Bonsoir chers lecteurs !
Il n’est pas encore minuit, je suis sauvé 😀 !
Pardonnez ce chapitre tardif, j’ai subi une insomnie hier et je manquais totalement d’énergie… Je me suis juste forcé le popotin pour vous. Je ne voulais pas vous laisser sur votre faim après un cliffhanger pareil, alors profitez-en bien !
Bonne lecture à tous ! 🙂
Chapitre 773
La famille de Khan avait produit d’excellents forgerons durant le temps qu’il avait fallu au Royaume Éternel pour voir 11 rois se succéder. Elle possédait également une forge renommée et pour toutes ces raisons, Khan était fier comme un coq. On l’avait loué depuis tout petit comme étant le meilleur forgeron de l’est du Royaume Éternel et il rêvait de devenir le meilleur artisan du continent. Il n’avait aucun doute de pouvoir concrétiser ses rêves.
Mais la réalité était une maîtresse cruelle, et elle piétina ses rêves et les réduisit en cendres lorsque sa femme bien aimée et son fils moururent. Brisé par le chagrin, il devint un poivrot durant quelques années. Au lieu d’un marteau, il tenait une bouteille en main et il regardait la rivière couler plutôt des flammes.
Sa femme était une amie d’enfance avec laquelle il avait grandi. Durant toutes ces années où elle passa d’amie à sa copine puis son épouse, il vint à l’aimer plus que tout au monde, tout comme le fils qu’elle lui donna. Et il perdit tout d’un coup.
Khan devint ainsi seul dans un monde où plus rien n’avait de sens. Si la Compagnie Mero n’avait pas essayé de s’emparer de la forge de son père, il se serait laissé sagement mourir. Grâce à la cupidité de la Compagnie Mero, il parvint à tenir le coup plus ou moins. Il se souvint de son devoir et étouffa son chagrin pour maintenir la forge.
Ça s’avéra inutile : son chagrin était immense et il ne put le réduire longtemps au silence. Au final, il jeta l’éponge : il donna tout à ces maudits escrocs et fut même sur le point de prendre une décision irréversible.
Le sauveur qui apparut à ce moment fut Grid. Khan se souvenait encore parfaitement de la première fois qu’il l’avait rencontré : il était un jeune homme à l’air grognon et au regard de poisson mort. Il lui ressemblait, pour tout dire, mais leurs techniques étaient différentes. Après l’avoir sauvé du précipice, il devint le disciple du vieil homme, son ami, son fils et à présent son roi.
« Haha… »
Tard durant la nuit, le vieux forgeron polit avec attention le métal et essuya les larmes qui coulèrent soudainement sur ses joues. À 80 ans, il avait vécu plus longtemps que la plupart et c’est peut-être pour ça qu’il savait… Il ne pouvait plus dormir aisément, il était tout le temps plongé dans ses souvenirs, et il ne cessait de pleurer.
« Mon heure est venue. »
Chaque personne vivait un temps donné. Elle était naturellement consciente du peu de temps qui lui restait lorsque le moment était arrivé. Certains pouvaient ne voir Khan que comme un PNJ, mais c’était une personne également. Sachant instinctivement qu’il était temps, il martela de tout son cœur. Il voulait absolument remercier Grid autant que possible avant de partir.
Ttang ! Ttang !
Voulait-il prouver que le sang d’Albatino, qui avait inspiré Pagma, coulait dans ses veines ? Il était obsédé par l’idée de produire un meilleur Valhalla. Il œuvrait dans l’espoir que cette armure préserve la vie de son ami, de son disciple, de son fils.
Peut-être sera-ce mon œuvre posthume.
C’était sa dernière chance, l’opportunité de prouver que sa vie de forgeron n’avait pas été vaine. C’était l’occasion de prouver que les enseignements du Roi Grid étaient formidables !
Ttang ! Ttang !
Le vieux forgeron voulait que Valhalla soit la meilleure armure au monde. Il voulait créer une armure qui ne fasse pas honte au jeune homme. C’était son obsession.
Ttaaang !
Khan martela avec plus de raffinement que jamais, avec une délicatesse comparable à celle d’un forgeron légendaire. Son marteau contenait tous ses désirs et il s’attelait à créer l’œuvre de sa vie. Ce n’était pas un miracle, non ; son expérience gigantesque lui permit de démontrer une meilleure technique que d’habitude.
Ttang ! Ttang !
Les forgerons alternaient entre équipe de jour et de nuit pour produire en masse l’Ensemble de Grid. On entendait leurs marteaux tinter malgré l’heure tardive, et celui de Khan se distinguait par sa clarté exceptionnelle.
« Le chef est en forme, ce soir. »
« Yep, j’ai hâte de voir le travail de fou qu’il va créer. »
« J’suis un peu inquiet, cela dit : on dirait qu’il n’a pas dormi ces derniers jours… »
Les forgerons entendirent alors une voix étrange : « Ce doit être ce qu’on appelle le chant du cygne. »
C’était une voix basse qui venait de l’entrée.
Clack ! Clack clack clack !
Ils entendirent alors des sons plus étranges encore : comme des bruits de pas très légers.
« … ? »
Khan tourna alors son regard vers l’entrée de la forge et fut choqué.
« Heok ! »
« D-des squelettes… ? »
Ils avaient raison, des tas d’os occupaient l’entrée de la forge. Ces corps sans vie se mouvaient de façon menaçante. C’était des chevaliers squelettes et à leur centre, Veradin fixait le vieux forgeron du regard.
« Vous travaillez tard le soir tout en brûlant votre vie. C’est une attitude très désirable chez un travailleur ; je comprends mieux pouvoir vous avez les faveurs du Roi Surstuffé. »
« Qui êtes-vous ? »
Le complexe de forges était l’endroit le plus important du Royaume Surstuffé. Des soldats y étaient stationné de façon permanente et des chevaliers y patrouillaient à toute heure. Malgré tout, un intrus était apparu au centre du complexe, à leur forge. Khan ignorait quelles horreurs avaient pu se produire à l’extérieur.
« Désolé, mais je suis un méchant. » répondit Veradin au vieil homme extrêmement méfiant.
Il cligna des yeux et les hommes en robes derrière lui frappèrent dans leurs mains, donnant à leurs chevaliers squelettes l’ordre d’avancer.
« H-Hik ! »
« K-Khan ! Fuyez ! »
Les chevaliers terrifiés se rassemblèrent pour retenir les squelettes, pleinement conscients que la vie de Khan était plus importante que la leur. Il était un mentor qu’il respectait, et le plus proche ami du roi !
« Kuaaaack ! »
« Ugh… ! K-Khan ! Vite ! »
Les chevaliers squelettes étaient des morts-vivants avancés qui ne pouvaient être créés qu’à partir du cadavre d’un chevalier. Ils ne craignaient évidemment pas la mort et au travers du pouvoir des nécromanciens, ils démontraient des capacités extraordinaires. Des chevaliers vivants auraient à peine pu les contenir.
Quant était-il des forgerons alors ? Ils avaient beaucoup de force et d’endurance vu qu’ils gagnaient leur vie avec leurs mains, mais ils restaient des civils. Cinq chevaliers squelettes massacrèrent instantanément des douzaines de forgerons.
« Jane… ! Abra ! » Cria Khan, livide.
Ces jeunes gens qui allaient devenir les piliers du royaume étaient morts. Le désespoir l’envahit.
« Allez, venez. N’est-ce pas plus facile que d’accepter l’inévitable ? »
Veradin était mécontent de voir de jeunes forgerons se sacrifier pour sauver un vieillard. Il n’aimait pas trop les sacrifices inutiles. Il était conscient de la valeur d’une vie et bien qu’il n’ait aucun mal à tuer pour atteindre son but, il n’aimait pas massacrer pour rien. Il se tint donc à la porte de la forge pour empêcher sa cible de fuir.
On entendit alors un bruit et quelque chose tomba du plafond, détruisant les squelettes.
« … ! »
Le nécromancien trembla alors. Il connaissait l’homme qui venait de pulvériser les 5 chevaliers squelettes invoqués par les élites d’Immortel.
« Pourquoi es-tu là, Faker ? »
Ne devrait-il pas suivre l’épreuve de JcJ, en tant qu’ami proche de Grid ? Il devrait soutenir son maître comme un bon chien. Il croisa alors le regard de l’assassin et grogna.
« Je vois. Le dieu de la mort… Il est plus intéressant d’être un dieu qu’un chien, je suppose ? »
Teook !
Juste avant que Veradin ne finisse sa phrase, Faker utilisa Accélération et atteignit le nécromancien en un éclair. Sa dague en os de grande démone, un des objets de la série Bélial qu’il avait reçu à la cérémonie de fondation du royaume, se planta dans les côtes du nécromancien.
Puok !
[Vous avez subi 12,900 points de dégâts.]
[Vous avez reçu la malédiction du feu et des ténèbres !]
[Vous allez recevoir l’équivalent de 4,8% de votre vie maximum toutes les 5 secondes, et ce pendant 30 secondes.]
[En tant que nécromancien, vous avez résisté à la malédiction des ténèbres.]
« Vous avez conclu qu’il valait mieux agir en premier ? »
Veradin bondit en arrière et but rapidement une potion de soin, et au moment où l’américain l’atteignit à nouveau…
Ttaak !
Il leva un doigt. Et alors…
« Ugh ! »
« … ? »
Khan poussa un grognement, et Faker regarda dans sa direction en paniquant. Un chevalier de la mort avait surgi des ténèbres et pointait une épée à la gorge du vieil homme. Veradin fut ravi de le voir incapable de bouger.
« Je savais que ce forgeron était un ami proche de Grid, mais je ne savais pas qu’il l’était au point d’être sous ta protection. Les artisans forgerons sont courants dans le Royaume Surstuffé, non ? »
« … »
« Hrmm ? Vous n’avez pas l’air choqué par l’attaque surprise elle-même ? Est-ce grâce à Lauel ? Ce bon garçon a pu prédire cette situation ? »
Les récompenses de la Compétition Internationale étaient énormes, et celles d’une médaille en particulier équivalaient à pas moins de 10 raids. Cependant, ces gros profits étaient accompagnés de gros risques. Pourquoi les joueurs classés et autres ermites rechignaient à participer à la Compétition ?
Pendant que leurs compétiteurs perdaient leur temps avec ces évènements officiels, ils chassaient et effectuaient des raids afin de progresser constamment. Participer à la compèt’ ne garantissait pas de gagner de médailles, et ils pouvaient même se laisser distancer. Dans les pires cas, des forces hostiles pouvaient envahir le territoire des participants durant leur absence.
Un nombre considérable de joueurs classés participait à la Compétition Internationale, évidemment. Ils avaient fait leur choix, et ils en étaient responsables. Lauel le savait et c’est pourquoi il avait préparé des contremesures.
« Ce n’est pas étonnant que la cible soit protégée par un grand nom, du coup. C’est un voyant, ce Lauel ? »
Lauel n’était pas un diseur de bonne aventure, il avait juste protégé ceux qui étaient les plus importants aux yeux de son roi. Kasim était près d’Irène et de Lord et Faker près de Khan, d’où sa présence ici. Cependant, Veradim ne parut pas paniqué pour autant.
« Je sais que vous êtes quelqu’un de talentueux mais qui sait ? Est-ce que vous allez pouvoir m’arrêter ? »
Veradin était le bras droit d’Agnus, quelqu’un capable de devenir le plus puissant joueur de Satisfy. Leur relation était évidemment superficielle, mais Veradin avait obtenu cette position parce qu’il était un nécromancien capable. Faker, par contre, n’était pas le bras droit de Grid mais un de ses nombreux subordonnés. Ça signifiait qu’ils n’étaient pas du même niveau.
Ttaak !
Le nécromancien fit claquer ses doigts avec un air impassible.
Pahat !
Faker accéléra aussitôt.
Jeeeeeong !
« … ! »
Le chevalier de la mort aurait été surpris s’il avait encore des sentiments, mais il n’en avait plus. L’assassin bloqua de sa dague la lame qui allait frapper Khan et enchaina aussitôt avec une technique offensive.
Chukak. Chukakakakak !
La dague acérée perça le mort-vivant plusieurs fois, qui devint couvert d’une lueur violette qui le plongea dans un état d’aveuglement. C’était Rayon de Lumière Brillante.
Peeok !
Faker repoussa le chevalier de la mort d’un coup de pied et attrapa le poignet de Khan, dans le but de l’emmener à l’abri. À ce moment…
« Tour de Commandement. »
« Tour de Commandement. »
« Tour de Commandement. »
Ku ku ku ku !
Des tours noires d’un mètre de haut encerclèrent les deux hommes. C’était une technique spéciale de nécromancien, qui affaiblissait les vivants et renforçaient les morts.
Kuweeeeeoh !
Le chevalier de la mort vola droit vers l’américain, brandissant son épée avec abandon comme s’il ne se souciait pas de savoir lequel des deux allait mourir. Était-ce à cause de l’aveuglement ?
Non, il avait recouvert au moment où les tours apparurent. Ses attaques avaient l’air désorganisée parce que c’était son style à l’épée. Peu raffiné, mais féroce comme une bête sauvage. Faker vit que son niveau de Maîtrise de l’Épée était plutôt élevé.
Tadak !
Clack ! Clack clack !
La situation ne cessa d’empirer. Les chevaliers squelettes que le jeune assassin avait tué en apparaissant se relevèrent les uns après les autres, puis ils approchèrent peu à peu, armés d’armes menaçante.
« Ne te soucie pas du vieil homme que je suis, fuis ! » Cria alors Khan.
« … »
« Je suis un vieillard qui n’a plus longtemps à vivre ! Vous n’avez pas à risquer votre vie pour moi ! »
« Votre vie vaut 100 fois la mienne. »
Faker parla pour la première fois, ce qui stupéfia le vieux forgeron qui l’entendait pour la première fois depuis des années.
« Tenez-bon, j’arrive au plus vite. » Lui murmura l’américain.
Sukakak !
Les lames sombres de Faker brillèrent d’une lueur rouge et alors, l’énergie démoniaque détruisit les tours et broya les squelettes. Seul le chevalier de la mort parvint à s’en sortir. Khan et son escorte avaient déjà atteint le toit de la forge.
« Foutus Surstuffés… ! »
Les élites d’Immortel en avaient ras-le-bol. Il était difficile d’estimer la puissance des surstuffés, qui étaient armes de pièces d’équipement atypiques. Ils commencèrent même à penser que leur plan pourrait bien mal finir.
Kwaaaaah !
Le chevalier de la mort se mut pour intercepter Faker sur la décision de Veradin.
Peeeeeong !
Chaeng ! Chaeeeeeng !
L’américain fronça les sourcils en échangeant des coups avec le mort-vivant, car il commençait à émettre un poison épouvantable.
« Tousse… ! »
Khan, empoisonné, cracha du sang noir.
Un p’tit café pour cette belle lecture ? C’est beaucoup de boulot, et j’apprécie toujours votre soutien =)
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Arg ! Ce chapitre est déjà fini ?!
Dans tous les cas, merci pour cette traduction.