PdC : T1 Chapitre 1
PdC : T1 Chapitre 3

Si vous constatez quelques erreurs, n’hésitez pas à me les signaler ! En outre, si certains passages vous semblent sibyllins, rassurez-vous, c’est parfaitement normal. L’écrit de base est assez abscons et j’ai tenté de clarifier notamment en faisant sauter de très nombreuses répétitions, mais ça ne reste pas très digeste comme chapitre. Enjoy !

Chapitre 0002 – Perspectives compliquées

Ning Cheng finissait de rassembler ses pensées quand Ji Luo Fei lui annonça : « l’eau est prête. Je vais t’aider à te laver. ».

Ning Cheng aimait Tian Mu Wan depuis quelques années, mais leur relation s’était jusqu’à présent limitée à des échanges platoniques, leur contact le plus proche ayant été de se tenir la main. Pourtant, Ning Cheng ressentit une certaine gêne à l’idée que Ji Luo Fei l’aide à se laver. Il était par ailleurs persuadé que Ning Cheng ne se laisserait pas toucher par elle. Non à cause de ses idéaux, mais davantage en raison de son visage défiguré.

« Je peux le faire tout seul. » répondit hâtivement Ning Cheng. Constatant la réaction perplexe de Ji Luo Fei, il se leva rapidement du lit, et s’aidant de la tête de celui-ci lança : « tu vois, je peux me déplacer tout seul maintenant. »

Malgré les lourdes souffrances qui lui avaient été infligées durant son séjour en prison, le verre offert par Ji Luo Fei lui avait réinsufflé des forces au point qu’il soit capable de se mouvoir par lui-même.

Ji Luo Fei fut plus troublée encore par la démarche chancelante de Ning Cheng. Elle ne pouvait concevoir que le Ning Cheng qu’elle connaissait refuse qu’on le serve. Pire, ceux qui le décevaient ne récoltaient que des coups, et jamais il n’aurait eu de telles paroles. L’annihilation de son clan l’avait-il enfin fait mûrir au point de développer sa conscience ? Mettant ses doutes de côté, et soucieuse de respecter la volonté de Ning Cheng, elle s’affaira à la conception d’un gâteau de riz.

Ning Cheng avait donc essayé de rassembler du chi pendant plusieurs années, sans le moindre succès, sans doute en raison de son incapacité totale à endurer la moindre épreuve et de son tempérament explosif. Son clan détruit, Ji Luo Fei s’attendait pour lui à une vie de misère, ayant osé survivre.

Quoiqu’elle fût sa fiancée, ils ne s’étaient jamais mariés. Du reste, elle en était déjà au stade 3 de la culture du chi, et parvenue au stade 4, l’académie ne lui permettrait plus de rester avec lui, insistant sur l’importance de son parcours. De plus, vue la situation de Ning Cheng, parvenir à un tel stade assurerait de précipiter sa mort.

Mais à la vérité, Ji Luo Fei n’était pas opposée à l’idée de partager sa vie avec lui. Malgré ses mauvaises dispositions à son égard, Ning Cheng n’avait jamais été plus loin qu’à des paroles agressives. Elle se sentait redevable envers le Clan Ning, et éprouvait donc pour lui la plus sincère sympathie. A ses yeux, Ning Cheng s’était consacré aux affaires du monde terrestre car il lui était impossible de se consacrer sur le plan spirituel. Aussi, que si elle ne l’avait pas secouru, il aurait été condamné à attendre sa mort.

Ji Luo Fei avait pleine conscience qu’elle ne pourrait probablement jamais se marier avec lui. Pourtant, elle était résolue à ne donner sa main à personne d’autre. Car personne d’autre qu’elle ne pouvait venir en aide à Ning Cheng. Alors, avant les grands changements qui l’attendaient et qui la forceraient à les quitter lui et la province, elle souhaitait offrir à son fiancé des conditions de vie décentes.

……

En sortant du bain et malgré des douleurs persistantes, Ning Cheng se sentit mieux. Ji Luo Fei lui servit du gâteau, qui lui fit regagner des couleurs.

« Sers-toi ce que tu veux. Je dois retourner à l’académie, mais puisque tu es capable de te déplacer, tu sauras probablement te cuisiner ce qui te fera envie. » lui dit Ji, constatant son appétit revenir. Il semblait encore faible, mais il saurait se débrouiller. Elle voulut lui remettre quelques pièces, que Cheng refusa, comprenant bien l’idée sous-jacente de cette proposition. Après tout, lui aussi était supposé faire partie de cette académie. « Si tu y vas, je vais venir aussi. » conclut-il.

Elle en fut très surprise. Ning Cheng n’était jusqu’à présent jamais allé à l’académie que pour éviter les remontrances de son grand-père. Le clan détruit, plus rien ne l’empêchait de vivre sa vie tel qu’il l’entendait. Que pouvait-il bien vouloir y faire ? Surtout avec son tempérament, qu’espérait-il accomplir là ?

Ning Cheng réalisa qu’il avait parlé trop vite en voyant le visage de Ji Luo Fei se décomposer. Il s’était dit qu’il avait tout intérêt à la suivre, car en ce monde, la survie dépendait essentiellement de la force. Il oubliait cependant que son autre moi n’allait là-bas que sporadiquement et qu’étant incompatible avec ce mode de vie, il n’aurait dû avoir aucune espèce d’intérêt pour cette académie.

« Hum. J’essayais d’éviter les remontrances de mon grand-père, mais maintenant qu’il est parti… ». Ning Cheng voulut feindre la peine, mais celle-ci vint naturellement. Il pensait de nouveau à Tian Mu Wan.

En entendant « grand-père », Ji Luo Fei devint triste à son tour. Ses yeux s’humidifièrent. Puis elle saisit ses mains et y plaça l’argent, avant de dire « Tu as besoin de te reposer. Je vais essayer de trouver du temps pour venir te voir. Si d’ici là tu te portes mieux, je t’y emmènerai moi-même. ». Sur ces mots, elle prit la direction de la sortie et disparut.

Estimant la somme d’argent dans ses mains, Ning Cheng déduit que les conditions financières de celle qui était désormais sa fiancée ne devaient pas être au beau fixe. Cette impression fut renforcée par le rapide coup d’oeil qu’il jeta à cette petite maison de briques.
S’il voulait continuer à vivre ici, il lui apparaissait comme évident qu’il ne pourrait se reposer sur elle. Mais il n’était pas encore mort, et il savait qu’il aurait à surmonter de nombreuses épreuves pour survivre. La loi de la jungle régnait en ce monde, et il se refusait à l’idée de vivre aux crochets de quelqu’un d’autre. De plus, le clan étant détruit, tout ne reposait plus que sur lui, seul.

Car Ning Cheng ne savait que trop bien ce qui allait advenir de ce couple fortuit, dont l’union n’était pas même finalisée, ce qui n’aurait par ailleurs rien changé à la finalité.

Ning Cheng résolut-il donc d’essayer malgré tout de cultiver son chi. Il n’en avait pas été capable de par le passé, mais s’il y parvenait maintenant, il serait capable de parvenir jusqu’au Royaume de la Création de l’Essence et donc de potentiellement trouver un moyen de retourner sur terre. Sa terre, son monde.

Son ancien moi, quoiqu’il ne parvint jamais à ses fins en terme de spiritualité, lui avait transmit le souvenir des différents royaumes du chi. Il savait donc que le chi était divisé en 9 royaumes, et 81 niveaux de pratique. Il savait aussi que le niveau le plus haut qu’il pourrait attendre dans la province de Cang Qin était dans le Royaume de la Création de l’Essence. Quoique l’Académie Deux Etoiles de Cang Qin comprenait de nombreux élèves, seuls peu d’entre eux étaient amenés à parvenir jusqu’au tournant décisif que constituait le stade 4.

A partir d’un certain niveau de pratique, les élèves peuvent entrer dans le Royaume du Souffle Véritable. Tout comme pour le Royaume de la Création de l’Essence, celui-ci comptait 9 niveaux. Or donc, à un tel niveau de pratique, le chi devient une véritable essence, plus forte et raffinée. Mais celle du Royaume de la Création de l’Essence était plus intense encore. Historiquement, un seul être était parvenu jusque là, et le Président ainsi que son Vice-Président de l’académie n’en étaient qu’au Royaume du Souffle Véritable.

Le Ning Cheng terrestre avait entendu des légendes sur les méthodes d’assimilation du chi. On racontait même que certains en étaient encore capables. Il se sentait donc familier de ces concepts (ndt : beaucoup plus que moi il semble…), mais y parvenir lui-même lui semblait au dessus de ce qu’il pouvait imaginer.

Malgré l’absence de sérieux dont « il » avait fait part, Ning Cheng se souvenait de quelques-unes des techniques, mais son corps n’était pas encore prêt. Il lui fallait notamment, tout d’abord, commencer par complètement récupérer s’il espérait pouvoir survivre.

Les jours qui suivirent, Ning Cheng ne sortit pas une seule fois, occupé à se reposer et à faire de l’exercice dans le jardin. Puis, le sentiment de faiblesse venant à progressivement diminuer jusqu’à totalement disparaître et en l’absence de la moindre nouvelle de Ji Luo Fei, il prit la décision d’aller explorer un peu les environs. Il voulait voir la capitale.

Il devait survivre, coûte que coûte. Que pouvait-il faire d’autre ?

Nostra
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