repoussant les monstres, il entra directement dans le donjon, qui après sa disparition, laissèrent s’échapper leurs instincts les plus vils.

« Que… Mais qu’est-ce qu’on va faire ? On aurait dû amener plus d’hommes… » déplora Deacon, la voix emplie de désespoir.

C’est alors que dans un fracas parfaitement assourdissant, les tanks, les hélicoptères, véhicules militaires et jusqu’aux gonds des portes se mirent à tournoyer d’une façon singulière, tout autour de Dolsae.

Le métal commença à céder et se brisa, se déchira et se plia pour venir se réassembler tout autour de la source de lumière. Sur ses épaules furent bientôt posées deux batteries de missiles, et à chacun de ses bras, les rotors des hélicoptères, dressés comme des trancheuses de bois.

« GROOOOOOOOOOOOOOOOH !!! »

C’était un véritable mécha qui fit soudain face aux monstres, qui entreprirent de reculer, effrayés par cette vision.

« Le… Le Titan de la Destruction… »

Melody eut un grand frisson. Non, c’était bien lui, le plus puissant de tous ses familiers. Il s’élança.

Nostra
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