SSN - Chapitre 15
SSN - Chapitre 17

Bonjour ! Les erreurs de nombres ont encore frappé. J’ai donc corrigé le chapitre 14, ce n’est pas 2 (puis 4) millions de won que réclame Woojin à Sunggoo, mais 20 (puis 40). Pour information, ça fait environ 16 000€ (puis 32 000). J’espère que ce sera la dernière, mais comme ce n’est pas dépendant de ma volonté… Bref, bonne lecture !

 

Chapitre 16 : On récolte ce que l’on sème.

 

« Oui, tu as raison » répondit enfin Sunggoo.

Il n’y avait dans l’expression joviale de Woojin occupé à compter de l’argent pas la plus petite place pour le remords.

Sunggoo n’osait même pas exprimer sa douleur, terrorisé comme il l’était. S’il avait lui aussi pu faire ses armes dans des mines niveau 1, c’était en revanche la première fois qu’il voyait un homme mourir devant ses yeux. Pire, assassiné.

Woojin continuait à vaquer à sa besogne comme un promeneur aux champignons.

« Ils avaient pas mal de fric quand même. 1 million de won. »

Sunggoo eut un hoquet.

« Tu as failli mourir par ma faute » lui dit alors Woojin.

« Non non… Tu n’y es pour rien… » répondit-il en hésitant. Pour cause, sans lui, il serait déjà mort.

« Ah ouais ? Bon, ben on va doubler le tarif alors. »

« Quoi ?! »

« Je t’ai sauvé la vie à deux reprises. »

« Mais… »

Ce serait donc 40 millions de won. Mais comment pourrait-il réunir une telle somme ? Il fondit en larmes. Woojin, toujours en souriant, ôta d’un seul coup la flèche logée dans son épaule. Puis il prépara son sort d’absorption d’âme et amassa l’énergie des cadavres de ses anciens collègues en un point central avant d’en disperser la concentration vers Sunggoo dont la blessure se résorba aussitôt.

Il reprit rapidement des couleurs. Cette énergie était incomparable à celle dégagée des monstres… La puissance de l’âme avait donc une incidence sur l’efficacité du sort.

« Eh… Merci. » dit timidement Sunggoo.

« C’est rien. De toute façon, c’est un service payant. » répondit froidement Woojin.

Sunggoo, de nouveau sur pattes, s’affaira rapidement à récupérer le sac et les pierres de sang qui en étaient tombés. Après quoi, ils se dirigèrent sans embuches vers la barrière. La pierre de retour utilisée, ils virent enfin la lumière du jour.

Les employés de la Direction Nationale des Donjons avaient l’air d’avoir vu un mort.

« Il n’y a que vous deux ? »

« Oui. Les autres sont tombés au combat. » répondit Woojin calmement.

« Hmm… Vous avez réussi à ramasser toutes ces pierres à vous deux ? »

« On aurait dû partir en laissant tout derrière nous ? »

Ils eurent pour de bon l’air inquisiteur. Le fonctionnaire se dit qu’ils avaient dû tuer le reste du groupe pour maximiser leurs gains. Il n’avait toutefois pas l’once d’une preuve.

« Bon. Signez ça avant de partir. Autant vous prévenir, vous risquez d’être contactés si le QG décide d’ouvrir une enquête. »

Ceci fait, il apposa le tampon « Décédé » en lieu et place des signatures des membres tombés.

Comme pour chaque station, il se trouvait non loin de là un point de rachat de pierres de sang, dont le prix ne changeait qu’assez peu. Le responsable n’était pas seulement chargé des échanges et des taxations, mais aussi des règlements d’entrées.

Lorsque Woojin en sortit enfin, il affichait un très large sourire.

« J’me suis fait 14 millions… En seul donjon… »

C’était sans compter ce que Sunggoo lui devait pour son sauvetage.

La prochaine fois, je fais ça tout seul, ce sera plus simple.

Avec de tels profits, que pouvait bien importer le tarif d’entrée !

Arrivé au niveau de Sunggoo, il lui passa le bras autour du cou comme à un enfant.

« Bon, ajoute ton numéro dans mon répertoire. » lui demanda alors Woojin.

« Pas de problème » répondit Sunggoo en s’exécutant.

Woojin fit alors sonner son téléphone, pour s’assurer qu’il s’agisse bien de son numéro.

« Ok, c’est parfait. Tu as bien récupéré mon RIB ? » ajouta Woojin.

« Oui ! »

« Ok. Fais gaffe à toi. Tiens, prends ça pour le bus. »

Woojin lui donna 10 000 won sans accepter la moindre négociation.

« Merci hyeong 1)Habituez-vous au terme de hyeong… J’ai cherché pendant un bon moment, il n’y a aucune équivalence en français. Ca signifie plus ou moins « grand frère ». C’est une marque de respect utilisé envers son aîné ou son supérieur hiérarchique si le contexte s’y prête. Bref, formule affectueuse et respectueuse à la fois.. »

« Ah oui, au fait, n’oublie surtout pas, faut pas me la faire à l’envers. » le menaça Woojin.

« Oui oui, je l’oublie pas, t’inquiète pas… » il baissa sa tête une fois celui-ci parti.

« Comment je vais faire pour trouver autant d’argent ? »

Il n’était éveillé que depuis deux mois et en comparaison aux autres, il s’en sortait plutôt bien. Mais de là à sortir 40 millions… En deux mois de visites quotidiennes au sein de mines niveau 1, il avait pu augmenter la puissance de ses boules de feu, en réduire le temps de rechargement et surtout amasser 30 millions. C’était effectivement une somme impressionnante en seulement deux mois de travail. Malgré tout, il avait dû mettre sa vie en danger de nombreuses fois pour y parvenir, aussi l’idée de céder une telle somme lui était-elle désagréable.

Il se dit qu’il pourrait bien obtenir un prêt pour la somme manquante. On lui avait quand même sauvé la vie, il avait une dette à honorer.

J’espère juste qu’il ne voulait pas dire 400 millions…

 


 

Woo Soonghoon était le patron d’un magasin de téléphonie prospère. Il avait plus de huit ans d’expérience en tant que vendeur, ce qui lui avait d’ailleurs permis d’ouvrir ce magasin.

« On dirait bien qu’il ne va pas y avoir grand monde aujourd’hui… » dit-il en baillant. C’est alors qu’un homme rentra en toute hâte dans sa boutique.

« Les toilettes ! C’est là ?! »

L’importun ouvrit une porte et s’engouffra dans une pièce. Soonghoon était un peu surpris et se demandait bien sur quel taré il avait pu tomber. Il se leva de son siège et, d’une voix ennuyée, tenta de l’arrêter :

« Monsieur ! C’est la salle de stockage ici, sortez ! »

Mais en l’absence de réponse, il rentra rapidement dans la salle et lui demanda une nouvelle fois de sortir, plus sévèrement cette fois.

A peine eut-il passé le pas de la porte qu’il se fit tirer par le col jusqu’au milieu de la salle avant de finir sa course jeté contre des cartons avec grand bruit.

C’est un malade. Je suis tombé sur un malade !

Il est à noter que la constitution physique de Soonghoon était tout sauf frêle. Il était grand et costaud, mais la force de son agresseur était nettement au dessus de la sienne.

Mais à peine eut-il commencé à récupérer un peu ses esprits et à vouloir se relever qu’il reçut une énorme claque qui lui embrassa tout le visage. Son oreille droite se mit à sonner.

Puis l’autre après un nouveau coup sur la partie gauche. Il était totalement sonné et sentit un goût ferreux dans sa bouche.

Il revint à lui-même en un éclair en prenant deux claques consécutives de chaque côté du visage. Instinctivement et d’une voix faiblarde, il réussit à dire :

« Au secours… »

En guise de réponse, il essuya un coup de poing en plein visage.

Il a complètement perdu les pédales. Il va me tuer…

Les rumeurs lancées par la télévision étaient donc vraies, d’honnêtes gens se faisaient agresser pour rien ! A moins qu’un concurrent véreux ne lui ait envoyé un tueur ? L’hypothèse lui semblait en tous cas plus plausible. Il n’était pas rentré dans cette salle pour rien.

« Oh, du con, tu m’entends ? » lui lança son agresseur.

« Oui, oui monsieur ! »

C’était la première fois qu’il s’adressait directement à lui. Il lui avait répondu instinctivement pour désamorcer cette situation.

Toutefois, sa réponse, loin de désamorcer quoi que ce soit, l’envoya directement contre un mur.

« LÈVE-TOI ! GARDE-A-VOUS ! »

Au milieu d’une quinte de toux, il parvint vaguement à répondre « Oui » tout en se relevant péniblement, toujours sous le choc. Il avait fini son service militaire depuis bien longtemps, mais les réflexes revenaient étonnamment vite.

Il se dit qu’en restant silencieux, les coups allaient continuer à pleuvoir jusqu’à-ce que mort s’en suive. Ce type n’était manifestement pas juste un tueur… Il lui faisait plutôt penser à un gangster de haut rang.

« S’il y a bien une chose que je déteste, c’est qu’on essaie de m’enculer. » s’exprima-t-il, satisfait de voir que l’autre s’exécutait.

Il n’osa cette fois rien répondre. Il ne l’avait jamais vu, comment pourrait-il avoir essayé de le flouer ?

« Tu n’as vraiment rien à dire ?! »

« Je… Je suis désolé ! » concéda Soonghoon avant de fondre en larmes. Qu’avait-il bien pu faire de si mal ?

« Bon, allez. C’est ton jour de chance. »

Le truand commençait enfin à se calmer.

« Sur Alphène, je t’aurais tué sans même te laisser le temps de t’exprimer. »

Mais qu’est-ce qu’il racontait ?

« T’as de la chance d’être né en Corée… » ajouta-t-il.

« Oui, oui monsieur ! Vive la Corée ! » lança avec un entrain hypocrite le vendeur de téléphones.

« N’en fais pas trop non plus… » exprima son bourreau avec agacement.

« Pardon, monsieur… »

Effectivement, le pays était encore protégé par les Droits de l’Homme. Il ne pouvait pas le tuer pour telle peccadille2)Petite faute sans grande incidence.

Il lui lança quelque chose au sol, qui glissa jusqu’à ses pieds.

« Eh merde… » pensa-t-il. Il se souvint enfin. C’était ce clodo à qui il avait vendu un vieux téléphone au prix d’un modèle neuf. Il avait été tellement fier de son coup qu’il s’était souvenu même de son nom.

« Kang Woojin… Putain, c’est lui ? » ajouta-t-il à son train de pensée. Le retour de bâton était violent… C’était donc un Eveillé. Si seulement il avait su…

« Tu m’as vendu cette merde comme le dernier modèle, ça te revient ? » lui dit Woojin, constatant qu’il remettait enfin.

Silence.

« Mais on dirait bien que tu m’as vendu un truc de l’avant-guerre… » continua-t-il.

« C’est que, euh… » tenta brièvement de s’expliquer Soonghoon.

« Je suppose que c’est un malentendu ? » lui dit Woojin, lui coupant la parole.

Il n’était pas question de négocier, sa vie en dépendait. Malgré tout, avec huit ans d’expérience, il savait à peu près comment réagir :

« J’ai dû faire une erreur. Toutes mes excuses, monsieur. »

« Ouais, on dirait bien… » répondit Woojin, la voix empreinte de menace.

Il ajouta : « Je veux le dernier modèle. Vraiment, cette fois. »

« Lequel ? C’est que… »

« Rien à foutre. Le plus cher. »

Woo Soonghoon ne voulait pas prendre le moindre risque et s’exécuta. Sans un mot, Woojin sortit tout sourire.

« Aaaah… C’est mieux comme ça ! »

Il ne fallut même pas une seconde pour que la carte s’ouvre. Il lança une recherche que déjà la fonction GPS lui donnait-elle des indications.

« Héhé, ils sont super ces téléphones ! »

Il ouvrit son répertoire.

[Maman] [Do Jaemin] [Do Jaemin (vrai numéro)] [4] [Vendeur de téléphones]

Bon, il a l’air d’avoir fait le boulot correctement.

Il appela sa mère pour connaître l’adresse exacte du restaurant qui se trouvait, à priori, non loin de sa maison.

Ça avance bien… Il ne va pas falloir beaucoup plus avant de pouvoir déménager. En attendant je vais pouvoir assurer les frais, maman n’aura plus besoin de travailler comme ça.

Même s’il ressentait un peu d’animosité à l’égard de ses employeurs, c’était la première fois qu’il y mettrait les pieds, aussi passa-t-il par la supérette pour y amener une bouteille.

Soongmi… Je crois que c’était ça.

Il était 16 heures. L’endroit était étrangement plein à une telle heure.

« Bienvenue ! » le salua une jeune demoiselle en souriant, quoiqu’elle avait les yeux rivés sur son téléphone, manifestement occupée à jouer. Mais elle n’eut d’autre choix que de l’éteindre pour s’occuper des clients.

Quand elle leva les yeux, elle faillit s’effondrer. Woojin, avec sa constitution robuste et son regard de braise, était la définition même du beau ténébreux. Mais ce n’était pas ça, qui l’interloquait. Il y avait quelque chose dans son visage.

« C’est pas vrai. Woojin… C’est vraiment toi ? »

« Nom de… Soongmi ? Qu’est-ce que tu fais là ? » lui dit Woojin, sensiblement avec la même réaction.

C’était donc ça.

« Ma mère travaille dans ton restaurant ? »

« Ta mère ? » s’étonna-t-elle.

« Madame Lee Soogyung. »

« Ah, la chef. Oui. » s’étonna-t-elle à nouveau.

La chef du restaurant était donc la mère de Woojin… Elle ajouta : « Où étais-tu passé ? Je te pensais… Enfin, tu sais, il y a cinq ans… »

« J’suis rentré à la maison, comme tu vois. » tenta de la rassurer Woojin.

Elle soupira de soulagement. Son premier amour était de retour.

Nostra
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1 Habituez-vous au terme de hyeong… J’ai cherché pendant un bon moment, il n’y a aucune équivalence en français. Ca signifie plus ou moins « grand frère ». C’est une marque de respect utilisé envers son aîné ou son supérieur hiérarchique si le contexte s’y prête. Bref, formule affectueuse et respectueuse à la fois.
2 Petite faute sans grande incidence

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14 thoughts on “SSN – Chapitre 16

  1. Merci pour le chapitre.
    PS:lol,même pas besoin de redevenir fort ou célèbre pour avoir une copine on dirai !

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