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Chapitre 142 – Le MVP, c’est moi 1/

 

Il fallut à Kang Mirae cinq longues minutes pour cesser de pleurer et reprendre ses esprits. Ayant stoppé, elle réalisa enfin ce qu’elle venait de faire et s’éjecta d’un seul coup de l’étreinte de Yu Ilhan avant de baisser la tête.

— J… Je suis désolée, s’excusa-t-elle alors. Excuse ma brusquerie, mon impolitesse…

— Je n’irais pas jusqu’à appeler ça de l’impolitesse, répliqua Yu Ilhan, mais… Oh, vous aussi, dégagez.

— Tch.

Bien que les Kang Mirae pussent sembler calmes, la couleur écarlate de ses joues, à peine rattrapée par celle de ses yeux endoloris, racontait une autre histoire. S’ils avaient vraiment fini par devoir dériver pendant mille jours, c’était compréhensible.

— Je pense que je vais devoir vous écouter parler, dit-il. Bougeons, d’abord. Ah, hé, j’ai dit dégagez.

Peu importât la façon dont il y pensait, ce n’était pas vraiment la bonne ambiance pour les rejeter, et il ne pouvait pas les forcer. Il était inimaginable qu’il eût pu penser de la sorte durant ses jours solitaires.

— Oui, répondit Kang Mirae en essuyant les larmes de son visage.

Puis, elle entreprit d’arracher Na Yuna à Yu Ilhan avant de la balancer simplement au sol. Après quoi elle sortit son téléphone, qui n’avait pas servi pendant mille jours.

— Ou-ou-ou-ouch… se plaignit Na Yuna. Mirae, femme violente.

— Tu n’as qu’à corriger cette mauvaise habitude que tu as de trop coller une personne à qui tu as offert ton cœur.

Cinq minutes plus tard, des limousines arrivèrent. Tandis que Yu Ilhan était toujours aussi perplexe face à cette scène surréaliste, les chauffeurs qui en sortirent saluèrent respectueusement les deux demoiselles.

— C’est incroyable qu’elles puissent conserver tant de puissance dans ce monde changeant, s’exclama Liera. Le seul argent ne devrait pas le permettre… Le pouvoir politique, c’est vraiment quelque chose.

— Liera, en tant qu’Ange, j’aimerais que tu gardes un minimum de dignité, marmonna Herta.

— Huh ? Je pense que j’ai vu un Ange chialer en s’agrippant à Yu Ilhan, juste avant, rétorqua-t-elle. Où est-elle passée, je me le demande ?

— Je n’ai pas pleuré ! s’offusqua faussement Herta.

Pendant que les Anges recommençaient à se chamailler comme à leur habitude, Kang Mirae, qui avait désormais regagné son sérieux, sourit légèrement.

— Monte, s’il te plaît, adressa-t-elle à Yu Ilhan.

Kang Mirae, qui avait totalement fait perdre toute logique à Yu Ilhan avec ces limousines, activa le combo doré avion – hélicoptères – utilisateurs de deuxième classe pour les protéger.

— Nous vous ramenons en Corée immédiatement, mademoiselle Mirae. Miss Na Yuna également.

— Oui. Oh, dites à mon père que je ne peux pas le voir dans l’immédiat.

— Compris.

Voyant plusieurs manieurs de compétences répartis entre cieux et terres pour protéger Kang Mirae, Yu Ilhan comprit que finalement, l’argent qu’il avait lui-même dans la poche ne représentait pas grand-chose.

— Maître, s’est-il passé quoi que ce soit de notable pendant que nous étions partis ?

— Votre Majesté, je trouve que vous êtes devenu plus fort !

— Et il est devenu plus beau, également. J’imaginais l’avoir rattrapé un peu, mais je crois que je suis encore bien loin du compte…

Bon, après tout, il avait son propre clan de subordonnés fidèles.

Simplement, ils n’étaient pas humains. Mais cela ne devait pas poser trop de problèmes dans l’absolu, et Yu Ilhan sourit. Dans tous les cas, il était de bonne fortune que tout le monde revînt sain et sauf. Il le pensait vraiment. Il ressentait une espèce de satisfaction, il se sentait complet grâce à cette petite victoire sur le destin.

Tout le monde, à l’exception de Flemir qui avait dirigé les Loups qui attendaient à l’extérieur de New-York, se rendirent à Séoul ensemble. Bien que Yu Ilhan se sentît légèrement dépressif parce qu’il n’avait pas eu l’occasion de montrer ses jolies ailes, les autres ne le remarquèrent pas. Seule Liera se mit à en rire, toute seule.

Arrivés à Séoul, les membres du groupe se rendirent à l’appartement de Yu Ilhan. Comme tout le monde se trouvait être ses subordonnés, il n’y avait là rien d’étrange.

Bon, si on oubliait Kang Mirae et Na Yuna.

— Alors, tu veux dormir ici pendant trois jours.

Yu Ilhan s’était montré surpris de la demande que lui avait faite Kang Mirae. Aussi entreprit-elle de lui en expliquer les raisons.

— Bien sûr, nous irons à l’hôtel si c’est un problème pour toi, dit-elle. Mais si on prend un hôtel à mon nom, il est très probable que mon père et mon frère viennent m’y trouver… Si nous restons ici, ils n’interfèreront sans doute pas.

Au lieu de ça, peut-être n’était-ce que l’avis de Yu Ilhan, mais un énorme malentendu n’allait-il pas naître ?!

— Mirrrrr ! Viens te laver !

— Ouais !

— Na Yuna, toi aussi, ne cours pas partout comme si tu étais chez toi ! Et baisse la tête !

Pour Kang Mirae et Na Yuna, qui avaient combattu pendant deux ans et neuf mois sans repos, le stress mental et physique s’était accumulé jusqu’à leurs limites. Elles avaient esquivé la mort uniquement grâce à la magie de récupération de Na Yuna !

Cependant, si elles rentraient au sein de leurs clans dans l’immédiat, elles se retrouveraient noyées sous le travail à nouveau. Kang Mirae avait rationnellement jugé être en besoin extrême de repos total ; fût-ce le deuxième Grand Cataclysme ou le Clan du Dieu du Tonnerre, elle ne pourrait s’en occuper qu’avec un corps et un cœur en parfaite santé.

— Même avec tout ça, je ne peux que m’excuser, parce que…

— Papa, Mirae-noona est super gentille. Yuna-noona aussi !

Au moment où Yu Ilhan s’était trouvé sur le point de refuser, Yumir l’en dissuada d’une voix claire.

— Mais même…

— Papa, ce n’est pas bien ?

Malgré les attaques adorables de son fils, il comptait toujours refuser. Mais c’était sans compter le léger larmoiement qui s’ensuivit. Coup Critique sur Yu Ilhan !

— Ne puis-je pas jouer encore un peu avec elles ? rajouta encore Yumir.

— …Qui lui a appris cette compétence ?!

— Moi, moi, moiiii ! Mir est si mignon, n’est-ce pas ? Ouch !!

Yu Ilhan frappa Na Yuna sur le front pour la première fois. Cependant, cela signifiait également sa permission. Elle pouvait rester.

Na Yuna forma un V avec ses doigts en direction de Kang Mirae quand bien même elle avait l’air sur le point de pleurer, le front tout rouge. Kang Mirae se mit à rire.

Les trois jours promis s’écoulèrent très rapidement. Yu Ilhan raconta aux autres ce qu’il se passait sur Terre, et en retour, ils lui narrèrent leur propre histoire. Après avoir entendu le récit de leurs exploits, sa réaction fut des plus simples.

— Alors tout le monde est monté dans le bus Mir, si je comprends bien, dit-il.

— J’ai combattu très dur !

Si ce n’avait été pour sa compétence de Camouflage, ç’aurait sans doute été la fin au moment même où ils avaient mis les pieds de l’autre côté. Ce qui avait été encore plus impressionnant, c’était la façon dont cette compétence avait évolué pour couvrir ses alliés et lui-même. Ils avaient pu massacrer les monstres tout en supportant un enfer quotidien uniquement grâce à lui !

Une évolution spécialisée dans les groupes… Il était impossible pour un solitaire-né comme Yu Ilhan de s’imaginer obtenir une telle chose. Il était bien entendu satisfait de voir son fils se développer dans un sens qui lui permettait de protéger tout le monde, contrairement à lui-même.

— Papa, c’est vrai que seulement dix jours se sont écoulés ici ? demanda le jeune Dragon.

— Yup, pas un jour de plus, pas un jour de moins, confirma son père.

— Incroyable. C’est génial !

— Tout ça n’a fait que dix jours… réalisaient encore une fois les autres.

Ces autres rescapés du Monde Abandonné, qui avaient été pris de panique en l’apprenant. Mais comme les médias étaient identiques, que la situation de la Terre n’avait pas vraiment changé – pas comme elle l’aurait fait en presque trois ans – ils acceptèrent cette réalité assez rapidement.

En fait, il avait été très profitable qu’ils pussent se renforcer juste avant le deuxième Grand Cataclysme, même si personne ne pouvait expliquer pourquoi le flot du temps était si étrange dans ce monde.

— Tu penses vraiment que c’est un hasard ? Demanda soudain Liera, qui sembla réaliser quelque chose. Tu crois vraiment que ça n’a pas tout à voir avec toi, que c’est une coïncidence ?

Yu Ilhan soupira, bien qu’il eût prédit qu’elle allait en venir là tôt ou tard. Il était déjà assez pénible d’avoir souffert pendant un millénaire sur Terre, mais si c’était à cause de lui que ça arrivait encore, alors comment se sentirait-il ?!

— Ne me dis pas que tu suggères que ça ait quoi que ce soit à voir avec moi, lui envoya-t-il.

— Mais c’est trop similaire pour être une coïncidence…

Oui, elle avait raison, objectivement, et il avait ses propres doutes. Est-ce que la période durant la quelle il s’était fait isoler sur Terre n’avait pas duré cent fois la valeur prévue initialement ?

Dix ans en mille ans. Dix jours en mille jours… Le ratio était trop parfait pour être aléatoire.

—N’y a-t-il pas un pouvoir transcendantal dans la famille Yu ? insista Liera.

— Plutôt qu’un pouvoir propre, intervint Spiera, je pense que leurs Archives cachées peuvent avoir une connexion avec la Terre et avoir provoqué ce changement.

— Je le savais… s’exclama Herta. Il n’y a pas moyen que Yu Ilhan soit un humain ordinaire. Pas avec ce titre de Solitaire Universel.

— Même en le considérant sous cet angle, trancha Yu Ilhan, personne ne vous répondra. Et Herta, viens me voir sur le toit, un peu plus tard.

Durant le millénaire oublié, Liera avait toujours expliqué les faits comme une erreur inconnue, et Yu Ilhan, trop occupé à survivre, n’y avait pas trop prêté attention. D’ailleurs, même s’il l’avait fait, rien n’aurait changé.

Cependant, Yumir, né du mana de Yu Ilhan, s’était retrouvé coincé dans un Monde Abandonné. S’il y avait une différence avec son père, c’était ses alliés. Il n’était pas seul, et les Archives Akashiques y étaient connectées.

Il était revenu après avoir passé mille jours là-bas, et sur Terre, un centième de cette durée s’était à peine écoulée. Si l’on regardait les deux incidents de manière séparée, une coïncidence était tout à fait envisageable à une échelle multiverselle, mais si l’on gardait à l’esprit la connexion entre Yu Ilhan et Yumir, l’histoire devenait un peu plus vicieuse.

— Et si cette erreur inconnue était due aux Archives de Ilhan ? proposa Liera.

— Il n’y a pas de Et si à ce propos, catégorisa Herta sur un ton sec. L’autre groupe veut capturer Yu Ilhan, pas le tuer, je te rappelle.

— Et c’est une très bonne chose qu’il soit toujours en vie !

— Se retrouver la tête dans la gueule d’un tigre affamé est plus sécurisé que la position dans laquelle je me trouve ! objecta vivement Yu Ilhan.

Cependant, il y avait trop peu de détails permettant d’affirmer avec certitude qu’il en était la cause profonde.

— Alors tu peux simplement créer d’autres sujets d’étude, non ? réalisa Liera en claquant des mains. Ilhan, pourrais-tu avoir un enfant ?

— Je prends la droite, annonça Spiera.

— Moi la gauche, continua Herta.

Toutes deux forcèrent Liera à se soumettre via une étrange prise de catch. Ils tordirent son corps, ce corps chaud bouillant qui semblait dire C’est une bonne idée, non ? Allons-y tout de suite !

Mais désormais rongée par l’inquiétude que ces deux-là pussent bientôt violer un tabou s’ils ne faisaient pas de Yu Ilhan une existence supérieure très rapidement, Herta reprit :

— Yu Ilhan, je vais jeter cette idiote à la poubelle. Pendant ce temps, essaye de confirmer s’il existe quoi que ce soit de similaire avec tes parents. Même si nous n’en recevons que des petits indices, ça devrait nous mener à quelque chose.

— Oui. Recycle-la avec soin.

— Je veux aussi aller voir grand-père et grand-mère ! s’écria Yumir.

— Ok, allons-y.

Yu Ilhan jeta un coup d’œil vers ses deux invitées du moment, qui jouaient au ping-pong avec les Elfes, et songea au troisième jour, lorsque le moment de leur départ serait arrivé. Puis, il tourna les talons et s’en alla.

Après s’être camouflé, il battit plusieurs fois des ailes pour arriver à la maison familiale. Ses deux parents s’y trouvaient, et il entra, Yumir devant lui. Celui-ci cria immédiatement, malgré les ordres de son père.

— Grand-père ! Grand-mère ! Où êtes-vous ? Bonjour !

— Ilhan, tu es l… Oh ?!

— Ce n’est pas Ilhan ?

Il fallut à la maisonnée un certain temps pour retrouver son calme après l’apparition d’un gamin de onze ans.

— Je ne suis sûr de rien concernant l’incubation grâce au mana, mais c’est bien ton fils, déclara Yu Honghan, le père de Yu Ilhan. Bien sûr, il est bien plus mignon que toi à son âge.

— C’est aussi ton petit-fils, ajouta le moins-mignon-à-son-âge Yu Ilhan en souriant.

— Et la mère de l’enfant ? s’enquit Kim YeSeul, la grand-mère.

— Elle est morte avant sa naissance, répondit Yu Ilhan avec honnêteté. Les Dragons éclosent depuis des œufs, après tout.

— Oh, non, fiston, tu es déjà veuf. Tu ne te sens pas seul, Mir ?

— Non, parce que j’ai mon papa, répondit Yumir en souriant. Et de gentilles grandes sœurs aussi !

— Oho ? De gentilles grandes sœurs ? Mir, ne m’en diras-tu pas un peu plus à ce sujet ?

Kim YeSeul voulut définitivement en apprendre d’avantage, les yeux brillants d’une lumière de commérage. Contrairement à son mari, qui paniquait légèrement face à la situation surréaliste, elle semblait accepter le tout avec une sérénité à toute épreuve. De plus, elle avait l’air d’être redevenue encore plus jeune qu’avant.

Maintenant, c’était sûr. Contrairement à son père, bloqué dans sa première classe, Kim YeSeul gagnait des niveaux ! Peut-être avait-elle déjà obtenu sa deuxième classe.

Les seconde classe appartenaient au top 3% de l’humanité actuelle. Bien qu’il y eût déjà pensé auparavant, mais si Yu Ilhan possédait un tel talent, ne pouvait-il pas être hérité de sa mère ?

Alors peut-être qu’elle était… ? Yu Ilhan décida de lui demander, nerveux.

— Maman, est-ce que quelque chose de spécial est arrivé pendant les dix ans que tu as passés sur Ya-umin ?

— Ya-umin ? Ah, ooooh, se mit-elle à rire. Eh bien, rien de particulier, non. Même si je dois être très attirante si je ressemble à ça à mon âge !

Hmm, elle semblait avoir mal compris la question. Non, il ne lui demandait pas si elle s’était fait draguer…

— De quoi tu parles, attirante ? se mit à rire son mari. Tu es une vieille peau !

— Hé, tout le monde a l’air d’avoir vingt ans de moins, quand on sort. Tout le monde ne parle que de toi, pas de moi. C’est toi qui as l’air d’un vieux croûton.

— Oh, elle a raison, papa, se mit à rire aussi Yu Ilhan. Essaye de gagner des niveaux sans trop te mettre en danger.

— Il n’y a rien de peu dangereux quand on prend des niveaux, fils, le sermonna son père.

Donc, sa mère n’avait pas l’air d’avoir quoi que ce fût à voir avec ça. Et à voir l’apparence de son père, ce n’était pas lui non plus.

Oui, bien sûr. Le temps tordu dans les mondes où Yu Ilhan et Yumir avaient été coincés n’était qu’une coïncidence. Il ne pouvait pas y avoir d’Archives cachées dans un type qui ne pouvait même pas contrôler le mana.

— Fuu.

Comme ses inquiétudes arrivaient à leur terme, il soupira.

Bien qu’il n’eût jamais douté du fait qu’il était devenu si fort grâce à ses mille ans de solitude et d’entraînement, il n’avait jamais été amusant d’en discuter avec le sourire. Si ses parents avaient souffert de la sorte, Yu Ilhan l’aurait trouvé tout aussi dur à supporter.

Et maintenant que tout ça était terminé, il avait faim. Comme il ne pouvait pas rentrer chez lui et manger alors que sa mère se trouvait juste là en face de lui, Yu Ilhan décida de s’exprimer fermement, comme s’il leur avait donné de l’argent pour ça. C’était le privilège d’être un fils.

— Maman, à manger.

— Manger ! Manger !

Il avait certes l’air d’avoir onze ans, mais Mir était toujours un enfant d’un an… Enfin, trois ans, désormais. Lorsqu’il imita Yu Ilhan en riant, Kim YeSeul se leva avec un sourire satisfait.

— Ok, je vais préparer un festin, vous pourrez manger à n’en plus finir. Donc ? Qui sont mes brus potentielles ? Qui est celle qui a ta préférence ? Je suis parfaitement ok avec le fait d’avoir plusieurs candidates.

— Il n’y a totalement personne ! cria Yu Ilhan.

Il y avait bien quelqu’un qui venait de lui traverser l’esprit, mais il nia totalement.

— Aucune femme de ce monde n’accepterait d’épouser ton fils ! dit-il à sa mère.

— Quel vantard, pouffa-t-elle. Essaye de dire ça à toutes les filles que tu croises, et tu verras.

Maintenant, comment cette mère pourrait-elle faire pour envoyer son fils vers le mariage ? Elle se posa la question en chantonnant lorsqu’elle se rendit à la cuisine.

Raka
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