Blue Phoenix Chapitre 0 (Livre 1 : La ville de Riluo)

Blue Phoenix - Chapitre 1

Bonjour.

Voici le chapitre 0 de Blue Phœnix. Je vous dis à dimanche pour le chapitre régulier, en espérant que l’aventure vous plaira.

La nouvelle petite renarde1)Petit cadeau,

Meng

Chapitre 0 : Prologue

 

Hui Yue ferma les yeux et tourna son visage vers la fenêtre. Un vent rafraîchissant caressait doucement ses cheveux en désordre. L’été touchait à sa fin, et un sourire tranquille apparut sur son beau visage alors qu’il ouvrit ses yeux pour observer son environnement. Le bonheur, le seul mot qui pouvait décrire ses sentiments actuels.

Le jeune homme remarqua deux filles qui le fixaient tout en chuchotant. Un sourire insolent apparut sur son visage. Alors qu’il appréciait le côté mignon de la scène, il ne put s’empêcher de leur faire signe de la main. Cela les fit instantanément rire et elles répondirent avec un signe de la main alors que leurs joues prenaient une teinte légèrement rouge. Elles agissaient comme si il était une célébrité. Ce comportement fit rire légèrement le jeune homme.

Un sourire d’excuse se dessina sur son visage lorsqu’il réalisa où il se trouvait. Habituellement, cela ne le dérangerait pas de flirter avec des filles, mais il savait que les cours allaient prendre fin. Les jeunes femmes continuaient de le fixer. Sentant leurs cœurs fondre petit à petit, les visages des damoiselles virèrent au cramoisi. Elles reprirent rapidement leur chemin, cherchant à échapper à leur embarras.

Le garçon était habitué à un comportement comme celui-ci. Il avait grandi dans une famille aisée, et ses deux parents étaient de belles personnes qui transmirent leurs gènes à leur fils unique.

Avec ses yeux aussi sombres que le ciel de minuit sans lune, qui semblaient contenir autant de secrets que l’univers lui-même, les filles se sentaient mises à nu, comme si leurs âmes lui étaient exposées. Elles étaient attirées par ce sentiment mystérieux.

Ces yeux noirs chatoyants étaient cachés sous sa frange légèrement désordonnée. Les cheveux du jeune homme, qu’il attachait tout en laissant sa frange pendante, s’arrêtaient à la hauteur des épaules. Cela lui donnait un air un peu espiègle et juvénile. Ses cheveux noirs et ses yeux sombres contrastaient avec sa peau blanche nacrée et son physique parfait. En fait, la plupart des hommes admettaient qu’il était un bel homme. C’était la raison pour laquelle beaucoup de personnes jetaient un deuxième coup d’œil pour s’assurer qu’ils n’avaient pas rêvé. Son apparence provoquait à la fois l’admiration et l’envie parmi ses pairs.

Hui Yue était reconnaissant envers ses parents pour sa beauté, mais plus que ça, il appréciait toutes les ressources et les possibilités qu’ils lui avaient offertes. Dès son plus jeune âge, il pouvait avoir tout ce qu’il souhaitait, que ce soient des jeux, des jouets, des livres ou des professeurs à domicile. Ces ressources l’avaient aidé à atteindre son niveau actuel de connaissance et de compréhension.

Dans l’ensemble, il était très satisfait de sa vie, et avait toutes les raisons de l’être avec sa beauté et son éducation. Le jeune homme se leva et rassembla ses affaires avant de quitter l’université pour la journée. Les professeurs et les étudiants qu’il rencontrait dans les couloirs le saluaient. Heureux d’être reconnu, il leur répondait avec un sourire.

Soudainement, il entendit des pas rapides derrière lui qui se rapprochaient. Clairement, quelqu’un courait. Cependant, avant que son corps n’ait la chance de se retourner, deux mains se posèrent sur ses épaules. Le coupable sauta sur son dos, forçant Hui Yue à le porter.

Sans surprise, un sentiment familier de deux petites mains sur ses épaules fit sourire Hui Yue avec contentement. Il tourna la tête et regarda son amie d’enfance, Li Fen.

La voir avait toujours troublé son coeur. L’amour qu’il ressentait pour elle ne cessait de vouloir s’exprimer. Néanmoins, peu importe à quel point ses sentiments étaient féroces et combien ils se déchaînaient en lui, ces derniers étaient réprimés avec force. Il se comportait comme si sa passion orageuse n’existait pas.

Son amie était la seule personne à avoir un traitement de faveur puisqu’elle lui était spéciale. Cependant, seul lui le savait. Un fort sentiment de bonheur se mettait à bouillir dans sa poitrine dès qu’il passait un peu de temps avec la jeune femme. C’était ce même sentiment pétillant qu’il avait éprouvé pour la première fois il y a plus de dix ans. Ils avaient grandi ensemble en tant que voisins et étaient allés au même jardin d’enfants. Depuis, ils étaient et restaient des meilleurs amis qui se disaient tout.

Enfin, presque tout. Il n’avait jamais été capable de se déclarer car le bel homme savait pertinemment qu’elle ne partageait pas ses sentiments.

Hui Yue n’avait aucun doute sur le fait que Li Fen l’aimait. Malheureusement, son amour pour lui était probablement égal à celui d’un membre de la famille. Si cela lui avait causé une grande souffrance par le passé, c’était quelque chose qu’il avait réussi à surmonter. Actuellement, le garçon n’avait jamais vu son amie aussi heureuse et détruire son monde en déclarant ses sentiments lui était impossible. Au lieu de cela, il avait accepté que son amour resterait à sens unique pour toujours. Sortant de son introspection, Hui Yue dit d’une voix joyeuse :

– Hey !

– Tu vas t’entraîner aujourd’hui ?

– Non, pas aujourd’hui.

La voix de Li Fen était douce. Un sourire détendu se dessina sur son visage, donnant l’impression de briller comme le soleil. Cela provoqua l’intensification des sentiments bouillonnants au sein de Hui Yue. Pour contrôler cette nouvelle tempête, il décida de se concentrer sur les filles qui l’observaient avec des yeux rêveurs, imaginant qu’elles étaient la jeune femme à ses côtés. Leurs regards lui rappelaient sans cesse combien tout ceci était ironique. Ces étudiantes souhaitaient être sa petite amie, mais la seule femme qu’il aimait ne le voulait pas.

Hui Yue pratiquait le wushu2)wushu. Il aimait le combat à mains nues ainsi que travailler avec des armes à courte et longue portée. Il appréciait la façon dont l’entraînement lui permettait de se concentrer uniquement sur la construction de son corps et sur sa progression, et aussi comment cela lui permettait d’oublier momentanément la femme avec qui il voulait passer sa vie mais qu’il ne pouvait pas avoir. Au début, il cherchait juste un moyen de se détourner de Li Fen, mais peu à peu, un sentiment de satisfaction prit le dessus. Sentir son physique s’améliorer étape par étape le comblait. Sa journée typique consistait à s’entraîner, étudier et passer du temps avec elle. Avec un sourire effronté, qui poussa l’homme à soupirer profondément, elle questionna :

– Tu as un rencard avec Han Xia ?

– Elle a rompu avec moi il y a quelques jours.

– Même raison ?

– Elle a dit que ça ne servait à rien d’être avec moi si je suis toujours occupé à m’entraîner ou à étudier et que je ne m’occupe pas d’elle.

Regardant le visage de son ami, elle ne put retenir son ricanement en remarquant que l’homme en question ne semblait pas le moins du monde désolé. Ses ex-petites amies lui avaient dit cela tant de fois qu’il connaissait cette rengaine par cœur. La femme se mit à rire de plus belle car la rupture n’avait aucunement touché le garçon. Tous les deux savaient qu’il avait beaucoup de filles à ses pieds.

Cependant la seule qu’il aimait vraiment était Li Fen, mais s’il ne sortait avec personne et qu’une fille mignonne lui avouait ses sentiments, il n’hésitait pas à sortir avec. Il était un jeune homme et vivre une vie d’abstinence n’était pas quelque chose qu’il appréciait. Un sourire machiavélique s’étira sur le visage de la jeune femme alors qu’elle lui attrapait la main et l’entraînait vers le centre-ville sans lui demander son autorisation :

– Alors… viens faire du shopping avec moi avant de rentrer chez toi !

– Mais… bon ok…

Bien que Hui Yue donnait la priorité à ses études et à ses entraînements par rapport à ses petites amies, cette jeune femme était dans une catégorie différente de tout le reste. Il étudierait volontiers moins si cela signifiait passer plus de temps avec l’amour de sa vie.

Hui Yue se tenait à l’extérieur d’un magasin de lingerie et se sentait très mal à l’aise dès qu’une personne passait. Li Fen l’avait traîné ici pour son premier arrêt dans sa séance de shopping, mais comme il était un homme, il était tout à fait inapproprié pour lui d’entrer dans un magasin spécialisé dans la lingerie féminine. Il embarrasserait les autres clientes présentes.

Appuyé contre le mur, le garçon s’efforçait de réprimer rapidement la jalousie qui rugissait à l’intérieur de lui. Cela ne le dérangeait pas d’aller faire du shopping avec Li Fen, et il aurait été très excité si ce qu’elle achetait actuellement était quelque chose qu’elle porterait en étant avec lui. Cependant, c’était évidemment pour célébrer l’anniversaire avec son petit ami actuel et cela mit l’homme de mauvaise humeur.

Décidant de s’occuper plutôt que de s’apitoyer sur lui-même, il commença à observer les environs, relevant tout ce qui pouvait attirer son attention.

Alors qu’il portait son regard de l’autre côté de la rue, il remarqua un grand nombre de personnes le regardant. Il ne pouvait les blâmer puisqu’il se tenait devant un magasin de lingerie avec une expression d’inconfort sur son visage.

Cependant, alors que ses yeux balayaient la zone, il remarqua un magasin d’antiquités de l’autre côté de la rue qui piqua son intérêt. Son expression désagréable disparut instantanément, laissant place à un visage radieux. Il ne put s’empêcher de froncer les sourcils alors qu’il se dirigeait lentement vers le magasin qu’il n’avait jamais remarqué auparavant.

Hui Yue étudiait actuellement pour son master en histoire ancienne, et il adorait tout ce qui avait quelque chose à voir avec le sujet. Il avait tout étudié, de la guerre à la tactique en passant par les recettes culinaires et l’architecture de la plupart des nations bien connues à travers l’histoire. L’étude de ces sujets lui apportait une grande joie depuis son enfance. Même maintenant, c’était l’une des choses qui lui plaisaient le plus. Hui Yue était persuadé qu’il avait déjà visité tous les magasins d’antiquités de la ville, mais il semblerait qu’il ait manqué celui-ci. Il voulait corriger cela.

Qui sait, il pourrait même trouver quelque chose d’intéressant. Excité, il ouvrit la porte du magasin et sentit l’air vicié à l’intérieur.

Une vieille dame était assise derrière le comptoir, lisant un vieux livre. Elle jeta un long regard vers le jeune homme qui venait de franchir la porte. Cependant, cette femme âgée détermina rapidement que ce bel homme ne semblait pas être un fauteur de troubles, elle retourna donc à la lecture de son livre.

Alors que les yeux de Hui Yue s’adaptaient rapidement à l’éclairage tamisé qui illuminait le magasin, son regard passa sur la vieille femme avant de se concentrer sur des objets intrigants. L’excitation grandissait en lui, c’était comme s’il chassait pour découvrir un coffre plein de trésors.

La première étagère inspectée était entièrement remplie de vases dont l’âge variait entre cinq cents ans et trois mille ans. Il était stupéfait de la manière dont ces incroyables trésors étaient exposés.

Au début, le jeune homme était sûr que ces vases étaient des faux et on pouvait lire un dédain évident dans ses yeux. Mais quelque chose ne cessait de le déranger, et après avoir passé du temps à examiner les détails, il fut à peu près sûr qu’ils étaient authentiques. Le choc remplaça rapidement son mépris, et son rythme cardiaque devient erratique. Cela causa également une légère irrégularité dans sa respiration. Si ces vases étaient vraiment authentiques, qu’en était-il du reste des objets ?

Malgré son adoration des vases, il ne les utilisait pas réellement. Il se déplaça alors lentement dans la boutique, impatient de voir ce qu’il trouverait par la suite.

En traversant la boutique, il remarqua les trésors les uns après l’autre. Une étagère entière était remplie de peintures anciennes qui avaient été enroulées et empilées les unes sur les autres sur trois couches. Le jeune homme déprima profondément quand il remarqua que beaucoup de vieux textes se trouvaient parmi ces peintures précieuses. Ils étaient traités comme s’ils n’étaient rien qu’ils étaient peut-être inestimables.

Bien que le magasin, très poussiéreux, ait l’air douteux, c’était sans aucun doute un trésor. Le jeune homme avança plus profondément dans le magasin, et chaque pas accéléra son rythme cardiaque. La prochaine découverte fut une pile d’armures et d’armes qui avaient été déposées les unes sur les autres dans un coin.

Après avoir passé beaucoup de temps à examiner les armes, il finit par remarquer que certaines d’entre elles portaient les marques de maîtres artisans. Ces armes avaient sans doute été utilisées par la noblesse et les généraux des siècles passés. Oubliant la notion de temps, il resta complètement immergé dans ses centres d’intérêt liés aux temps anciens, aux grands héros et aux guerres.

Même si Hui Yue savait qu’il était dans un magasin, c’était comme s’il visitait un musée, sauf qu’ici, il était autorisé à toucher et à examiner les trésors. En regardant tout autour de lui, il était certain que cette boutique contenait encore plus de trésors que les musées qu’il avait visités auparavant.

Ses pas le menèrent devant des vêtements, des emblèmes et des livres pour finalement atteindre le comptoir où il vit des bijoux éparpillés. En y arrivant, il vit quelque chose de stupéfiant, l’obligeant à prendre une profonde inspiration pour se stabiliser mentalement.

Devant lui, il y avait la plus belle couronne en forme de phénix qu’il ait jamais vue : un étonnant fengguan3)Fengguan. C’était beaucoup plus exquis que celui qui avait été trouvé dans la tombe de l’empereur Wanli4) Wanli. Et dire qu’il n’avait jamais entendu parler d’un tel trésor ! Ce magasin était rempli de surprises.

La couronne était exposée au milieu du comptoir et cet ornement de tête était sans aucun doute l’objet le plus étonnant qu’il ait pu voir dans la boutique jusqu’à présent. Curieusement, la couronne n’était pas enfermée ou gardée avec quoi que ce soit. Elle était juste là, permettant aux clients de l’examiner à travers une simple vitrine.

Après l’avoir regardée un moment, Hui Yue détourna son regard de cette pièce magnifique pour regarder les autres articles intrigants disposés sur le comptoir. Un large sourire se répandit sur son visage alors que ses yeux tombaient sur une boîte devant laquelle un panneau indiquait que chaque objet contenu dans cette boîte coûtait 600 yens.

Remarquant une gemme bleue extraordinairement semblable à celle qu’il avait vue sur la couronne en forme de phénix, il se dirigea immédiatement vers la boîte pour récupérer ce bel article.

C’était une épingle à cheveux. Hui Yue n’avait jamais rien vu de tel auparavant. La broche représentait un phénix bleu, le corps ovale de l’animal était représenté par un morceau de jade blanc incroyablement pur. Ce dernier était encadré de tourbillons dorés. Ses ailes étaient faites de saphirs. Le jade, l’or et le saphir tourbillonnaient les uns autour des autres, créant des motifs élaborés, de belles plumes, une jolie queue et un long cou délicat menant vers un beau bec et un magnifique visage. Plusieurs perles bordaient le visage du phénix près de l’aile, complétant le look.

– Oh, vous aimez le phénix bleu ?

Une voix âgée résonna dans le coin, le surprenant. Il avait complètement oublié la vieille dame. Il la regarda rapidement avec un regard respectueux et remarqua une expression complexe sur son visage.

L’homme fit un bref signe de tête pour répondre à sa question avant de regarder encore une fois la belle épingle. Ce devait être une antiquité exquise, et il n’avait aucun moyen de comprendre pourquoi elle était dans cette boîte d’objets bon marché. Une prémonition inquiétante apparut dans son cœur car il sentait qu’il aimait de plus en plus l’épingle à chaque instant qui passait. Tout en désignant la boîte dans laquelle il prit l’objet, il demanda d’une voix inquiète :

– A-t-elle été placée dans la mauvaise case ?

– Non, le prix est juste.

Hui Yue fronça les sourcils en entendant la réponse de la vieille femme mais il attendait toujours une explication. Il était certain que l’épingle datait de la dynastie Tang ou Ming et provenait probablement du même endroit que la belle couronne de phénix. Comment pouvait-elle être vendue à un prix aussi bas ? Pour une raison quelconque, Hui Yue se sentit insulté que cette broche soit si bon marché. Insulté comme si c’était lui-même qui était considéré comme bon marché. La vieille dame continua en soupirant :

– C’est maudit. La mort tombera sur le propriétaire de cette épingle à cheveux.

Le jeune homme était sur le point de grogner d’incrédulité. Cependant, son éducation lui avait appris à ne jamais montrer de l’arrogance devant les autres, et il réussit à se retenir. Il comprenait que les gens pouvaient être superstitieux quand il leur manquait des connaissances. Toutefois, à cette époque, quelque chose comme une malédiction ne pouvait pas lui faire peur, encore moins depuis que cette belle épingle avait l’air de faire partie de lui-même. Il ne supporterait pas de s’en séparer. Se levant et marchant vers son client, la vieille dame reprit :

– Jeune homme, ne vous moquez pas des malédictions. Elles sont plus réelles que vous ne pourriez l’imaginer. Cette épingle est arrivée dans ma boutique il y a trois cents ans. Nous l’avons vendue presque immédiatement puis le propriétaire est mort trois jours plus tard après avoir été agressé par des voleurs. Les voleurs ont ensuite été tués par les parents de l’acheteur, et l’épingle est revenue à son fils aîné. Cependant, il est mort foudroyé par un éclair lors d’un orage. Après ça, elle est passée d’une personne à l’autre, et chacune de ces personnes est morte. Finalement, le dernier propriétaire l’a livrée ici. Nous l’avons vendue plusieurs fois depuis, mais les résultats ont toujours été les mêmes.

Le garçon fronça légèrement ses sourcils. Se répétant l’histoire que lui conta la vendeuse, il ne put s’empêcher de commenter intérieurement les différentes morts. Selon lui, les voleurs ne pouvaient être blâmés de vouloir l’épingle à cheveux. Cependant, il resta dubitatif quant à la mort du fils aîné. Il était très peu probable que quelqu’un meure d’un coup de foudre à moins de chercher intentionnellement un endroit où la foudre tombait. Il choisit de ne pas croire à ce récit. De plus, cette histoire s’était déroulée il y a plus de cent ans : elle était probablement exagérée.

La vieille dame soupira et espéra que son client abandonnerait. Cela ne la dérangeait pas de vendre l’épingle maudite à de mauvaises personnes, mais après avoir vu l’excitation et l’admiration sincères qu’il avait en regardant les trésors dans son magasin, elle souhaitait qu’il vive une vie longue et prospère. Sentant son hésitation, Hui Ye répondit à la vieille dame par un sourire sincère en annonçant :

– Je veux acheter cette épingle à cheveux, et je vais espérer que ma chance soit plus forte que la malédiction.

– Très bien, mais je vous aurai mis en garde.

La vieille dame soupira encore une fois en acceptant son argent. Lorsque Hui Yue quitta le magasin d’antiquités, sa jalousie avait disparu, laissant place à l’extase. Il savait que personne n’utiliserait une telle épingle à cheveux de nos jours, mais elle était incroyablement belle. Il ne pouvait penser qu’à une seule personne qui pouvait correspondre à sa beauté. Il était impatient d’en faire un cadeau pour Li Fen. Un sourire stupide se dessina sur son visage lorsqu’il imagina l’expression heureuse de son amie lorsqu’elle recevrait cette broche. Une voix enjouée l’appela au moment où il remit un pied sur le trottoir :

– Hui Yue !

Il remarqua que Li Fen avait fini ses courses et qu’elle l’attendait devant le magasin de lingerie. Voyant son ami quitter le magasin d’antiquités avec quelque chose dans la main, la jeune femme fut submergée par l’excitation. Oubliant qu’elle était sur une route très fréquentée, elle marcha vers lui pour lui montrer ce qu’elle avait acheté et pour voir ce qu’il avait trouvé dans le magasin.

Le jeune homme se gratta légèrement la tête en réalisant qu’il avait probablement passé plus de temps que prévu dans le magasin, mais en ressortant, il avait l’impression que cela en valait la peine. Le sourire heureux de cette femme fut rapidement remplacé par une expression de choc quand elle entendit klaxonner. Elle tourna immédiatement la tête et vit un camion se diriger droit sur elle. Le conducteur faisait tout ce qu’il pouvait pour éviter une collision, mais telle une biche dans les phares, la peur et l’incrédulité la paralysaient. Son corps refusait de bouger.

Le sourire stupide et le bonheur qui bouillonnait dans Hui Yue disparurent instantanément. Voyant que Li Fen ne bougeait pas et que le camion n’était plus qu’à quelques mètres d’elle, son corps se déplaça rapidement.

Le cœur du garçon était rempli de peur : pourvu qu’il puisse la sauver à temps ! Les images de leurs vingt-quatre années d’amitié passées défilaient devant ses yeux, rendant les sentiments qu’il éprouvait pour elle encore plus intenses.

Il se précipita sur la route et arriva au côté de la fille en une seconde. L’expression d’horreur sur son visage effraya son amie. Toutefois, comme ils étaient proches l’un de l’autre, la peur s’effaça de leurs visages.

Tout ceci se déroula en quelques secondes. Le crissement strident des pneus sur l’asphalte résonna dans toute la rue. Parce que le camion avait freiné au maximum, Hui Ye eut le temps nécessaire pour réagir et réussir son sauvetage.

Empruntant la force qu’il avait gagnée avec sa vitesse, il poussa rapidement la fille aussi loin qu’il le pouvait. Li Fen finit par voler deux mètres en arrière et atterrit en toute sécurité sur le trottoir avant de réaliser ce qui s’était passé.

Il l’avait poussée avec force, suffisamment pour qu’elle développe des bleus plus tard, mais elle était en vie. Un sourire soulagé se dessina sur son visage juste avant que le camion ne le percute et l’envoie voler sur une distance de dix mètres, le faisant rebondir plusieurs fois.

Hui Yue s’attendait à être frappé par la peur et l’horreur, mais au moment de l’impact, il ne ressentit rien mis à part le soulagement de savoir Li Fen. Tentant de se protéger, il leva les bras avant l’impact initial, mais ses yeux s’agrandirent quand il remarqua qu’il tenait encore fermement l’épingle. Seulement, elle brillait maintenant d’une lumière bleue.

Dès que le camion le heurta, l’impact contre ses bras permit à l’épingle à cheveux de pénétrer sa peau entre ses côtes pour lui percer le cœur.

Le jeune homme eut l’impression que le temps s’était arrêté. Une pensée bizarre lui traversa l’esprit. Est-ce qu’il mourait à cause du camion ou était-ce à cause de l’épingle ? Soudainement, en regardant l’épingle à cheveux, il remarqua qu’elle avait disparu, laissant place à des flammes bleues qui s’étaient rassemblées juste à l’extérieur de sa poitrine.

Hui Yue était choqué, il sentait tout ce qui lui arrivait comme si tout se passait au ralenti. Heureusement qu’il avait été tué instantanément, que ce soit dû à l’impact du camion ou à l’épingle à cheveux, parce qu’il ne ressentait aucune douleur malgré les blessures qu’il observait sur lui.

Il détourna son attention de ses dernières pour se concentrer sur la boule de feu inhabituelle qui planait actuellement au-dessus de son cœur. Ce qu’il vit l’étourdit quelques secondes. Non seulement la boule planait au-dessus de son cœur, mais elle avait aussi commencé à absorber son sang. Incapable de comprendre ce qui lui arrivait, un frisson parcourut son corps déjà mort alors que son esprit prenait peur de ce phénomène inconnu.

Peu de temps après, il sentit sa conscience passer de son corps meurtri à la boule de feu bleu qui grandissait rapidement. Cela provoqua la panique dans son esprit. Ce fut une lutte futile. Malgré tous ses efforts, il lui fut impossible de résister à la force d’aspiration provenant de la boule de feu.

Quand Hui Yue fut aspiré dans la boule de feu, il pouvait observer son ancien corps et remarqua comment les gens se précipitaient vers lui. Cependant, en raison de l’impact puissant, il ne montrait plus aucun signe de vie. N’importe qui aurait du mal à reconnaître son corps complètement brisé.

Conscient que son âme avait quitté son corps, il ressentait toujours le besoin de s’attarder plus longtemps. Il n’avait pas l’impression d’être prêt à partir. Il éprouvait un profond regret à chaque fois qu’il pensait à Li Fen car il ne pourrait jamais la revoir sourire. En fin de compte, elle était quand même avec lui pendant ses derniers instants.

Une tristesse profonde apparue dans son cœur. L’image de ses parents clignotait devant lui. Il ne pouvait s’empêcher d’être attristé quand il pensait à ses parents qui lui avaient donné tout ce qu’il pouvait souhaiter. Maintenant qu’il était mort, il n’aurait plus l’occasion de leur dire au revoir.

Hui Yue regarda Li Fen, qui pleurait en touchant son cadavre ensanglanté en essayant de se convaincre qu’il était encore en vie, qu’il était encore possible de le sauver. Cela  provoqua une vague de tristesse qui inonda son cœur.

Il n’avait jamais voulu faire ressentir cette souffrance à la femme qu’il aimait. Il savait que ses parents auraient eux aussi le cœur brisé. Cependant, il était certain d’avoir fait le bon choix.

Le garçon n’était pas une personne désintéressée, ou même charitable, mais il y avait trois personnes dans ce monde pour qui il donnerait sa vie sans hésitation. Li Fen était l’une de ces personnes, alors le jeune homme n’avait aucun regret.

Sauver l’élue de son cœur en sacrifiant sa propre vie était le bon choix, mais la mort était quelque chose d’effrayant. Se préparant mentalement à ce que son âme périsse, il glissa ses derniers mots vers la femme qu’il aimait tant :

– Aie une belle vie…

– Quelle belle histoire d’amour…

Une voix moqueuse lui répondit. Elle provenait de l’intérieur du feu bleu…


 

Meng
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17 thoughts on “Blue Phoenix Chapitre 0 (Livre 1 : La ville de Riluo)

  1. Merci pour le chap,bienvenue à toi surxiaowaz et merci de nous faire découvrir un nouvel ln, sinon un peu cliché l’accident de voiture,à voir avec la suite.

  2. Au début j’appréhendais beaucoup l’histoire en voyant que c’était très ‘cucu » mais finalement j’adore ! Merci pour se on dont je suivrait tes traduction et bienvenue à toi 😉

  3. Mon diable, j’ai vu hier soir la publication mais je n’avais pas eu le temps d’écrire un petit commentaire, cette saga est épique j’en suis à ‘Ten Courts of Hell’ et je me ferais une joie de le lire en français. Bon courage pour la traduction.

  4. Merci pour nous faire découvrir ce LN et bienvenue sur Xiaowaz 🙂

    j’ai hate de lire la suite

    Au début j’étais dubitatif mais comme ce site nous promet à chaque fois d’excellent LN je me suis laissé essayer…et bien je n’en suis pas mécontent bien au contraire 😉

    bon courage pour la trad

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