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Chapitre 223 – Je viens te chercher, maintenant 7/8

 

— Haaap !

Lorsque Yu Ilhan agita son marteau, tout ce qu’il traversa fut annihilé. La trajectoire était bien trop large pour être décrite par un seul humain. Et les flammes blanches, vives, qui accompagnaient l’attaque se propageaient et agressaient les ennemis d’elles-mêmes !

— Une existence supérieure ?

— Est-ce également un Ange ? Mais pourquoi un Ange nous combattrait-il ?

— De la triche. C’est de la triche !

Ceux qui ne pouvaient même pas reconnaître le statut de Yu Ilhan se contentaient de bondir dans tous les sens face à ces résultats irrésistibles.

— Une existence supérieure ? Vous n’avez jamais affronté une existence supérieure… Hhp !

— Khaaak !

— Kyak ! Kyak !

Mais rien ne changerait, même si ces lâches commençaient à parler sans bouger. Quoi qu’ils disent, quoi qu’ils fissent, Yu Ilhan les avait déjà catalogués dans le camp des ennemis.

— Khaaaaak !

— N… Nous ne pouvons pas gagner… !

Chaque coup de Yu Ilhan était tel un jeu. Et à chaque fois, les soldats de l’armée Impériale se prenaient un strike. Ou pire, ils se faisaient nettoyer comme les mauvaises pubs sur les détergents express. Au bout d’un moment, les flammes couvrirent le champ de bataille complet, et ne brûlaient que les ennemis.

— C’est le messager de la déesse…

— Cette beauté, cette puissance… C’est définitivement le messager de la déesse !

— Mais je pense que je l’ai déjà vu, avant…

— C’est pas possible ! C’est le messager de la déesse !

Personne ne s’imaginait que Yu Ilhan, qui déquillait les soldats impériaux, couvert par la Forteresse Volante, était celui qui avait travaillé comme architecte, ingénieur et maçon lors de la construction du temple, auparavant. Ils se contentèrent de remercier le miracle qui se produisait sous leurs yeux ébahis, et levèrent lances et boucliers vers les cieux.

— La déesse est avec nous ! Abattons la justice sur ces porcs !

— Uooooooh !

Grâce aux actions de Yu Ilhan et de la Forteresse Volante, le drapeau de la victoire était déjà brandi par Elforce. L’armée du Dragon et Liera ne virent jamais leur tour arriver.

— Hhp !

— Là, et là ! Arrête de te sauver, et meurs ! riait Myste.

Yu Ilhan détruisit la formation des soldats impériaux, et exterminait tous ceux qu’il voyait. Myste utilisait les armes à longue portée de la Forteresse Volante pour les achever, elle aussi. Personne ne pouvait rien leur faire, et personne ne pouvait fuir en vie.

Si l’armée impériale pouvait faire quoi que ce fût, c’était trembler de peur en priant pour que leurs morts fussent retardées le plus possible. Et qu’y avait-il à craindre d’un ennemi qui avait perdu la volonté de se battre ? Elforce n’avait qu’à ramasser les bénéfices.

— Hajin, connais-tu ces gens, par hasard ?

— Je pensais que oui… Mais j’ai l’impression que non, plus du tout.

— Que veux-tu dire ?

— Rien. Je délire, lâcha-t-il d’une voix impuissante face au Pape.

Il venait juste de se résoudre à sacrifier sa vie pour Na Yuna, et cette résolution venait de se faire broyer. Bien sûr, ils allaient pouvoir survivre, elle et lui, et il n’y avait pas de meilleure conclusion, mais quel était ce fatalisme, cette impuissance qui lui écrasait le corps ?

De plus, ce château ! Ce rayon ! Il aurait été heureux si les renforts avaient été à la mesure de ses prédictions ! Comment était-il supposé réagir si un truc… un truc qui avait transcendé toute forme de logique et de raison apparaissait si soudainement ?!

— Ah, aahhhh. Oui, c’est ça. Ne perdez pas.

Mais en voyant Na Yuna acclamer Yu Ilhan, le suivant des yeux dans tous les sens, ses doutes disparurent naturellement. Combien devait-elle l’aimer pour être comme ça ? Même Kang Hajin sentait son cœur se réchauffer.

Il se tourna vers un Pape toujours perplexe, et lui adressa un sourire chaleureux.

— Cet homme, dit-il. C’est l’homme qui a réussi à voler le cœur de Na Yuna. Il a dû venir après avoir reçu son appel… Bien que j’ignore comment il a fait.

— Oh, je me disais aussi que Na Yuna était d’un seul coup devenue bien docile, rétorqua le Pape. Oh, fillette, elle est vraiment amoureuse d’un homme hors du commun.

Kang Hajin se dit que c’était une sous-estimation flagrante, ça. Bon, ok, il était incroyable ! Là ! La dernière fois qu’il l’avait vu, il ne l’était pas tant !

La guerre se termina moins de trente minutes plus tard. 190 000 soldats furent tués, et les 10 000 restants furent capturés. La Forteresse l’emportait : 100 000 tués, devant un Yu Ilhan qui en avait abattu 80 000 de son côté.

C’était un nombre incroyable, mais Yu Ilhan ne gagna même pas 3% d’expérience. Comme son niveau était très élevé, tuer des ennemis aux alentours du niveau 100 ne lui apportait pas grand-chose.

— Fuuu.

— Ilhan !

Après avoir jugé la situation et décidé qu’elle était acceptable, Yu Ilhan atterrit et Na Yuna se précipita immédiatement vers lui. Il se demandait s’il devait accepter ce qu’elle s’apprêtait à faire, et finit par se pousser pour l’esquiver. Mais Na Yuna, peu idiote, avait déjà changé de direction comme si elle savait qu’il allait faire exactement ça !

— Pourquoi as-tu voulu m’éviter ?!

— Eh bien, pour de bonnes raisons…

Comme Yu Ilhan fût sur le point d’expliquer le pourquoi du comment à Na Yuna en tentant de se débarrasser de son étreinte soudaine, il vit les larmes. Arrêté net, il ne put répondre aux yeux embués de Na Yuna comme il avait souhaité le faire. Elle se mit à sangloter.

— Je voulais… vraiment… vraiment te revoir…

— Humm… Même si tu me dis ça…

— Je voulais vraiment vraiment vraiment vraiment te voir. Pourquoi as-tu voulu m’esquiver…

— …

Lorsqu’il avait été séparé d’elle, il avait été séparé d’une fille arrogante et sournoise comme elle l’avait toujours été. Que s’était-il passé exactement durant ces trois ans pour qu’elle eût changé à ce point ?

Yu Ilhan tourna les yeux vers Kang Hajin dans l’espoir d’une explication évidente, et le vit simplement acquiescer de satisfaction. Pour lui, en mode grand frère, il n’y avait pas moyen d’obtenir compréhension.

— Est-ce que Maître a toujours été si populaire ? demanda Myste. Quelle fille magnifique.

— Les opposés s’attirent, grommela Orochi.

Myste était surprise par les capacités de son maître une fois de plus, et Orochi se moqua une fois de plus, d’un air sage et profond. Yu Ilhan décida d’abord de consoler Na Yuna en soupirant.

— On dirait que c’était dangereux. Tu as bien fait de m’appeler. Surtout maintenant que je suis capable de venir de ce côté.

— Ouais…

— Mais comme tout est terminé, j’aimerais que tu me lâches enfin…

— Fuuuu…

Na Yuna ne répondit plus. Peu après, Yu Ilhan entendit une respiration régulière et en baissant les yeux, se rendit compte qu’elle avait trouvé le sommeil, debout.

— Mais que…

— Fuuu….

Après avoir stressé pendant si longtemps, la fatigue s’était emparée d’elle. Yu Ilhan se surprit à la prendre en pitié avant de trouver tout ça absurde. Il caressa la tête de la belle au bois dormant et se tourna à nouveau vers Kang Hajin.

— Depuis combien de temps n’a-t-elle pas dormi ?

— Une semaine, à peu près. Elle en a beaucoup trop fait.

Alors que lui-même avait les paupières lourdes, et qu’il semblait qu’il avait besoin de tout autant de sommeil qu’elle. Et non seulement lui, mais le Pape et les autres Paladins étaient dans le même état. Ils n’avaient supporté les jours récents que par la seule force de leur volonté, et aidés de la puissance divine.

— Ça ne va pas le faire, décida Yu Ilhan.

Il voulait entendre beaucoup d’explications, et en donner à son tour. Cependant, dans cette situation, aucune conversation correcte ne pourrait avoir lieu. Il prit alors une voix ferme et qui n’admettait pas le refus.

— Tout le monde va dormir, déclara-t-il. On discutera ensuite.

— Mais l’armée impériale va…

— Si tu parles de ces faiblards cachés dans la forêt par là-bas, ne t’en inquiète pas, répondit Liera.

Liera, qui venait de bondir au bas de la Forteresse Volante, atterrit de façon splendide à côté de Yu Ilhan en parlant. Vêtue de la robe de combat faite par les soins de son homme, portant une lance ressuscitée via le pouvoir d’une déesse, elle était brave. Brave, et belle.

— Ah, magnifique.

— Peut-être plus que notre Sainte Vierge… Ah, non, je ne pense pas.

— Et dire que Lady Leytna a créé une telle beauté après la Sainte Vierge. Aah, ça m’ouvre les yeux sur la grandeur de la déesse.

Les Paladins qui la virent arriver, elle, une beauté bénie par la déesse de l’amour, reconnurent que sa beauté, bien que différente, n’était pas forcément moindre que celle de Na Yuna. Liera n’eut d’yeux que pour le Pape.

— Je peux me charger d’eux moi-même, expliqua-t-elle nonchalamment. C’est toi, la patronne, par ici, non ? Ordonne à tout le monde d’aller dormir, et fais de même. On pensera à tout ça une fois que vous aurez pris du repos.

— …Si… tu le dis…

Réalisant que Liera avait raison, le Pape accepta, quelque peu hébétée. Les Paladins nettoyèrent rapidement le champ de bataille, s’assurèrent de la situation des captifs, et tout le monde fut parti pour une nuit de repos bien méritée, bien désirée.

— On se revoit plus tard, dans ce cas, dit-elle. Oh, prends soin de notre Yuna…

Le Pape, retournée à son âge avancé, adressa un léger sourire et se rendit dans les dortoirs du temple. Kang Hajin resta aux côtés de Yu Ilhan et des autres.

— Merci beaucoup, dit-il en s’inclinant. Nous t’avons tellement gêné jusqu’à présent, et tu es malgré tout venu à notre secours à travers les mondes…

— …Je pense qu’une telle chose s’est déjà produite.

— Maintenant que tu le dis, c’est vrai. Quand nous nous sommes rencontrés dans le donjon, la première fois…

Kang Hajin leva la tête et échangea un sourire avec Yu Ilhan, qui le lui rendit. Il vit que Na Yuna dormait dans ses bras, et ses lèvres se levèrent encore plus haut.

— Prends soin d’elle. Personnellement, je voudrais que tu prennes soin d’elle pour toujours…

— Non, j’ai déjà…

Yu Ilhan se demandait comment lui expliquer sa situation sans avoir l’air idiot, et ce fut Liera qui résolut son problème. Elle se blottit sans un mot contre lui et lança un regard plein de sens à Kang Hajin. Ce dernier comprit de quoi il était question et se tourna légèrement.

— Comment se peut-il que… non… Ugh… Si c’est ainsi, je ne peux rien y faire…

— Bien que je ne puisse plus le lui dire en face, maintenant qu’elle est dans un état physique et mental si faible…

— Hmpf.

Et dire que Yu Ilhan avait une amoureuse. Et que c’était une beauté qui n’avait rien à envier à Na Yuna, alors que c’était la première fois qu’il la voyait.

Kang Hajin se sentit gêné. Ce n’était pas parce que Yu Ilhan avait déjà quelqu’un, cela dit.

— Tu sais que Yuna n’abandonnera pas, n’est-ce pas ? demanda-t-il.

N’était-ce pas celle qui avait choisi de mourir pour garder son libre arbitre ? Elle s’était montrée têtue jusqu’à la toute fin, et la conclusion était naturelle.

De plus, Yu Ilhan ne pouvait pas en être conscient, mais il était le premier amour de Na Yuna. Ce qui signifiait qu’elle ne se permettrait pas d’arrêter comme ça.

Bien sûr, comme Yu Ilhan ignorait tout de cette facette de Na Yuna, il se contenta de rire légèrement.

— Je prévois de le lui dire quand elle se sera calmée, plus tard. Il doit y avoir des tas d’autres hommes bien plus attirants que moi, de par les mondes. Yuna trouvera quelqu’un, tôt ou tard.

— Hmpf, je la piétinerai si elle insiste, souffla Liera.

— Ne la tue pas, ok… ?

Même la toute-puissante Liera ne pouvait pas séparer Na Yuna de Yu Ilhan, à ce moment précis. Il trouvait ça heureux et la souleva pour de vrai. Il était mieux pour elle de dormir dans un endroit fait pour ça.

— Toi aussi, dors, Kang Hajin. Nous nous occupons de la surveillance de nuit.

— Tu me refiles juste tout le boulot, c’est ça ? grogna Myste.

— Perspicace.

Kang Hajin voulait lui poser des questions sur la Forteresse Volante, mais réalisa quelle était sa situation actuelle et vite demi-tour en ravalant sa curiosité. Yu Ilhan le laissa partir et remonta à bord de la Forteresse avec Liera.

— Oh, une autre grande sœur super belle !

— Capitaine, que faisons-nous ici ?

— Puis-je aller jouer encore une fois ?

Ces gamins étaient pleins d’énergie alors qu’ils venaient de jouer pendant des heures sans s’arrêter. Yu Ilhan leur adressa un sourire et acquiesça. Ils allaient avoir du boulot très rapidement, l’amusement était de bon ton pour l’instant.

— Hmmmmmmm.

Peut-être à cause de tout le bruit, Na Yune marmonna dans son sommeil. Baisser les yeux vers elle éveilla les instincts de mâle de Yu Ilhan, qui se rendit compte qu’elle allait avoir une vie très difficile… même si ce n’était pas nouveau.

Quel genre d’homme serait capable de la laisser vivre librement dans ce monde ? Avant le Grand Cataclysme, elle avait été relativement à l’abri avec sa famille et son pouvoir politique, mais à partir de maintenant, elle allait devoir tout gérer avec ses propres capacités. Les trois ans qu’elle avait passés là avaient dû être l’enfer. Ce n’était pas surprenant de la voir fondre en larmes aussitôt qu’une paire de bras familiers et protecteurs eussent été refermés sur elle.

— T… Tu aimes vraiment cette femme ? Plus que moi ? À cause de ce premier baiser ?

— Combien de fois devrai-je te dire que non ?

— …Mais c’est vrai que cette femme est plus spéciale que les autres, non ?

— La plus spéciale à mes yeux, c’est toi.

Yu Ilhan entra dans l’une des chambres d’amis et laissa Na Yuna glisser sur le lit avant de la couvrir. Il envoya également une pichenette sur le front de Liera pour la calmer un peu, conscient qu’elle songeait à la façon d’assassiner Na Yuna.

— Ouch.

— Je vais y aller, alors garde-la bien avec Myste.

— Tu pars ? Où ?

Yu Ilhan haussa les épaules, en la regardant comme si elle le savait parfaitement bien.

— L’Empire de Li Catariana ne coopère-t-il pas avec l’Armée du Démon de la Destruction ? Que penses-tu, alors, qu’il se trouve dans leur camp principal ?

— Des grosses pontes ?

— Vrai, mais autre chose aussi.

— Des monstres ?

Yu Ilhan fit un mouvement vers le haut avec sa main.

— Vois un peu plus grand, dit-il.

— …Ne me dis pas que tu vas y aller pour exterminer des existences supérieures ?

— …

Yu Ilhan ne le dit pas, donc. Le timing était crucial, dans la vie. Maintenant que les existences supérieures n’étaient pas conscientes de sa présence et de ses actions, qu’ils ne se méfiaient pas de lui, c’était un moment idéal pour les attaquer !

— Toi, mais c’est…

Liera songea à la stupidité d’une telle action, mais en y repensant bien, elle jugea que Yu Ilhan ne pouvait pas perdre.

— Pfff… Bien que ce ne soit pas vraiment possible, tu fuis si tu tombes sur un ennemi de sixième classe, ok ?

— Bien entendu.

— Papa, je peux venir, moi aussi ?

— Oui, répondit Yu Ilhan après un moment de réflexion. Il est également temps pour Mir de vivre une telle expérience.

— Ouais !

— Ne sois pas si heureux, Mir ! cria Liera.

Yu Ilhan et fils quittèrent joyeusement la Forteresse Volante, sans se soucier de Liera. Yumir se changea en un Dragon et se mit à voler à une vitesse extraordinaire, son père sur sa tête. Grâce au Camouflage de ces deux monstres de puissance qui s’harmonisait, ils devinrent flous alors même que Liera ne les quittait pas des yeux, dans le lointain.

— Pfff… Le combo le plus terrifiant du monde se met à aller au combat ensemble…

— Mais comment sont-ils capables de disparaître, alors que je les fixe avec intensité ?! hurla Myste.

Tandis que le duo volait vers d’autres cieux, il y avait quatre soldats de l’Armée de la Destruction sur Breya.

Raka
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