Coin. Désolé de la sortie tardive, j’ai eu une journée très compliquée après être tombé dans un piège qui m’a rendu totalement useless pendant quelques heures. Un conseil les amis, ne faites jamais confiance à un lit. Ils sont perfides. Au passage, je vous annonce que nous avons une nouvelle recrue donc une nouvelle LN qui va rejoindre le site, plus d’infos à suivre. 😀
Chapitre 49 : Direction sud 3/4
« Bon, si on ne peut vraiment pas faire autrement… » finit par assentir Aaron Tate après une longue discussion, au sein de laquelle le ton était plusieurs fois monté.
Il se retourna vers son bureau et, dirigeant sa tête vers Roan, demanda rhétoriquement s’il allait réellement partir. Il finit par soupirer et se saisit du contrat, plume à la main.
Je crains qu’il ne revienne jamais… Je n’y crois pas trop, à son histoire de décès.
Il était raisonnable en de telles circonstances que Roan demande congé, c’était de plus garanti avec son rang. Sans compter qu’il n’était pas ici question de congés payés, mais ça n’en restait pas moins une décision complexe.
De toutes les manières, il était bien forcé de signer et il le savait. Il ne pouvait prendre le risque de recevoir sa démission. Il ne restait plus qu’à espérer qu’il ne change pas de régiment.
Bon, ce n’est pas si commun que ça après tout. Encore que si on lui propose une place dans le meilleur régiment…
C’était donc pour cela. Il craignait de le voir disparaître, et ne connaissait que trop bien les méthodes que pouvaient employer ses supérieurs. Chantage, pressions, tout y passait. D’autant plus que quinze jours après la bataille de Slen, les rumeurs sur le soldat prodige avaient encore gagné du terrain.
Il m’échappe. C’est arrivé plus vite que ce que je pensais. Et Reil Baker qui ne me répond même pas…
Il ne pouvait décemment le cacher aux yeux du monde. Encore que… Peut-être y avait-il un moyen.
S’il revient, il faut qu’on s’éloigne de la région. Il y a bien trop d’yeux curieux ici.
Après un dernier soupir, il signa enfin l’autorisation de permission et lui remit.
« Tu reviendras dans combien de temps, Roan ? »
L’endroit qu’il désirait rejoindre était au parfait opposé du château d’Ipen, aussi avait-il volontairement omis de signifier à ses collègues combien de temps il serait absent.
« Eh bien… Au mieux, un mois. Dans le pire des cas, ça peut prendre un trimestre entier. »
« Je vois, répondit le Général en hochant de la tête, n’oublie pas qu’une promesse est aussi importante pour un soldat que sa propre vie. »
« Je n’oublie pas. » répondit Roan en souriant.
« Fais bon voyage, Roan. Nous attendrons ton retour. »
« Je vous en remercie. »
« Ah, j’allais oublier. J’ai quelque chose à t’offrir. Repasse un plus tard, tout sera prêt. »
Roan le remercia d’un salut et s’assura de pouvoir se retirer avant de s’exécuter. Gale sortit en même temps que lui.
Laissé seul, Aaron Tate se perdit à des réflexions qui parvinrent à lui arracher un sourire. L’arrivée de Walter Owells et de sa fille y étaient pour beaucoup.
Il est parti… Vivement qu’il revienne. C’est un homme qui mérite toute ma patience. Pour que même le fils Owells s’y intéresse, Roan a vraiment quelque chose d’unique. Oh, Marie… J’espère que tu épouseras Walter. Avec les deux à mes côtés…
« Ce n’est pas la peine de m’accompagner, je peux marcher, quand même… » pesta un peu Roan.
« On vous accompagne jusqu’aux remparts, point final ! » s’opposa le Lieutenant Austin.
La douzième escouade n’était d’ailleurs pas la seule à l’accompagner. D’autres soldats, et même jusqu’aux petites gens l’accompagnèrent ainsi.
« Vous allez où, monsieur Roan ?! »
« Bravo pour la bataille de Slen ! »
« Mangez les œufs ! Mangez tous les œufs ! »
« Mais pourquoi vous faites ça… » bougonna-t-il de plus belle.
Arrivé aux abords des remparts, il invita une nouvelle fois l’assemblée à bien vouloir le laisser partir. Ils le saluèrent enfin.
« Passé un mois, nous attendrons ici chaque jour, et ce même s’il se mettait à pleuvoir ! » lança Keep.
« Et si vous ne rentrez pas, nous nous transformerons en pierres. » fit à son tour Pierce.
Il les salua une dernière fois et commença à marcher.
Ne vous en faites pas, mes amis, je reviendrai. Il n’est pas question d’en faire autrement. Pour l’heure, je rejoins enfin la région de Potter… Mais avant ça…
Sa marche s’accéléra un peu tandis qu’il se dirigeait vers le sud-ouest. Au bout d’un périple de quelques quatre heures, il parvint à un village construit au milieu d’un bois. Il frappa à la porte d’une maison abritée sous un grand chêne.
« Bonjour… Qui êtes-vous ? » lui demanda une femme d’une cinquantaine d’années, après lui avoir ouvert.
« L’Aspirant Major Roan du bataillon de la Rose. J’étais le chef de votre fils… » lui répondit-il en s’inclinant.
« Ah… »
« Je n’ai pas réussi à sauver votre fils. Je n’étais pas assez fort… Je suis terriblement désolé. »
Elle se mit à pleurer un petit peu. Venu dans le village natal de Lander afin de présenter ses condoléances, Roan resta incliné un moment.
« Relevez-vous, je vous en prie… »
Elle posa ses mains sur son visage.
« Lander m’a beaucoup parlé de vous, quand il est revenu au village pour sa dernière permission. Il m’a dit que vous étiez un homme remarquable… J’étais curieuse de vous rencontrer, vous savez. Quelle tristesse que ceci doive se passer dans de telles circonstances… »
« Ça n’effacera en aucun cas la douleur de sa mort, mais j’aimerais vous remettre ceci. » lui dit-il après un moment, en lui sortant une petite bourse de cuir.
« Non, je n’ai pas besoin d’argent. J’en ai bien assez reçu comme ça. Mon petit Lander était un bon garçon aussi, hein ? Plein de gens sont déjà venus me voir, tous du château Beno. »
« Ils étaient de quel bataillon ? »
« Le bataillon de la Rose. Le Commandant est venu me rendre visite en compagnie de la douzième escouade, ils se sont présentés comme ses amis. Ils m’ont même aidé un peu aux champs… »
C’est donc pour ça qu’ils ont refusé les 24 heures de permission… Je dois les garder sous la main. Gale et les autres.
Roan ne se souciait pas que de la simple prouesse au combat. Les qualités humaines étaient tout aussi importantes, raison d’ailleurs pour laquelle Pierce l’inquiétait autant. Il se saisit de ses mains.
« Lander était un soldat exceptionnel, et le meilleur allié dont on pourrait rêver. Vous avez élevé un fils formidable, madame. »
S’efforçant de sourire, elle répondit : « Il s’est distingué auprès de celui qu’il admirait tant. S’il nous voit, je suis sûr qu’il est heureux. »
Elle se mit à pleurer à nouveau tandis que Roan luttait pour ne pas y céder. Ses dents se mirent à légèrement grincer. Son air semblait plus résolu que jamais.
Je dois devenir plus fort. Il n’est pas question que de moi.
Finalement, il fit une brève escale chez la mère de Lander avant de partir vers le lac Posquin, et plus particulièrement au village de pêcheurs Pierr. Ce lac immense était entouré de quatre provinces alliées, à savoir Rins, Instel, Daiz et Aïmas.
Dire qu’ils n’ont toujours pas compris le formidable avantage qu’il représente…
C’était toutefois compréhensible. Ce lac était le nid de monstres gigantesques, aussi seuls les pêcheurs pauvres osaient-ils s’y aventurer et encore jamais trop loin de ses berges.
Pourtant, quantité de sang va couler avant que dix années ne passent.
Il eut un sourire en repensant à quelqu’un.
Le Requin Lumineux, le Roi des Pirates… Baek.
Fort de plusieurs années de service au sein de la marine du royaume Aïmas, Baek était devenu le pirate le plus redoutable de la zone. Insatisfait de ses simples pillages, il avait fini par se laisser séduire par le rêve fou de posséder le lac Posquin.
Les quatre royaumes s’étaient alliés pour le repousser, sans jamais y parvenir… Je dois empêcher que ça arrive. C’est l’un des points clés de mon plan.
Il subsistait quand même un obstacle de taille à cette idée : personne, ni dans cette vie, ni dans la précédente, ne s’était illustré comme digne de l’affronter. Ian Phillips lui-même avait échoué dans toutes ses tentatives.
Je vais devoir m’en charger moi-même.
Il avait déjà sa petite idée sur la façon de procéder. Il fallait le combattre sur les eaux, chose que personne n’avait encore tenté. Pour ce faire, bien sûr, un capitaine digne de ce nom était nécessaire. Une fois dans le village, il porta son attention sur les nombreux bateaux ainsi que sur les marins.
« L’un de vous peut-il m’amener à Potter ? » lança-t-il à ceux occupés à dénouer leurs filets.
« Y dit n’importe quoi, c’ui là ! » (NdT : Ils s’expriment très mal dans la version originale, j’essaie de retranscrire ça comme j’le sens.)
« Il a pété un boulon… »
« Euhl bonhomme il arrive y veut passer par l’eau, y sait-y donc pas qu’y a des monstres ? »
« Ça, vindiou, c’est pas un gars du coin ! Ça non ! »
« Eh, s’il a tant d’argent que ça le gars, il a qu’à y aller en charrette ! »
Les gens commencèrent à s’agiter. Hormis les réponses sarcastiques, certains commencèrent même à l’insulter. Roan en prit congé et se dirigea vers le marché, dans l’espoir de trouver quelqu’un de plus enclin à honorer son projet. Quatre jours passèrent ainsi, au sein desquels même au village de Bodu, personne ne le prit au sérieux.
Je vais vraiment devoir y aller par la terre… Ça fait un gros détour, mais ce n’est pas le plus ennuyeux. J’espérais…
Perdu dans ses réflexions, il n’entendit pas venir derrière lui quelqu’un.
« Eh, vous désirez aller à Potter ? »
Roan se retourna et vit un homme de toute évidence pas plus âgé que lui. Il avait un visage anguleux et une constitution particulièrement frêle.
« Hmm, oui. » répondit-il, un peu hésitant.
« Je vois. Je n’ai commencé à naviguer qu’il y a un mois, ça pose un problème ? »
« Non, pas du… » s’interrompit Roan.
Un mois seulement ? Le lac jusqu’à présent si calme lui parut tout à coup bien plus dangereux.
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Merci pour ce chapitre
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Merci pour le chapitre !!!
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