EER : Chapitre 163

Chapitre 163 – Je suis le centre du monde 5/8

 

Grâce à l’interrogatoire de l’agent spécial Orochi, les circonstances derrière l’attaque de la vente furent mises au jour en un temps record. Il s’agissait du pays nommé Tsoner, du monde Mishta, qui avaient déjà vécu leur troisième Grand Cataclysme, amenés là par les Hollandais, qui leur avaient ouvert la porte.

Les Pays-Bas, qui ne possédaient pas de vraie puissance à proprement parler, étaient à l’écart de l’attention de la plupart des gens. Naturellement, ils ne purent pas participer aux deux rencontres tenues par l’Avant-Garde au sujet de ses armes avancées.

Mais à un moment donné, la tête du Clan de l’Alliance de ce pays avait miraculeusement atteint le niveau 85, et était parvenu à ouvrir une Porte avant de conspirer le vol de tous les objets présentés par l’Avant-Garde, en persuadant le roi d’un pays de mercenaires, Tsoner, de participer. Leurs conditions étaient simples : partager le butin 8/2.

Ils jugeaient probablement que les Pays-Bas n’avaient plus d’avenir à la vitesse à laquelle ses citoyens progressaient, et avaient estimé qu’ils pouvaient se montrer autoritaires concernant le partage des valeurs.

De plus, le roi de Tsoner les avait aidés en personne, et il avait déjà vécu son lot de combat contre des monstres de quatrième classe. Il n’y avait pas moyen qu’ils pussent échouer un truc aussi simple.

Bien entendu, ils s’étaient tous fait massacrer par Yu Ilhan, et avaient naturellement échoué, contre toute attente.

— Je peux comprendre pourquoi des gens pourraient penser que le commerce des armes avancées est injuste et déséquilibré, et que certains puissent nous haïr pour ça. C’est, en fait, vraiment injuste. Les choix que j’ai faits, c’était pour aider à renforcer les plus puissants, encore plus. Il n’y a aucun intérêt à voir émerger d’autres guerriers moyens, même en masse, si l’on ne peut pas former d’élites.

— Oui, acquiesça Liera.

— Je peux également comprendre pourquoi ils ne pouvaient plus tenir en place, continua-t-il. Il leur fallait de la puissance rapidement pour rester un pays cohérent et survivre. Il leur fallait devenir plus puissants, à tout prix. On ne peut rien y faire.

Tout humain avait le droit de lutter pour sa survie, par tous les moyens. Il le comprenait bien, et le pensait vraiment.

Cela dit, il jugeait également que tout humain devait subir les conséquences de leurs actions.

— Parfois, souffla Liera, ça me fait peur que tu penses ainsi… Tu es effrayamment cool !

— Cette fille est une cause perdue, soupira Spiera. Le poison de la Déesse de l’Amour a infecté le moindre de ses neurones.

— Yu Ilhan commence à penser comme une existence supérieure, nota Herta. Je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou m’en attrister… Ou prendre peur.

Le temps qu’Orochi avait passé à extraire ces informations s’éleva à moins de vingt minutes. Les Pays-Bas n’auraient, même pas dans leur pire cauchemar, imaginé que Yu Ilhan pût posséder le moyen de découvrir leur implication, et il n’avait donc aucune raison de se presser.

Lentement, mais sûrement. C’était le truc infaillible pour toujours réussir.

Alors, il termina tout d’abord tout ce qui concernait la vente aux enchères.

— Et dire qu’on a vraiment acquis cette épée… se fit entendre un acheteur. L’Avant-Garde, je m’en souviendrai. Je vous assure que vous ne le regretterez pas. Je vous amènerai des cadeaux lors de ma prochaine visite.

— Je suis venu récupérer mes objets. Merde… !

— Donnez-moi mon collier ! Mon collier ! Ah, Mirae, coucou !

Yu Ilhan ne pouvait avoir moins cure du bonheur ou du désespoir des participants, tandis qu’il échangeait les pièces et les objets, tâche qui se termina au plus vite avec l’aide d’Ericia et Kang Mirae.

— Fini !

— Ouah, tout ça…

Kang Mirae était totalement abasourdie en voyant les objets qui restaient en possession de Yu Ilhan une fois le tout conclu.

— C’est incroyable… Vraiment incroyable.

— C’est vrai. Je ne savais pas que je pouvais en obtenir autant.

Une seule vente. Il avait acquis plus de 700 pierres magiques de quatrième classe, ainsi que des matériaux de forge qu’il pourrait utiliser à l’avenir. Bien qu’il se fût attendu à ça jusqu’à un certain point, il s’agissait d’un montant exubérant.

— Tellement de pierres magiques de quatrième classe…

— Maître, qu’allez-vous faire, maintenant ?

— D’abord, il faut que j’échange tous les artefacts.

Jusqu’alors, il avait toujours dû se pincer les poches et économiser sur les pierres de quatrième classe. Désormais, ce ne serait plus pareil. Fût-il question d’armes, d’armures, ou d’accessoires !

Yu Ilhan pouvait sortir des équipements légendaires à l’aide de pierres de troisième classe, et de matériaux équivalents. Avec tant de pierres de quatrième classe en sa possession, il était confiant : il pourrait se décorer de pied en cap, et le tout serait légendaire, ni plus, ni moins.

Avec ces pierres magiques, qui resteraient évidemment après coup… oui, Yu Ilhan en parla à Kang Mirae, qui affichait une expression encore plus complexe que lui, tout en observant les profits réalisés.

— Tu m’as énormément aidé, cette fois-ci, lui annonça-t-il. Si tu n’avais pas été là, je n’aurais pas vendu tout ça de manière si efficace, et je n’aurais jamais fait un profit pareil. Je te remercie vraiment, vraiment infiniment.

— Mais pas du tout ! rétorqua-t-elle aussitôt. Comme je l’ai dit, c’est grâce à toi que le chaos est retombé et que la Terre est redevenue plus sûre… C’est possible uniquement parce que tu as entendu mon opinion et que tu m’as aidée.

Elle était timide, elle n’osait pas le regarder dans les yeux. Quelque chose restait probablement sous silence et Yu Ilhan ne s’en préoccupa pas vraiment. Elle avait l’air de pouvoir s’envoler de joie à tout instant, et il était clair qu’elle se forçait à considérer son comportement comme faisant partie de ses tâches.

Et quelque part, les remerciements de Yu Ilhan venaient de la frapper en plein cœur.

— Non, c’était très bien, reprit celui-ci, parce que tout ce qui aurait pu être ennuyeux, tu l’as géré avec brio. Puisque nous en sommes là, je vais te forger un nouvel accessoire. Que désires-tu ?

— Pardon ?!

Un accessoire, forgé par la main de Yu Ilhan en personne ?! Kang Mirae baissa les yeux vers ses doigts blancs et fins, et leva la tête d’un seul coup. La couleur de ses joues était à l’opposée de celle de ses mains, et n’importe quelle tomate mûre les aurait appelées « grandes sœurs ».

— C… C’est inutile, tout va bien, vraiment ! bégaya-t-elle alors. J’ai déjà tant reçu ! Si j’en reçois encore plus, je ne serai plus capable de te regarder en face…

— Yap.

Kang Mirae secouait ses mains avec véhémence, lorsqu’une autre figure féminine apparut dans son dos et attrapa ces dernières.

— Kyak.

— Huh.

Alors que Kang Mirae et Yu Ilhan cillaient de surprise, la coupable tendit la main de la pauvre Mirae.

— Un anneau, dit-elle. Un anneau qui irait bien avec les doigts blancs et adorable de Mirae.

— Oh, définitivement, elle a de si belles… Hein ? Vous vous connaissez, tous les deux ?

— …Votre Majesté.

Kang Mirae, qui avait finalement compris qui était son agresseur, soupira et repoussa sa main.

— Tu l’as déjà vue auparavant, mais je vais te la présenter à nouveau, dit-elle. Voici la première princesse impériale de Palladia, du monde dans lequel j’ai été envoyée.

— Je m’appelle Irma Anilta, annonça cette dernière. Veuillez m’appeler par mon prénom.

Elle parlait un anglais courant et tendait sa main vers Yu Ilhan. Celui-ci lui répondit, dans la même langue.

— Je suis Yu Ilhan. Je n’ai aucune intention de devenir votre ami, alors veuillez ne jamais m’appeler par mon prénom.

— N’êtes-vous pas un puissant ennemi ?! Comment pouvez-vous être si similaire à Kang Mirae sous cet aspect ? Attendez… Tous les deux, êtes-vous si proches parce que vous vous ressemblez ?

— Votre Majesté, un peu de tenue, s’il vous plaît, soupira Kang Mirae.

La Majesté en question était une fille à l’apparence agréable, dont les longs cheveux blonds tombaient en torrent autour d’un visage arborant deux yeux ronds et purs si l’on les jugeait de manière positive, idiots si on s’avérait un peu plus méchant et réaliste.

À voir la façon dont une telle personne glapissait des kyah kyah tout en s’accrochant à Kang Mirae, Yu Ilhan ne put retenir un petit sourire en ne laissant pas échapper cette ressemblance avec Na Yuna. Pourquoi Kang Mirae était-elle si populaire auprès de cette partie de la gent féminine ?

Comme il se posait la question, la princesse impériale se tourna brusquement vers lui.

— Celui qui les a tous tués, dehors, demanda-t-elle dans le même mouvement, c’est vous, n’est-ce pas ? Même si je n’en ai pas l’air, je suis suffisamment douée en magie pour déceler de telles traces.

— Je n’ai aucunement l’intention de le cacher, avoua Yu Ilhan avec la même prestance. Sur terre, je suis le seul capable de ça, alors j’aurais du mal à le cacher même si je le voulais. C’est pour ça que vous êtes là ?

— Non, ce n’est pas ça… Mais pourquoi votre visage devient-il si rouge, tout à coup ?

Était-ce si déplaisant de discuter avec elle !? La princesse impériale se trouva légèrement choquée face à cette réaction, sans réaliser que la raison pour laquelle Yu Ilhan changeait de couleur… c’était parce qu’il venait de voir Na Yuna courir dans leur direction, un gigantesque sourire aux lèvres.

Sa poitrine, tandis qu’elle se carapatait ainsi, effectuait de violents mouvements perpendiculaires et plaçait Yu Ilhan dans une situation difficile. Mais ce qui l’était encore plus était son existence elle-même.

Il n’y a rien de plus effrayant que deux Na Yuna dans le même lieu. Des monstres de quatrième classe ? J’en affronterai mille plutôt que ça.

Elle tentait tant de s’agripper à lui, d’orbiter dans son périmètre, prétendant qu’il était injuste que seule Kang Mirae eût ce droit… Yu Ilhan la détestait, fût-ce ses actions dans le temps et l’espace, sa façon de parler, ses souhaits mystérieux ou son comportement puéril.

Alors il décida de balancer tout notion de lentement mais sûrement aux ordures, et décida de quitter les lieux sur-le-champ.

— J’ai quelque chose à vérifier de toute urgence, expliqua-t-il rapidement, alors je vais partir tout de suite. Ericia, je reviens vite, alors nettoie et repose-toi. Oh, Mirae, je fabriquerai l’anneau, juste un peu de patience.

— Pardon ?! A… Anneau ? Non, Je— !

Pendant qu’elle perdait toute notion de langage, Yu Ilhan déploya l’Appel de Ruine.

— Oh diantre, c’est trop cool, c’est quoi…

— Hup !

Au moment où Irma Anilta cligna des yeux sous l’effet de la surprise face à une paire d’ailes si acérées, Yu Ilhan bondit et disparut, presque volatilisé. Il venait de parcourir plusieurs kilomètres dans les airs en une fraction de seconde !

— Ouah !

Na Yuna, arrivée un poil après la bataille, reprit son ton plaintif habituel.

— …Il s’est barré parce qu’il est gêné de me voir, hein ? Comme c’est mignon !

— …C’est une vision très optimiste de la situation que tu as là…

Kang Mirae, qui avait finalement repris ses esprits suite au départ de Yu Ilhan, repoussa légèrement la princesse impériale et rajusta ses vêtements. Cela dit, son expression laissait entrevoir une certaine satisfaction qu’elle ne parvenait pas à dissimuler totalement. La façon dont elle s’imaginait que personne ne le remarquait tandis qu’elle s’époussetait les manches était simplement adorable.

— Tu devrais me remercier, non ? demanda la princesse sur un ton taquin.

Kang Mirae renifla d’un hmpf plutôt distant, et fit comme si rien ne s’était passé.

— S’il ne va pas à mon annulaire, clama-t-elle, alors ça n’a pas d’intérêt.

— Oh ? se mit à rire la princesse. Tu as déjà prévu la situation si loin en aval ?

— Uh !

Les joues de Kang Mirae rougirent instantanément, comme si un volcan était sur le point de s’éveiller en plein milieu. Elle venait d’encaisser un sacré coup, cette fois.

— De quoi parlez-vous, toutes les deux ? s’enquit Na Yuna d’une vois naïve.

Kang Mirae garda le silence, et la princesse se mit à siffloter. Ericia, quant à elle, qui avait observé la scène depuis le début, pouffa de dédain.

À ses yeux, sans même parler de Kang Mirae, toutes les trois présente là ne pouvaient être dignes de Yu Ilhan.

Non, en premier lieu, il était amusant de voir que Kang Mirae s’imaginait Yu Ilhan un amoureux potentiel. Il y avait une telle différence de puissance entre eux, et elle ne pouvait comprendre pourquoi ni comment la société humaine plaçait la morale, le niveau social et qu’en savait-elle d’autre en avant afin de juger tout le monde au même niveau.

Et la louve Ericia, alors ? Après sa défaite complète en puissance et en stratégie, elle voyait désormais Yu Ilhan comme la cible de son adoration, elle lui avait juré servitude avec passion et honnêteté. Elle le suivrait où qu’il allât, elle obéirait à tous les ordres qu’il donnerait, et il lui donnerait des récompenses si elle se montrait à la hauteur de ses attentes.

Bien qu’il aurait été de bon augure qu’il acceptât d’accorder sa bénédiction à Ericia et au futur de sa race, elle n’en demanderait jamais un elle-même. C’était naturel.

Alors, elle se devait simplement de faire tout ce qu’il attendait d’elle, du mieux qu’elle le pouvait.

— Je vais tout nettoyer et partir, annonça-t-elle. Que vas-tu faire de ton côté ?

— Il faut que je parle de quelque chose à Yu Ilhan, répondit Kang Mirae, alors je vais l’attendre. Je vais t’aider en attendant, Ericia.

Les deux femmes trouvèrent immédiatement des tâches à effectuer et se mirent à l’œuvre. Na Yuna et la princesse impériale, laissées pour compte, échangèrent un regard avant de fermer la bouche de concert. Bien qu’elles eussent été présentées par Kang Mirae, elles n’étaient pas proches l’une de l’autre.

Mais la princesse s’écria d’un seul coup.

— Oh, ouais ! Il faut que je lui parle d’une chose concernant l’Ingénierie Magique !

— Pourquoi n’en parles-tu que maintenant ?! répondit Kang Mirae sur le même ton.

Elle était en train d’incinérer les documents sur le bureau à l’aide d’une nuée d’éclairs, et se tourna sans réaliser ce qu’elle faisait. Une salve électrique lui échappa et fit sursauter la princesse.

— C’était amusant de te taquiner, répondit cette dernière, alors… Je vais attendre, moi aussi.

— Je suis là pour lui, enchaîna Na Yuna, alors moi aussi.

— Dans ce cas, aidez-nous à nettoyer en attendant. Il y a beaucoup à faire, lâcha Ericia sur un ton neutre.

La princesse et Na Yuna, qui abhorraient le travail physique, reculèrent toutes deux d’un pas. Ericia les souleva par la peau du cou comme elle aurait pu attraper un louveteau et arbora un large sourire.

Elle était une louve, et elle ne laisserait jamais échapper une proie capturée.

— Veuillez respecter le travail de mon Maître. Au travail.

— Oui, ma’am.

— Oui, ma’am.

Tandis qu’une louve forçait une princesse et une vierge sainte à bosser, Yu Ilhan volait en direction des Pays-Bas. Même New-York ne lui demandait que 17 minutes, alors il ne fallait pas espérer plus pour l’Europe.

— Et tu vas faire quoi, une fois là-bas ? demanda Herta. Tu vas tous les tuer ?

— L’Alliance des clans ? Nah, répondit Yu Ilhan en riant. Bien que je sois en colère à cause de leur attaque, la situation est bien différente de Ferata. Même si je les tue tous, seuls les innocents qui vivent dans ce pays vont souffrir.

— Alors, tu comptes faire quoi ? insista Liera à son tour.

— Je vais les cambrioler.

— ………..Pardon ?

Ils arrivèrent rapidement à destination. La Porte, que le Maître de l’Alliance des Clans des Pays-Bas avait ouverte en secret, celle qui menait à Tsoner, sur Mishta !

L’endroit était strictement gardé par les membres de l’Alliance, mais peu importât le nombre, ils ne pourraient pas intercepter un Yu Ilhan camouflé. Il conserva son sourire en prenant la pose.

— Yu Ilhan, départ prévu dans 3… 2… 1…

— Tu ne te fatigues vraiment jamais, hein ? soupira Herta.

Il bondit à travers la Porte. Et alors qu’il laissait son corps s’adapter à cette étrange sensation à laquelle il ne s’habituerait jamais, la scène en face de lui changea.

Contrairement à la Terre, le ciel était d’un gris cendré. Il pleuvait légèrement, et il réalisa immédiatement qu’il venait de se faire transporter dans un autre monde.

À ce moment, une voix qui ne pouvait venir d’un Terrien résonna dans le léger battement de la pluie.

— Quand sa Majesté revient-elle ?

— Il était déjà si puissant, répondit une autre voix. Mais s’il met les mains sur une telle arme… J’ai hâte de voir ça.

— Hé, taisez-vous, ordonna une troisième entité.

Un nombre encore plus important de gardes étaient postés de ce côté de la Porte, et il semblait qu’ils ne pouvaient rien faire d’autre, puisque leur roi s’était aventuré de l’autre côté… sur Terre.

— C’est une garde sacrément zélée, s’amusa Yu Ilhan.

— On dirait que ça a été fait en secret de ce côté-là aussi… supposa Herta.

Quel était l’intérêt d’avoir des gardes, s’ils ne pouvaient pas voir un seul Yu Ilhan ? Celui-ci leur fit signe de la main tout en quittant les lieux.

La Porte avait été placée à l’intérieur d’un château géant, fait pour la guerre, pour soutenir un siège, pour se défendre contre toutes sortes d’attaques. Il était planté là comme un symbole du pays de mercenaires, l’endroit où le roi s’occupait des quelques affaires administratives qu’il ne pouvait balayer.

— Et il y a aussi une salle du trésor secrète, remarqua-t-il avec plaisir.

— Comment le sais-tu ? s’étonna Liera.

— Notre fier Orochi l’a découvert.

— Krrrrrrr, répondit le fier Orochi. Ce n’était pas difficile.

Ignorant Orochi, Yu Ilhan trouva rapidement le chemin du trésor en question, et entra après avoir simplement fracassé la porte. Bien qu’il fît un bruit cataclysmique, il ne s’inquiétait pas. À moins qu’il attaquât quelqu’un et échouât à le tuer, son camouflage ne disparaitrait pas.

— Ou~ah.

La salle du trésor était emplie de métaux précieux et étincelants. Mais pas que ! Il y avait également certains matériaux, métalliques également, uniques à ce monde, ce qui provoqua un hochement de tête satisfait de la part de notre Arsène Lupin en herbe.

— C’est un pays de mercenaires, ou de voleurs ? marmonna-t-il.

— Eh bien, il n’y a pas beaucoup de différences entre les deux, lui rappela Herta. Oh, ce collier est super joli.

— Ilhan, je veux cet anneau en cristal, juste làààà ! clama Liera en lui tirant sur la manche.

— Ouais, ouais.

Avec tout ça, ils pourraient facilement trouver des objets de rang Unique, même si en vouloir des légendaires était peut-être un peu trop demander. Peut-être était-ce pour ça qu’ils avaient voulu le voler. La cupidité humaine ne connaissait pas de limites.

Bon, puisque Yu Ilhan avait réalisé un énorme profit grâce à cet évènement, tout allait bien. Il transporta le tout dans son inventaire. Le contenu complet de la salle du trésor. Camouflage et récupération à distance, voilà qui était une combinaison de talents idéale pour un monte-en-l’air !

— Bien, j’en ai terminé.

— J’avais l’impression d’assister à un sort de disparition instantanée, et pas à une récupération d’inventaire à distance, s’amusa Liera.

Dans le monde de la cambriole, ce qui était tout aussi important qu’une infiltration discrète et rapide, c’était une retraite efficace. Contrairement aux talents médiocres de ceux qui avaient tenté de s’en prendre à la vente aux enchères, Yu Ilhan avait nettoyé la salle du trésor proprement, avec perfection, et quitté les lieux tout en étant toujours camouflé, jusqu’à la Porte.

— Bon, eh bien…

Vérifiant les guerriers qui attendaient toujours le retour du roi sans même s’imaginer ce qu’il venait de se produire au château, Yu Ilhan s’avança dans la Porte, et juste avant de disparaître, il balança en arrière la tête du roi du Tsoner, qu’il possédait toujours dans son inventaire.

La tête vola loin et s’éclata sur les murs du château dans un splat gluant. Les gens découvrirent immédiatement l’identité de celui à qui elle avait appartenu.

— S… Sa Majesté le roi a…

— Il est mort ?!!

— Mais que… Qui aurait pu tuer un type aussi fort, de quatrième classe… !

— Non, ça doit être un substitut. C’est un faux !

Maintenant, ils allaient passer aux choses sérieuses, se dit Yu Ilhan en finissant de bondir à travers le portail.

Une partie d’entre eux allaient se rendre aux Pays-Bas sous le coup de la rage, et pendant ce temps, Yu Ilhan pourrait décider de ses futures actions concernant l’Alliance de ce pays.

Il n’aurait certainement pas d’autre choix que de tuer quelqu’un. Si c’était possible, il serait bon qu’aussi peu de sang que possible ne coulât, mais maintenant qu’il avait éclaté l’abcès, il devait sortir l’infection en entier ! Yu Ilhan était certain que c’était la méthode la plus infaillible.

— Oh, bah. Est-ce que je devrais d’abord leur confisquer toutes les armes de masse que j’ai produites ?

— Je ne sais même plus qui est le méchant, maintenant, se mit à rire Herta.

Les habitants de Tsoner réagirent plus violemment que ce qu’avait pensé Yu Ilhan. Toutes les forces gardant la Porte ainsi que tous les militaires du château envahirent la Terre !

Les Pays-Bas paniquèrent, et l’Alliance locale encore plus. Ils ne savaient pas pourquoi ces étrangers agissaient ainsi, mais il n’y avait rien à expliquer. Ainsi, tout le monde fut englouti dans le chaos.

Le pays ne se calma que onze heures plus tard.

Ce qui s’était passé et ce qui avait été tenté en secret fut alors connu du monde entier ; après ça, toute connexion à Mishta fut bannie sur Terre.

L’Avant-Garde confisqua toutes les armes de facture présentes aux Pays-Bas, et déclara que ce pays et les clans qui le composaient n’auraient plus aucune interaction commerciale avec eux. Résultat, de nombreux habitants des Pays-Bas se mirent à chercher asile à l’extérieur de leurs frontières.

De plus, comme l’Alliance des Clans, supposée être le cœur de la protection du pays, était condamnée, les Pays-Bas cessèrent bientôt de fonctionner et churent.

Un pays entier et intact, tombant dans les méandres de l’Histoire, alors qu’il avait tenté de manigancer contre l’Avant-Garde. Ce fut le plus énorme des avertissements pour le monde. Pas un pays sur Terre ne manqua à réaliser que quiconque se ferait annihiler, pour peu qu’on osât toucher à l’Avant-Garde.

Ce fut le moment où l’ordre de l’autorité dans le monde fut clairement gravé dans des milliards de cœurs.