Bonsoir tout le monde !
Voici un chap’ bonus pour remercier Corentin et Clément (oui je sais, tu avais dit que ça n’était pas nécessaire, mais je le fais quand-même 😉 ) de leur générosité !
Un grand merci à vous deux !
Je pense continuer les chaps bonus demain car celui-là m’a pris pas mal de temps… Comme vous allez pouvoir le voir vous-même, il est long x)
Bonne lecture à tous !
Chapitre 748
Pourquoi ne les ai-je pas vu venir ?
Kraugel, à la fenêtre, empêchait les ennemis de traverser les cordes à linge si solides qu’elles ne pouvaient être ni coupées ni sciées. En d’autres termes, il pouvait voir toutes les cordes connectant les deux bâtiments ; cependant, il n’avait vu à aucun moment Pon ou Lauel. Ils étaient apparus au rebord de la fenêtre comme des fantômes.
Et alors que la perplexité le gagnait, il remarqua une lance plantée dans le mur. L’armée semblait complètement émoussée, comme si sa durabilité avait été épuisée.
Ah, je vois… Ils ont escaladé la façade.
L’immeuble de 4 étages où ils se trouvaient était vieux et moche. La façade était craquelée çà et là avec des aspérités qu’on pouvait éventuellement escalader… Pour peu qu’on soit agile, patient et concentré.
Suook.
L’épéiste observa les deux hommes qui l’encerclaient : l’un d’eux était armé d’une lance, tandis que l’autre tenait un éventail en fer.
Qui sont-ils… ?
Il se mit sur ses gardes tandis qu’ils lui révélèrent leur identité sans fausseté.
« Je suis Lauel du Royaume Surstuffé. Oh, devrais-je me présenter comme l’athlète américain Lauel ? C’était un jeu qui n’a rien à voir avec la Compétition Internationale, mais je regrette que nous n’ayons pas pu faire équipe… »
Et juste avant que Lauel ne termine…
Syuk !
Kraugel brandit son épée vers Lauel, car il estimait qu’il devait l’éliminer rapidement. Qui était le lancier à ses côtés ? Pon, bien évidemment.
Pon est fort, par contre Lauel tient plus du magouilleur que du combattant.
Il décida donc de s’occuper d’abord de lui avant de s’attaquer à l’espagnol, d’où son attaque surprise. Cependant…
Jjejeong !
« … ! »
Lauel bloqua sa frappe comme s’il l’avait prédite. Il avait déterminé le timing de son coup et ouvert son éventail pour se défendre, à la grande surprise de Kraugel qui écarquilla les yeux sans pour autant changer d’expression. Le stratégiste referma son éventail et le plaça contre ses lèvres.
« Je me suis également amélioré. Certes, de peu par rapport à toi qui te tient au sommet de deux milliards de joueurs. »
Il y a trois ans de ça, 10 génies chamboulèrent le monde, des jeunes gens qui entrèrent dans le haut du classement bien qu’ils aient commencé le jeu tardivement. Ils composaient la toute première génération des 10 Débutants, et Lauel était le meilleur d’entre eux. Il était alors encensé par tous. Une fois devenu l’éminence grise du Royaume Surstuffé, il apprit commencer diriger le déroulement d’une bataille à la perfection.
« Mais j’ai toujours mes compétences de base. »
Dans Champ de Bataille, où les personnages étaient identiques et où la puissance était déterminée par le contrôle du joueur, Lauel était un des meilleurs.
Kukuk ! Il rit au nez de l’épéiste.
« De plus, j’ai un esprit brillant qui me permet d’analyser ton comportement, Kraugel. Un rude combat t’attend ; mon sang bout dans mes veines d’excitation, huhuhut. »
« … »
Y’a pas à dire, il était un des surstuffés avec lequel il avait vraiment du mal à interagir. Et tandis que l’ex-russe eut la chair de poule à écouter Lauel, Pon l’assaillit de sa lance, le forçant à faire une roulade sur le côté pour esquiver. Il se releva alors aussitôt et tenta de contre-attaquer.
Jjejeong !
Le stratège suivit ses mouvements et le força à se défendre. Pon frappa alors vers la base de son coup dans une attaque en pince rapide et parfaite.
Puok !
Kraugel se retrouva à saigner, ce qui stupéfia le monde.
『 Ils ont touché Kraugel en premier… ! 』
『 Je n’aurais jamais cru ça possible ! 』
Les divers commentateurs à travers le monde soulignèrent l’exploit. Il était rare que la défense de Kraugel soit percée.
« Kraugel ! »
Jishuka, surprise par ce développement soudain, tenta de l’aider mais…
Puk ! Puk puk !
« Ugh… ! »
Les flèches qui venaient constamment de l’autre immeuble l’empêchèrent de bouger. Elle fut forcée de se cacher derrière un gros canapé en cuir.
Que c’est pénible !
La situation rendait la brésilienne furieuse. Son rôle était d’abattre autant d’ennemis que possible avant de couvrir Kraugel et Grid à l’intérieur, mais c’était à présent trop difficile vu que les ennemis s’étaient alliés contre eux.
Je voulais gagner avec Grid ! Elle voulait l’enlacer sur le podium sous l’œil des caméras du monde entier, et elle aurait même pu l’embrasser si l’atmosphère si prêtait, mais… Ça semblait difficile à présent. Je suis nulle ! Je suis trop nulle !
Puok !
Une flèche vola tandis qu’elle se lamentait et elle transperça le cuir du sofa. Ce dernier était tellement criblé de flèches qu’il ressemblait à un hérisson.
Le canapé est presque entièrement couvert de flèches. Si je sors de ma cachette, je vais finir en hérisson aussi.
L’intérieur de l’immeuble était trop vide, et il y avait trop de fenêtres. Pour tirer, elle devait sortir de son abri et repérer visuellement ses cibles, mais… C’était impossible sans finir comme Saint Sébastien.
… Je ne peux pas les repérer visuellement ?
Dans ce cas…
Je vais devoir utiliser mon ouïe.
Jishuka prit de grandes inspirations pour se calmer et ferma les yeux. Elle se concentra sur les bruits de pas de Kraugel, Pon et Lauel qui se battaient dans cet espace restreint. Elle banda alors son arc, et à ce moment…
Puk puk puk !
Plusieurs flèches volèrent et la menacèrent.
Ah, ils peuvent voir ce que je fais à cause de ce miroir là-bas.
Qui placerait un miroir dans un vieil immeuble sans presque aucun mobilier ?
« Le designeur de la carte a pensé aux archers. Aaah… » Soupira-t’elle en abaissant son arc.
Étonnamment, elle n’était pas désespérée pour autant.
Tout va bien, ils n’ont pas un nombre illimité de flèches.
Après s’être jointe à Grid, la brésilienne s’était mise à la recherche de flèches et de textes sacrés. Elle découvrit alors que les flèches étaient en fait non seulement très difficiles à trouver, mais qu’en plus on en trouvait qu’une ou deux à la fois. C’était quasiment des consommables, aussi dût-elle faire de gros efforts pour en ramasser. Ce devait probablement être également le cas pour les autres.
Elle estima donc que les archers ennemis allaient bientôt manquer de munitions. Par contre, de son côté…
J’ai quasiment des munitions illimitées à présent.
Le beau visage de la jeune femme brilla dans le miroir poussiéreux. Elle était contente de voir les murs et le canapé criblés de flèches.
***
Je suis content que Jishuka soit là.
Les archers de l’autre bâtiment ne le visaient plus. Kraugel avait un taux d’évasion élevé, mais il craignait que Lauel et Pon ne profite de l’occasion pour l’attaquer. C’était une bonne chose du coup que les archers se concentrent totalement sur la brésilienne.
Par contre, il y a un problème.
Les attaquants au corps à corps qui avaient précédemment échoué à traverser la corde à linge retentaient le coup. L’épéiste devait se débarrasser de Pon et Lauel aussi rapidement que possible, mais ils étaient des adversaires coriaces.
Chaaeng ! Chaeng !
L’américain, qui collait Kraugel avec son éventail de moins de 30 centimètres de long, l’assaillit de coups rapides.
Swaeeeeek !
Le lancier, lui, restait à moyenne portée en tentant de le percer de son arme. Ils parvenaient, à eux deux, à complètement contenir l’ex-russe.
Peok !
Lauel, qui se prit un coup d’épée en échange d’un coup de poing, sourit au lieu de paniquer.
« Tu ne peux pas réduire les dégâts subis à 1. Est-ce que ça t’agace que le temps ne joue pas en ta faveur ? »
Le stratège confirma que ses alliés commençaient à traverser les cordes à linge. Tôt ou tard, Kraugel allait perde son sang-froid ; il avait beau être le ciel au-dessus du ciel, il n’en restait pas moins humain. Lauel en était persuadé parce qu’il était souvent aux côtés de Grid, qui perdait souvent son calme alors qu’il était du niveau de l’ex-russe.
Toi aussi, tu finiras par… Eh ? L’américain, concentré sur son échange de coups avec son adversaire, devint perplexe en voyant sa vision tournoyer. Il sentit un coup le frapper. « Qu’est-ce que… ? »
Il avait été projeté sans s’en rendre compte ? Il eut à peine le temp de réaliser la situation qu’il toucha déjà le sol. Il se retrouva sans défense, et l’épéiste le frappa de son arme.
Puok !
« Tousse ! »
Au moment où l’épée lui perça la poitrine, Pon frappa en direction de Kraugel à toute vitesse… Mais son coup fut bloqué par un bouclier.
[Vous avez réussi à vous défendre !]
[Les dégâts reçus ont été réduits.]
[Vous avez subi 1 point de dégât.]
[La durabilité du bouclier a diminué de 1.]
Kraugel avait trouvé un bouclier lors de sa chasse souterraine. Le bouclier était un objet réservé aux guerriers, qui pouvait bloquer avec certitude les attaques ennemies, mais qui perdait des points de durabilité se faisant. Le bouclier avait 10 points de durabilité au total, mais le jeune épéiste ne regrettait pas de l’utiliser contre Pon et Lauel, deux excellents joueurs qui méritaient qu’il l’utilise contre eux.
Snap !
L’ex-russe agrippa la lance bloquée par le bouclier, puis il profita de sa flexibilité pour foncer dans la poitrine de l’espagnol.
Puk !
Puk puk puk !
Il n’avait pas récupéré l’épée transperçant Lauel, aussi s’arma-t’il d’une petite dague et infligea-t’il deux coups rapides à l’abdomen du lancier.
« Bordel… ! »
Tout ça s’était passé en un clin d’œil. La situation s’était complètement retournée. Le stratège américain, dont la concentration s’était brisée, eut la chair de poules. Il se précipita à la rescousse de son collègue, mais Kraugel l’avait déjà saisi par le cou et le poussait par la fenêtre.
Peok !
Il saisit la cheville de l’espagnol dans le but de le déséquilibrer totalement, et Pon tomba.
« Pon ! Kuk ! »
C’était quoi cette bataille aussi réaliste que flippante ? Lauel, à présent seul, sentit un nouveau frisson lui parcourir l’échine. Son adversaire avait jeté sa dague et sortait une nouvelle épée de son inventaire – l’avantage d’avoir obtenu tant d’armes lors de sa chasse souterraine.
« Un endroit spacieux aurait été plus avantageux pour Pon mais comme tu peux le voir, nous sommes dans un immeuble. Vous aviez peu de chances dès le départ. »
« Espèce de… ! »
Il faillit lâcher le mot ‘monstre’, mais il parvint à se taire de justesse. Il jeta un œil à la fenêtre et vit ses alliés progresser sur la corde à linge.
In addition.
Piing !
Il vit également les archers viser Kraugel, et jugea que la situation allait rapidement changer dès leurs premiers tirs. L’américain prit alors une décision et fonça étonnamment non pas vers l’épéiste mais vers Jishuka, afin de l’empêcher de repousser ses renforts. Grâce à son jugement rapide, Kraugel se retrouva sous une pluie de flèches, et les ennemis parvint à traverser la corde à linge sains et saufs et à entrer par la fenêtre.
Seokeok !
L’ex-russe jugea qu’il valait mieux ne pas éviter les flèches, aussi les bloqua-t’il avec le bouclier qu’il jeta une fois sa durabilité épuisée.
Il but alors une potion en attaquant les adversaires encore dans le cadre de la fenêtre, mais les potions étaient encore plus limitées que les boucliers, il ne put rester éternellement sous les flèches. Au final, il ne parvint qu’à faire tomber quatre ennemis, tandis que 6 autres parvinrent à entrer.
« Lauel ! Espèce de pourriture ! » Cria Jishuka en contre-attaquant Lauel, qui était stupéfait qu’elle puisse encore tirer une flèche après s’être faite frapper par son éventail de fer.
« Champ de Bataille est un bon entrainement. Les surstuffés deviendront plus forts après ce jeu, et notre guilde plus puissante. Vois tes difficultés comme des douleurs nécessaires à ta croissance. »
« Le sergent instructeur est un chien ! Un maitre des combats à plusieurs contre un ! Sale minable ! »
« … Tu utilises beaucoup plus d’injures coréennes ; est-ce dû à l’influence du Roi Grid ? Bah, c’est cent fois mieux que d’être influencée par Huroi. »
Lauel avait retrouvé son calme, tandis que Jishuka perdait sa motivation et commençait à moins résister. Pendant ce temps, Kraugel était assiégé dans un coin.
Nous allons gagner.
Le stratège sourit en voyant un homme affronter l’épéiste. C’était Seuron, le Prédateur d’Âmes.
« Je vais te démolir, enfoiré ! »
Chaaeng ! Chaeng chaeng !
Kraugel perdait de plus en plus son élan en bloquant les coups de Seuron. Il était déjà épuisé et de toute façon, il était impossible d’arrêter une vingtaine d’ennemis, d’autant plus qu’ils n’étaient pas de simples joueurs mais des athlètes faisant partie du top100 au Classement. Ils passaient pour les meilleurs partout où ils allaient.
Désolé, Grid.
Jishuka éprouva un sentiment de défaite face aux blessures de Kraugel. Elle ne pouvait s’empêcher d’être déçue de toujours devoir être aidée par Grid. Une frustration amère l’envahit quand tout à coup…
« Kuaaaak ! »
« Cet enfoiré… ! »
Elle se reprit en entendant un ennemi crier. Elle leva les yeux et vit l’épéiste continuer de se battre avec une résolution inébranlable. Il se fichait d’avoir moins de dix points de vie, il était concentré et faisait de son mieux. Il continuait de se battre contre 6 hommes sans faillir alors que les flèches continuaient de pleuvoir. Il infligeait deux ou trois coups à ses adversaires à chaque fois qu’il en prenait un.
Moi aussi…
Jishuka fut inspirée par l’épéiste qui continuait de faire de son mieux sans céder face au désespoir dans les mêmes circonstances. Il fit un pas en avant et au même moment…
Kwajak !
La porte bien fermée s’ouvrit tout à coup dans un bruit sourd. C’était la porte connectée aux escaliers que les assaillants avaient si hâte d’ouvrir, et que Grid gardait.
« Grid… ! »
Jishuka et Kraugel se tournèrent simultanément vers la porte. C’était cocasse : Grid pouvait-il affronter 10 ennemis seul ? Imaginer le voir débouler après les avoir tous vaincu tenait plus du fantasme qu’autre chose.
Et de fait…
« … Quel chaos. »
La personne qui venait d’ouvrir la porte n’était pas Grid, mais un homme armé d’une épée à deux mains.
« Chris ! » S’écria Lauel avec plaisir après avoir déterminé son identité.
Grid a été vaincu ?
Quel coup dur.
Jishuka et Kraugel furent forcés d’accepter la réalité. Grid n’avait pas survécu. Qu’importe qu’il puisse recouvrir ses points de vie avec les textes sacrés, il ne pouvait infliger qu’un point de dégât à la fois… Il ne pouvait pas éliminer dix des meilleurs joueurs classés avec des attaques aussi insignifiantes. La brésilienne arbora une expression abattue tandis que l’épéiste brandit silencieusement son épée.
« Bien… Je vous souhaite bonne chance… Tousse ! »
Chris cracha soudainement du sang et se changea en particules grises.
Et alors…
« Ah, c’est quoi votre problème les gars ? Pourquoi êtes-vous si en retard ? J’ai beau eu vous attendre encore et encore, au final j’ai dû tout faire tout seul. Soupir, laissez tomber. »
Grid apparut parmi les flocons gris qui se dispersaient.
« Vagues. »
Des éclairs mordants rappelant des croissants de lune frappèrent de nombreux ennemis en même temps.
Un p’tit café pour cette belle lecture ? C’est beaucoup de boulot, et j’apprécie toujours votre soutien =)
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Merci pour le chapitre
merci 🙂