Et voici l’ultime chapitre de ma période sans internet ! On se retrouve demain pour la suite de Seoul Station’s Necromancer, en raison du nouveau programme. Merci à tous d’avoir patienté, et une ultime fois, bonne lecture !
Chapitre 37 : Relations 5/7
Les bandits commencèrent à reculer, légèrement craintifs malgré tout de ces deux lanciers. Ils furent toutefois vite bloqués par le mur naturel de pierre.
« Connard de Steve, parfait pour se planquer, mon cul ouais ! » pensa l’un des esclavagistes.
Ils étaient pris dans un piège de leur propre conception. Ils s’échangèrent quelques regards puis se décidèrent à changer d’attitude.
« La meilleure défense, c’est l’attaque ! »
« Ils ne sont que deux, allez ! »
« C’est rien que de la bleusaille en plus ! »
Les stries sur l’armure de l’un des soldats les dérangeait un peu, mais ils avaient un avantage numérique tel qu’ils n’avaient, objectivement, aucune raison de les craindre. Ils sortirent leurs épées de leurs fourreaux.
Exception faite de Norman, toujours bloqué sur place. Il ne savait plus quoi faire.
« De la bleusaille… Vous vous méprenez tellement… » pensa-t-il en tremblant.
Ses comparses remarquèrent d’ailleurs son attitude et lui adressèrent de vives réprimandes, empreintes du plus grand mépris, avant de porter leur attention aux deux soldats.
« Nous, on serait que des merdes ? »
« Vous allez regretter votre impudence, sales mioches ! »
Ils se mirent en position d’attaque et avancèrent. C’est alors que Roan, leur afficha un large sourire, sa lance bien en évidence.
« Parfait ! »
« Quoi ? s’étonna l’un des bandits, qu’est-ce qui est parfait ? Vous êtes tar… »
Le pauvre n’eut pas le temps de terminer sa phrase, la tête séparée du corps par un seul mouvement en avant de l’Aspirant-Major.
Par pure provocation, il répondit enfin : « Ma lance s’exprime mieux que moi. »
Lorsque le corps heurta le sol dans un bruit sourd, les autres en revinrent à eux et foncèrent à sa rencontre.
« Sale fils de chien ! »
Roan, parfaitement calme, abaissa légèrement sa hauteur et commença à faire tournoyer sa lance en même temps que lui dans des mouvements amples, comme s’il eut été en train de réaliser la plus fine sculpture sous cette nuit claire. Il commença à prendre en vitesse.
« Putain ! Reculez ! Non ! »
L’un des bandits fut projeté au sol d’un coup puissant, sans même que ne soit pris en compte son conseil de ne surtout pas tenter de l’encercler.
La scène prit d’un seul coup une allure bien plus dramatique lorsque l’un d’eux tomba à son tour sans un bruit, mais en éructant une gerbe de sang. Pierce avait en effet lui aussi commencé à attaquer ceux dont Roan bloquait toutes les attaques.
« Dégagez de là ! » hurla le bandit en se relevant.
Ils commencèrent à reculer rapidement. Roan arrêta du même temps sa lance et se dressa face à eux.
« Si j’arrive à me rapprocher d’eux… J’ai une chance. Ils ne pourront rien faire avec leurs lances. »
Les autres eurent la même idée et se jetèrent contre les deux qui s’étaient accolés. Parfaitement synchronisés, ils eurent un léger soupir et ramenèrent tranquillement leurs lances jusqu’à eux et les bloquèrent sous leurs aisselles afin de ne plus subir les tremblements des coups qui se mirent déjà à pleuvoir.
S’agitant de gauche à droite, aucune lame, aucun bandit ne parvenait à percer leur défense. Les bandits n’en crurent pas leurs yeux.
« C’est pas possible… Faites quelque chose ! »
Roan et Pierce n’eurent eux non plus aucun reliquat de doute et s’échangèrent un regard, avant de hocher de la tête. Ils se collèrent alors parfaitement dos à dos et se mirent à tourner en même temps en leur direction.
La trombe de mort lancée prit rapidement en vitesse, aidée par la force centrifuge. Cinglés de toutes parts, les bandits désespéraient de ne rien pouvoir faire.
En l’espace de seulement quelques secondes, huit d’entre eux furent tués, et Roan tout comme Pierce furent contraints de s’arrêter lorsqu’ils entendirent le son des deux épées restantes jetées au sol.
« Nous nous rendons ! »
« Oui, épargnez-nous ! »
Les deux bandits se mirent à genoux et baissèrent la tête, encore tremblants de peur. En réponse, les deux soldats ramenèrent leurs lances à eux d’un seul geste habile.
« Pauvres merdes… Vous allez répondre de vos crimes. » leur dit Pierce d’une voix glaciale.
« Oui, nous méritons notre peine… »
« Nous ne sommes que des merdes… »
L’Aspirant-Major Roan revenait au niveau de Norman lorsqu’il entendit la voix de Pierce : « Roan, c’est terminé ! »
Les deux bandits s’échangèrent un sourire narquois. C’était leur chance.
« Crève ! » hurlèrent les deux de concert en saisissant du bout des doigts leurs épées avant de tenter de l’attaquer.
La situation semblait sans issue pour Pierce. Cependant, Roan avait d’ores et déjà réagi dès l’instant même où il avait vu Pierce faire dos aux bandits. Il avait propulsé sa lance de toutes ses forces comme s’il eut désiré se jeter en avant.
La lance atteint aussitôt l’un des bandits, d’un impact tellement puissant qu’elle le traversa de part en part et l’empala contre un arbre. L’autre bandit s’était arrêté, sidéré, et n’eut pas le temps de réaliser que la lance de Pierce venait à la rencontre de sa nuque.
Roan eut un franc soupir et vint ramasser sa lance, tout en repoussant les tripes qui y étaient accrochées.
« Pierce… »
« Oui ? s’étonna Pierce avant de se reprendre aussitôt en voyant l’expression de Roan, qu’y a-t-il Aspirant Major Roan ? »
« Ne tourne plus jamais le dos à un ennemi. Tu m’as bien compris ? » lui dit Roan.
Après un moment d’hésitation, Pierce assentit et présenta ses excuses. Il avait peut-être été longtemps connu comme le meilleur lancier de tous les temps, mais à l’heure actuelle, il manquait encore cruellement d’expérience.
« Il va bien finir par s’en sortir… Malgré tout, il serait mort sans les Larmes de Kalian… » pensa Roan.
Ils finirent par s’échanger un sourire et se tournèrent alors vers Norman, quand ils ne purent s’empêcher d’écarquiller les yeux.
« Je me rends ! Vraiment ! De toute façon, j’avais déjà prévu de le faire ! » cria-t-il désespéré.
Le fait qu’il n’ait nullement eu l’intention de combattre était déjà de notoriété publique. Non, ce qui les surprit bien davantage, c’était qu’il s’était mis entièrement nu.
« Vous voyez ? Je n’ai aucune arme ! »
Par crainte de subir le même sort que les deux derniers tombés au combat, il avait en toute hâte décidé de se déshabiller afin qu’aucune suspicion dangereuse ne vienne le menacer. Roan finit par exploser de rire.
« Il me le fallait vivant, mais là c’est une chance, se dit Roan, il pourra peut-être me guider aux esclavagistes restants. »
Dans le pire des cas, il restait bien l’autre bandit qui devait probablement toujours être attaché à l’arbre. Chris sortit soudain des fourrés, le calme étant revenu.
« Ils ont vraiment tué tout ça à eux deux ? Impressionnant… Il n’est pas déjà gradé pour rien. » se dit-il.
« Ah, Chris ! Venez inspecter le livre. » l’enjoignit Roan.
Le cavalier sans slip saisit alors, au sein de ses vêtements, le livre et le tendit de ses deux mains, la tête toujours baissée.
« Il est là ! Juste là ! »
Chris vint le prendre, à la surprise de Roan : « Vous savez lire ? »
« Ah, juste un peu. J’ai encore un peu de mal avec certains mots… »
« Étonnant que vous sachiez lire à votre âge. Où avez-vous appris ? »
« J’achète des livres chaque fois que j’en ai l’occasion, depuis que je gagne de l’argent. J’ai eu du mal au départ mais quelques personnes m’ont appris l’alphabet et le reste est venu avec la pratique. »
« Impressionnant. Ça a dû vous coûter cher ? »
« C’est peu dire ! » s’amusa Chris.
En vérité, c’était bien pour cette raison qu’était sans cesse repoussé son désir de créer sa propre entreprise. Il porta alors attention au contenu du livre de comptes et après un moment, s’écria : « Je l’ai ! »
« Alors, reprit-il, elle a été vendue à un millionnaire du coin… »
Roan vint se pencher pour lire au dessus de son épaule.
« Dellon, hein… »
« Hein ? Vous aussi, vous savez lire ? »
« Oui. Moi aussi, j’ai demandé à quelques personnes… »
Chris ne répondit rien. Il était encore plus jeune et savait pourtant déjà lire… Il apparaissait clair que le Baron Tate n’était pas le seul à s’étonner du fait.
« Puis-je prendre le livre avec moi ? » demanda Roan.
« Si vous voulez… Mais, pour quoi faire ? »
« J’aimerais sauver les autres. »
Chris lui tendit aussitôt la preuve des crimes commis.
« Je ne peux peut-être pas faire confiance aux soldats, mais lui… Il est différent. » se dit Chris en jetant un regard plein d’admiration à l’Aspirant-Major.
C’est alors que Pierce prit la parole : « On devrait retourner au campement, maintenant. »
La nuit était déjà bien tombée. Le regard des trois compagnons semblait pourtant briller d’un feu tout particulier.
À leur arrivée, Roan commença par mettre Norman et Steve en prison avant d’aller faire son rapport au Commandant Gale, qui après en avoir écouté le détail, vint personnellement remercier Pierce et Chris de leur assistance.
Après quoi, Roan guida Chris jusqu’à l’infirmerie où on pansa ses blessures avant qu’ils aillent tous trois s’effondrer de sommeil.
Le lendemain, ils avalèrent un rapide déjeuner, éclairé par le jour magnifique. Aux abords de l’entrée du château Beno, Chris leur fit une révérence.
« Vous m’avez énormément aidé. Je n’oublierai jamais votre soutien. Merci encore à vous deux, et à bientôt ! »
« Tenez, lui dit Roan en sortant un sac de cuir, c’est la prime. »
« Vous rigolez ? C’est vous, qui les avez arrêtés ! » dit-il pour s’opposer à la récompense assez impressionnante.
« Sans vous, nous n’aurions rien su de cette histoire. Je vous en prie, prenez cet argent. » insista Roan en lui mettant de force le sac dans les bras.
« Nous allons pouvoir sauver quantité de gens grâce à vous. Vous méritez amplement la récompense. » ajouta à son tour Pierce.
Chris fit une nouvelle révérence et finit par accepter : « Non seulement vous m’avez sauvé la vie, mais en plus vous me récompensez… Je ne sais pas quoi dire. Merci. Si je peux faire quoi que ce soit pour vous, n’hésitez pas. »
Les trois hommes sourirent.
« Où allez-vous aller, maintenant ? » lui demanda alors Roan.
« D’abord, je vais aller voir le couple qui m’a engagé pour les prévenir que vous allez récupérer leur fille et leur rendre. Après… Je vais sûrement retourner à la capitale. »
« Vous allez sûrement pouvoir lancer votre compagnie, avec les 200 prins de récompense. » 1)prins = argent du royaume de Rins, dans IATM.
Chris hocha de la tête en affichant un grand sourire.
Roan commença toutefois à perdre le sien. Il risquait de s’éloigner de sa destinée… Il le regarda alors droit dans les yeux.
« Monsieur Chris, j’aimerais vous suggérer quelque chose. Une sorte d’offre, si on veut. »
« Vraiment ? Je suis toute ouïe, Aspirant-Major Roan ! »
« J’ai réalisé quelque chose de très important en travaillant comme Major. »
Il laissa le silence s’installer un peu. Chris avala sa salive, pressé d’en entendre le propos.
« Les renseignements, reprit Roan, finalement, qu’est-ce qui importe plus dans une guerre ? »
- Quelques nouvelles du Nostra - 3 juin 2019
- EER Chapitre 83 - 10 mars 2019
- EER : Changement de programme - 7 mars 2019
References
↩1 | prins = argent du royaume de Rins, dans IATM. |
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merci
merci pour le chap ^^
Merci pour ces trois chapitres 🙂
MERCI POUR LES CHAPITRES
Pour la lance je pense que c’est plutôt quelque chose comme ça https://goo.gl/images/zBdQmt et merci pour le chapitre
Je pense, concrètement, que c’est une hallebarde. Une arme aussi efficace en pointe qu’en taille, y’a que ça. C’est pas pour rien qu’elle est devenue populaire jusqu’aux confins du Japon.
Parce que pour moi une lance c’est une pointé au bout d’un bâton en bois
Je suis aussi de cet avis, ouais. L’ennui c’est que l’auteur utilise bien le terme de lance…