Salut ! Suite des aventures de Roan et fin de l’arc… En espérant que le suivant sera un peu plus consistant en terme de contenu et de qualité. On se retrouve mardi prochain pour la suite !
Chapitre 39 : Relations 7/7
« Aspirant-Major Roan, pardonnez mon retard… » dit Glenn en se frottant l’arrière de la nuque par gêne, geste qu’il accompagna d’ailleurs d’un rire avant de s’expliquer.
« Voici ma sœur, Séline. Nous avions quelques affaires à récupérer chez nos parents, mais c’était fermé… Ils ont dû sortir, donc j’ai dû l’amener avec moi. J’en suis désolé. Séline, dis bonjour au monsieur. »
« Bonjour au monsieur. » répondit-elle.
Roan ne prêta pas la moindre attention à Glenn, plus occupé à regarder celle plus jeune que lui d’une année.
« C’est vrai, elle était encore très jeune… Nous nous étions séparés à l’approche de nos trente ans. Vache, ça secoue. » pensa-t-il.
Son cœur battait à toute vitesse alors même qu’il tentait toujours de l’ignorer.
« Aspirant-Major Roan ? » lui dit fermement Glenn.
« Euh. Oui. Ah, bah c’est sûr, si la maison est fermée… Installez-vous donc ! » les enjoignit-il.
Les deux s’installèrent en le remerciant. Sa voix était si douce que l’ambiance changea du tout au tout. Les membres de la douzième furent soudain bien plus intéressés par le sexe opposé que les promesses de gloire au combat.
« Quel âge as-tu, ma belle ? »
« Séline, hein ? J’ai connu une Séline… »
« Et tu as quelqu’un, dans ta vie ? »
Roan, l’air maussade, descendit son verre, faisant tout son possible pour se convaincre qu’il avait bien fait de tenter de l’oublier. Essayant de l’éviter autant que possible du regard, les tentatives de séduction de ses camarades l’agaçaient malgré tout au plus haut point.
« Non, elle n’a pas de copain ! Qui voudrait d’un laideron pareil… » vociféra Glenn.
« Eh, oh ! » s’offusqua-t-elle.
Haussant les épaules, il revint à la charge : « Quoi ? En plus, tu ne sais même pas cuisiner. »
« Pourquoi tu t’énerves contre moi ?! »
« Non, ce n’est pas ça… »
Glenn explosa franchement de rire tandis que le visage de sa sœur se fit rouge de colère. Les joues gonflées, elle continuait d’essuyer ses moqueries en soufflant. Roan était quant à lui toujours aussi silencieux.
« Ton frère ne te manquera plus jamais, Séline… J’ai au moins pu m’assurer de ça. »
Le Lieutenant Austin commençait lui aussi à tomber sous le charme de la jeune demoiselle et lui tendit une cuisse de canard. Roan sortit enfin de son silence et s’en saisissant, il se mit à hurler.
« LES PATTES DE CANAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARD ! »
Ces mots lui étaient venus aussi inconsciemment que son geste, ce qu’il déplora aussitôt. Un silence vint plomber tout à fait l’ambiance.
« Faut pas manger les pattes des canards. Les canards, c’est gentil. » tenta-t-il de s’expliquer.
Glenn eut un sourire et vint à son secours : « Roan, je ne suis pas trop sûr de savoir ce qu’il t’a pris, mais merci. Séline est allergique au canard. En plus, elle n’aime rien… »
« Oppa, ça suffit maintenant ! » s’offusqua-t-elle de plus belle.
Elle lui envoya un léger coup de coude dans le flanc et fit tourner ses yeux en soupirant.
« Ces yeux… » pensa Roan.
Il se sentit le cœur lourd. Difficilement capable de se contenir, il alla chercher du réconfort auprès d’une nouvelle chope de bière.
« Alors, mademoiselle Séline, c’est quoi votre rêve dans la vie ? Vous n’allez pas devenir soldat comme Glen, rassurez-moi ? » lança Lander tandis que les discussions filèrent bon train au rythme des verres.
« Non, bien sûr. »
« Alors, c’est quoi ? »
« Bonne question, Lander, pensa Roan, je n’ai aucun souvenir de ça. »
« Je… J’aimerais devenir cuisinière ! »
Il se souvenait de chaque détail la concernant, sauf celui-ci, ce qui l’agaça au plus haut point. Elle lui en avait bien parlé, mais elle avait abandonné son rêve afin de soutenir Roan dans ses épreuves. Une armure coûtait cher à réparer…
C’était à l’époque parfaitement normal pour lui. Ça n’aurait dû durer qu’un temps, celui qu’il devienne le plus grand Général que la Terre ait connu… Les résultats s’étaient toutefois avérés bien différents.
Éhonté, il vida son verre et entreprit d’aller se servir une nouvelle fois directement au comptoir, malgré l’opposition d’Austin qui souhaitait y aller à la place. Appuyé contre un mur, il continua à écouter les conversations.
« Et alors, mademoiselle Séline, vous aimez manger quoi ? »
Elle souriait de toutes ses dents en répondant aux questions incessantes.
« Séline… Je jure que je t’offrirai une vie décente. » pensa Roan.
Il lui devait bien ça.
Lander fit alors porter à la tablée un plat de porc assez épicé et l’invita à y goûter.
« Vous êtes sûr ? Bon, d’accord… »
« Alors, c’est comment ? »
« C’est… »
Son visage devint tout rouge.
« Ah, mais tu sais bien que tu ne supportes pas les épices ! Non, ne bois pas d’eau ! » s’énerva d’un seul coup Glenn, lorsqu’il eut compris.
« Un peu de bière, peut-être ? » demanda Lander, assez mal à l’aise à son tour.
« Mais elle n’a que 17 ans, pauvre buse ! »
Roan sortit enfin de sa sinistrose et lui tendit une chope dont elle commença immédiatement à boire le contenu, tout en lançant des regards interrogateurs.
« Fiou… Mais c’est du thé blanc ! J’adore ça ! »
Son goût sucré fit bientôt disparaître celui épicé. Elle le remercia en s’essuyant les larmes, et Glenn comme Lander se calmèrent bientôt aussi.
« Merci beaucoup. » lui dit-elle.
Elle se mit à sourire. Au moins, Roan s’était souvenu de ça… Il eut un léger sourire. L’ambiance sembla se détendre à nouveau, aussi Keep poussa-t-il Lander afin de prendre place aux côtés de Séline.
« Alors, comme ça vous n’avez personne dans votre vie… Eh, c’est quoi votre genre idéal ? »
« Je n’en ai pas. » répondit-elle en secouant la tête.
« Bon… Alors, qui vous préférez parmi eux ? Peut-être l’Aspirant-Major Roan, qui a le même âge que vous ? Ou bien Pierce ? »
Elle regardait les différents soldats, les pommettes légèrement rosées. Tous étaient suspendus à ses lèvres.
« Je… »
Elle n’eut toutefois pas l’occasion de terminer sa phrase. La porte de l’auberge s’ouvrit dans un grand fracas.
« Aspirant-Major Roan ! Il se passe quelque chose de grave ! » cria une voix.
Roan se leva aussitôt et son expression se teinta de surprise.
« Monsieur Chris ? Que faites-vous là ? Je vous pensais parti pour Dellon. »
Sans rien répondre, Chris l’invita à sortir à ses côtés. Ils marchèrent jusqu’à une allée toute sombre et qui ne sentait pas très bon, aussi Roan ne put-il s’empêcher de se rejouer en mémoire certains éléments de sa vie avec Séline.
« Alors, dit-il en sortant de sa douce rêverie, pourquoi êtes-vous revenu ? Je vous pensais parti pour prévenir les parents de la jeune fille… »
« C’était bien le cas, j’étais parti pour Dellon, mais j’ai entendu une drôle d’histoire. »
Roan, fronçant un peu les sourcils, l’invita à continuer.
« Ce sont des marchands qui descendaient vers le sud qui m’ont expliqué ça. Apparemment, les herbes sur la route étaient piétinées y compris hors du sentier, comme si des centaines de chevaux étaient passés par là. »
« Hmpf. Et alors ? »
« Alors, je me suis dit que ça ne devait pas être très important et j’ai décidé de continuer ma route. Les marchands n’avaient d’ailleurs pas jugé utile de prévenir l’armée, car ce n’étaient pas des récoltes. Mais… Je ne sais pas trop comment l’expliquer, j’ai été poussé par une force à aller voir quand même la zone. »
Chris observa une pause afin de s’assurer de l’attention de Roan, et reprit son discours.
« En approchant de la montagne Kape, j’ai vu de mes propres yeux une formidable cavalcade. Ils étaient loin mais se déplaçaient rapidement et c’est à ce moment que j’ai réalisé, au bruit qu’ils faisaient, qu’ils devaient être les responsables des herbes couchées. »
« Je vois, dit Roan, une idée de leur identité ? »
« Ce sont des orcs. Quelque chose se prépare, le paysage de Kape est d’épées. »
« Des orcs… » reprit Roan, à moitié absent.
Chris ne pouvait pas s’être trompé. Dès lors, comment était-il possible que subsistent des orcs après la défaite qu’ils avaient essuyée ?
« Ils sont au moins deux mille, je n’ai pas pu bien voir. Par contre, je sais qu’ils n’étaient pas sur des chevaux, ils montaient des Lopos. »
Les Lopos étaient des monstres assez ressemblants aux chevaux, mais plus petits et agressifs. Roan avait du mal à dire quoi que ce soit. Quelle sorte d’orcs pouvaient bien se balader sur des terres humaines après un tel échec… Il y avait bien un moyen de le savoir.
« Chris, auriez-vous vu leurs bannerets ? »
« Oui. Leur drapeau est rouge et bleu, et barré d’un trait noir. »
« Barré d’un trait noir… Les hommes de Sedek… » pensa-t-il.
« Ça peut vous paraître étrange, mais auriez-vous vu qui les dirigeait ? »
« Je ne suis pas sûr. Enfin, il y avait une femelle orc en tête. C’était d’ailleurs la seule. »
Roan se mordit la lèvre inférieure.
« Violin, pensa Roan, c’est donc bien le groupe de sa femme. Eh merde ! »
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😀 les femmes sont bien plus dangereuse que les hommes
mrc du chapitre
Surtout quand tu sais que t’as tué le mari dont elle a coupé les testicules afin de s’assurer de sa fidélité…
Tu m’étonnes.
merci
Merci pour le chapitre
« le paysage de Kape est d’épées » : c’est voulu ou en hasard
Voulu, bien sûr. 😀
Merci pour le chap
merci pour le chap ^^
merci pour le chapitre
Kadoc version femme