Chapitre 158 – Si je l’ouvre c’est la porte vers les enfers 6/6
— Ainsi, je suis venue en quête d’opinion… Oh.
Après avoir expliqué toute l’histoire à Yu Ilhan, Kang Mirae s’exclama après avoir bu une gorgée du thé qui lui avait été servi.
— Ce thé est succulent, dit-elle. Comment as-tu fait pour obtenir une telle fragrance ?
— J’ai reçu les feuilles de thé les plus précieuses des Elfes de Darus. Ça s’appelle Fyylita.
Bien entendu, elles étaient passé en plus par le Seau Géant, mais comme elle n’aurait pas compris s’il le lui avait expliqué, il ne voyait pas la nécessité de le faire. Il songea plutôt à la proposition de son invitée.
— Mettre l’Avant-Garde au centre de l’attention, dis-tu…
— Ça finira par arriver de toute façon, sans que je ne fasse rien… renchérit-elle. Si nous pouvions contrôler ce processus, les choses se passeraient bien mieux. Et il y a une précondition à tout ça.
Ses yeux brillaient d’une passion ardente. Elle hésita quelques secondes malgré tout, mais finit par se décider. Elle était là pour ça, après tout.
— As-tu l’intention de vendre les armes avancées aux peuples d’autres mondes ? demanda-t-elle alors.
— Tu as raison, lâcha aussitôt Yu Ilhan. C’est une énorme condition.
S’il refusait de vendre quoi qu’il advînt, alors il n’y aurait pas de solution. Et Kang Mirae venait de le lui confirmer sans détours. Alors, il passa à une question en guise de réponse.
— Si je coopère avec toi, es-tu confiante ? Parviendras-tu à contrôler le chaos des autres mondes ?
— Tout à fait, déclara-t-elle sans sourciller. Les équipements que tu fabriques sont uniques. Littéralement. Rien que ce fait seul serait suffisant pour faire perdre la raison à quiconque, mais si tu offres un équipement légendaire en prime… Je te garantis que les peuples des autres mondes se couperont les bras pour les obtenir si tu le leur demandes. Les vilains bougres qui viendraient secrètement sur Terre ? La masse les tuera pour toi.
— Est-ce vraiment si important… ?
— Oh que oui. Tu es bien plus incroyable que tu le penses.
Yu Ilhan s’enfonça dans son fauteuil, se recroquevillant quelque peu en voyant cette dévotion aveugle qui lui était adressée. Cela dit, elle n’avait fait que juger la valeur de Yu Ilhan avec précision. Et elle ne pouvait juger que ce qu’elle avait vu…
Lui, comme on pouvait s’y attendre de la part d’un solitaire, se sentait mis sous pression par l’énorme conviction de son amie, mais maintenant qu’il avait reçu la bénédiction du Dieu de la Forge, ce n’était pas si ardu de créer quelques armes avancées de plus. Alors si les choses ennuyeuses diminuaient grâce à ça, c’était également une meilleure conclusion à ses yeux.
— Très bien, décida-t-il, je coopèrerai. Que dois-je faire ?
— Il te suffit de créer l’équipement, expliqua Kang Mirae. Il ne faut pas en faire beaucoup. En fait, juste assez pour pouvoir les mettre aux enchères. Je m’occuperai du reste moi-même. Je contrôlerai les Terriens et les habitants des autres mondes.
Kang Mirae planta sa fourchette dans un fruit inconnu enrobé de sauce tout annonçant ses plans à Yu Ilhan, plans qui devraient lui rendre la vie bien plus facile. Après ça, ses yeux s’arrondirent.
— C’est… la première fois que je mange quelque chose d’aussi rafraichissant et riche et… intéressant. C’est quoi ?
— Ce sont des fruits de Darus, qui deviennent meilleurs lorsqu’on les mange par deux ou plus. Je les ai découpés et fait mariner dans du miel de Kiroa.
Bien sûr, cette marinade s’était produite dans le Grand Seau, mais… resta un non-dit. Kang Mirae attrapa un cookie se trouvant à côté des fruits.
Le biscuit lui-même avait naturellement été cuit d’une façon tout à fait traditionnelle, mais la farine et les épices étaient passées par ce même et fameux Seau… et on connaît la suite.
— …Délicieux. Tellement Savoureux. Je n’ai jamais avalé de cookie pareil.
— J’en suis ravi.
— C’est toi qui les as faits, n’est-ce pas ?
— Oui. Ma compétence de Cuisine a bien monté.
— Tu sais quoi ? Vendons ça aussi.
— …Pardon ?
Lorsqu’il releva la tête face à cette proposition surprise, il vit les yeux de la demoiselle vibrer d’anticipation et de plaisir. Elle était très certainement habile lorsqu’il s’agissait d’agir de façon calme et posée en-dehors du champ de bataille, mais elle ne pouvait cacher son excitation débordante à ce moment précis.
— Je n’ai absolument jamais mangé de desserts comme ça avant, continua-t-elle. Et il y a probablement très peu de gens qui ne sont pas dans mon cas, autres mondes inclus. Créons une marque, une ligne de produits, et vendons des desserts ! Ce truc-là… Ce… cookie… il peut devenir la drogue d’un monde entier ! Je t’assure que ça ne perdra pas face aux équipements !
— Peu importe à quel point ça peut être bon, c’est juste un dessert, rappela-t-il de façon pragmatique.
Il n’était pas compliqué de les créer. Les feuilles de thé, les fruits et la pâte à cookie étaient productibles en masse. En fait, Yu Ilhan avait également songé à les vendre, la première fois qu’il y avait goûté.
Mais pas au point de la folle furieuse qui se trouvait actuellement devant lui. Même si c’était le truc le plu délicieux du monde, ça ne perdrait pas face à un équipement ? Est-ce que ça avait une logique de base ?
Cependant, si Yu Ilhan manquait cruellement d’une chose, c’était l’expérience de la haute société. La psychologie qu’il ne comprendrait jamais en se contentant de lire des livres. Kang Mirae, d’un autre côté, na la connaissait que trop bien.
— Ce n’est pas un simple dessert, rectifia-t-elle à la manière d’un professeur en agitant le doigt. C’est un dessert incroyable ! S’il y a deux choses qui tiennent à cœur aux gens, on met le côté pratique en premier, et juste ensuite vient la fierté. Un dessert absurdement cher qui est tout aussi savoureux, produit en très petites quantités, uniquement sur Terre. Ça ne peut que faire des merveilles !
Elle termina sa phrase et but une autre gorgée de thé. Et ses yeux se plissèrent.
— Ce n’est pas aussi simple que ce que tu m’as dit, n’est-ce pas ? soupçonna-t-elle. Il y a quelque chose de spécial qui intervient dans tout ça.
— Correct.
— Je le savais, s’exclama-t-elle. Tu n’as pas que créé des équipements pour la guerre… Ah, tellement bon ! On DOIT créer une marque !
Elle s’imaginait sans doute que Yu Ilhan avait fabriqué des équipements lui permettant de cuisiner des choses spéciales. En augmentant ses compétences, peut-être ? Quelque part, elle avait à moitié raison, un équipement était bien impliqué.
Elle se laissa servir une autre tasse et empila les assiettes déjà vides. Bien que Yu Ilhan fût surpris, lui qui s’imaginait qu’elle n’avait pas grand amour pour la nourriture, voir à quel point elle pouvait être mignonne en dévorant son cookie le fit sourire de satisfaction.
Bien que Liera lui tirât les cheveux, il l’ignora.
— … Je n’avais pas prévu ça, s’excusa Kang Mirae. Désolé pour cette scène… Oh, j’ai tout dévoré…
— C’est bon, il en reste encore plein.
Kang Mirae avait enfin réalisé ce qu’elle avait fait, et avait envie de se cacher le visage. Finalement, elle n’en fit rien. Elle savait que ce n’était pas fini.
— À propos de la méthode de production, bien que je sois curieuse, je ne poserai pas de questions, dit-elle. Par contre, pourrais-tu m’empaqueter quelques feuilles de thé, et quelques desserts ?
— Pfft, pouffa Yu Ilhan.
Ainsi naquit la marque de dessert de luxe, Larme de L’Ange, qui allait se répandre jusqu’à obtenir une réputation aussi énorme que celle de l’Avant-Garde.
Après que Kang Mirae eut reçu une réponse claire à propos de l’Avant-Garde et de la Larme de l’Ange de la part de Yu Ilhan, elle contacta quelques Maîtres de clan de l’Alliance qui coopéreraient avec elle dans le maintien de la sécurité et qui contrôleraient l’entrée et la sortie des étrangers sur la Terre. Ensemble, ils firent de Gangnam le centre de tous les mondes.
L’Avant-Garde vendrait des objets aux étrangers. Et elle le ferait uniquement et exclusivement à ceux qui posséderaient un visa en bonne et due forme. Et ils devraient être enregistrés comme étant en attente d’un achat sur le marché qui allait être créé à Gangnam.
Il n’y eut pas besoin de beaucoup de publicité. Ceux qui possédaient assez de puissance pour ouvrir les portails vers d’autres mondes avaient tous déjà acheté de l’équipement à l’Avant-Garde auparavant. Ceux qui passeraient par ces portails devaient déjà connaître son existence, ou au moins avoir des prédispositions face à l’existence d’une telle entité.
Ainsi, ce qui restait était plutôt simple – créer des règles afin de gérer méticuleusement les arrivants d’autres mondes.
Si quiconque refusait, alors cette personne serait renvoyée aussi promptement. Si cette expulsion échouait, non seulement le monde impliqué, mais également le pays qui avait ouvert la Porte vers celui-ci se verraient bannis de tout échange avec l’Avant-Garde.
Lorsque tout cela fut annoncé, de nombreux pays en train de fomenter des plans suite au deuxième Grand Cataclysme se mirent, dans une colère noire, à insulter le Clan du Dieu du Tonnerre et l’Avant-Garde. Un simple équipement, une simple marque privée tentait de se mettre dans la poche à la fois la Terre entière, mais tous les autres mondes !
Le problème ? Ils n’avaient guère le choix, et devaient sauter comme l’Avant-Garde sifflait. Sans leur équipement, les diverses puissances nationales se retrouveraient rapidement à la traîne face aux autres pays, et surtout face aux monstres dont la puissance croissait de jour en jour !
L’Avant-Garde était d’ores et déjà devenue indispensable pour le monde. Kang Mirae le savait fort bien, et cette nouvelle annonce ne faisait qu’officialiser ce dont tout le monde était déjà conscient.
Elle suivit ensuite son plan à la lettre, sans suer ni pleurer. Elle ne pouvait se soucier moins que ça du bien-être des autres pays. Son seul but à elle, c’était de calmer le chaos qui suivait le Cataclysme, et rendre la Terre aussi paisible que possible aussi vite que possible !
Bien entendu, ceux qui étaient déjà en possession des équipements de l’Avant-Garde pouvaient toujours tenter d’échanger ces objets par eux-mêmes, mais Yu Ilhan avait déjà annoncé que s’il découvrait que son travail était vendu en occasion, non seulement l’objet incriminé serait confisqué, mais la personne et son pays seraient bannis par l’Avant-Garde.
Personne, pas une seule personne au monde n’était volontaire pour égorger la poule aux œufs d’or. Faire face à son pays banni par l’Avant-Garde, littéralement condamné à mort par les monstres, c’était s’égorger soi-même. Les monstres n’auraient même pas le temps d’en finir ; les habitants du pays, et certainement sa justice, en auraient déjà terminé bien avant.
S’il restait un souci, c’était les personnes avec de mauvaises intentions, qui ne se préoccupaient pas de faire du commerce avec la Terre. Il était très probable que de tels envahisseurs fussent du même côté que les Terriens qui avaient été dans leur monde.
C’était la situation la plus compliquée à imaginer, et elle ne pouvait être prévenue qu’à condition de demander une coopération totale des autres clans. Si le crime était exposé, alors… leur destin serait scellé.
— Une fois le chaos initial calmé, une fois que le marché entre les mondes se sera stabilisé, alors nous pourrons créer une deuxième branche, et une troisième, dans les pays où officient les clans qui nous aurons aidés. Nous nous assurerons qu’ils puissent lever la tête fièrement dans leurs pays.
— La Corée et les clans de Corée ne permettront jamais ça, nota Michael Smithson, qui avait décidé de coopérer par pure bonne volonté.
Kang Mirae secoua la tête.
— Le gouvernement comme les clans ne peuvent pas faire grand-chose. Ils peuvent peut-être tenter de créer des lois, mais ils ne nous affecteront d’aucune manière. En particulier le gouvernement, qui ne prendra pas le risque de nous voir émigrer. Yu Ilhan et moi-même sommes aux commandes de toute cette affaire, et peu importe à quel point ils veulent bien nous hurler dessus, qu’importe ? Notre position de force ne va pas s’inverser parce qu’ils ont décidé de se rebeller. Ils ne peuvent qu’y perdre, au final.
— Miss Kang, intervint Catarina Malatesta, si vous le pensez vraiment, pouvons-nous signer un contrat ? Face à un contrat magique, vous ne vous en sortirez pas facilement si vous décidez de nous arnaquer.
Elle avait également décider d’offrir sa coopération, non par bonne volonté, mais à cause de ses propres circonstances. Elle était en réalité jalouse au possible et emplie de haine. Cela dit, Kang Mirae se contenta de hocher la tête.
— Si vous pouvez signer le contrat que j’ai préparé, dit-elle, alors bien sûr. Sur le long terme, il n’est pas bon pour un seul pays de posséder une puissance trop importante. Comme je l’ai déjà mentionné, ce que je veux, c’est aussi peu de sang que possible. Regardez la Terre dans son état actuel. Nous n’avons pas le temps de nous battre entre nous comme des gamins.
Carina Malatesta dut se rétracter légèrement en se mordant la lèvre. Si elle refusait maintenant, elle aurait l’air d’une minable !
Mis à part ça, les autres Maîtres de Clans y réfléchissaient beaucoup. Ils avaient accepté de coopérer de peur de ne plus pouvoir se procurer d’équipement de l’Avant-Garde, mais ils ne pouvaient pas simplement être menés au bâton. Il leur fallait également une carotte. La carotte était essentielle. Et elle était présente sous la forme d’un espoir : s’ils étaient les premiers à faire partie de la grande vague Kang Mirae, alors…
Le monde changea à nouveau. Les lois relatives à la propriété immobilière, aux échanges avec les non-Terriens, de nouvelles institutions virent le jour, toutes en rapport avec ce qu’il se passait.
Le lieu qui changea le plus fut, naturellement, Gangnam. De nombreux immeubles s’érigèrent l’un après l’autre, et sans même parler des Terriens, ceux des autres mondes voyaient leur attention concentrée sur la Corée.
Personne ne refusait un simple contrôle d’identité, pas plus que le système de management que la Terre avait instauré. Pour conserver le droit de se procurer de l’équipement de l’Avant-Garde, le meilleur des mondes joignables, tout était bon.
L’Armée des Cieux promulgua des quêtes relatives aux Portes vers les autres mondes, et les gens suivirent bien évidemment. Elles s’ouvraient les unes après les autres, et un nouveau job vit le jour : celui de les maintenir ouvertes en y injectant du mana.
Un grand vent de changement, incomparable au premier Grand Cataclysme, soufflait sur la Terre, et dans l’œil du cyclone se trouvaient Kang Mirae et Yu Ilhan. Cela dit, contrairement à Kang Mirae qui devait s’agiter comme une possédée sans même pouvoir se sécher les cheveux correctement, Yu Ilhan passait son temps plutôt calmement.
Quelles souffrances lui et ses subordonnés avaient-ils endurées jusqu’alors ? De la Terre à Ferata, en passant par Kiroa et un autre Monde Abandonné ! Ils avaient affronté des mondes entiers successivement. Leur fatigue n’était pas du genre à se dissiper après un ou deux jours de repos.
Yu Ilhan savait très bien que dans son équipe, personne n’était Maître du Repos comme lui. Et comme il savait ce par quoi ils étaient passés, il ne pouvait que leur permettre de se détendre et se reposer correctement, cette fois.
Il les nourrit tout ce qu’ils désiraient manger, et les autorisa tout ce qu’ils demandaient. En comparant leur façon de vivre actuelle à celle de tous les autres Terriens, ce n’était guère différent d’un véritable paradis.
Comme à peu près 20% des monstres générés par le monde trouvaient leur chemin jusqu’au manoir de toute façon, ils pouvaient aussi bien gagner de l’expérience facilement sans trop bouger.
— Que vas-tu faire à propos de cet étrange monde, alors ? demanda Liera.
— Il ne se passera rien tant que je n’ouvrirai pas la Porte, n’est-ce pas ? rétorqua paresseusement Yu Ilhan. Et pour l’envahir, je ne suis pas encore prêt.
— Je ne pensais pas que ce serait quelque chose que tu pourrais dire !
Yu Ilhan oublia lui aussi les problèmes auxquels il faisait face, et se reposa tout son soûl avec les autres. Il lut des livres, ceux qu’il n’avait pas pu dévorer avant, et joua avec Yumir.
— Ah, un vortex est apparu dans le jardin, remarqua Liera.
— Uooooooooh ! Mange-toi ça !
Bien sûr, si un vortex apparaissait près de la maison, il se mettait à tapoter l’écran de sa console de commande comme un effréné, et le faisait exploser. Le Démon aux Vibrations Perverses était bien trop horrible, rien qu’à l’imaginer. Il ne voulait pas en affronter un autre comme ça de sitôt.
Et de la sorte, le temps fila.
Il fila, et fila, jusqu’à ce que Yu Ilhan décidât qu’il avait bénéficié de suffisamment de repos.
Pour être exact, quand exactement un mois se fut écoulé depuis qu’il avait activé le Sablier de l’Éternité.
Yu Ilhan déplaça son atelier, situé dans le sous-sol du bâtiment principal de l’Avant-Garde, vers le sous-sol de sa maison, et l’améliora au passage. Après quoi, il rassembla toute son équipe.
— Tout le monde est là ?
— Bien sûr.
— Les deux mois qui vont suivre vont être très durs. Tout le monde est prêt, n’est-ce pas ?
Les subordonnés déglutirent comme un seul homme. Seul Yumir était tout sourire, comme toujours. Cette scène était vraiment chaleureuse, mais il allait devoir se restreindre pour un moment, désormais.
— Je veux démarrer immédiatement, Votre Majesté. Mon corps est engourdi et réclame de l’exercice !
— Ugh… En fait, moi aussi…
Ils en étaient au point de se sentir dégoûtés par le repos ! Yu Ilhan se reprocha pour les avoir forcés ainsi, mais acquiesça sérieusement.
— Bien, alors c’est parti. Les deux mois ne durent pas une instance complète. Nous allons recréer l’Avant-Garde, et la marque Larme de l’Ange.
— Tu nous expliqueras les détails plus tard, grogna Herta. Ouvre déjà.
— Je pensais que tu passais la plupart de ton temps dans la Persona… ? s’étonna Liera. Quand est-ce que ton inventaire s’est rempli ainsi ?
— La Grande Lance Trancheuse de Cosmos ! Entraînons-nous ! clama Spiera de son côté.
Il était désormais habitué aux chamailleries des Anges, de toute façon. Yu Ilhan se mit à rire en les entendant être en désaccord une fois de plus et activa le Sablier après avoir vérifié que tout le monde était là.
Ainsi naquit le moment miraculeux qui allait voir la Terre se connecter aux autres mondes.
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