Et hop, voici le dernier DNC de la semaine ! À toute pour le SW bonus ! o/
Bonne lecture !
Chapitre 185 – Pour toi, je piétinerai les Neuf Cieux
Tout le monde fut surpris que Mo Tianji ait pu deviner de quoi le sabre avait été fait grâce à quelques simples spéculations. Son intelligence les ébahissait.
Mo Qingwu éprouva de la fierté devant l’expression de l’assemblée. Elle leva orgueilleusement son joli petit nez en disant : « Mon second grand-frère est le plus extraordinaire des grands-frères ! »
« Petit monstre ! » rit le jeune maître Mo en dégainant le sabre. Un rayon de lumière rouge jaillit alors que le Sabre Rêve d’une Douce Danse quittait le fourreau. Une lueur onirique brilla plus ardemment dans l’ombre nocturne que la réflexion des étoiles dans l’eau du lac, offrant une scène d’une beauté incomparable !
Il examina attentivement la lame les yeux brillants. « Quel bon sabre ! Oh mes dieux, je n’arrive pas à croire qu’il contient même de l’Acier Étoile ! » Cependant, il plissa les yeux en lisant les mots que Chu Yang y avait gravés, et leva soudainement les yeux. Il regardait alors son nouvel ami sous un tout autre jour…
Une fois qu’il eut fini de l’étudier, il tint l’arme et s’inclina cérémonieusement : « Chu Yang… Merci ! Je n’oublierai jamais ta sincérité ! Elle restera toujours gravée dans mon cœur ! »
Peut-être qu’aux yeux des autres, ce n’était qu’un sabre précieux, un simple outil de domination…. Mais au travers de cette arme, Mo Tianji avait perçu les intentions du Fourbe !
« Tu es trop poli, Frère Mo ! Ce sabre exprime en partie ma sincérité, mais il a également un autre sens, plus profond… Tout le monde n’est pas digne de recevoir un cadeau de ma part… » répondit franchement ce dernier. « Tant que tu peux le comprendre, Frère Mo, je serais heureux. »
Il sourit et ajouta : « Pour te dire la vérité, j’ai trouvé ce sabre par hasard ! C’est un sacré concours de circonstances, non ? »
« Trouvé par hasard… » Le jeune maître Mo rit. « C’est effectivement un sacré concours de circonstances ! On dirait que ce sabre était destiné à ma petite sœur ! »
« Exactement ! » Les yeux du Fourbe brillèrent tandis qu’il regarda son interlocuteur droit dans les yeux. Leur compréhension tacite les fit sourire.
Mo Tianji se leva et dit, légèrement détendu : « Avec ce sabre, nous allons peut-être pouvoir… »
Il ne finit pas sa phrase, mais sa gratitude était visible.
Il savait que l’adolescent avait préparé ce sabre sans égal pour le retour de Mo Qingwu au clan !
Cependant, il venait avec ce cadeau quelque chose de non moins précieux : les sentiments sincères de Chu Yang !
Le jeune maître avait compris que cet étranger qui avait sauvé sa sœur éprouvait une véritable affection à son égard !
« J’ai cru comprendre que le Pavillon Butian et le Hall des Cavaliers Dorés étaient en plein conflit, Frère Chu. » Il réfléchit un peu et dit : « Mais le Pavillon est actuellement très faible… »
« C’est inutile ! » Le jeune homme l’interrompit : « Je peux me servir des gens et les manipuler, mais je ne me servirai jamais de mon affection dans ce but ! »
« Ramène juste Xiao Wu saine et sauve à la maison. Quant à mon problème… » Il prit une grande inspiration et continua : « Je ne peux pas dépendre de tes hommes pour le restant de mes jours, n’est-ce pas ? »
Mo Tianji sourit, admiratif. « Dans ce cas, laisse-moi te raconter une histoire. » Il fit une courte pause et continua : « D’après la légende, un violeur terrorisait les gens il y a six mille ans de ça. Il aimait beaucoup les belles femmes et en attaqua beaucoup, laissant derrière lui de nombreuses familles endeuillées… Les gens le haïssaient, mais il était très puissant : il avait atteint le niveau d’Empereur Martial et était si rapide que même un Souverain Martial ne pouvait le rattraper. »
« Un jour, il découvrit qu’un jeune Maître Martial allait se marier, et il devint fou de désir en voyant sa magnifique future épouse. Elle ne pratiquait aucun art martial et ne put se défendre ; elle fut enlevée par le violeur et amenée dans une cave. Avant de perdre sa virginité, cette jeune femme vive d’esprit vit une jolie fleur près de la cave et dit à son ravisseur : ‘Ramassez cette fleur pour que je puisse la glisser dans mes cheveux en vous servant du vin, s’il vous plaît… Je vais devenir votre épouse, aujourd’hui !’ «
« Le violeur était très heureux… Que pouvait faire une faible femme, face à lui ? Du coup, il décida de sortir son vin et glissa la fleur dans les cheveux de la demoiselle lui-même. Elle ne pouvait pas boire de vin, aussi l’accompagna-t-elle en buvant du thé. Après avoir bu, l’agresseur s’aperçut qu’il ne pouvait pas bouger… La jeune femme, si faible qu’elle ne pouvait pas ouvrir un pot de confiture toute seule, étrangla cet Empereur Martial avec une écharpe… Il devint alors éternellement la risée de tous. »
« Ce violeur savait que cette fleur portait le nom de Parfum des Mille Lieux, mais ignorait qu’en l’arrachant, l’odeur de la sève se mélangerait avec l’arôme du vin et se changerait alors chimiquement en une sorte de Parfum d’Exsangue… Même un Saint Martial ne saurait empêcher ce parfum de lui saper toutes ses forces. »
« Par la suite, ce parfum fut renommé ‘Exsangue Suprême’, un nom terrifiant encore les Neuf Cieux entiers. Il reste, même après des milliers d’années, le parfum le plus puissant de tout le continent ! »
« Que cette histoire se soit jamais passée ou non, elle nous apprend néanmoins une vérité : on ne doit sous-estimer personne ! Avec la stratégie adéquate, même une personne ordinaire peut tuer un maître suprême ! L’important est de savoir si tu peux ou non trouver une stratégie adéquate à une situation donnée ! Tout est une question de stratégie, après tout… »
Le jeune maître continua : « C’est pour cette raison, Frère Chu, que j’attache toujours plus d’importance à l’intelligence qu’à la force martiale… »
Chu Yang devint silencieux.
Le lendemain, tôt dans la matinée, alors que le brouillard nocturne persistait encore et que le ciel était embrumé…
Le Pavillon était d’un calme extraordinaire lorsque Mo Tianji prit la petite main de Mo Qingwu et sortit avec…
Il soupira et lui dit doucement : « Il est temps de partir, Xiao Wu ! »
« On doit vraiment s’en aller comme ça ? » La loli écarquilla ses grands yeux, visiblement réticente : « Mais je n’ai même pas dit au revoir à Frère Chu Yang… »
Le jeune maître Mo la cajola calmement : « Il ne supportera pas de te voir partir, tu sais… Et tu finiras aussi par pleurer ! Et quand tu pleures, tu n’es pas jolie… Frère Chu Yang t’aime tellement… Tu ne voudrais pas qu’il te voit dans un tel état, pas vrai ? »
La petite essuya aussitôt les larmes qui pointaient au coin de ses yeux, se mordit la lèvre et opina du chef. « Oui, je ne vais pas le laisser me voir pleurer… ! » dit-elle d’une voix étouffée et les yeux rouges, malgré sa déclaration…
« Allons-y ! » Mo Tianji dit lentement : « Tu dois devenir une splendide jeune femme, Xiao Wu… Nous devrons accueillir ton Frère Chu Yang quand il viendra à la maison… »
Mo Qingwu ne put se retenir davantage, et des larmes coulèrent le long de ses joues. Elle resta obstinément immobile devant la porte close de la Chambre de Chu Yang.
« Frère Chu Yang, Xiao Wu s’en va ! Tu vas me manquer… ! »
« Je dois te manquer aussi… »
« Je m’en vais maintenant ! Ne pleure pas, Frère Chu Yang… »
Mo Tianji et sa petite sœur sortirent par la porte principale, main dans la main… Et après chaque pas, Xiao Wu s’arrêta et tourna la tête en arrière, dans l’espoir de voir le jeune homme sortir… Elle se mordit les lèvres jusqu’à y laisser une empreinte de ses dents.
Elle regarda en arrière à chaque pas…
Enfin, lorsqu’ils arrivèrent au portail, elle s’échappa soudainement de l’emprise de son frère et se retourna. Elle fit deux pas, s’arrêta en regardant le Pavillon et cria brusquement : « Tu n’as pas le droit de m’oublier, Frère Chu Yang ! »
« Tu n’as pas le droit de ne pas penser à moi, Frère Chu Yang ! »
« Tu n’as pas le droit de raconter des histoires à quelqu’un d’autre, Frère Chu Yang ! »
« Frère Chu Yang… Je ne veux pas te quitter… Bouhouhou… »
Pas un bruit ne lui parvint de la chambre de ce dernier, comme s’il dormait profondément et n’entendait rien.
La jeune fille s’accroupit tout à coup et pleura. Mo Tianji soupira doucement, et alla la ramasser. Elle se dégagea de son emprise, se releva toute seule et resta à fixer la porte du Fourbe, presque en transe.
Son impétuosité avait fait tomber le petit nœud papillon qu’elle avait dans les cheveux ; son frère s’en rendit compte et soupira, mais il ne s’embêta pas à le ramasser.
Un long moment plus tard, Mo Qingwu se retourna lentement et prit la main de son cadet. Elle balaya les alentours d’un regard nostalgique, puis elle dit d’une voix basse : « Allons-nous-en, second grand-frère ! »
« En. »
Ils franchirent le portail et marchèrent un long moment, avant que la petite loli ne tourne la tête une dernière fois et explose en sanglots… Le jeune maître Mo resta près d’elle, la tête tournée ailleurs, et fit un petit geste de la main… Quatre silhouettes, trois grandes et une petite, disparurent graduellement dans la brume matinale sous les pleurs déchirants de Xiao Wu…
Le Pavillon de l’Armement Divin resta aussi silencieux qu’avant.
Chu Yang sortit doucement de derrière un saule près du lac, le corps couvert d’humidité et les cheveux tachetés de rosée. Son regard s’emplit alors d’une terrible solitude…
Il tendit la main et frotta doucement le sol, plus sombre à cet endroit qu’ailleurs… Ce sont les larmes de Qingwu…
Il sentit tout à coup son cœur se comprimer…
Il se releva et regarda tristement le portail, où il lui semblait encore entendre une voix innocente…
« Tu n’as pas le droit de m’oublier, Frère Chu Yang ! »
« Tu n’as pas le droit de ne pas penser à moi, Frère Chu Yang ! »
« Tu n’as pas le droit de raconter des histoires à quelqu’un d’autre, Frère Chu Yang ! »
« Frère Chu Yang… Je ne veux pas te quitter… Bouhouhou… »
Il sourit doucement. Comment seras-tu la prochaine fois que nous nous reverrons, Qingwu ? Seras-tu à nouveau la Qingwu à la robe rouge voletante… dont j’ai souvent rêvé ?
Sois forte à ton retour… ! Tu dois tenir bon !
As-tu la moindre d’idée du bonheur que j’éprouvais durant ton séjour… ? À quel point j’avais espoir… ? Qingwu ! Je viendrais te trouver dans les Trois Cieux Intermédiaires dans peu de temps !
Ce matin-là, Ji Mo, Gu Duxing et compagnie se comportèrent également étrangement… Ils restèrent tous silencieusement dans leur lit… Le Pavillon de l’Armement Divin était calme comme l’antre d’un démon…
Il n’y avait pas un bruit.
Chu Yang resta un long moment à la porte, les cheveux aux vents… Il pensa tout à coup à la petite voix adorable qui disait : « Je peux être ta fiancée, Frère Chu Yang ? »
« Bien… Bien ! » dit-il involontairement à voix haute.
Il rêva éveillé d’une silhouette gracieuse vêtue de rouge, qui le regardait et lui tendait les bras en criant : « Chu Yang ! Chu Yang ! »
« Qingwu… » Il sentit son cœur le brûler, comme s’il avait été taillé en pièces et laissé à saigner. Il s’assit lentement et murmura : « Ne me déçois pas, Mo Tianji… ! »
Avec la personnalité de ce dernier, il se doutait bien qu’il allait partir sans dire au revoir, car ces adieux auraient été bien trop douloureux pour la petite…
Elle aurait certainement pleuré à chaudes larmes s’ils s’étaient dit au revoir face à face…
Et le jeune homme ne savait pas non plus comment il aurait réagi dans une telle situation.
Il en voulait un peu à Mo Tianji d’être parti comme un voleur, mais il lui en était aussi reconnaissant.
Il s’assit et récita : « Le vent d’automne est aussi froid que son eau peut l’être… Deux cœurs brisés sont en peine… Il n’y a que Qingwu dans cette vie terne… » Il se releva ensuite silencieusement et retourna dans sa chambre sans regarder une fois en arrière. Il ferma la porte, et récita à voix basse le dernier vers du poème : « Pour toi, je piétinerai les Neuf Cieux. »
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merci pour le chapitre
merci
Merci pour ce chapitre bien émouvant 🙂
J’dois t’avouer que j’ai eu les larmes aux yeux à un moment en le relisant ! 😀
Merci pour ce chapitre
Merci pour le chapitre. C’est cruel un chapitre comme ça… y avait longtemps que j’avais pas eu envie de pleurer sur LN ^^’ Enfin, ça ne fera que renforcer une fois plus sa détermination à remplir ses objectifs. La suite s’annonce toujours plus passionnante.
Merci pour le chapitre 🙂
Merci pour le chapitre, même si il manque un peu d’action ou de réflexion je trouve.
Merci pour ce chapitre ! Leur séparation était inévitable, mais ça ne m’a pas empêché de verser une petite larme ! T-T
merci pour le chapitre
Merci pour le chapitre