Bonsoir tout le monde !
Voici comme promis un chap’ bonus pour remercier Corentin et Mano de leur générosité !
Et vous avez de la chance, j’ai mal compté, il me reste un bonus à faire avant de partir en vacances ;p
Bonne lecture à tous et merci encore, Corentin et Mano !
Chapitre 776
Le visage ridé de Khan était livide. Il était pâle de la tête aux pieds et son corps était en piteux état. Il crachait continuellement du sang noir ; il devait souffrir terriblement.
« Je… Emmène-moi à la forge. »
« … »
Faker voulait lui dire de se détendre étant donné que ses chances de survie augmenteraient probablement s’il pouvait rester stable jusqu’au retour de Sticks. Cependant, il oublia rapidement cette idée en se souvenant que le vieux forgeron avait travaillé la plupart de ses 80 années, et qu’il se sentirait probablement mieux en frappant du métal devant un fourneau en marche.
« D’accord. »
Travailler à la forge permettrait à Khan de se stabiliser. Cette conviction au cœur, l’assassin l’aida à marcher en le soutenant.
« Merci, merci beaucoup. » Lui dit Khan en lui souriant.
Faker sentit son cœur se serrer. Quand est-ce que Khan était devenu si petit ? Où ses grosses pattes solides étaient parties pour laisser la place à des mains fragiles de vieillard ? Le temps était vraiment cruel. Le jeune homme se souvint de l’époque de la Guilde Tzedakah où ils trainaient ensemble, et il s’inquiéta pour Grid plus que tout.
Il savait qu’il allait être beaucoup plus attristé qu’il ne l’était lui-même.
***
Contrairement à d’habitude, l’air était froid.
« … »
Khan rentra dans la forge vide, les larmes aux yeux. Il y a encore quelques heures, cet endroit était rempli de jeunes forgerons. Ils disparurent en un tas de cendres en criant qu’ils voulaient également soutenir le Roi Grid. La disparition de leurs rêves et de leur futur remplit le vieillard de chagrin.
Faker attrapa le vieux forgeron tremblant et lui demanda d’un air inquiet : « Voulez-vous repartir ? »
Khan secoua la tête : « Ce n’est rien. Ça va aller. »
Il avait une dernière chose à terminer, puis il rejoindrait directement les âmes des jeunes forgerons pour les réconforter. Cette pensée en tête, il se dirigea vers le fourneau tandis que Faker empila des centaines de potions à côté de lui.
« Je vais aller chercher la Sainte. N’oubliez pas de boire une potion dès que vous le pouvez. »
Le vieux forgeron opina du chef et l’américain se déconnecta aussitôt. Il essaya alors de contacta Rubis la Sainte à travers le réseau d’urgence, mais… Elle était injoignable. C’était le moment où l’épreuve de JcJ s’était conclue et que Grid recevait la médaille d’or.
Affolé, l’assassin tenta alors de contacter les autres surstuffés, mais sans succès également. Ils étaient tous en train de fêter la victoire de leur chef.
Kwang !
Faker frappa alors le mur du poing et continua jusqu’à ce que ses deux mains saignent.
« … Bordel. »
Il était furieux envers lui-même. Il allait protéger le Royaume Surstuffé ? Comment comptait-il s’y prendre quand il était incapable de protéger un seul vieil homme ?
Pourquoi n’ai-je pas fait plus d’efforts ?
Il avait réalisé les limites de sa classe normale et savait qu’il y avait bien des joueurs monstrueux à travers le monde qui se cachaient encore. Néanmoins, il se satisfit de sa position et il s’en est complu. Quelle arrogance abominable… La victoire face à Noir lui était vraiment monté à la tête. S’il avait fait un peu plus, juste un peu plus…
Au moment où il se tint la tête entre les mains en se laissant glisser au sol…
Driing.
Son téléphone sonna et vibra. Son visage reprit des couleurs tandis qu’il accepta précipitamment l’appel. C’était le numéro de Rubis.
***
« Grand-Père Khan ! »
Taang, taang.
Le son du marteau dans la nuit calme résonnait avec désolation, ce soir. Rubis arriva à la forge en haletant fortement.
« Grand-Père… »
« Oh, notre princesse est arrivée. »
Qui était cet homme qui se tenait devant les flammes ? Khan était d’un blanc cadavérique et sa peau était froide, et ce bien qu’il se tienne devant le fourneau.
« G- Grand-Père… »
Rubis commença à pleurer. Khan l’aimait et la chérissait comme sa propre petite-fille. Pour elle, il était comme un grand-père ; elle pensait pouvoir profiter de son amour et de sa présence éternellement, mais… Son apparence extenuée semblait dire qu’ils ne pourraient plus passer de temps ensemble. Le vieux forgeron tenta de cacher sa douleur avec un air jovial, mais ça lui pinça d’autant plus le cœur.
« Espoir ! Lumière Bienveillante ! Purification ! »
Rubis voulait soulager Khan de sa douleur et après avoir précipitamment lancé un soin, elle utilisa un sort de purification pour le soigner de toute anormalité.
[Vous avez soigné la cible.]
[La cible est vieille. Son corps a atteint ses limites.]
[L’effet de récupération n’est pas proprement appliqué.]
[L’effet de détoxification n’est pas proprement appliqué.]
« … ! »
Rubis avait sauvé de nombreuses vies en faisant de bonnes actions. Elle pensait pouvoir sauver davantage de gens encore à l’avenir, et pouvoir les rendre heureux, et pourtant… Elle était incapable de sauver un précieux proche. Elle en fut choquée vu qu’elle n’avait jamais douté de ses pouvoir de Sainte.
« P-Purif… Purification ! Purification ! »
La jeune femme n’avait pas beaucoup joué à Satisfy et connaissait encore mal le concept des PNJs. Ne pouvant accepter la réalité, elle s’acharna à utiliser sa compétence jusqu’à ce que Khan pose sa main sur sa tête.
« Calme-toi, s’il te plaît. »
« G-Grand-Père… »
« Désolé de te faire du mal parce que je suis trop vieux, Princesse. Ahah. »
« Uh… ! »
Ruby tomba dans ses bras. Le vieil homme, qui était habituellement toujours très chaud, était exceptionnellement froid aujourd’hui. Il tapota gentiment son dos tremblant.
« Tu n’as pas besoin d’être triste ou d’être aussi malheureuse. Mon petit-fils est devenu un adulte merveilleux et un roi. Princesse Rubis, qui n’était qu’une petite fille, est devenue une adulte respectable. Il est temps pour moi de retourner à la terre. »
« Grand-Père… ! Grand-Père ! Waaaaaaah ! »
Rubis finit par sangloter. Elle avait toujours une expression calme et douce parce qu’elle était consciente de ses responsabilités en tant que Sainte, mais elle n’était encore qu’une adolescente.
Khan prit une grande inspiration et dit : « Huhu, ne sois pas triste. Je devrais partir à la fin naturelle de ma vie. Tu devrais te réjouir à la place… Tousse ! Tousse tousse ! »
Ses points de vie chutèrent dramatiquement. Ses symptômes d’empoisonnement empiraient.
« Grand-Père ! »
Alors que Rubis pleurait, bouleversée, Faker arriva avec des prêtres qui venaient tout juste de revenir d’une expédition.
« Je prie la Déesse de la Lumière. »
« Apportez la paix à votre fils. »
Les prêtres joignirent leurs mains et commencèrent à prier afin de manifester le sort de soin ultime, où 17 et plus prêtres de Rebecca scandent un chant. Mais même ça ne marcha pas sur Khan…
Un prêtre approcha l’assassin et lui dit prudemment : « Il est temps de le laisser partir. »
« Qu’est-ce que vous racontez ? Nous devons le sauver pendant les 4 prochaines heures. Juste 4 heures ! »
Sticks allait revenir dans 4 heures. Non, il allait revenir dans moins longtemps. La sagesse du Sage allait surement sauver Khan. Le prêtre détourna doucement son regard de celui du jeune assassin, qui débordaient de certitude. Il ne voulait pas bafouer sa foi en la traitant d’espoir inutile.
« Pas encore… J’ai encore du travail à faire. »
Khan essuya le sang coulant du coin de ses lèvres, relâcha la jeune femme en pleurs et se leva. Il se leva et approcha l’enclume en face du fourneau. Une armure de plates y était placée : ses anneaux dorés et ses articulations reliaient les plaques de fer noir sans laisser le moindre interstice, et ses attaches étaient délicatement confectionnées. Cette armure se concentrait sur la sécurité de son porteur et ne restreignait aucunement ses mouvements.
« Juste encore un peu… »
« … »
Taang, taang, taang.
Rubis et Faker n’arrêtèrent pas le vieil homme, qui ajouta une nouvelle plaque de fer noire à l’armure et recommença à marteler. Connecter les articulations, les anneaux et recommencer… Khan contempla son armure avec un regard chaleureux et poursuivit son œuvre avec diligence. On aurait eu du mal à croire qu’il souffrait de son empoisonnement.
« C’est un véritable artisan… »
« Je l’admire… »
S’émerveillèrent les prêtres avec des voix tremblantes. Ils avaient envers Khan une attitude aussi révérencieuse que lorsqu’ils priaient devant la statue de Rebecca. Combien de temps s’était écoulé ?
« Hu… huhu. »
Vers la fin de son ouvrage, Khan éclata soudainement de rire. Il venait tout à coup de réaliser que les détails or et rouge de l’armure étaient parfaitement au goût de Grid. Il ajouta une nouvelle plaque à l’armure en priant désespérément pouvoir voir son roi la porter une fois avant de mourir.
« … Tousse ! »
« Grand-Père ! »
Il cracha à nouveau du sang et porta une potion de soin à ses lèvres. Le sol était imprégné d’une grande quantité de sang. Rubis et les prêtres continuèrent de lancer des sorts de soin pendant qu’il travaillait, mais ça ne servit à rien.
Il est temps de lui faire nos adieux.
Faker fut forcé d’accepter la réalité en voyant sa barre de vie. Il ne lui restait plus qu’un dixième de ses points de vie, et ils diminuaient lentement.
Grid…
L’assassin était nerveux. Grid aurait dû apprendre la nouvelle à présent, et il espérait vraiment le voir accourir au plus vite. Il avait besoin de temps pour faire ses adieux à Khan.
Dépêche-toi, s’il te plait.
Viens vite, Grid. Au moment où Faker devenait de plus en plus tendu…
Ttaaang !
« … ! »
Faker, Ruby et les douzaines de prêtres furent estomaqués par ce coup de marteau qui fit résonner leurs âmes.
« O-Ohhhh… »
« Khan… »
Des soupirs d’admiration résonnèrent partout alentour. Même un étranger pouvait comprendre qu’à ce moment, Khan avait atteint un tout autre niveau.
Ttaang… Taang… Taang…
« … »
Le martelage de Khan, qui avait captivé les âmes des badauds, se tut soudainement. Le vieil homme n’avait quasi plus de vie, et à ce moment…
[Un nouveau forgeron légendaire est né !]
[Chaque forgeron du monde entier l’admirera et le louera !]
Cinq secondes.
Tous les joueurs connectés à Satisfy virent cette fenêtre de notification apparaître. Un message mondial.
Et alors.
« Aaaah ! Aaaah ! Khan !! »
Grid arriva en courant.
Trois secondes.
Sans même prendre le temps de retrouver son souffle, il regarda Khan d’un air dévasté.
« Tu es venu. »
Une seconde.
Khan sourit de joie et ouvrit grand les bras. Grid sauta dans son étreinte et….
Le vieil homme commença à disparaître en particules grises.
Un p’tit café pour cette belle lecture ? C’est beaucoup de boulot, et j’apprécie toujours votre soutien =)
- [Bonus] OG Chapitre 776 - 21 décembre 2024
- OG Chapitre 775 - 20 décembre 2024
- OG Chapitre 774 - 19 décembre 2024
Merci pour le chapitre du samedi. Mais ouin, je suis trop triste.
Rentrons cher lecteur, il se met à pleuvoir.
Et merci à toi Waz pour ce chapitre.